Aller au contenu

Référence à JC en histoire pour les dates


cocottte

Messages recommandés

Depuis que j'enseigne au Liban, chaque année j'y ai le droit..... et je ne suis jamais satisfaite de la réponse que je leur apporte.

Quand on commence à étudier l'histoire, je donne les dates "avant Jésus-Christ" (je pourrais dire avant notre ère - j'ai hésité - mais il me semble que les dates sont la plupart du temps données avant la fameuse naissance, donc pour ne pas les embrouiller davantage quand on lit des textes documentaires ou qu'on se reporte au manuel d'histoire, je m'y conforme).

A chaque fois j'y ai le droit: "mais c'est quoi Jésus-Christ maitresse?"
Bon, je leur explique de qui il s'agit, de ce qu'il représente pour les chrétiens et pour les musulmans, mais à chaque fois ça reste en l'air..... Et pourquoi on a choisi sa naissance à lui, comme base de tous les événements humains?

Je précise que j'enseigne dans un lycée français et donc laïc, mais que mes élèves sont en grande majorité musulmans.....

Avez-vous le droit à ce genre de questions existentielles vous aussi?
Comment expliquez-vous cette référence?
Je leur parlerais bien du calendrier musulman, juste pour leur faire comprendre que notre calendrier en cours est un choix, et qu'en fonction du pays où on se trouve il pourrait être autre (en Iran par exemple), avez vous des liens vers des sites qui proposent ce genre d'approche?

Merci..... :blush:

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Tout point de repère est arbitraire. Tu peux prendre l'exemple des Romains qui comptaient ab urbe condita, c'est-à-dire depuis la fondation de leur Ville.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Moi j'ai proposé un document avec divers calendriers : le calendrier Grégorien, musulman, chinois, etc… Ils ont pu remarquer que l'année indiquée sur les différents calendriers n'était pas la même alors que c'était tous des calendriers de cette année.

Ensuite j'ai expliqué qu'en France et en Europe/occident on utilisait le calendrier Grégorien qui démarre à la naissance de JC (j'ai brièvement expliqué qui il était pour ceux qui ne savaient pas). Voili voilou

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 4 semaines plus tard...
Quand on commence à étudier l'histoire, je donne les dates "avant Jésus-Christ" (je pourrais dire avant notre ère - j'ai hésité - mais il me semble que les dates sont la plupart du temps données avant la fameuse naissance, donc pour ne pas les embrouiller davantage quand on lit des textes documentaires ou qu'on se reporte au manuel d'histoire, je m'y conforme).

Personnellement, j'utilise l'alternative avant l'ère commune / de l'ère commune, qui a l'avantage d'avoir les mêmes abréviations (a.e.c. / e.c.) que avant l'ère chrétienne, etc.

Sinon, de façon plus générale, j'essaie d'éviter "Jésus-Christ", qui est une référence directement religieuse (Christ = messie). "Jésus" ou "Jésus de Nazareth" font parfaitement l'affaire, tout en se référant au seul personnage, sans polémique possible.

A chaque fois j'y ai le droit: "mais c'est quoi Jésus-Christ maitresse?". :blush:
Et pourquoi on a choisi sa naissance à lui, comme base de tous les événements humains?

L'un des avantages de parler d'ère commune est précisément de contourner le personnage de Jésus. A partir de là, il est relativement facile d'expliquer que c'est l'Eglise catholique qui, au Moyen-Âge, a fait ce travail de définition d'un calendrier commun, et qu'elle a choisi arbitrairement une origine importante pour elle, donc la naissance de Jésus. Selon le niveau, tu peux même évoquer au passage Grégoire XIII (pour le calendrier grégorien) et Copernic (pour les calculs astronomiques)...

Je leur parlerais bien du calendrier musulman, juste pour leur faire comprendre que notre calendrier en cours est un choix, et qu'en fonction du pays où on se trouve il pourrait être autre (en Iran par exemple), avez vous des liens vers des sites qui proposent ce genre d'approche?

Pour moi, une séquence sur le caractère arbitraire de ces choix est très bienvenue — à condition de ne surtout pas la limiter aux calendrier d'inspiration religieuse. D'autres religions ont pu faire d'autres choix (l'hégire, en effet), mais on peut aussi parler de la fondation de Rome, comme le note Clodius ; d'autres encore onti pu considérer le premier pas de l'homme sur la Lune comme un événement fondateur et proposer 1969 comme "an 1 de l'ère spatiale", etc. Tu peux embrayer sur un calendrier fondé sur ta propre date de naissance, ou celle d'une vedette quelconque, et un autre sur celle de quelques élèves, ce qui permet

- d'établir par l'exemple que si chacun a son calendrier, on ne s'y retrouve plus, et que la plupart des gens choisissent donc de garder le premier, le calendrier grégorien, que tout le monde connait.

