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comment gérer en classe des enfants souffrant d'un


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Sortant d'un stage de CM2, j'avais régulièrement des enfants qui se mettaient à pleurer en classe ou en récréation parce qu'il y avait des problèmes chez eux, arrivée d'une belle-mère, divorce, etc. On m'a toujours dit de ne pas rentrer dans la vie d'un élève. J'ai juste dit à ces enfants, au moment où cela se produisait, que je comprenais que c'était difficile et que je comprenais qu'ils souffrent, et que, s'ils le désiraient, ils pouvaient en parler à quelqu'un dans l'école qui a l'habitude d'écouter les enfants qui vivent ces situations (vous l'avez deviné, je parle de la psychologue scolaire que je connais et qui me semble très bien) et je les envoyais se rincer le visage à l'eau.

Souvent, l'un d'eux me demandait s'il pouvait s'isoler quelques minutes dans le couloir mais là, j'ai dit oui au début jusqu'à ce qu'une instit me dise de refuser catégoriquement car on arrive au débordement et les élèves se mettent alors à profiter de la situation pour en rajouter.

Je précise que ces élèves n'étaient que des filles, bien que des garçons vivaient la même situation dans la classe.

Pensez-vous que j'ai correctement agi? Qu'auriez-vous fait à ma place?

Amitiés,

John, un peu désorienté par la souffrance des enfants

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Salut

3 divorces en cours dans ma classe :huh: 5 gamins concernés...

Je connais bien les élèves ( je les ai 3 ans de suite )... En général, j'évite de me mêler de leur vie familiale...

Là j'ai fait exception et j'ai acheté "les 2 maisons de petit blaireau" ( ils sont plus petits ) je l'ai lu sans commentaire et ce sont eu qui ont abordé le sujet de leur vie familiale... Ca été un moment d'échange très sympa... J'ai laissé le livre à leur disposition, j'ai vu l'un des élèves concernés le reprendre et le relire :)

Sinon, je trouve que tu as bien géré la situation. Mais je pense qu'en tant que maître, tu peux te permettre de les écouter s'ils ont envie de te parler, sans forcément les renvoyer vers le psychologue scolaire...

Béné

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le cas d'un enfant(3 ans) dont la mère est partie et qui le battait:il demandait-"en privé"" "mais ma maman elle est méchante,alors?etc..."le maitre l'écoutait sans émettre de jugement,mais l'interrogeait sur ce qu'il ressentait afin qu'il puisse s'exprimer(l'enfant était suivi par un psy)

j'ai vu un CM2 pour qui la lecture d'un livre sur ce thème avait permis de s'exprimer très calmement (il a pu expliqué que ça se passit bien avec la compine de son père mais qu'il détestait,détestait vraiment son père-texto)

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On m'a toujours dit de ne pas rentrer dans la vie d'un élève

Mouais... Il ne faut peut-être pas toujours écouter ce qu'on te dit... Dans ma petite expérience perso, même si je ne suis pas formé pour ça j'ai écouté bien des gamins et cela a parfois permis de bien les aider.

Etre instit ce n'est - selon moi - pas seulement transmettre des savoirs (ou mettre en place des activités permettant aux élèves de s'approprier les savoirs...) mais aussi aider les momes qui souffrent et qui ne trouvent aucune oreille pour les écouter ni personne pour les conseiller. Ils sont malheureusement de plus en plus nombreux cryin

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je trouve cela très dur, souvent. Surtout que le second jour du stage, c'est arrivé, je suis allé voir l'enfant et je lui ai demandé ce qui n'allait pas et elle m'a envoyé bouler en me disant que tout allait bien. J'ai pris sur moi sachant qu'elle souffrait (l'instit titulaire m'avait raconté un peu la vie de l'enfant) mais parfois, j'avoue que ça fait mal, surtout en tant que débutant, de se prendre ça dans la tête. Maintenant, j'entends déjà la remarque: "tu croyais que c'est parce que tu allais venir la voir et la faire parler que tout allait s'arranger?"

Ce n'est pas facile, très très souvent, ces élèves me demandaient à sortir, par tous les moyens. Soit c'était pour aller boire, soit pour prétexter une envie de vomir pour sortir rapidement, soit pour aller chercher quelque chose d'oublié dans le manteau... tous les prétextes étaient bons pour sortir quelques instants de la classe et rester une minute dans le couloir. Je devais souvent les rappeler à l'ordre. Heureusement qu'ils ne le faisaient pas tous en même temps!

Il est difficile souvent de gérer la tristesse des enfants.

