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Problèmes familiaux d'une élève : à qui en parler ?


Aliceane

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Bonsoir,

Je m'adresse à vous en premier lieu car j'ai peur de faire une gaffe.

Ce matin, juste après la récréation, je retrouve une de mes élèves en pleurs. Il s'agit d'une élève qui est arrivée dans ma classe mi mars. Je lui demande ce qui ne va pas et elle se contente de répéter plusieurs fois : "je n'ai pas le droit de le dire". J'essaie de la rassurer mais je n'insiste pas sur le moment et nous partons au gymnase pour la séance d'EPS. Voyant qu'elle continue de pleurer, je la prends à part pendant que les élèves sont en activité. Elle repleure de plus belle, je lui explique qu'elle peut se confier, que je ne vais pas en parler sauf si c'est quelque chose de très grave. Elle refuse toujours, je lui demande alors pourquoi elle a déménagé récemment ?.Là, elle éclate en sanglots, me dit que ses parents ont divorcé en janvier et me sort : "papa est méchant, je ne veux pas le voir mais j'ai pas le droit de le dire, maman dit que je n'ai pas le droit d'en parler"... Super !

Bref, elle finit quand même par me raconter que son père battait sa mère, qu'il la touchait elle (donc mon élève) et qu'elle en a déjà parlé à la police.

Donc je récapitule, ses parents sont divorcés, elle ne voit plus son père donc plus de risque pour elle. Par contre, sa soeur de 14 ans se serait apparemment laissée embobiner par ce père et serait sous sa garde exclusive. Mon élève pleurait essentiellement parce qu'elle ne reverra plus sa soeur et ne l'a pas vue depuis janvier. Elle m'a dit que pendant des mois, son père rabaissait et insultait leur mère pendant qu'elle était au travail pour qu'elle et sa soeur se détourne d'elle. Sa soeur n'est pas scolarisée dans mon école.

Je me pose des questions. La première : à qui dois-je en parler ? directrice, IEN ? Dois-je d'abord convoquer la mère ? Comment expliquer à mon élève que je vais trahir ma parole en ne gardant pas le secret ?

Si l'affaire a effectivement été traitée par la police, pensez-vous que ce soit possible que sa soeur puisse vivre avec ce père violent avec risque d'agressions sexuelles ? Pourquoi la mère interdirait à sa fille d'en parler ?

Merci pour votre aide.

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Une information préoccupante doit être faite, tu as recueillis les propos d'un enfant, tu ne peux pas enqueter, tu ne peux pas donner injonction de faire voir l'enfant par une psychologue ....

donc tu fais avec ta directrice une information préoccupante et la suite n'appartient plus aux enseignants .....

Pour ton élève, il faut lui dire que ce qu'elle t'a confié est extrèmement grave que donc tu vas écrire pour que quelqu'un dont c'est le métier puisse l'aider elle, que tu n'as pas le droit de dire qui faut qu'elle voit un médecin psychologue mais que les services sociaux le peuvent et que cela l'aidera (parce qu'on ne peut pas grandir avec la peur) et cela aidera aussi sa maman.

Pour sa maman tu l'informes que vous faites partir une information préoccupante parce que cela permettra de mieux aider l'enfant à être paisible, à retrouver le calme.

Tu lui dis que les difficultés familiales ne peuvent pas être prises en charge à l'école et que pour que l'enfant reste une élève comme les autres il vaut mieux que sa parole soit entendue par les personnes qualifiées à l'extérieur de l'école . Que vous préférez pour que l'enfant puisse être comme les autres enfants à l'école que les services sociaux prennent le relais de l'écoute.

Et surtout tu ne te fais pas d'idée à priori parce qu'on ne sait dans ces situations qu'une version, qu'un tout petit morceau d'une face de la réalité.

Essaye aussi de dire à ton élève qu'à l'école on a le droit d'être un enfant et que l'on y vien tpour pouvoir petre un jour un adulte capable de se débrouiller seul.

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Bonsoir,

je pense que toi... par rapport à la situation tu ne peux rien faire vis à vis de la situation que tu décrit dans cette famille surtout que, d’après ce que tu dis, la petite est en sûreté, soit éloignée de ce père incestueux d’après les propos que tu rapportes (ceux de la petite...) en plus si la police est sur le coup...l'affaire est entre de bonnes mains.