- de discuter la question de "l'année zéro", ou plutôt de son absence (on commence par l'an 1).

- de poser simplement le problème des dates négatives (avec la date de naissance des élèves plus âgés que celui choisi comme repère, donc nés par exemple "1 an avant l'ère de Zoé" (a.e.z. ;-)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Sinon, de façon plus générale, j'essaie d'éviter "Jésus-Christ", qui est une référence directement religieuse (Christ = messie). "Jésus" ou "Jésus de Nazareth" font parfaitement l'affaire, tout en se référant au seul personnage, sans polémique possible.

Je ne comprends pas bien ce qu'il y a d'ennuyeux à citer JC... Dans tous les documents historiques il y est fait allusion ! On ne peux pas ne pas s'y référer ?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je ne comprends pas bien ce qu'il y a d'ennuyeux à citer JC... Dans tous les documents historiques il y est fait allusion ! On ne peux pas ne pas s'y référer ?

Le nom du personnage est Jésus, ou Jésus de Nazareth si l'on souhaite être plus précis. "Christ" est un qualificatif, et c'est ce terme qui pose problème. Parler de Jésus-Christ, c'est énoncer la forme abrégée de "Jésus, notre Messie" (ou, plus littéralement, "Jésus, l'Oint de Dieu"). C'est la forme qu'utilisent les Chrétiens, mais eux seuls.

L'école étant laïque (en France, du moins ; j'avoue n'avoir aucune idée de ce qu'il en est au Liban, où beaucoup de choses sont confessionnelles), un enseignant peut sans problème parler du personnage historique Jésus (à supposer qu'il en soit un, mais c'est encore une autre question !), mais pas prendre parti sur la question de son statut messianique ou non, qui relève de la foi, et dont aucun "document historique" ne saurait attester.

A la rigueur, on peut dire quelque chose du genre "Jésus de Nazareth, que les Chrétiens appellent Jésus-Christ", mais ça sonne un peu contraint...

Inversement, si l'on décidait de s'aligner sur les tournures religieuses complètes, il faudrait aussi systématiquement ajouter "béni soit son nom" à toute mention du prophète Mahomet/Mohammed, comme le font les Musulmans, etc.

"mais c'est quoi Jésus-Christ maitresse?"

Bon, je leur explique de qui il s'agit, de ce qu'il représente pour les chrétiens et pour les musulmans

Non, donc. Alors même que les deux religions se rejoignent pour honorer Jésus — Îsâ — qui, pour l'Islam est un prophète important, mais certainement pas un messie, "Jésus-Christ" n'a aucun sens, voire confine au blasphème pour un musulman.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 2 semaines plus tard...

A la rigueur, on peut dire quelque chose du genre "Jésus de Nazareth, que les Chrétiens appellent Jésus-Christ", mais ça sonne un peu contraint...

Il me semble qu'on est obligés d'en passer par là au moins une fois (enfin, si on considère qu'ils retiennent tous en une seule fois :sleep: ) pour expliquer l'écriture "avant J-C" dans les textes que l'on rencontre.

Après, je trouve que les élèves font assez bien la disctinction, si on leur explique, entre une appellation qui a été donnée et qu'on utilise un peu comme un "surnom" (je ne sais pas comment le dire autrement) et un titre qui le qualifie réellement.

Un peu comme Saint Etienne, que l'on appelle Saint Etienne mais qui n'est saint que pour les chrétiens!

Enfin, ici, "JC" est souvent déformé en "Jules César" ! :clown:

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

A la rigueur, on peut dire quelque chose du genre "Jésus de Nazareth, que les Chrétiens appellent Jésus-Christ", mais ça sonne un peu contraint...

Il me semble qu'on est obligés d'en passer par là au moins une fois (enfin, si on considère qu'ils retiennent tous en une seule fois :sleep: ) pour expliquer l'écriture "avant J-C" dans les textes que l'on rencontre.

Assurément. Le respect de la laïcité, en l'occurrence, ne consiste pas à s'interdire d'employer une expression comme Jésus-Christ — et surtout pas à s'interdire de l'expliquer, compte tenu de son importance ! — mais à éviter de la cautionner en l'employant sans y penser.

Après, je trouve que les élèves font assez bien la disctinction, si on leur explique, entre une appellation qui a été donnée et qu'on utilise un peu comme un "surnom" (je ne sais pas comment le dire autrement) et un titre qui le qualifie réellement.

Il me semble aussi — pourvu que l'enseignant fasse lui-même cette distinction, elle passe toute seule.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...