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Nouvelle méthode de lecture Pilotis, hachette


matsanpat

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Bonjour,

Je viens de recevoir un specimen d'une nouvelle méthode de lecture : Pilotis.

http://www.enseignants.hachette-education.com/elementaire_CP_Lecture/pages/catalogue/fiche-livre/lecture-cp-collection-pilotis-manuel-de-code-edition-2013-1179977.html

Il y a :

-un fichier d'exercices pour le code

-un fichier d'exercices pour la compréhension de lecture

-un manuel (pour feuilleter : http://pvevent1.immanens.com/fr/pvPage2.asp?puc=2706&pa=1ν=1)

-des albums

Ca fait beaucoup d'investissements, mais les fichiers ont l'air intéressant...

Qui l'a reçue et a un avis dessus ?

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J'ai reçu ça tout à l'heure et j'ai jeté un coup d'œil vite fait.

Ma première impression est que Hachette a fait du mauvais boulot malgré une bonne idée. La bonne idée : intégrer les gestes Borel-Maisonny a une méthode de lecture récente, en les faisant redessiner. Ca fait longtemps que je trouve que ces gestes devraient être intégrés à toute méthode de lecture qui se respecte, tant ils sont utiles aux enfants !

Mais à part ça, j'ai trouvé la méthode très mal conçue. En effet, l'idée semble de séparer l'étude du "code" (secret ?) de la compréhension. Ce présupposé me semble complètement idiot. Pour moi, il me semble évident qu'on lit pour comprendre, et qu'il est absurde de lire certaines choses juste pour s'exercer et d'autres pour comprendre ce qu'on lit ! L'idée même est farfelue à mon sens.

Dans la partie "code", une application particulière semble avoir été mise à ne mettre que des textes sans aucun intérêt, pour rendre la lecture le plus "mécanique" possible, en ajoutant de plus dans TOUS les textes un codage pour faire percevoir les syllabes ! Comme il s'agit de lecture et non d'orthographe, lesdites syllabes ne sont même pas les "vraies" syllabes, puisque poisson, par exemple, est codé "poi-sson", ce qui va bien sûr poser des problèmes plus tard quand il s'agira d'apprendre à couper les mots. Mais c'est un détail.

La partie "compréhension de lecture" semble, aussi bizarre que ça puisse paraître, ne pas être basée du tout sur de la lecture ! Certains mots reviennent, certaines structures de phrases, mais sinon le travail m'a eu l'air basé sur du par-cœur ou de l'à-peu-près. Je n'ai pas regardé d'assez près pour être affirmative, mais c'est l'impression que j'ai eue.

Je ne comprends sincèrement pas comment on peut dissocier systématiquement la lecture de la compréhension. Pour moi, lire, par définition, c'est décoder un message et le comprendre. Décoder sans comprendre, ça me semble idiot. Comprendre sans avoir lu, ce n'est pas de la lecture. Et pourquoi diantre dissocier ainsi les deux volets ? Ca me donne un peu l'impression d'un vélo où on aurait dissocié la pédale droite et la pédale gauche, pour les activer séparément. Un truc à se retrouver vite dans le fossé.

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Je ne comprends sincèrement pas comment on peut dissocier systématiquement la lecture de la compréhension. Pour moi, lire, par définition, c'est décoder un message et le comprendre. Décoder sans comprendre, ça me semble idiot. Comprendre sans avoir lu, ce n'est pas de la lecture. Et pourquoi diantre dissocier ainsi les deux volets ? Ca me donne un peu l'impression d'un vélo où on aurait dissocié la pédale droite et la pédale gauche, pour les activer séparément. Un truc à se retrouver vite dans le fossé.

Pas faux. On peut aussi ajouter qu'on lit avec les yeux et non avec les oreilles. Donc les sons entendus dans un mot ... bof, je trouve qu'on ajoute de la difficulté.

Mais c'est à la mode de revenir à la préhistoire de l'apprentissage de la lecture ... quand on apprenait davantage à déchiffrer qu'à lire.

J'ai feuilleté sur le site. Je ne vois pas trop l'intérêt d'investir dans cette méthode.

Quitte à faire de la syllabique, autant garder ce qui fonctionne. "Ratus" est parfait pour ça.

Sinon, toutes les méthodes fonctionnant avec des albums ("Ribambelle" en tête) sont parfaites car on peut à loisir y insérer le code, en avançant au rythme de sa classe sans perdre de vue le plaisir.

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Aaaargh, Goëllette, ce n'est pas du tout ça que j'ai voulu dire ! Ribambelle est une usine à fabriquer des non-lecteurs !

