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intégration ou inclusion ?


alainl

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d'après les rumeurs et les dires de certains formateurs...les maîtres D deviendraient "personnes ressources" sur l'école ou un groupe d'ecole, seraient charges d'organiser la scolarisation des gamins, de co-intervenir dans les classes pour organiser les adaptations nécessaires ...

C'est bien ce que je crains, et qui explique que les maîtres de ces classes (titulaires, car les autres vont être recasés devant des classes) ne vont pas trop se battre contre ce projet, puisqu'au final, tout le monde y perd ... sauf eux ! :cry:

ça veux dire quoi ce "sauf eux"....tu semble bien aigrie ...

...aigreur qu'a démontré goelette à maintes reprise sur ce forum. A la lire, nous serions tous, comme elle, en souffrance dans nos classes et nous rêverions tous d'en sortir pour ne plus travailler (voir ses belles lignes sur le rased).

Contrairement à ce qu'elle dit, il ya des collègues en Clis, spécialisés ou non, qui aiment leur métier et qui le font avec investissement et passion. Ils ne sont pas ravis à l'idée de devenir des coordonateurs de l'inclusion sur des secteurs étendus. Si on prend comme exemple le cas des enseignants référents et l'indigence dans laquelle certain essaient d'exercer leurs missions, l'avenir des PE spé D est sombre. Personnellement, je préfère ma classe à ce genre de poste. Et je sais ne pas être le seul. Je commence à en avoir ras la casquette de ces discours poujadistes aussi stériles que nauseabonds. Je rappelle que la citation latine qui sert de signature à Goelette est aussi le titre d'un blog ultralibéral antidémocratique.

Pour en revenir au sujet initial, le débat intégration/ inclusion fait rage depuis longtemps, au même titre d'ailleurs que le débat classe ouverte/fermée, c'est un débat extrêmement complexe comme certain l'ont très bien dit. Pour moi, la question se place au niveau systémique, c'est le système bonapartiste de l'EN dans son entier qui ne permet pas à tous les élèves d'être en mesure de donner le meilleur d'eux mêmes. C'est ce système à fabriquer des polytechniciens qu'il faudrait enterrer, pour reconstruire sur ses ruines, une éducation nationale qui aurait l'audace de se donner les moyens de penser la différence et l'accueil de tous, dans le respect de ses personnels.

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Sans faire tant de belles phrases, j'ai du mal parfois avec ma classe, j'ai été en souffrance l'an dernier, mais pour rien au monde je voudrais ne pas avoir de classe. C'est "un petit monde" que j'aime gérer, j'aime voir les progrès, même minces, des élèves, j'aime les activités que l'on fait tous ensemble, les fêtes, la décoration de la classe. De plus certains de mes élèves seraient très malheureux, et d'autres très casse-pieds, en inclusion permanente.

Mais une fois encore, je ne pense pas que ce soit pour tout de suite pour tout le monde.

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Bonjour, tout d'abord merci à celles et ceux qui ont apporté des éléments de réponse à ma question initiale et en particulier mentionné des liens qui apportent un éclairage documenté et particulièrement instructif ... Je ne pensais pas en posant ma question sur ce forum avoir mis le doigt sur un sujet aussi sensible ( pour ma part je suis enseignant en I.M.E ...) qui refléte une réelle crainte pour l'avenir chez mes collègues de Clis ...( bien sûr notre tour viendra également me rétorqueront certains :mad: ) et entraîne des réactions parfois trop affectives sur ce même forum ... Pourtant , ce que je ne considérais au départ que comme une simple différence sémantique semble en réalité cacher des desseins peu avouables ... et faire partie intégrante de la mise à mal de notre système éducatif ...

