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Najat Vallaud-Belkacem débat face à Marine Le Pen sur l'éducation


André Jorge

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Il y a 5 heures, twixcmoi44 a dit :

Je suis assez étonnée de voir autant de critiques vis à vis du quinquennat sur l'éducation car je trouve qu'il y a eu beaucoup de bonnes choses de faites. Les rythmes scolaires ont des avantages et des inconvénients (je pense surtout aux élèves de maternel pour qui les 5 matins à se lever sont difficiles):avec des cycles 3, ce rythme de 5 grosses matinées et 4 petites après-midis convient parfaitement selon moi. Il faut attendre de voir sur une ou deux générations d'élèves s'il y a des effets bénéfiques mais à ma modeste échelle je suis plutôt convaincue. Je dirais même qu'il faut aller plus loin en n'ayant de l'école que le matin...

Les nouveaux programmes, et notamment le nouveau socle, sont très orientés vers, je crois, ce que beaucoup d'enseignants mettent déjà en pratique dans leur classe: coopération, travail de groupes, bienveillance... j'ai été assez scotchée en les lisant. Il faut dire que j'ai commencé ma carrière avec les programmes 2008. Je n'ai bien sûr pas autant de recul que certains d'entre vous car je n'en suis qu'à ma 6ème année d'enseignement mais mon constat est moins cinglant que le vôtre.

Je reviens tout juste de Londres où j'étais effrayée de voir toutes ces pubs pour les écoles: l'enseignement est bien ancré dans la société de consommation, ce qui est ma vraie inquiétude pour la France. Je reviens donc sur ce que je disais en début de forum: mon mari et tous ses amis ont été en ZEP (REP + actuelle): ils ont tous de très mauvais souvenirs mais aussi de très bons comme à peu près tout le monde. Bien sur, ils ont assisté à des scènes difficiles, certains ont été harcelé (comme moi d'ailleurs, mais dans un petit collège de campagne), d'autres se sont fait taper. Mais ils ont tous "réussi", du moins, ils ont tous fait ce qu'ils voulaient, et surtout ils ont côtoyé la diversité et ont amené eux-mêmes la diversité en pleine cité... C'est grâce à ça que la société grandit aussi: si toutes les familles un peu plus "aisées culturellement" envoient leurs enfants dans le privé, les REP seront partout... Je suis assez persuadée que beaucoup de problèmes de la France aujourd'hui (racisme, incompréhensions entre les générations, les religions...) sont dus au cloisonnement entre les populations: l'école est le seul endroit où les populations se côtoient...

Oui mais en quoi les nouveaux rythmes favorisent cette mixité ?

Soyons logiques : si des écoles (ZEP REP, que sais-je) ont des rythmes pourris, que les parents en sont mécontents, seuls ceux issus de la CSP+ auront les moyens pour biaiser la carte scolaire (adresse bidon) ou pour aller dans le privé. Finalement la mixité sociale part en sucette, non ?

Je m'appuie sur mon expérience professionnelle pour te dire cela. Mon ancienne école, classée en zone rurale avec des problématiques familiales lourdes, a subi des rythmes idiots faute de pouvoir faire autrement. Ne sont restés que deux profils de familles : ceux qui s'en tapaient, et ceux qui n'avaient pas un rond pour sortir de ce marasme (pas de permis, pas de boulot, analphabétisme empêchant toute démarche administrative). Au final j'ai bien vu l'évolution de mon profil de classe. Pas joli, joli.

Pour résumer les critiques ici, je pense que ce que nous reprochons ici à nos divers gouvernements c'est de faire des économies en utilisant des arguments humanistes, difficilement contestables par le plus grand nombre, pour les faire passer. Évidemment que nous sommes tous OK avec la coopération, la bienveillance, mais n'est-ce pas un peu enfoncer les portes déjà ouverte que de le rabâcher dans des programmes ? Pendant que des pages entières Eduscol se remplissent de toute cette doctrine, on oublie que l'aide à apporter aux élèves - tu sais, ceux qui sont à la ramasse et qui nous inquiètent tellement- disparait presque totalement.

ça aurait été bienveillant, de démultiplier les aides RASED, de faciliter l'accès aux dossiers TSL et MDPH pour ceux qui en avaient besoin ! Et ben non, il a été dit que c'était très vilain tout ça, ça stigmatisait les gosses. Comme ça, si tu vas à contre-sens de cette idée, tu n'es qu'un vilain facho qui veut juste parquer les élèves à besoin spécifiques très loin des autres. Et hop, ni vu ni connu, plus de RASED ou presque, des ULIS intégrées à temps presque plein en classe-type, des gamins ne sachant ni lire, ni écrire, ni ranger une feuille dans un classeur dans une classe de 6ème type. Nous sommes bien loin de la bienveillance, là.

