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"Ce n’est pas ça mon métier, madame Buzyn" : épuisée, une infirmière rend sa blouse blanche


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Dans un message publié sur Facebook, Mathilde Basset a décidé d’interpeller la ministre de la Santé. Infirmière en Ehpad, elle dénonce des conditions de travail déplorables.

"Dans une usine d'abattage"

Mathilde Basset raconte l'épuisement de ses collègues, le manque d'effectifs dans beaucoup de services. Aux urgences, elle pouvait "se retrouver à gérer seule 35 patients relevant d'une surveillance clinique accrue, accueillir un ou plusieurs usager(s) qui entre de manière "programmée" et prendre en charge une ou deux urgence(s) vitale(s), le tout simultanément".

Elle détaille par exemple sa journée du 27 décembre, semblable à toutes les autres. "Je presse les résidents pour finir péniblement ma distribution de médicaments à 10h15 (débutée à 7h15), je suis stressée donc stressante et à mon sens, maltraitante." Mathilde raconte qu'elle "brusque les résidents", n'est "disponible pour personne" et est incapable de "créer le moindre relationnel avec les familles et les usagers". C'était comme "dans une usine d'abattage qui broie l'humanité des vies qu'elle abrite, en pyjama ou en blouse blanche", écrit-elle.

A la fin de son message, la désormais ex-infirmière interpelle la ministre de la Santé Agnès Buzyn et sa "politique gestionnaire". A L'Humanité, elle explique que sa situation n'est pas isolée. Elle "dépasse de très loin le cadre du centre hospitalier du Cheylard".

https://humanite.fr/hopital-ce-nest-pas-ca-mon-metier-madame-buzyn-648554

https://www.francetvinfo.fr/sante/ce-nest-pas-ca-mon-metier-madame-buzyn-epuisee-l-infirmiere-rend-sa-blouse-blanche_2558893.html

Merveilleux système libéral plein d'humanité...

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Ce n'est pas pour rien que dès qu'elles le peuvent, les infirmières partent s'installer en libéral, où, si les conditions de travail restent difficiles, elles ont un bien meilleur revenu et bien plus de repos... 

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Le 13/01/2018 à 16:26, Byza31 a dit :

Ce n'est pas pour rien que dès qu'elles le peuvent, les infirmières partent s'installer en libéral, où, si les conditions de travail restent difficiles, elles ont un bien meilleur revenu et bien plus de repos... 

Pas sûr ! Pas tant de ça de personnes qui s'épanouissent en libéral, l'abattage dénoncé dans le vécu de cette jeune infirmière  y sévit aussi. Et les revenus, ramenés au temps passés sont loin d'être si mirobolants. Ce qui fait fuir les infirmières, c'est surtout le manque de reconnaissance et la logique libérale qui régit tout au mépris des besoins des patients. Quand j'ai commencé mes études d'infirmières en 1980, le maitre mot était "placer le patient au centre du système de soin" (ça vous dit quelque chose), avec force réflexion sur les besoins, la construction de démarches de soins globales et personnalisées. Et puis toute cette belle théorie, au lieu de s'épanouir, s'est fracassée à la logique économique.
Dans les EHPAD, c'est encore autre chose. Je n'arrive pas à comprendre comment on peut faire de ce secteur le nouvel eldorado financier. Placer  de l'argent sur les vieux ? comment faire fructifier cet investissement ? en grattant sur les postes budgétaires, parce que faire payer plus ... Donc, moins de personnel, une gestion du temps rigide, une pression supplémentaire sur ce personnel qui encaisse déjà  beaucoup... L'Ephad où j'ai travaillé illustrait parfaitement tout cela : privé, un bel environnement, mais le personnel qui courait tout le temps, avec des amplitudes horaires de 13 heures (les pauses prévues sont prises sur place), avec 3 jours de suite /2 repos/3 jours travaillés 1 semaine et le contraire la semaine suivante. Ce planning, déjà lourd est aggravé car il faut remplacer sans cesse ... Les week-ends, on est toujours en sous-nombre, car les absences ne sont pas remplacées ... alors, quand les familles viennent, le personnel est souvent peu disponible. Et encore, nous n'étions pas trop à plaindre avec un matériel suffisant... Mais c'est très dur de voir les personnes âgées, déjà limitées en autonomie, perdant le peu de liberté et de choix dans leur vie, bousculées dans leurs actes quotidiens (toilette, repas, soins ...).

