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La journée de la jupe


laura76

Messages recommandés

Je m'attendais à trouver un post qui parle de ce petit film diffusé hier soir sur Arte, mais rien.

Qu'en avez-vous pensé?

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Nous en avons parlé sur le post cinéma. Je trouve formidable qu'une chaîne offre un film en avant première.

Sur le film, assez bonne impression d'ensemble. Il y a mille trucs à redire, mais j'ai bien aimé.

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j'ai essayé de le regarder mais je n'ai pas pu... j'étais déjà trop énervé parce qu'il se passe dans l'école en général et dans ma circonscription. En plus, mon chéri qui travaille au lycée est confronté tous les jours à des élèves comme on voit dans le film... Bref, on a essayait de regarder mais au bout de quelques minutes (quand il y a deux jeunes qui commencent à jouer un texte sur scène et que les autres se chamaillent) nous avons changé de chaîne , histoire de ne pas être tentés de casser la télé ou de piquer une crise de nerf.

Ca avait l'air d'être un bon film. J'irais peut être le voir plus tard au ciné quand je serai calmée.

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moi j'en ai parlé sur le post qu'avez vous recemment au cinéma car on en a parlé là bas...

j'ai trouvé que c'etait un super film, magnifiquement interprété aussi bien par Isabelle Adjani que par les jeunes.

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Ce film m'a bouleversée. Ayant travaillé 3 ans en ZEP, j'ai vraiment retrouvé le climat et toutes les problématiques qui étaient niées par l'administration. Mais ce n'est pas qu'un film à thèse. Il est construit comme une tragédie racinienne et Adjani est magnifique, juste, émouvante sans sensiblerie. J'avais détesté les films où elle en rajoutait dans l'hystérie, mais là, elle est géniale.

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http://www.marianne2.fr/Adjani-l-anti-Begaudeau_a177474.html

Adjani: l'anti-Bégaudeau

Pour Cyrano, de Riposte Laïque, le film La Journée de la jupe n'est pas seulement le grand come-back d'Isabelle Adjani. C'est aussi un film politiquement incorrect sur les vraies difficultés auxquelles sont confrontés les enseignants. A l'inverse des bons sentiments de Bégaudeau dans «Entre les murs».

Comme 2.245.000 d’entre vous, j’ai vu le film « La journée de la jupe » avec Isabelle Adjani vendredi soir sur Arte (1). J’ai compris alors les difficultés du réalisateur pour faire et diffuser ce film : boycott des producteurs, puis des chaînes de télévision, et enfin des salles de cinéma : il est tout simplement très politiquement incorrect ! Saluons donc Arte qui a eu le courage de briser le plafond de verre médiatique en programmant cette œuvre de Jean-Paul Lilienfeld, ce qui lui vaut un record historique d’audience. Et pour ceux qui n’ont pas pu voir le film, sachez qu’il est en ligne sur Internet jusqu’au 26 mars (2), et qu’il sortira dans les salles le 25 mars.

Je laisse aux cinéphiles le soin de décrire les qualité techniques du film. Pour ma part, j’ai apprécié le côté thriller où dès la première minute et jusqu’à la dernière, on est tenu en haleine par un scénario d’une rare densité, et par une approche à la fois humaine et technologique de cette situation de crise. Par exemple, la vulgarisation rassurante des méthodes du Raid vaut mieux qu’un documentaire spécialisé. Mais passons aux différents « messages » du film, qu’on n’avait jamais vus aussi explicites et réunis dans une même œuvre de fiction française jusqu’à présent.