Ratus n'est pas une méthode syllabique à proprement parler, c'est une méthode mixte modérée, comme Gafi.

Non, ce que je voulais dire, c'est que OUI, il FAUT apprendre à déchiffrer pour pouvoir lire, bien sûr, et en cela Hachette a raison, mais autant comprendre ce qu'on vient de déchiffrer que de s'amuser à déchiffrer un truc et aller en comprendre un autre, ce qui me semble tordu.

Si on veut investir dans une méthode qui propose des textes intéressants et riches aux élèves, tout en leur donnant les moyens de les déchiffrer vraiment, je conseillerais Bulle, avec de très beaux textes de Marie-Aude Murail.

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Par contre, je ne suis pas sûre qu'on lise "avec les yeux" et pas "avec les oreilles", dans la mesure où les recherches de Dehaene & Co ont bien montré que c'est le centre du langage oral qui est activé quand on lit ! Et les sourds ont énormément de mal à apprendre à lire, faute de perception des sons, justement...

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Merci pour vos avis !

En fait contrairement à toi, Archilecture, j'aime bien faire l'étude du code complètement détachée du reste.

Je m'explique :

-1er CP : 1 mois d'alphas (tous les sons simples puis vu rapidement les oi, ou, on, in, en) puis Mika qui est une méthode avec lecture d'albums. Dans le fichier d'exercices il y a la partie compréhension et à la fin les exercices sur les sons. J'aimais beaucoup ce fonctionnement et la progression des sons. Par contre, je trouvais les exercices de compréhension difficiles et toutes les histoires ne m'ont pas plu.

-2ème CP : même fonctionnement avec les alphas puis Ribambelle. Là, les albums me plaisaient bien mais je n'aimais pas du tout la partie code qui est mélangée au reste dans le fichier (sans avoir vraiment de lien direct avec ce qui est vu dans l'album) et souvent une entrée par la lettre qui ne me convient pas non plus.

-3ème CP : en congé maternité au début d'année, puis reprise à mi-temps, j'avais commandé Taoki pour que ce soit plus simple au niveau du remplacement et de l'organisation par la suite. Je ne regrette pas ce choix (en ce qui concerne l'organisation) mais qu'est-ce que je m'ennuie !

-4ème CP : pour l'année prochaine, je ne sais pas encore ce que je vais choisir ...Je ne connais pas les albums proposés par cette nouvelle méthode de lecture.

Je trouve ça bien d’avoir mis au goût du jour les gestes de Borel-Maisonny et d'avoir l'étude du code à part.

Mais je n'envisage ce type de méthode que si je fais les alphas à la rentrée (donc à voir avec mon complément...!)

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Moi aussi, en le feuilletant, ce qui m'a plu c'est d'avoir un manuel avec que du code. J'en suis à ma 5ème année de rue des contes, et je commence à en avoir ma claque ! J'aimerais travailler sur d'autres textes.

Nos conseillères pédagogique nous incitent à entraîner séparément et de façon systématique nos élèves à décoder et à comprendre (essentiellement à l'oral, même au CE1) pendant des temps d'atelier (un atelier décodage/fluence, un autre atelier compréhension). Des séances en classe entières permettent de combiner les apprentissages. Donc ça ne me choque pas de distinguer les deux. De plus lorsque les élèves décodent des phrases simples, on en vérifient quand même la compréhension.

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Dans Pilotis, ce qui m'a gêné, ce sont les maisons des sons écrits en majuscule d'imprimerie, du moins au début du livre... pourquoi pas directement en scripte minuscule?

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Les textes de Taoki n'ont pas l'air passionnants, en effet, mais il semble que la méthode soit efficace.

Je répète que Bulle propose des textes extrêmement riches et passionnants, sans morceler inutilement les apprentissages et surtout sans déconnecter la lecture de la compréhension. Dans un autre registre, Ecrire et lire au CP propose des extraits de textes de grande qualité, très progressifs mais très riches, qui permettent de travailler là aussi la compréhension à partir de textes vraiment lus.

Je continue à penser que c'est une imposture intellectuelle d'appeler "lecture" des ateliers où les enfants ne sont pas effectivement en train de lire. Du coup, ça oblige à faire de la "fluence", donc à saucissonner encore plus les apprentissages. Je ne vois vraiment aucun avantage à morceler ainsi la lecture, qui est un acte global, en plusieurs compétences artificiellement séparées. Si quelqu'un peut me dire ce que ça apporte vraiment de plus aux élèves, je changerai peut-être d'avis, mais pour l'instant je continue à faire "lecture", c'est-à-dire "tout-en-un" : décodage, compréhension, fluence !