Par contre,(là où tu peux agir) la petite n'est pas en sécurité affective ou émotive...moi j'en parlerai à ma directrice (mais la mienne est topissime!!) et directement à la psy scolaire qui peut proposer une entrevue à la maman. Il faut savoir si cette petite a un lieu où décharger tout ce qu'elle porte! c'est trop lourd de conséquences!

Ce n'est que mon avis!! C'est très bien que la petite te parle! ça montre qu'elle te fait confiance (et qu'elle arrive à faire confiance à un adulte...pas évident au vue de la situation...). Après, c'est peut etre dur ce que je vais dire, mais il faut quand meme toujours faire attention aux dire des enfants...tu ne sais pas ce qui se passe dans cette famille, qui embobine qui?... un seul mot: Psy scolaire!

Courage!! ;-))


Une information préoccupante doit être faite, tu as recueillis les propos d'un enfant, tu ne peux pas enqueter, tu ne peux pas donner injonction de faire voir l'enfant par une psychologue ....

donc tu fais avec ta directrice une information préoccupante et la suite n'appartient plus aux enseignants .....

Pour ton élève, il faut lui dire que ce qu'elle t'a confié est extrèmement grave que donc tu vas écrire pour que quelqu'un dont c'est le métier puisse l'aider elle, que tu n'as pas le droit de dire qui faut qu'elle voit un médecin psychologue mais que les services sociaux le peuvent et que cela l'aidera (parce qu'on ne peut pas grandir avec la peur) et cela aidera aussi sa maman.

Pour sa maman tu l'informes que vous faites partir une information préoccupante parce que cela permettra de mieux aider l'enfant à être paisible, à retrouver le calme.

Tu lui dis que les difficultés familiales ne peuvent pas être prises en charge à l'école et que pour que l'enfant reste une élève comme les autres il vaut mieux que sa parole soit entendue par les personnes qualifiées à l'extérieur de l'école . Que vous préférez pour que l'enfant puisse être comme les autres enfants à l'école que les services sociaux prennent le relais de l'écoute.

Et surtout tu ne te fais pas d'idée à priori parce qu'on ne sait dans ces situations qu'une version, qu'un tout petit morceau d'une face de la réalité.

Essaye aussi de dire à ton élève qu'à l'école on a le droit d'être un enfant et que l'on y vien tpour pouvoir petre un jour un adulte capable de se débrouiller seul.

+ 1!!

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Cela ne doit pas être traité exactement comme s'il y avait des risques immédiats, si ?

En tous cas, je vais en parler à ma directrice, d'autant plus que je ne suis que PES et ne serai plus là à la rentrée pour la poursuite de sa scolarité...

C'est sûr que là il y a deux versions, elle m'a dit que c'est sa soeur qui avait été embobinée par son père mais sa soeur a 14 ans et elle en a 7, alors c'est difficile d'émettre un jugement. Là où je suis troublée c'est aussi qu'elle a ajouté : je crois que mon papa faisait aussi des choses sur sa soeur quand il était petit. Vraiment étrange ! Enfin, j'ai bien compris, ce n'est pas mon rôle d'enquêter.

Merci en tous cas.

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D'accord avec ce qui a été dit.

Le mieux est d'en parler avec la directrice et l'équipe. Si vous avez la chance d'avoir un RASED, il me semble qu'il est important de prendre contact avec la psychologue scolaire.

Pour les informations préoccupantes, ça ne fonctionne pas tout à fait de la même façon partout. Donc, difficile de te donner la marche à suivre pour ton département.

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L'idéal serait que j'arrive d'abord à lui expliquer pourquoi je suis obligée d'en parler.

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il faut aussi que tu notes mot pour mot ce qu'elle te dit. Sans changer un seul mot par un autre.

Bon courage

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L'idéal serait que j'arrive d'abord à lui expliquer pourquoi je suis obligée d'en parler.

Il n'y a pas 36 explications possibles : c'est juste la loi, tu peux donc lui préciser que ça ne relève pas de ton choix personnel de dire ou pas, mais que c'est une obligation, pour toi comme pour tous les adultes, de signaler lorsqu'ils apprennent que quelque chose de grave arrive à un enfant.

C'est assez simple à dire finalement, et (d'après ma petite expérience personnelle) c'est même rassurant pour les enfants.