L'anti-Bégaudeau

« La journée de la jupe » dénonce tout ce que nous disons depuis bientôt deux ans sur Riposte Laïque. Tout y passe, en vrac et en boucle : les chiennes de garde qui démolissent la féminité au nom du féminisme, le pédagogisme décervelant à la Bégaudeau et à la Darcos, les insultes sexistes, une ministre de l’Education nationale peureuse et prête à sacrifier médiatiquement et physiquement la victime expiatoire, les filles obligées de s’habiller comme des sacs à patates, l’accusation d’« islamophobie », la peur d’émeutes urbaines, la victimisation des coupables et la culpabilisation des victimes, l’irrespect envers les adultes, l’antisémitisme islamique et le racisme anti-blancs, l’école républicaine transformée en garderie et en « fabrique de crétins », l’hyper-violence, l’arabisation et l’appauvrissement de la langue française, l’éclatement des familles, le racket, les mots faux-culs comme « quartier sensible » ou « contexte », les professeurs qui baissent le pavillon jusqu’à se faire complice des voyous ou à se servir du Coran en classe pour les apaiser, le multiculturalisme, l’échec de l’intégration (et ne parlons même plus d’assimilation), le communautarisme ethnique, le mépris des valeurs laïques, les viols collectifs, les superstitions religieuses, le machisme abruti, la manipulation de l’opinion publique, le proviseur qui ne pense qu’à étouffer les problèmes de son établissement et qui accuse la victime d’être à la fois « catho coincée » et trop laïque (ultra-laïciste, comme on dit chez Kintzler et Fourest), l’affinité entre les islamistes algériens et les « sauvageons » de nos banlieues, le commerçant chinois qui fuit la cité parce qu’il a été victime de multiples braquages, les menaces de représailles, l’influence affligeante des séries télé et des reality shows, etc.

Un film anticommunautariste

Et surtout, le film ne fait aucune impasse sur la dénonciation de l’islamisation qui pourrit notre société et en particulier ces jeunes élèves issus de l’immigration et communautarisés. « La journée de la jupe » n’a pas eu besoin de s’abriter derrière des évangélistes ou une version bisounours de l’islam pour en dénoncer les effets désastreux, ainsi que sa responsabilité directe dans la haine des non-musulmans, dans une représentation préhistorique de la femme qui ne peut être qu’objet, soit pute, soit soumise, et dans les atteintes à la laïcité française et occidentale.

Nous savions déjà tout cela, et une majorité de nos concitoyens sans doute aussi. La preuve en est que les premières réactions d’internautes sont quasiment unanimes pour se réjouir de voir ainsi dénoncés les « clichés idéologiques », « l’hypocrisie de la hiérarchie dans l’Education nationale », le « politiquement correct », les « certitudes dogmatiques et corporatistes », la « niaiserie bien-pensante et satisfaite qu’est Entre les murs », les « valeurs peu à peu oubliées », la « dérive de notre société », etc. (3)

Oui, nous le savions, et vous aussi. Mais « La journée de la jupe » ne fait pas que conforter et encourager notre combat : sa diffusion à une heure de grande écoute constitue un tournant magistral : c’est l’ouverture d’une brèche importante dans la barrière médiatique et la propagande d’Etat, dont on percevait déjà les fissures.

C’est également la démonstration cinglante de l’impasse à laquelle nous conduisent nos gouvernants et leurs idiots utiles. Ce gouvernement ubuesque qui soi-disant prétend combattre les talibans en Afghanistan, et qui n’est pas capable de rétablir l’ordre républicain dans nos zones de non-droit. Ce gouvernement pusillanime dont la justice de la pensée condamne un article où Kad Merad dit qu’il apprécie « le cigare à l’apéro » (4) mais ferme les yeux sur les appels à la haine et à la violence distillés dans des mosquées ou dans des manifestations jihadistes. Ce gouvernement lâche qui n’a plus que le « ministère de la parole » pour rabâcher ses indignations à chaque fois qu’un élève ou un enseignant est sauvagement agressé, et qui invite ses policiers à ne plus poursuivre les délinquants (5). Ce gouvernement faible dont le chef nous avait dit que « la France n’est pas un pays où l’on porte la burka », et qui ne fait strictement rien contre les voiles intégraux et intégristes qui se multiplient. Ce gouvernement dogmatique et son opposition complice qui nous promettent d’imposer de force une « diversité » anti-républicaine et anti-démocratique aux Français sans exiger en retour le moindre devoir civique de la part des communautés immigrées. Ce gouvernement ruineux et ses élus de droite comme de gauche qui multiplient le financement illégal du culte musulman (22 millions pour une seule mosquée à Paris, qui dit mieux ?) alors que « les caisses sont vides » et qu’il n’a jamais démontré que l’islam apporterait le moindre bénéfice aux Français. Ce gouvernement menteur qui fait croire que la délinquance est en baisse alors que les faits divers du moindre journal local prouvent le contraire, et démontrent que la violence urbaine est de plus en plus barbare. Ce gouvernement affabulateur dont les « sociologues » et les ministres autoproclamés nient les « bandes ethniques » et prétendent qu’il n’y aurait que 222 « bandes » en France, alors qu’ils comptent par ailleurs un millier de zones de non-droit où désormais on tire à vue sur les forces de l’ordre (6).