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C'est la seconde année que je fonctionne avec ces ateliers en CP/CE1 (je suis dans une école Diff, situé dans un "quartier", la majorité des élèves est issue de l’immigration et quelques uns ont des parents qui maîtrisent mal le français), et je trouve que je progresse plus vite que les années précédentes en lecture avec les CP. En début d'année les ce1 sont de manière générale des bons "décodeurs".

Mon avis sur l'intérêt de "saucissonner" : les élèves se concentrent sur une tâche précise : soit décoder, soit comprendre. Il ne leur est pas demandé de faire les 2 en même temps. C'est effectivement ce que fait un lecteur expert avec des aller-retour entre décodage et compréhension, mais nos élèves s’entraînent à devenir experts, ils ne le sont pas encore.

Ils s'entraînent donc à décoder (et encoder) de façon systématique : d'abord des syllabes, puis des mots, puis des phrases... il leur est aussi demandé de lire des pseudo-mots, ce que je trouvais aberrant il y a plus de 3 ans. Mais finalement, pour un élève, lire un mot qu'il ne connait pas ou un pseudo mot il n'y a pas de différence, si ce n'est que quand ils lisent des pseudo-mots ils sont prévenus (ces mots n'existent pas dans la langue française) et lorsqu'ils lisent des mots le sens est toujours expliqué et le mot utilisé dans une phrase. Dès que le niveau de lecture le permet, l'entrainement en fluence est proposé (à ce jour 4 élèves/10 en CP et 2 y sont presque). Dès le début de CE1 : atelier fluence, sauf pour les élèves qui ont besoin de renforcer le code, dans ce cas je leur propose le livre Bien lire aimer lire pour réviser.

Ils s'entrainent à comprendre à partir du livret Comprendre, des éditions La cigale. Le travail proposé se fait essentiellement à l'oral, les textes sont lus par l'enseignant. L'entrainement balaie les différentes composantes de la compréhension. Chaque année cet atelier me permet de découvrir des bons décodeurs qui ne comprennent rien à rien de ce qu'ils entendent (et donc de ce qu'ils lisent) et des non-lecteurs qui comprennent très bien. Cet atelier permet à chacun d'élaborer des stratégies pour comprendre, sans avoir à se soucier du code. Bien sûr, si des élèves veulent lire (décoder) pendant cet atelier, ce n'est pas interdit, mais il doit y avoir la lecture de l'enseignant pour s'assurer que les élèves entendent tous le texte correctement et puissent le comprendre. Le retour au texte pour justifier et valider les réponses doit être systématique.

Avec le temps, je m'aperçois que mes bons décodeurs qui ne comprennent pas stoppent leur lecture et reviennent en arrière, cherchent des indices pour comprendre ce qu'ils n'ont pas compris et mes petits décodeurs qui comprennent bien s'appuient sur le sens de ce qu'ils lisent pour progresser dans leur lecture. Ils deviennent donc progressivement des lecteurs experts.

Cette façon de travailler est issue d'une expérimentation qui a été menée il y a 3 ans dans notre circonscription. Le processus a été étendu l'année suivante à l'ensemble des écoles, et les retours sont majoritairement positifs, une fois passée la difficulté de changer ses habitudes de travail. Ces ateliers sont proposés en complément des méthodes de lecture de chacun.

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Merci, Nagdum, pour ces explications précises et complètes !



Je travaille moi aussi en ZEP, avec une classe très "diverses" : des parents non-francophones de milieux très pauvres, mais aussi des gens de milieux très cultivés. Je n'ai pas ressenti le besoin de saucissonner les activités de lecture, mais je travaille beaucoup la compréhension orale - ainsi que la compréhension des textes lus.



J'utilise aussi parfois des pseudo-mots, surtout en début d'année (je ne le fais plus à cette saison), pour obliger les gamins à lire "jusqu'au bout" et "sans deviner". Je travaille toujours avec la gestuelle Borel-Maisonny.



Je ne conçois pas non plus le "décodage" sans l'"encodage", qui est le meilleur moyen d'apprendre à mon avis.



Donc, finalement, je ne sais pas si nos méthodes de travail diffèrent de manière si fondamentale !



(mais je continue à ne pas aimer les méthodes qui, sous prétexte de travailler le "code", proposent des textes plats, voire indigents... même si je constate qu'elles sont souvent assez efficaces)


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