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Se sentir légitime en tant que futur enseignant...?


Marco Polo

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Bonjour,

Pas trop certain que ce topic ait sa place ici mais je tente tout de même!

Je vous préviens tout de suite... cela risque d'être un peu ennuyeux et on dirait presque une séance de psy :scratch:

J'ai passé le concours du CRPE en externe l'an dernier et j'avais été admissible (limite limite mais je m'étais très moyennement préparé) cependant je ne m'étais pas présenté aux oraux... ne m'estimant pas vraiment apte à assurer si j'étais pris et je ne voulais pas me dégoûter du métier alors qu'une petite année supplémentaire en me renforçant dans les différents domaines et en engrangeant de l'expérience auprès d'un jeune public m'aurait donné probablement un peu plus d'assurance!

Manque de bol, la partie expérience, j'ai raté un certain nombre d'opportunités donc je me retrouve environ au même niveau, à savoir 0 expériences avec de jeunes élèves (3 ans en tant qu'AED en lycée mais ça joue pas).

Pour ce qui est des domaines, je voulais me remettre à jour sur pas mal de thèmes (histoire, arts, sciences) mais... j'ai l'impression que j'oublie tout à la vitesse de la lumière et que j'ai passé quelques mois, et oserais-je dire une année dans le vide. Le seul point positif c'est que j'ai amélioré mon niveau en français et maths autant en connaissances qu'en didactiques mais sans application concrète, cela me fait pour le moment une belle jambe.

Ce que je redoute un peu, et c'est là où certains de vos retours seront utiles, c'est qu'outre une éloquence en mention passable, je remets régulièrement en question mon niveau de culture générale.

Je sais qu'à l'école primaire on ne traite pas de thèmes en profondeur digne d'un niveau de doctorant mais parfois je m'imagine une question de la part d'un élève en histoire, en sciences, en arts (aie l'art et moi...) même relativement assez basique pour un adulte lambda et me retrouver incapable de trouver la bonne réponse. Surtout que les premières années, de ce que je comprends ce sera souvent en mode remplaçant donc il faut connaitre un minimum ses classiques dans tous les niveaux.

Dans le même genre, être incapable de bien expliquer des notions essentielles en maths et français où parfois de simples mots peuvent débloquer facilement une situation, cela m'inquiète aussi un peu! (oui je m'inquiète pour tout et pour rien).

Au final, je me dis que mentalement j'ai la volonté de bien faire, de faire réussir les élèves du mieux que je peux et de me sentir utile mais je pense que ce serait un peu naïf de croire que ces bons et nobles sentiments qui sont probablement partagés par 99% d'entre vous sont suffisants pour faire de moi un futur bon enseignant. Pour l'instant j'ai l'impression que la polyvalence caractéristique du professeur des écoles, pour ma part c'est d'être polyvalent en rien :albert:

Est-ce que je me mets un peu trop la pression pour rien? Est-ce qu'il faut que je fasse le deuil de la possibilité d'avoir une réponse à tout? Peut-on se débrouiller sans une grande culture générale dans ce beau métier?

Si vous avez des avis sur ces questions assez... vagues, des petits témoignages rassurants (ou l'inverse), je vous saurais fort gré de m'en faire part!

 

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Il y a 7 heures, Marco Polo a dit :

(...) Je sais qu'à l'école primaire on ne traite pas de thèmes en profondeur digne d'un niveau de doctorant mais parfois je m'imagine une question de la part d'un élève en histoire, en sciences, en arts (aie l'art et moi...) même relativement assez basique pour un adulte lambda et me retrouver incapable de trouver la bonne réponse. (...)

Je pense, avec conviction (mais ce n'est que mon avis), qu'il ne faut pas avoir de scrupules à ne pas savoir répondre à la question d'un enfant, quel que soit son âge, quelle que soit la question posée.
Dans ce cas, on indique à l'enfant qu'on ne connait pas la réponse, et plutôt que de raconter une bêtise tu vas te documenter, ou mieux, tu fais la recherche avec le gamin (ou la classe), c'est encore ce qui sera le plus profitable pour tous ;)

Pour le reste, c'est beaucoup une question de motivation... c'est un job qu'on peut aimer, parfois avec passion, ou détester...

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+1 avec Moustache! Je le fais tout le temps ça! Il faut dire que mes élèves/ados ont plein de questions! :heat:

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J'ai eu à mes débuts un Jean-Patrick en classe qui connaissait pleins de trucs que j'ignorais. Ben, dans ces cas-là: profil bas et quand il me posait des questions; je me documentais!