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Tiens, un copain m'a transmis cet article très intéressant ... : http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/2017/01/15/37002-20170115ARTFIG00064-zero-en-orthographe-pour-la-ministre-de-l-education.php

Citation

Zéro en orthographe pour la ministre de l'Éducation

·         Par Alice Develey

·         Mis à jour le 16/01/2017 à 18:03

    ·         Publié le 15/01/2017 à 12:52

 

Pas de chance pour Najat Vallaud-Belkacem. Vendredi 13 janvier, alors que la ministre du gouvernement Hollande signait le livre d'or de l'école de gendarmerie de Tulle, elle a malencontreusement laissé une jolie coquille dans son message. Une étourderie qui a bien choisi son mot : «le professionnalisme».

 

Tel président, telle ministre. Quelque deux semaines après les vœux remplis de fautes d'orthographe du compte Twitter de l'Élysée paraphrasant les paroles de François Hollande, c'est au tour de la ministre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, de faire les frais de ses incompétences linguistiques.

Invitée à signer le livre d'or de l'école de la gendarmerie de Tulle où elle était en visite ce vendredi 13 janvier, la ministre a en effet commis une petite bourde. Sur le cahier, on peut ainsi lire: «A toutes les equipes de l'Ecole de Gendarmerie de Tulle, Mille mercis pour votre engagement aux côtés de nos personnels de l'Education. Votre expertise, votre professionalisme impressionnant nous sont plus que précieux. Amitiés. Najat Vallaud-Belkacem.» (sic).

Outre les oublis d'accent sur le premier «A» et le mot «equipe», c'est l'écriture du terme «professionalisme» qui a attiré l'attention des internautes et leurs railleries. Le substantif prenant évidemment deux «n»...

 

Si une étourderie est très vite arrivée, le comble pour une ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche est tout de même de faire une faute d'orthographe! Surtout lorsque ce n'est pas la première fois que cela arrive.

On retrouve en effet dans la page de présentation du parcours de la Ministre, sur le site Najat-Vallaud-Belkacem, quelques coquilles. Sans être exhaustif: le verbe «siéger» conjugué «j'ai siègé» ou la préposition «à» sans accent.

 

On mettra ce manque de «professionnalisme» sur le compte des dérapages du Vendredi 13. Après tout l'erreur est humaine. Les précédentes bourdes d'Audrey Azoulay sur la «Consolidation» de Michel Butor ou la réécriture du nom de la ville d'Oradour par Claude Bartolone en mars 2013 en sont de parfaites représentations.

 

 

 

 

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Il fallait remettre une formation. Ok, c'est chose faite, mais sur les mêmes bases déplorables que du temps des IUFM. La réforme des rythmes, je ne détaille pas. Les postes, on est loin d'être revenu sur toutes les suppressions de l'ère Sarko, ce qui revient, avec une démographie en hausse, à valider une augmentation du nombre d'élèves par classe. Pas de retour sur la diminution/disparition des Rased. La réforme du collège qui est également un tour de passe-passe pour faire des économies. Ce que beaucoup n'ont pas vu c'est que les DGH ont été augmentées cette année pour faire passer la pilule mais que la rentrée 2017 va faire très mal. 

Diminution des moyens dans le spécialisé et inclusion pour cacher la baisse de postes. Nouvelle formation dont la qualité baisse.

 

Et dans tout ça, même si on ouvrait 100 000 postes, baisse du nombre de candidats dans le premier comme le second degré car le métier n'est plus assez attirant. Les étudiants ne sont pas idiots, entre les attaques incessantes, les salaires insuffisants, le système de mutations, ils ont intérêt à viser autre chose. Je rappelle que le nombre de candidats au CRPE a été divisé par trois en quinze ans.

 

Quant aux vacances, elles commencent à être rognées. Enfin, le statut. Je ne veux pas vous alarmer mais lisez un peu, écoutez autour de vous et surtout regardez attentivement ce qu'en dit Bruxelles, ce qui se passe dans les autres pays. L'autonomie, c'est le premier pas vers la modification du statut. France Telecom, ça vous dit quelque chose ?

 

Mais bon, je ne me fais pas d'illusion, 90 % de la profession va continuer à roupiller, persuadée qu'elle est de pouvoir passer entre les gouttes. Et après, on entendra les classiques "les syndicats n'ont rien fait". Depuis 99 et Lisbonne on alerte, on informe. Mais si la profession s'en fout, on ne peut strictement rien faire.

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Tu ne sais pas ce que propose ton syndicat ou tu n'as pas compris ma remarque ? :lol:

Je répondais à ta remarque sur les dangers de l'autonomie. Or, si j'ai bien compris (je présente mon propos différemment), et je peux avoir mal compris, ton syndicat milite pour un statut de directeur, ce qui nécessite que l'école devienne un établissement, ceci impliquant une certaine autonomie, non ?

C'est une question et non une accusation ou une provocation.