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tu lui avais dit a la petite que tu n en parlerais pas sauf si c etait grave?! donc c est grave car c est trop lourd a porter pour des epaules d enfant et qu il faut qu elle puisse parler librement pour aller mieux. Tu lui dit que tu vas en parler a des adultes qui pourront l aider car toi tu ne peux pas faire grand chose a ton niveau sauf ecouter si elle a besoin.

moi c est ce que j avais dit a l enfant avant de lancer lIP.

et il avait continue a venir me parler. J ecoutais, je notais et je transmettais c est tout. Meme si c etait parfois assez lourd a entendre mais j avais choisi de rester disponible pour ecouter.

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Il y a une chose que je ne comprends pas. En quoi est-ce urgent que tu fasses un signalement ?

D'après ce que tu écris, l'affaire est suivie par la justice, l'enfant n'est plus en contact avec son père, et je présume qu'il y a un suivi social et psychologique.

Donc les services sociaux savent que la sœur vit seule chez le père, qui a commis des attouchements sur sa fille cadette.

Que peux-tu faire de plus de ce côté-là ? Quel rôle as-tu à jouer là-dedans ?

Cette petite (en CE1 ou en CE2, c'est ça ?) a maintenant besoin de sérénité, et son école actuelle est le lieu neutre idéal, parce qu'il est éloigné des problèmes passés.

Pourquoi n'encourages-tu pas la fillette à se confier à sa maman ? Au psychologue qui la suit très vraisemblablement ?

Parce qu'évidemment, il faut qu'elle se confie. Il n'y a que si elle ne le fait pas que tu en parleras.

Ainsi, l'école restera son coin paisible.

A moins qu'il y ait quelque chose que j'aie mal compris ...

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Il y a une chose que je ne comprends pas. En quoi est-ce urgent que tu fasses un signalement ?

D'après ce que tu écris, l'affaire est suivie par la justice, l'enfant n'est plus en contact avec son père, et je présume qu'il y a un suivi social et psychologique.

Donc les services sociaux savent que la sœur vit seule chez le père, qui a commis des attouchements sur sa fille cadette.

Que peux-tu faire de plus de ce côté-là ? Quel rôle as-tu à jouer là-dedans ?

Cette petite (en CE1 ou en CE2, c'est ça ?) a maintenant besoin de sérénité, et son école actuelle est le lieu neutre idéal, parce qu'il est éloigné des problèmes passés.

Pourquoi n'encourages-tu pas la fillette à se confier à sa maman ? Au psychologue qui la suit très vraisemblablement ?

Parce qu'évidemment, il faut qu'elle se confie. Il n'y a que si elle ne le fait pas que tu en parleras.

Ainsi, l'école restera son coin paisible.

A moins qu'il y ait quelque chose que j'aie mal compris ...

Pas un signalement au procureur mais une information préoccupante aux services sociaux

* parce que la famille a déménagé et que le suivi des dossiers ben ....

* parce que l'enfant a parlé et que la maitresse ne sait pas si l'enfant , la maman disent la stricte vérité (et que l'on ne doit pas enquêter)

* parce que la situation peut avoir évoluée et que nous sommes dépositaire de la parole de l'enfant

* parce c'est la loi

t_care.gif Maltraitance et violences sexuelles:

Les textes concernant la protection du milieu scolaire sont rappelés dans la circulaire du 15.O3.2OO1, BOEN n° 12 du 22 mars 2OO1 qui fait le point sur le dispositif actuel.

Existe aussi l' "Instruction concernant les violences sexuelles", BOEN hors série n° 5 du 4 septembre 1997, P. 1 à 28 ou BOEN n° 3O du 4 septembre 1997, p. I à XXII et le BOEN hors série n° 1O du 2 novembre 2OO1 relatif à la mixité et à l'égalité à l'école, au collège et au lycée.

Ces textes réglementaires très importants concernant l'inceste, la pédophilie, les violences sexuelles et le signalement des cas de maltraitance ou de présomption de maltraitance, doivent être connus de chaque enseignant qui les applique.

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Oui mais là, d'après ce que j'ai compris, la machine judiciaire est déjà en route.

Donc le rôle de l'école d'accueil est de rendre la vie de cette enfant paisible.

Après, que vous vous renseigniez pour savoir ce qu'il en est exactement, pourquoi pas.

Ça peut se faire en demandant à la maman le nom des professionnels médicaux et sociaux qui suivent l'enfant.

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