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il y a 2 minutes, la maîtresse des petits a dit :

J'ai eu à mes débuts un Jean-Patrick en classe qui connaissait pleins de trucs que j'ignorais. Ben, dans ces cas-là: profile bas et quand il me posait des questions; je me documentais!

Et si tu veux avoir la paix quelques années, tu fais redoubler, voire tripler Jean-Patrick... instit c'est aussi un métier de système D :clown:

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Un bon enseignant n'est pas nécessairement quelqu'un de très efficient ou de très cultivé. Si tu fais de ton mieux pour faire progresser tes élèves, si tu acceptes de ne pas tout savoir sur tout, de te remettre en question quand la situation d'un élève te questionne et qu'elle ne sort pas du champ de l'école, si tu  acceptes de demander à tes collègues quand tu ne sais pas faire, que tu as conscience que tu ne sauveras pas tout le monde. Tes élèves doivent être en sécurité, doivent apprendre des choses tous les jours, et être contents de venir à l'école, si tu fais ça alors tu seras un bon enseignant.

La légitimité c'est souvent ce qu'on pense que les autres perçoivent de notre travail.

Tu entendras des collègues qui se gargarisent, ou qui jugent la manière de faire "moi je...." et souvent tu te remettras en question à tort pensant qu'ils bossent mieux que toi et t'apercevras qu'au final ils ne bossent pas mieux. Ils ont parfois plus d'expérience, ils sont parfois plus efficients dans certains domaines, mais ils ne sont ni omniscients ni parfaits ( d'ailleurs personne ne l'est et heureusement).

J'ai 12 ans d'enseignement derrière moi et j'ai toujours l'impression d'être illégitime quand j'arrive dans une nouvelle équipe, j'en bave en général la 1ère année, le temps de faire ma place et après ça roule, je sais même que j'ai plutôt bonne presse auprès de mes collègues, des familles et des élèves.

Et puis comme disent les collègues tu te gardes ton Jean-Patrick sous le coude quelques années :D

 

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Euh, ben Jean-Patrick, je n'ai pas été fâchée quand il est parti au collège...

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Je trouve intéressant au contraire d'être mis "en défaut" par des élèves, ça montre d'abord qu'on a des choses à apprendre à tout âge et c'est aussi justement l'occasion de s'interroger sur comment trouver une réponse à la question posée. Je suis en CP, du coup si je ne suis pas sure de l'orthographe d'un mot, je leur explique qu'il y des dictionnaires qui listent les mots et on cherche ensemble... ou, dans d'autres cas de figure, on cherche sur internet (avec le TBI, c'est plus facile c'est sûr) et au pire, je reviens le lendemain avec l'explication que j'ai trouvée à la maison. De toute façon, même petits, ils ont souvent des questions déstabilisantes, mais c'est pas grave, on en discute.

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+1 c'est sain pour eux de voir que l'adulte a le droit à l'erreur, je leur dis toujours que dans le doute il vaut mieux vérifier dans le dictionnaire. Quand un élève me pose une question trop pointu sur le moment je leur dis de chercher la réponse pour la séance suivante ou alors je dis que je ne me suis pas préparée à bien expliquer cela et que je préfère l'expliquer à la séance suivante.

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Il y a 14 heures, Marco Polo a dit :

Je sais qu'à l'école primaire on ne traite pas de thèmes en profondeur digne d'un niveau de doctorant mais parfois je m'imagine une question de la part d'un élève en histoire, en sciences, en arts (aie l'art et moi...) même relativement assez basique pour un adulte lambda et me retrouver incapable de trouver la bonne réponse. Surtout que les premières années, de ce que je comprends ce sera souvent en mode remplaçant donc il faut connaitre un minimum ses classiques dans tous les niveaux

Je ne suis pas (encore) prof, mais je peux te dire mon impression en tant qu'élève : il n'y a rien de pire qu'un prof qui t'affirme un truc sans savoir, juste pour ne pas perdre la face devant un élève.

J'ai eu des situations comme ça durant ma scolarité et ça m'a marquée. La première fois, c'était en primaire justement (CM2) : je n'ai plus parlé à ce prof jusqu'à ce que je sois au lycée ! Quand je le croisais, je l'ignorais tout simplement parce que je lui en voulais. L'avantage de la situation c'est qu'en CM2, j'ai compris que les profs ne savaient pas tout (ça évite d'idéaliser l'adulte), mais je l'ai compris de la mauvaise manière. Il aurait été plus juste qu'il me dise "Je ne sais pas, je vais chercher", cela m'aurait évité des années à penser que "les profs ne savent rien, je vais me débrouiller sans eux". Il a fallu attendre le lycée pour qu'un prof me dise à cette phrase et c'était le meilleur prof que j'ai eu ! Parce qu'il avouait ne pas tout savoir, parce qu'il nous aidait à chercher, cherchait lui-même, parce qu'il s'intéressait à ce dont nous lui parlions, nous indiquait des pistes à suivre pour approfondir nous-même nos connaissances... Ok, c'était au lycée et les questions posées étaient beaucoup plus ardues que celles que j'ai pu poser en primaire  (Jeanne-Patricia, c'était moi ;) ) mais c'est une attitude qui a vraiment été formatrice pour moi. 