« La journée de la jupe » illustre tout cela, et n’épargne pas non plus les idéologues de gauche qui ont détruit notre Education nationale de l’intérieur, avec leurs relais syndicaux et corporatistes. Mais permettez-moi de saluer l’efficacité de deux autres films, « Entre les murs » et « Welcome », dont la promotion médiatique fut évidemment bien plus massive que celle du film de Jean-Paul Lilienfeld : en effet, ces deux caricatures malsaines de promotion du catéchisme droitsdelhommiste ont eu exactement l’effet inverse de celui escompté. A force de traiter les Français de racistes et d’imbéciles, et de vanter au contraire ceux qui leur crachent dessus et qui les humilient, les arroseurs sont arrosés et se ridiculisent eux-mêmes.

Adjani militante

Saluons enfin Isabelle Adjani, la « Sonia Bergerac » du film. Il faut du courage pour se prêter à un exercice qui peut lui valoir la réprobation de ses pairs médiatiques. Mais elle explique fort bien son engagement dans cette aventure dans une interview au Nouvel Obs (7). On y retrouvera toutes les dénonciations du film, par exemple sur le féminisme : « La modernité, c’est la jupe ou le pantalon ? Ce fut le pantalon, c’est devenu la jupe. On est loin des acquis féministes. On est dans la nécessité de revenir à une féminité vivable. Féminine égale pute, c’est quand même embêtant. C’était inimaginable avant le phénomène de l’intégrisme islamique. Il est étrange que le pantalon soit vécu comme un voile. » Ou encore sur la déculturation prônée par le chef de l’Etat qui préfère l’imam et le curé à l’instituteur et par son nouveau sous-vizir Yazid Sabeg qui veut réduire l’exigence de langue française et de culture générale dans les grandes écoles (8) : « Vos élèves dans le film restent sourds aux charmes de Molière. Que vous inspire la frigidité du président de la République pour « la Princesse de Clèves » ? Voyez mon accablement... Tant pis pour lui. Si Carla Bruni pouvait lui lire ce livre chaque soir au coin du feu sur un air de guitare... Personnellement, je ne sais pas comment j’aurais vécu ma vie amoureuse si je n’avais pas lu « la Princesse de Clèves ». »

« La journée de la jupe » est un film où Riposte Laïque reconnaît totalement tous ses combats, républicains, laïques et féministes. Nous nous réjouissons non seulement de voir brisée si magistralement l’omerta des médias et des politiciens, mais aussi – et peut-être plus – de constater que la cohérence de nos engagements rejoignent parfaitement – et souvent avec les mêmes mots – les réactions d’une très large majorité des Français qui ont vu le film. Bravo, bravissimo à Jean-Paul Lilienfeld et son équipe, à Isabelle Adjani, à Denis Podalydès incarnant avec brio un homme du Raid très humain, à tous les actrices et acteurs et à Arte !

Quelques extraits du film : la-journee-de-la-jupe-cote-profs_shortfilms

Et un peu de musique pour mettre du baume au coeur des enseignants !

http://www.dailymotion.com/video/x6914y_fa...e-lemploi_music

(1) http://www.arte.tv/journeedelajupe

(2) Depuis, Arte a déprogrammé les rediffusions, ne souhaitant pas faire de concurrence aux salles de cinéma.

(3) par exemple Cinema/Adjani-dans-La-Journee-de-la-jupe- !/(gid)/200602/(comment)/all

ou http://television.telerama.fr/tele/emission.php ?onglet=avis&id=12275559

(4) http://www.lepost.fr/article/2009/01/02/13...r-son-vice.html

(5) http://www.youtube.com/watch ?v=NcPRmEvxWoA

(6) http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/20...-non-droit-.php

(7) http://artsetspectacles.nouvelobs.com/p2315/a397177.html

(8) yazid-sabeg-mesurer-l-ampleur-des-discriminations-et-des-politiques-publiques_1164459_3224.html

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le pédagogisme décervelant à la Bégaudeau et à la Darcos,

Je ne suis pas certain que ce rapprochement soit des plus pertinents pour quelqu'un se veut bien connaître le sujet.