"[...] On affirme pourtant, ici et là, que l’éducation ne peut être qu’au cœur d’un projet de société démocratique. Le mal est devenu profond. Les conservateurs exultent. Ils peuvent tranquillement construire la société libérale, fondée sur la loi du plus fort, la fatalité de l’échec et la bonne conscience obtenue avec quelques miettes de soutien et d’aides ponctuelles. [...]

former quel homme pour quelle société ...

alain l.

le réveil

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Pratiquer l'inclusion (en tous les cas de ce que j'en ai perçu) signifie que tout doit être remis en question, y compris les programmes, y compris et surtout la manière d'envisager et de conduire les apprentissages, dans les classes ordinaires . Ca veut dire pédagogie différenciée, par projet, pédagogie institutionnelle et ça n'est pas une mince affaire. Ca veut dire gros boulot en équipe, vrais décloisonnements et énorme réflexion en termes didactiques (genre, comment permettre à tous d'apprendre telle ou telle notion, de comprendre tel ou tel principe, d'acquérir telle ou telle compétence, en respectant son rythme et en ayant à l'esprit ce qui le mettra en difficultés. Boulot passionnant, mais qui demande du temps.

Alors je veux bien que les uns critiquent les autres, que les psychiatres donnent leur vision des choses, je trouve important aussi que les enseignants gardent un peu la main mise pour ce qui concerne les apprentissages et par contre, que l'on réfléchisse ensemble à ce qui doit être fait dans l'intérêt des élèves.

J'étais farouchement opposée à l'inclusion, mais après pas mal de lectures d'expériences différentes, d'avis différents, je me suis rendu compte qu'il y avait beaucoup de bénéfice à tirer d'une école inclusive, si elle était bien menée. Et ça ne se fera pas en une année, l'évolution sera longue. En tous les cas, ça va nous tomber dessus, alors autant prendre le taureau par les cornes et s'y préparer pour éviter trop de souffrance chez les uns et chez les autres.

Encore une fois, l'inclusion n'a rien à voir avec une intégration massive d'élèves en situation de handicap. Si c'est fait comme ça, effectivement, ça va créer du surhandicap et ça sera pire que tout.

Essayez peut-être de voir en quoi cela consiste véritablement, de peser le pour et le contre, de vous documenter, de rencontrer des personnes qui la pratiquent...

Il y a de tout, à vous de vous forger une opinion, sans pour autant réfuter le principe en bloc.

Principe qui fait peur et c'est tout à fait légitime. Parce qu'il nous met face à des individus qui sont tous différents et donc à la gestion de difficultés que nous n'avions jamais eues à gérer (ou presque). Et quand je dis que l'école inclusive est bénéfique pour tout le monde, c'est parce que si on fait un peu gaffe aux élèves qu'on a en face de nous, on se rend compte qu'ils sont tous différents, qu'ils apprennent tous différemment (même si la plupart s'en sortent avec la seule manière d'entrer dans les apprentissages proposée) et que tout ce qui sera réfléchi, mis en place pour les EBEP profitera fatalement aux autres, qui étaient à la marge, ou en décrochage dans une classe ordinaire. Je persiste à dire qu'un enseignant qui pratique une pédagogie frontale, autoritaire, qui n'est pas dans l'échange, dans l'écoute, qui est tout à fait capable de pointer les difficultés des élèves, mais pas du tout à même d'y remédier, met les élèves en difficulté d 'apprendre, voire créé de l'échec. Ca reste mon avis.

Quant aux pays qui pratiquent déjà l'inclusion, ils sont justement en train de pointer tout ce qui n'a pas été suffisamment réfléchi, mis en oeuvre, afin d'y remédier. Et n'oublions pas que c'est encore tout récent.

De ce que j'ai compris et je pense que c'est tout à fait recevable, l'inclusion induit que l'institution s'adapte à l'élève et non inversement comme c'était encore le cas jusqu'à présent.

Et tous les gamins ne sont pas scolarisables en classe ordinaire. La loi de 2005 dit que tous les élèves en situation de handicap doivent être scolarisés et inscrits dans leur école de référence, ce qui n'est pas tout à fait pareil.

Les établissements gérés par les associations de parents ou autres ont encore une longue existence devant eux.

Pour ceux qui ne bossent pas en clis, n'allez pas croire que tout s'y passe bien actuellement. C'est même plutôt l'inverse.