J'avais une élève dans la classe, très faible, l'esprit trop encombré par trop de choses (divorce, belle-mère, etc), qui avait du mal à se mettre à travailler. Les premiers jours, je la reprenais souvent: "Zoya, allez, mets-toi au travail, tout le monde a déjà presque fini!" Elle prenait son stylo puis le reposait une minute plus tard. Quand je m'en rendais compte, je tapotais deux trois fois sur sa feuille en lui disant qu'il ne lui restait plus que 10 minutes. Et quelques instants après, le second jour, elle s'est mise à pleurer et m'a dit entre deux sanglots: "je n'y arrive pas". Et c'est en allant voir son carnet de notes que j'ai compris qu'elle était en échec scolaire, prête à redoubler (elle n'a pas 10 de moyenne) son CM2. Quand j'ai compris cela, au bout de 2-3 jours, je l'ai souvent épaulé et j'ai trouvé qu'elle a fait de réels progrès. En fait, cette enfant est totalement dans la ZPD. Elle peut y arriver si on est derrière elle et qu'on l'aiguille sans lui dire les réponses, mais en lui rappelant les règles...

L'autre jour, dictée préparée par des exercices. Je commence la dictée. Au bout de 2-3 phrases, je me rends compte qu'elle a raté la moitié des mots. Je reprends lentement avec elle pendant que les autres s'impatientent et j'ai remarqué qu'elle butait sur chaque mot, ne sachant pas comment l'orthographier. Et là où j'ai vraiment eu beaucoup de peine, et ça a été difficile pour moi de ne pas être touché, c'est que sa main qui écrivait tremblait.

Souvent, lors d'un exercice, en maths ou autre, ou en contrôle, je la voyais faire très lentement les exercices, mais parfois ne rien écrire pendant 10 minutes, et là, une larme coulait en silence. Mon Dieu que c'était dur dans ces moments là.

C'est vraiment difficile parfois de garder une distance par rapport à l'élève pour pouvoir l'aider de manière impartiale et objective. Parfois, je lui disais de sauter telle ou telle question pour faire la suivante qui était plus simple sinon elle restait bloquée sur le premier exercice, voulant à tout prix le réussir.

C'est difficile parfois. Le soir, je rentrais, j'avais parfois les larmes aux yeux quand je voyais la souffrance de tous ces enfants. Mais il faut faire avec, la gérer, et ce n'est pas simple...

merci pour ton aide,

amitiés,

John

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Non ce n'est pas facile de gérer la douleur morale des enfants. Et je pense qu'on a pas le droit de les laisser seuls face à leur désarroi. Dans ma classe en REP j'ai plusieurs enfants dont les parents sont séparés et "surtout" j'ai 3 élèves placés en famille d'accueil. L'un d'entre eux surtout vient me raconter quand il passe le week-end chez sa maman (quand elle ne fait pas un séjour en hopital psychiatrique !). C'est un petit garçon très attachant mais en grosse difficulté scolaire. Je fais tout pour l'aider : j'ai même contacté la mairie pour un CLAS (contrat local d'accompagnement scolaire) qui permet un soutien scolaire individualisé.

Nous sommes des êtres humains, eux aussi alors pourquoi devrait-on rester insensible ?

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En CM, j'ai eu seulement des pleurs liés à des disputes enfantines. La seule chose que j'imposai était de laisser l'enfant en larme tranquille. Je pense qu'on ne doit pas imposer à l'enfant de se confier à nous. Mais de se rendre disponible (et de le montrer) s'il a envie de se confier à nous.

Parfois, par envie de bien faire, on est maladroit, on est lourd. L'enfant ne se sent pas forcément d'atomes crochus avec nous. C'est aussi ça être humain.

Bon, je ne suis qu'un débutant et je dis ce que je pense à cette heure. Oui, c'est très difficile de gérer la tristesse. Et oui, avec moi aussi ils sortaient très (trop !) souvent pour aller boire ou aller au toilettes. Mais à la fin, j'imposai "une minute top chrono". Ca devenait l'attraction ("Ah ! L'aiguille va passer sur le 7 ! Il va être puni ! Ah non, le voilà..."). Je serai plus strict la prochaine fois.

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Quand j'ai compris cela, au bout de 2-3 jours, je l'ai souvent épaulé et j'ai trouvé qu'elle a fait de réels progrès. En fait, cette enfant est totalement dans la ZPD.

Que signifie ZPD :blink::blink:

J'comprends pas _bl_sh_

Merci

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zone proximale de développement

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voilà. Zone proximale de développement. C'est un terme que Vigotski a inventé il me semble. Un enfant qui est dans la ZPD signifie qu'il est capable de faire des choses avec l'aide de l'adulte mais se retrouve bloqué si l'adulte n'est pas présent pour l'aider. Cela va contre la théorie de Piaget: "laissons le temps au temps". Pour lui, si un enfant n'arrive pas à quelque chose seul, c'est qu'il faut lui laisser du temps, qu'il murisse afin qu'il puisse faire l'exercice. Vigostki dit qu'au contraire, si on aide un enfant à faire des exercices par exemple, et qu'il y arrive avec notre aide, plus tard, il sera capable de les faire seuls.

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Merci pour vos explications ;)

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