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"La Journee de la jupe

« Crétin ! »

Elle l’a dit. Elle l’a dit ? Elle l’a dit.

Qui ? Sonia Bergerac. Bergerac comme Cyrano. Sonia comme toutes les beurettes pour qui leurs parents jouent la carte de l’assimilation, de l’intégration dans la communauté culturelle française. Bergerac, vous êtes sûr ? Une beurette ? Elle l’est — on ne le saura qu’à la fin, entre un père muet de l’avoir trop aimée, et une mère en larmes. Quand il sera trop tard. Quand elle aura été abattue par une police qui tire toujours trop vite. On achève bien les profs.

Crétin. Adjani l’a dit.

Adjani ? Vraiment ? Cette star si rare, invisible, qui, d’interviews en interviews, explique qu’elle a inscrit son fils dans le privé, pour lui éviter la catastrophe qu’est devenu l’enseignement public en France… Sorti de sa thébaïde pour jouer dans un film à petit budget, un objet télévisuel — qui a permis samedi dernier à Arte de battre des records d'audience…

Elle n’a pas lu Meirieu, Adjani. Elle ne sait pas que si ça va mal, c’est qu’on n’a pas assez détruit. Pas assez pédagogisé. Pas assez donné de pouvoir aux IUFM, aux syndicats crypto-cathos, aux profs qui se réfugient dans les sciences de l’Education faute de connaître leur propre discipline, aux « professeurs des écoles » qui font le Connac dans l’Hérault et ailleurs, parce qu’ils ne savent pas comment enseigner le b-a-ba (1), et qu’ils n’ont rien à dire aux élèves de GS…

Crétins !

Elle l’a dit, Sonia Bergerac. Comme moi. Avec violence et passion. Avec beaucoup d’amour pour ces élèves impossibles, suppôts d’imams, serial violeurs, barbares ! Comme tous ces élèves parqués dans des ghettos scolaires installés grâce à la Gauche (si !) dans des ghettos sociaux. Elle l’a dit avec beaucoup de tendresse et de colère, avec — encore à ce moment du film — un geste caressant du bout du Beretta tendu de sa main malhabile vers le groupe d’élèves pris en otage afin de leur faire, enfin, un cours de Français qui ressemble à quelque chose — élèves enfin terrorisés parce qu’ils ne sont plus dans un mauvais jeu électronique, mais dans la vraie vie — la leur, celle où l’on n’apprend rien dans les collèges à tarif intellectuel unique, où seuls ont le droit de hurler les caïds et leurs sous-fifres. Rien. Pas même le vrai nom de Molière.

Cette fois, ils vont le savoir. Jean-Baptiste Poquelin ! Répétez après moi !

« Mais à quoi bon ces savoirs morts ? » demande le Crétin — le vrai, pas l’élève, mais le Crétin qui a inspiré la réforme Jospin, le Crétin qui a inventé les IUFM, le Crétin de la réforme Viala, de la loi Lang, de l’amendement Ségolène, le Crétin des Sciences de l’Education, le Crétin qui a refusé de siéger dans la commission qui a finalement accouché — il était temps ! — de la loi de 2004 sur l’interdiction des signes religieux à l’école… « À quoi bon Molière (ou la Princesse de Clèves, dirait… qui, déjà ?), à quoi bon Racine — m’dam, Racine ! Vous vous rendez compte ? — à quoi bon Corneille (« comme le chanteur ? »), à quoi bon La Bruyère — « m’dam’, comme la plante dont on fait les pipes ? « M’dam, Rachid, il a dit « pipe » ! » « Toi, sale pute… »

- Comment tu m’as appelée ? demande alors Adjani en lui mettant un coup de boule.

Si ! Un coup de boule ! Elle a bien fait ! Sartre expliquait dans « Réflexions sur la question juive » que les racistes, il n’y a pas moyen de leur expliquer, ils sont inaccessibles à la raison, autant commencer et finir par le coup de boule…

« La Journée de la jupe » est un grand film anti-raciste. Le véritable anti-racisme. Celui qu’il faut enseigner. Celui que les organisations bien pensantes vomissent. L’anti-racisme d’Emmanuel Brenner (2), de Iannis Roder (3), ou le mien (4).

Une ministre plus dépassée que nature — un mixte improbable d’Intérieur et d’Enseignement Supérieur, beau cul bon genre — ne comprend rien à la revendication de cette prof déjantée. Comment ça, une journée de la jupe ? Mais nos mères se sont battues pour avoir le droit de porter un pantalon !