Entre nous, je ne me rappelle plus vraiment les cours eux-mêmes, mais par contre, son attitude d'écoute, sa volonté de nous répondre (et d'apprendre lui-même en même temps), et il nous donnait vraiment envie de découvrir des tas de choses que nous ne connaissions pas.

L'important, ce n'est pas de tout savoir, c'est de savoir où et comment trouver la réponse, et bien sûr ça a été dit, d'apprendre aux élèves à la trouver par eux-même (parce qu'on ne vise pas l'accumulation de savoirs, mais la curiosité et l'autonomie des élèves dans l'apprentissage)

Bon courage pour le concours !

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il y a 54 minutes, mariekette a dit :

Je ne suis pas (encore) prof, mais je peux te dire mon impression en tant qu'élève : il n'y a rien de pire qu'un prof qui t'affirme un truc sans savoir, juste pour ne pas perdre la face devant un élève.

J'ai eu des situations comme ça durant ma scolarité et ça m'a marquée. La première fois, c'était en primaire justement (CM2) : je n'ai plus parlé à ce prof jusqu'à ce que je sois au lycée ! Quand je le croisais, je l'ignorais tout simplement parce que je lui en voulais. L'avantage de la situation c'est qu'en CM2, j'ai compris que les profs ne savaient pas tout (ça évite d'idéaliser l'adulte), mais je l'ai compris de la mauvaise manière. Il aurait été plus juste qu'il me dise "Je ne sais pas, je vais chercher", cela m'aurait évité des années à penser que "les profs ne savent rien, je vais me débrouiller sans eux". Il a fallu attendre le lycée pour qu'un prof me dise à cette phrase et c'était le meilleur prof que j'ai eu ! Parce qu'il avouait ne pas tout savoir, parce qu'il nous aidait à chercher, cherchait lui-même, parce qu'il s'intéressait à ce dont nous lui parlions, nous indiquait des pistes à suivre pour approfondir nous-même nos connaissances... Ok, c'était au lycée et les questions posées étaient beaucoup plus ardues que celles que j'ai pu poser en primaire  (Jeanne-Patricia, c'était moi ;) ) mais c'est une attitude qui a vraiment été formatrice pour moi. 

Entre nous, je ne me rappelle plus vraiment les cours eux-mêmes, mais par contre, son attitude d'écoute, sa volonté de nous répondre (et d'apprendre lui-même en même temps), et il nous donnait vraiment envie de découvrir des tas de choses que nous ne connaissions pas.

L'important, ce n'est pas de tout savoir, c'est de savoir où et comment trouver la réponse, et bien sûr ça a été dit, d'apprendre aux élèves à la trouver par eux-même (parce qu'on ne vise pas l'accumulation de savoirs, mais la curiosité et l'autonomie des élèves dans l'apprentissage)

Bon courage pour le concours !

Ben zut, j'espère ne pas avoir un élève qui ne me dirait même pas bonjour parce qu'un jour, je me suis trompée en pensant pourtant être sûre de ma réponse comme ça peut nous arriver à tous... Et puis avoir oublié le soir de vérifier cette réponse parce qu'il y avait le ppre de machin à remplir, les parents de truc à appeler et les livrets à finir de remplir, sans oublier la classe à préparer et mes enfants à moi aussi à m'occuper.

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Merci pour l'ensemble de vos réponses.

Je dois dire que je ne suis pas fan d'afficher mon ignorance et en ce sens ce métier est un minimum à risque!

Mais en même temps, j'ai ce petit côté maso qui me pousse à me diriger vers des situations me sortant de ma zone de confort. Je pense que je serais à ce niveau bien servi par les Jean-Patrick et Jeanne-Patricia.

Et il faudra que je sois à l'affût en assumant  de ne pas tout savoir sinon ... ils ne me parleront plus pendant le reste de l'année scolaire comme mariekette et ça n'est pas très intéressant pédagogiquement parlant.

Modifié par Marco Polo
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