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J'ai bien compris ta question mais le statut de directeur c'est en débat chez nous. Justement par rapport à l'autonomie. Quand on voit ce que ça devient dans le secondaire, on est beaucoup plus méfiant. Donc oui, c'est historiquement une revendication du SNE mais il est bien possible que ça évolue. L'idée c'était de toute façon d'avoir un directeur "fonctionnel" pas un supérieur ou une hiérarchie intermédiaire. Et quand on voit comment ça évolue, on réfléchit. En tout cas, c'était pas dans l'idée d'autonomie. Nous sommes fermement attaché au cadre républicain, ce qui implique un cadre national identique partout.

 

A titre purement perso, je suis totalement contre. Mais je ne suis pas au bureau national et nous ne sommes pas dogmatiques, m'est avis que sur ce sujet les choses vont évoluer.

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Il y a 9 heures, ronin a dit :

Mais bon, je ne me fais pas d'illusion, 90 % de la profession va continuer à roupiller, persuadée qu'elle est de pouvoir passer entre les gouttes. Et après, on entendra les classiques "les syndicats n'ont rien fait". Depuis 99 et Lisbonne on alerte, on informe. Mais si la profession s'en fout, on ne peut strictement rien faire.

Oui alors... il peut aussi exister un entre deux. Je ne m'en fous pas, j'ai perdu pas mal de journées de salaire sous Sarko et "on" en a pris plein la tête malgré les mises en garde.

Alors aujourd'hui, de manière très égoïste et pas du tout citoyenne, je me dis que temps que la population s'en fout, je ne peux strictement rien faire. J'aurai moi les moyens de mettre mes enfants à l'abri, le reste...

Je pense que pour que la profession finisse par réagir de nouveau, il faudrait avoir une illumination et trouver une action autre que la grève.

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Il y a 8 heures, ronin a dit :

J'ai bien compris ta question mais le statut de directeur c'est en débat chez nous. Justement par rapport à l'autonomie. Quand on voit ce que ça devient dans le secondaire, on est beaucoup plus méfiant. Donc oui, c'est historiquement une revendication du SNE mais il est bien possible que ça évolue. L'idée c'était de toute façon d'avoir un directeur "fonctionnel" pas un supérieur ou une hiérarchie intermédiaire.

oui cela reprend ce les propositions du SE qui reprend celles du GDID (extrait de la dernière Estafette) :

Reste à aborder le dossier de façon raisonnable, loin des clichés et autres anathèmes et, surtout, pour le bien commun.

Nous avons déjà posé les termes du débat :

1) l'entrée doit être "pédagogique" et pas "économique"
2) les enseignants doivent clairement y trouver leur compte => bien poser les enjeux
3) pas de solution uniforme : 2 formules, 3 au maximum 
4) définir un seuil haut pour le nombre de classes afin déviter des structures inhumaines où se diluerait la culture de proximité du premier degré
5) dans le contexte de l'Éducation Nationale, l'expérimentation est potentiellement porteuse d'enterrements, surtout quand elle vient du terrain.
6) bien appréhender (comprendre et faire comprendre) le principe d'un CA et de sa présidence pour ne pas en faire une question de blocage avec les maires.

Cest autour de ces axes que les discussions devront sengager. Certains syndicats y travaillent pour alimenter la réflexion de leur congrès. La plupart des candidats à la présidentielle proposent lautonomie.

 

L'entrée est fonctionnelle et non hiérarchique. Aucun besoin d'un nouveau statut pour donner des outils aux dirlos.

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il y a une heure, Nyméria a dit :

Oui alors... il peut aussi exister un entre deux. Je ne m'en fous pas, j'ai perdu pas mal de journées de salaire sous Sarko et "on" en a pris plein la tête malgré les mises en garde.

Alors aujourd'hui, de manière très égoïste et pas du tout citoyenne, je me dis que temps que la population s'en fout, je ne peux strictement rien faire. J'aurai moi les moyens de mettre mes enfants à l'abri, le reste...

Je pense que pour que la profession finisse par réagir de nouveau, il faudrait avoir une illumination et trouver une action autre que la grève.

Il faudrait avoir la majorité des parents avec nous, et quand je dis avec nous c'est aussi avec les élèves. Tant que nos revendications sont vendues par beaucoup de médias  comme exclusivement égoïstes et capricieuses par le grand public, nous n'avancerons pas.

Le discours tenu par les syndicats auprès des médias devrait être pédagogique : notre monde est très fermé, je trouve.

Lorsque l'on voit un  représentant du personnel dans les médias, le plus souvent  il porte un Kway, il hurle au milieu d'une foule pour se faire comprendre par le micro, c'est bien la réalité du terrain pour lui mais ça n'est pas glamour, pas vendeur, ça fait 40 ans que tout le monde voit ce genre de truc aux infos.

Pour que l'opinion publique commence à l'écouter vraiment, il doit se poser comme un politique. Bien sapé, discours blablabla sérieux assis face à un présentateur. Il sera alors sur un pied d'égalité avec notre institution face à l'opinion publique.

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