Oui, mais voilà, dans certaines banlieues, si vos portez une jupe, vous êtes une pute. Une salope. Une taspé.

« M’dam’ ! Le mec, sur le blog, il m’a traitée ! »

Pitié pour les filles ! C’est ainsi qu’il y a trois ans (putain, trois ans, et il faut encore se battre !), j’avais intitulé une Note sur ce blog (5), qui prenait la défense de ces gamines qui se voilent pour échapper à l’opprobre des cités. Pour échapper aux fantasmes des tarés-frustrés-péteux incapables de séduire, parce qu’on ne leur a pas appris les mots — et à quoi voulez-vous que servent les mots, que serve l’Ecole, si ce n’est à séduire Chloé ou Myriam, Anthony ou Peter ? Incapables — impuissants, qui relookent en douce, sur leurs portables, une scène hard bricolée en interne… Eh non, chers parents de la FCPE, un portable ne sert pas à vous appeler entre deux cours, d’ailleurs , on ne vous appelle pas, ça sert à filmer Fadela ou Camille obligées à faire une pipe dans les chiottes du bahut, et à se l’envoyer entre copains — la fille et le film. Heureusement que de plus en plus de lycées interdisent les portables !

Alors, la Sonia Bergerac, elle est vachement vénère ! Elle porte en elle l’exaspération de ses collègues — enfin, de certains de ses collègues : parce qu’il y a les collabos, les pactiseurs de barbarie, ceux qui viennent au lycée culotte baissée, ceux qui se trimballent avec le Coran dans le cartable, qui le connaissent mieux que leurs élèves même – et qui s’en vantent !

Doit être au SGEN, celui-là…

Elle est très peu soutenue, Sonia Bergerac. Pas par l’administration, on le sait, qui donne toujours raison aux élèves, et qui ne veut pas de vagues, pas de vagues… Calme plat sous les casquettes. Le Principal — superbement interprété, entre hystérie et dépression, par Jackie Berroyer, un ancien prof qui connaît la musique — finit par fuir. Le flic — un flic intelligent, un Denis Podalydès sur le fil, passionné, problématique, est en butte au flic généré par la pensée unidimensionnelle et quelque peu orwellienne — Yann Colette, toujours inquiétant, toujours impeccable — dans laquelle un prof, quand il n’est pas un article de boucherie hallal, est une cible. Pan ! Tuée par la caméra ! Piégée, la caméra ! Le quart d’heure de gloire, et puis le champ d’horreur. Bergerac tuée l’arme au poing, comme Cyrano la rapière à la main. C’est bien plus beau lorsque c’est inutile.

La presse s’émeut. Le Monde, faux cul entre deux chaises, comme toujours, bave. Télérama ne sait que dire. Mais Marianne, le Midi Libre ou le Canard Enchaîné ont bien compris que l’on se trouvait en présence d’un météorite cinématographique susceptible de faire du dégât – d’autant plus qu’il est parfaitement joué.

Enfoncé, Bégaudeau ! À poil, le Bégaudeau !

Politiquement incorrect, disent les journalistes ! Et le plus fort, c’est qu’ils s’en étonnent — tant la pensée cinématographique est devenue conforme — et encore, c’est un mot trop long ! Forcément ! On leur donne à baver devant « Entre les murs », film bien pensant comme on en faisait sous Vichy. Alors face à un objet filmique qui a du nerf, du sang, de la chair, de la rage — bref, du talent —, que dire, sinon « politiquement incorrect » ? Anticonformiste, peut-être ? Anti-con, sûrement."

JPB

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je vais regarder « Entre les murs » ! :D

Edit : film vu. En palme d'or, j'étais resté sur "Sailor et Lula"...bon film, mais qu'il est impossible de comparer avec "la journée de la jupe".

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JPB

De qui est cette prose ?

Et bien de JPB, pardi...

Et voici les commentaires de l'auteur du film...

"La Journée de la jupe" : un SOS pour l’école française

Jean-Paul Lilienfeld parle de son dernier film

Le mal-être des jeunes français issus de l’immigration a envahi l’école. La Journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld, en salles depuis ce mercredi, en fait le sombre constat tout en posant les jalons d’une nécessaire réflexion sur les moyens de préserver la vocation de cette institution. Rencontre avec Jean-Paul Lilienfeld.