J'y suis moi-même depuis de nombreuses années et je trouve que la situation se dégrade, sans que personne s'en offusque le moins du monde.

On se bouge pour les RASED, ce qui est tout à fait normal (après, le boulot qui s'y fait, c'est une autre histoire), mais les clis, tout le monde ou presque s'en fout. En tous les cas, c'est comme ça dans mon académie. Je n'ai encore jamais vu personne s'insurger lorsqu'on nous demande d'accueillir un treizième élève, par exemple ou quand on affecte les gamins s'en se soucier le moins du monde des problématiques, des pathologies et de ce que leur confrontation va pouvoir engendrer au sein d'un groupe. Et les psychiatres, qui pourtant sont directement concernés, ne s'en offusquent pas non plus.

Et puis chacun pense ce qu'il veut. Et chacun se démerdera comme il pourra quand il aura dans sa classe 5 ou 6 élèves à besoins éducatifs particuliers, puisque c'est comme ça qu'on les appelle.

C'est visiblement déjà le cas, d'après les mots de la collègue de CE2/CM2.

Allez, joyeux noël à tous.

Et bon courage pour la suite.

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Encore une fois, l'inclusion n'a rien à voir avec une intégration massive d'élèves en situation de handicap. Si c'est fait comme ça, effectivement, ça va créer du surhandicap et ça sera pire que tout.

Ben oui...

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Encore une fois, l'inclusion n'a rien à voir avec une intégration massive d'élèves en situation de handicap. Si c'est fait comme ça, effectivement, ça va créer du surhandicap et ça sera pire que tout.

Ben oui...

Ben oui +:wink:

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A lire sans doute la position de Daniel Calin dans le débat intégration ou inclusion ...

[...] "A mes yeux, ce courant d’idées n’est qu’une des figures du déni des réalités du handicap : c’est avant tout le handicap lui-même, la grande tragédie du handicap, qui « discrimine », et secondairement seulement le regard social. [...]

intégration et inclusion ...

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citation de aukama les clis, tout le monde ou presque s'en fout. En tous les cas, c'est comme ça dans mon académie. Je n'ai encore jamais vu personne s'insurger lorsqu'on nous demande d'accueillir un treizième élève, par exemple ou quand on affecte les gamins s'en se soucier le moins du monde des problématiques, des pathologies et de ce que leur confrontation va pouvoir engendrer au sein d'un groupe. Et les psychiatres, qui pourtant sont directement concernés, ne s'en offusquent pas non plus.A la réflexion c'est vrai, en théorie on parle d'inclusion après l'l'intégration mais en réalité ce ne sont que des mots et on fait avec les moyens du bord.

Par contre si les clis disparaissaient, là il y aurait une réaction de tous les collègues. Mais les conditions de travail en clis et l'équilibre du groupe classe, ça n'intéresse personne hormis l'enseignant de CLIS. :cry:

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L'enseignant référent handicap de ma circo s'y intéresse, et même au-delà puisqu'il essaie lors des orientations en segpa ou en UPI de ne pas diriger les élèves vers des groupes qui risqueraient d'aggraver leur cas (on a le choix de différents collèges dans le secteur). Et l'an dernier, quand j'avais un groupe "explosif", il a tout fait pour que j'ai une avs, tout comme mon directeur par ailleurs.

Néanmoins dès que je parle un peu trop de mes élèves à mes collègues, je prends toujours la même phrase dans la figure: "de toute façon s'ils sont en clis c'est pas pour rien!" En fait ils ne s'attendent pas à des progrès, ils n'ont pas la même vision de mes élèves que moi. Le pire élève, qui montre un visage angélique, ils le trouvent "mignon, attachant"... Ils changeraient d'avis s'ils l'avaient en intégration! Et ne parlons pas en inclusion! Ils ne l'ont qu'en cas d'absence de ma part, et la dernière fois il a trouvé des allumettes et s'est enfermé dans les toilettes pour les allumer; Forcément, surveiller un gamin pareil quand on est seule avec 25 élèves, c'est plus dur qu'à 2 avec 12 élèves... Le problème de sécurité existe aussi, avec ces belles théories de l'inclusion!!