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il y a 1 minute, cajou a dit :

Pas sûr ! Pas tant de ça de personnes qui s'épanouissent en libéral, l'abattage dénoncé dans le vécu de cette jeune infirmière  y sévit aussi. Et les revenus, ramenés au temps passés sont loin d'être si mirobolants.

Pour celles que je connais : elles s'organisent par équipe de deux : une bosse à fond pendant 15 jours, pendant que l'autre est en congé, puis elles échangent. La quinzaine travaillée est très rude, mais elles gagnent confortablement leur vie (pas autant qu'un médecin cependant) - qu'on soit bien d'accord, je ne leur prendrai pas leur place, mais elles, ça leur va comme ça.

il y a 7 minutes, cajou a dit :

Ce qui fait fuir les infirmières, c'est surtout le manque de reconnaissance et la logique libérale qui régit tout au mépris des besoins des patients.

Ca me rappelle l'éducation nationale...

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Personnellement, je n'appelle pas ça gagner confortablement sa vie ... :heat: . Il faut aussi mettre son mouchoir sur son éthique professionnelle (car pour gagner sa vie "confortablement, il faut serrer les horaires, ne pas passer trop de temps pour les soins, organiser sa tournée en fonction de ses impératifs et non des besoins des patients ... Perso, je connais peu d'infirmières qui font toute leur carrière en libéral, du moins en milieu non urbain.

Travailler sa quinzaine en continu, c'est commencer à 7 h au plus tard le matin, au moins jusqu'à midi, et refaire une tournée en fin d'am 17 h - 20 h minimum : bonjour la vie de famille ! et bien sûr, programme à peine allégé le week-end.

Dire qu'on peut faire cela en étant au top de ses compétences et de sa disponibilité pour les patients, ça me parait un peu présomptueux ...

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il y a 9 minutes, cajou a dit :

Personnellement, je n'appelle pas ça gagner confortablement sa vie ... :heat: . Il faut aussi mettre son mouchoir sur son éthique professionnelle (car pour gagner sa vie "confortablement, il faut serrer les horaires, ne pas passer trop de temps pour les soins, organiser sa tournée en fonction de ses impératifs et non des besoins des patients ... Perso, je connais peu d'infirmières qui font toute leur carrière en libéral, du moins en milieu non urbain.

Travailler sa quinzaine en continu, c'est commencer à 7 h au plus tard le matin, au moins jusqu'à midi, et refaire une tournée en fin d'am 17 h - 20 h minimum : bonjour la vie de famille ! et bien sûr, programme à peine allégé le week-end.

Dire qu'on peut faire cela en étant au top de ses compétences et de sa disponibilité pour les patients, ça me parait un peu présomptueux ...

C'est clair, c'est l'horreur comme conditions de travail. Celles que je connais ont choisi de fonctionner comme ça parce qu'elles trouvent que c'est moins contraignant que l'hôpital (tu "choisis" tes horaires, pas de nuits, travail différent), et qu'elles gagnent mieux leur vie, mais comme je disais, franchement, je le leur laisse. Elles ont beaucoup de courage (et s'il faut 15 jours de repos pour se remettre de 15 jours de travail, je trouve l'intérêt limité - mais bon, elles sont encore jeunes !)

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il y a 28 minutes, Byza31 a dit :

C'est clair, c'est l'horreur comme conditions de travail. Celles que je connais ont choisi de fonctionner comme ça parce qu'elles trouvent que c'est moins contraignant que l'hôpital (tu "choisis" tes horaires, pas de nuits, travail différent), et qu'elles gagnent mieux leur vie, mais comme je disais, franchement, je le leur laisse. Elles ont beaucoup de courage (et s'il faut 15 jours de repos pour se remettre de 15 jours de travail, je trouve l'intérêt limité - mais bon, elles sont encore jeunes !)

C'est ça, on fait ça jeune, et puis un jour on pète un câble ...

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