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mercredi 25 mars 2009, par Falila Gbadamassi

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Une journée ordinaire pour Sonia Bergerac, professeur de français, qui tente de transmettre son amour de la langue à ses élèves dans la cité où elle enseigne. Indisciplinés, impolis parfois terrorisants, ses jeunes disciples lui mènent la vie dure. D’ailleurs, Mouss s’est permis de ramener une arme dans la classe. Elle veut la confisquer, il l’en empêche mais l’adulte finit par avoir le dessus. Surtout maintenant, avec cette arme à la main. La Journée de la jupe illustre la façon dont les problèmes sociaux et identitaires peuvent s’introduire clandestinement dans ce lieu du savoir par essence qu’est l’école au point de lui ôter son pouvoir. Au lieu de contribuer à leur instruction, l’école est un exutoire pour ces adolescents, fils d’immigrés africains dans une classe où toutes les mixités se font rares. Leur professeur est la première victime de leur colère et de leurs frustrations. Si elles sont légitimes, doivent-ils l’exprimer là, dans cette école qui détient la clé du savoir qui leur servira, peut-être, à trouver leur place dans la société française. Eux qui ont déjà tant de mal à construire une identité parce que ballottés entre deux cultures : celle transmise par leurs parents et celle de leur lieu de naissance. Français, ils le sont à part entière mais la couleur de leur peau ou la religion semble être devenu un mur entre eux et leurs concitoyens. La violence, comme les émeutes de 2005 qui ont inspiré le scénario du film à Jean-Lilienfeld, est comparble à un cri d’amour inaudible. Le réalisateur français le rappelle avec empathie et clairvoyance dans une intrigue qui évoque aussi le machisme dont sont victimes les jeunes femmes dans les banlieues. Ces qualités font écho à la sincérité du jeu d’Isabelle Adjani, qui signe avec maestria, son retour sur les écrans français. On ne peut s’empêcher de voir derrière le professeur qu’elle incarne, la fille d’immigrée, qui rappelle en aînée à d’autres le rôle salvateur du savoir et de la connaissance. Il peut parfois faire tomber les barrières pour ceux que l’on discrimine.

Afrik.com : Y aurait-il une urgence à parler de ce malaise qui mine l’école française du fait que la société a du mal à reconnaître son identité plurielle ?

Jean-Paul Lilienfeld : J’ai fait une émission sur la chaîne Ciné Cinéma où ils m’ont fait la surprise de montrer mon film au ministre de l’Education nationale Xavier Darcos et de recueillir ses impressions. M. Darcos a dit : "Mais l’éducation nationale, ce n’est pas ça !". A vouloir se voiler la face, on laisse le terrain libre à ceux qui font un état des lieux et qui apportent des solutions racistes. C’est comme ça que Le Pen a eu la parole. Quand il a parlé des problèmes de l’immigration, tout le monde a dit qu’ils n’existaient pas parce que ça venait de lui. Pendant ce temps, le terrain était libre pour le Front National et ses théories racistes. Si des gens qui étaient du bon côté de la force, des humanistes quelques soient leurs opinions politiques s’étaient emparés du problème, le terrain n’aurait pas été libre pour Jean-Marie Le Pen. L’école, ce qui se passe dans les cités, le recul de la mixité, le recul communautariste de tout le monde constitue une problématique qui est à l’origine d’un malaise général. Nier ces problèmes ne les feront pas disparaître et on laisse à nouveau le terrain libre à des idées extrêmes.

Afrik.com : Comment expliquez-vous cette violence que l’on voit chez les élèves de Sonia Bergerac qui va finir par les prendre en otage ?