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Bon,

On ne parle pas de la même inclusion.

Celle que j'essaie de mettre en avant n'a rien à voir avec celle que l'institution actuelle veut appliquer.

Problème de compréhension...

Et plutôt que de réfuter, de critiquer, de se résigner, il est parfois bon de réfléchir, d'anticiper, de se projeter dans l'avenir, afin de proposer, d'essayer, de discuter...

Mais ça, c'est compliqué dans l'éducation nationale. Et ça n'est pas nouveau.

Alors restons les bras croisés à dire que l'inclusion c'est nul et attendons de la subir pleinement...

Notre inspectrice ASH, l'an dernier, nous a dit: il faut inclure vos gamins. Rien à faire de la réalité des classes, vous devez inclure, c'est la loi.

Les enseignants référents sont à la solde de l'inspection. ALors même s'ils font ce qu'ils peuvent (et heureusement, sinon ce serait vraiment grave), ils ont des directives.

Dans notre école, il y a deux clis et tous les gamins sont intégrés plusieurs fois par semaine, plus une demi journée par semaine complète pour tous. Et là, ça n'a plus rien à voir avec de l'intégration, car on n'attend pas que les gamins soient prêts. Ils y vont et ça fonctionne très bien. Ca prépare aussi les élèves au collège (différents référents).

On a mis en place les moyens nécessaires pour que chacun puisse s'y retrouver.

Et surtout, on n'a pas attendu les directives de l'IEN pour mettre toutes ces choses en place.

Il va sans dire que ça s'est fait sans l'aide de l'ER ou de l'IEN.

Tout ça pour tenter de montrer que des choses sont possibles, mais que c'est un vrai combat (comme tout ce qui concerne le spécialisé).

Ca implique un vrai travail d'équipe, beaucoup d'ouverture et de compréhension et ça ne se fait pas comme ça, du jour au lendemain.

Ca nécessite des heures de discussion avec les collègues pour essayer d'expliquer le bienfondé de telle ou telle pratique, ça nécessite des heures d'écoute pour tenter de lever des résistances bien ancrées, de rassurer concernant des craintes tout à fait légitimes...C'est un processus tout à fait normal pour aller de quelque chose que l'on connaît, que l'on maîtrise, vers quelque chose que l'on ne connaît pas.

Ceux qui bossent en clis doivent savoir ce que les apprentissages, le nouveau, l'inconnu, engendrent souvent comme peurs, méfiances, angoisses...

Pour conclure, si on me dit : faîtes comme ça, sans vous soucier du bien être des élèves, parce que c'est la loi, je m'insurge. Par contre, si je sais que je devrai le faire, d'une manière ou d'une autre, je m'arrange pour réfléchir aux différentes possibilités de le faire et à ce qui permettra à l'élève d'avancer dans son projet. Sans que ce soit trop douloureux pour lui, et pour les autres.

Joyeux Noël.

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Ca nécessite des heures de discussion avec les collègues pour essayer d'expliquer le bienfondé de telle ou telle pratique, ça nécessite des heures d'écoute pour tenter de lever des résistances bien ancrées, de rassurer concernant des craintes tout à fait légitimes...

Payées en heures supp. ? :wink:

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Alors restons les bras croisés à dire que l'inclusion c'est nul et attendons de la subir pleinement...

Au final, comme on connaît la musique de l'intégration avec suppression des classes de perf, de clad, on connaît "la" parole qui suivra d'hypothétiques discussions avec les faiseurs de textes : non. Il ne nous restera qu'à nous dém... ou plutôt à "fonctionner"... :wink:

Sur le reste, sans moyens "nécessaires, suffisants et efficaces", et surtout vouloir réduire "l'aménagement" du handicap à un "traitement" en classe pédago-pédagogique, je resterai ... dubitatif.... pour le moins...

JBB

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