Jean-Paul Lilienfeld : Les causes en sont multiples. J’ai grandi à Créteil où nous étions alors tous mélangés. Il y avait des Noirs, des Arabes, des Juifs, des Asiatiques, des chrétiens et des musulmans. Je n’y ai jamais vu en 18 ans des gens se taper dessus à cause de leurs origines. Aujourd’hui, il y a un fort repli communautaire parce que malheureusement on a fait évolué des gens en circuit fermé. Il y aussi tous ces immigrés précaires, qui ne connaissent pas la culture française, et qui se retrouvent encore un fois à vivre en autarcie. En plus, ils ont du mal à trouver du travail, ils sont laminés par la vie, les problèmes économiques. Comment peuvent-ils alors s’occuper de leurs enfants ? Les parents n’ont pas toujours la possibilité ni la volonté de le faire. Je suis parent et parfois, pour éviter les situations conflictuelles, on laisse faire. Mais il y a aussi l’ignorance, les idées toutes faites et ce que j’appelle "la fierté de substitution". Quand on est Noir ou Arabe, c’est évident que l’on est discriminé. Cette fierté de subsitution consiste à se forger une identité parce qu’on en a pas une qui soit respectée. Les enfants se raccrochent ainsi à la religion, à une langue, à un pays dont ils ne savent pas souvent grand chose. D’ailleurs, quand ils vont dans le pays d’origine de leurs parents, on les considère comme des Français. Ils sont complètement largués. C’est une série de problèmes, une chaîne malheureuse qui conduit à cette violence. Mais la situation n’est pas pas inextricable, à condition de s’y attaquer en commençant par la dénoncer quand bien même l’on craindrait de donner des munitions aux racistes.

Afrik.com : J’ai entendu dire par un enseignant à la fin de l’une des projections que les élèves étaient caricaturés. Que répondez-vous à ce type de critiques ?

Jean-Paul Lilienfeld : Les ados qui jouent dans le film ne trouvent pas que c’est une caricature. Bien sûr, sont concentrés en 1h30, des évènements qui vont se dérouler sur six mois. Mais comment ressentir ce que ressent cette prof si on ne donne pas les moyens au spectateur d’apprécier ce par quoi elle est passée ? Ce n’est pas la réalité, c’est un concentré de réalités comme toujours dans une fiction. Toutes les classes ne sont pas comme celle-là, mais il en existe. J’ai par ailleurs rencontré plein de profs qui m’ont dit le contraire. En général, les gens qui sont sur le terrain et qui vivent ces situations au quotidien ne trouvent pas qu’il s’agit d’une caricature. On a souvent demandé aux adolescents qui jouent dans le film ce qu’ils ont ressenti en travaillant. Leur réponse : "rien" parce que c’est tout simplement leur quotidien. Le plus beau compliment qu’on m’ai fait, c’était à Saint-Denis, où nous avons tourné. La salle était composée à 99, 9% de personnes noires et arabes. A la fin de la projection, un vieux monsieur marocain de 80 ans m’a dit, les larmes aux yeux : « Merci de parler de nous normalement ». Je suis toujours très agacé par les intellectuels de salon qui pensent à la place des gens. C’est du post-colonialisme de penser que ces derniers ne sont pas assez intelligents pour savoir ce qui est bien ou pas pour ceux. « Vous vous rendez compte, vous jouez dans quelque chose qui va stigmatiser les banlieues ! », a-t-on reproché à ces jeunes acteurs alors qu’ils savent très bien ce qu’ils font.

Afrik.com : Isabelle Adjani incarne Sonia Bergerac. Vous pensiez à elle en travaillant sur le scénario ?

Jean-Paul Lilienfeld : J’ai écrit l’histoire, puis je me suis demandé quelle comédienne pourrait le mieux interpréter ce personnage. J’ai été benêt parce que j’ai pensé à elle, au départ, tout simplement parce que c’est formidable pour un réalisateur d’avoir un tel stradivarius entre les mains. Isabelle Adjani a accepté en moins de 24h. Elle a réagi tellement vite que je n’ai pas eu le temps de réaliser que ça résonnait avec son histoire personnelle.

Afrik.com : Dans La Journée de la jupe, vous dites qu’il y a une génération de fils d’immigrés qui considérait que l’intégration passait par l’école, et que la nouvelle, semble-t-il, accablée par sa quête identitaire perd tous ses repères, même celui de l’école. Il y a justement une scène très émouvante où Sonia Bergerac supplie presque, les larmes aux yeux, ses élèves de ne pas piétiner cette opportunité qu’est l’école…

Jean-Paul Lilienfeld : Je peux vous dire que les enfants en face n’étaient plus dans le film. Ils l’écoutaient. Après, certains m’ont confié qu’ils « avaient compris des trucs ». Cette scène leur a parlé en tant qu’individus. Ils ont réalisé que leurs parents avaient migré pour qu’ils aient une vie meilleure. J’ai eu cette prise de conscience parce que je mon père est un immigré hongrois. Il a dû partir de la Hongrie parce qu’il était juif et qu’il n’y avait pas d’avenir pour lui dans ce pays. Il a commencé une nouvelle vie en France comme ouvrier. C’est important de rappeler tout cela à ceux qui sont perdus, de leur dire qu’il y a des gens qui se sont battus pour eux et qu’ils doivent en être dignes. Par ailleurs, Sonia Bergerac le dit, quand on Noir ou Arabe, ce n’est pas facile, mais si on est en plus ignorant….

Afrik.com : Cette journée de la jupe, c’est de la fiction ou c’est inspiré de la réalité ?

Jean-Paul Lilienfeld : J’ai commencé à écrire la première mouture du scénario en janvier et je l’ai finie vers juin 2006. Quand je l’ai terminé, je suis allé sur Internet pour vérifier si le titre n’avait pas été déjà utilisé. Je me suis alors rendu compte qu’il venait de se créer, pour la première fois dans un collège agricole en Bretagne, un printemps de la jupe et du respect. Ce n’était pas une cité, il n’était pas question de Noirs ou d’Arabes, mais un collège agricole où on voulait combattre le sexisme ambiant. Je les ai contactés en les rassurant sur le fait que je ne m’étais pas inspiré d’eux, j’en avais les preuves. Et cette année, j’ai fait l’ouverture du Printemps de la jupe et du respect. Cette initiative s’est étendue à tout le département, puis à toute la Bretagne, à Marseille et à Lyon.

Afrik.com : La chaîne franco-allemande Arte a produit La Journée de la jupe mais cela n’a pas été aisé de trouver des producteurs ?

Jean-Paul Lilienfeld : Mes interlocuteurs ont trouvé le sujet trop sensible et ils ne voulaient donc pas y toucher. Par ailleurs, même si ce n’est pas dit de façon explicite, j’ai fait des comédies auparavant. Je suis par conséquent un peu « sale ». Quand on fait des comédies en France, on est pas crédibles en tant que réalisateur ou scénariste. C’est la comédie qui rapporte le plus d’argent au cinéma français, mais elle demeure un genre méprisé.

Afrik.com : Au-delà de sa sortie au cinéma, de la télévision, vous voyez votre film être projeté dans les écoles comme outil de sensibilisation ?

Jean-Paul Lilienfeld : Je ne sais pas compte tenu de la réaction du ministre de l’Education et des syndicats d’enseignants. Ces derniers ont vu le film, l’ont apprécié mais estiment qu’ils ne peuvent pas le prescrire parce qu’il ne valorisent par les enseignants. Pour c’est un fait : les enseignants craquent.

Afrik.com : Que vous inspire le mot diversité et pourquoi la promouvoir n’est pas une sinécure en France ?

Jean-Paul Lilienfeld : La diversité, ce sont des gens qui ont des racines différentes - bretonnes, sénégalaises, algériennes, congolaises, marocaines - et qui se retrouvent sur un terrain commun. Il est difficile de le promouvoir en ce qui concerne les populations qui ont été colonisées parce qu’il y a un effet boomerang. Le racisme immédiat envers les immigrés italiens, polonais, espagnols a existé, mais ils ont fini par s’intégrer. Outre le fait que ces populations soient chrétiennes, aient des racines communes avec la France et qu’elles soient blanches, l’intégration a été plus facile parce qu’il n’y avait pas de passif colonial.

Afrik.com : Dans La Journée de la Jupe, vous illustrez le problème d’une école qui n’arrive plus à assurer sa mission intégratrice. Si vous deviez apporter une solution, quelle serait-elle ?

Jean-Paul Lilienfeld : Remettre le professeur au centre de l’école, pas l’élève. Celui qui sait est là pour transmettre son savoir. Les enseignants nous apprennent à parer les coups de la vie comme dans un cours d’art martial.

La Journée de la jupe

Un film de Jean-Paul Lilienfeld

Avec Isabelle Adjani, Denis Podalydès, Yann Collette, Jackie Berroyer

Durée : 1h28 Sortie française : 25 mars 2009

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Jean-Paul Lilienfeld : Remettre le professeur au centre de l’école, pas l’élève. Celui qui sait est là pour transmettre son savoir.

C'est le point de vue d'Alain Finkielkraut dont on connaît les positions.

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