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PES au bord de la démission


Sushikat

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Bonjour,

Je poste un message ici car je ne sais plus vers qui me tourner. Je vais essayer de résumer la situation car je pourrais écrire un roman pour exprimer à quel point je n'en peux plus!

Je suis PES depuis le début de l'année et plus le temps passe plus j'ai envie de démissionner. Le démarrage de l'année n'a pas été simple, je dirais même que pour beaucoup d'entre nous cela n'a été qu'un enchaînement de déceptions.

En m'engageant dans cette voie, j'étais parfaitement consciente de la difficulté de ce métier, mais j'avoue que je ne pensais pas que c'était à ce point. Depuis quelques semaines, ça va de moins en moins bien, je suis épuisée physiquement et moralement, rongée par ce métier qui tourne à l'obsession et envahit ma vie privée. J'avais beau me dire "c'est normal tu débutes" tout en essayant de garder la forme, rien à faire, ce qui devait arriver est arrivé : j'ai craqué mardi, incapable de prendre ma classe, le médecin m'a arrêtée : burn out.

Je précise que ce n'est pas forcément la classe qui me gêne, les personnes qui sont venues faire des visites dans ma classe m'ont dit que ça allait en dehors des erreurs de débutant.

Non, ce qui me gêne c'est le tout : penser constamment à ma classe, culpabiliser dès que je prends du temps pour moi, ne dormir que 4h par nuit pour préparer le lendemain, manger tous les jours à la va-vite pour ne pas perdre de temps, voir toutes les injustices qu'il y a, se rendre compte que les 3/4 de ce qu'on nous a dit en formation n'est que du vent, le sentiment que nous ne sommes que des pions bons à boucher des cases, être à deux doigts de l'accident sur la route à cause de la fatigue et du manque d'attention (j'habite à 1h de mon école), être loin de mes proches et n'avoir personne dans le département où je suis affectée, devoir malgré tout garder la forme et faire comme si de rien n'était pour bien gérer les élèves, réussir à suivre le programme, réussir à gérer des élèves ayant des troubles pour lesquels on ne nous donne aucun conseil si ce n'est "faire ce qu'on peut/les mettre dehors", entendre tout et son contraire....

Bref, je n'en peux plus, je suis vidée, dégoûtée.

Je commence à me dire que ce métier est trop coûteux en énergie, que je ne dois pas être suffisamment forte pour supporter tout ça.

Je dois normalement avoir un RDV la semaine prochaine avec ma tutrice et la responsable de la formation pour essayer de trouver des solutions... honnêtement, je ne sais même plus si je veux trouver des solutions.

Je ne sais plus où j'en suis, j'aimerai tout rembobiner, revenir en arrière pour ne surtout pas prendre cette voie-là!

Je me disais qu'ici je pourrais peut-être obtenir des conseils. J'aimerai également savoir si certaines personnes ici ont fait le choix de démissionner et dans ce cas quel a été leur parcours...

C'est bien ça aujourd'hui la question : si je démissionne, qu'est-ce que je fais? Je n'ai qu'un bac L, une licence d'anglais, et ce fameux master MEF qui ne mène qu'au concours.

Y-a-t-il des personnes vers qui je pourrais me tourner, des sites, n'importe quoi... quelque chose qui pourrait m'orienter dans mes choix de reconversion?

Est-il vrai aussi que c'est mal vu de démissionner de ce métier? Tout le monde n'arrête pas de me dire : "si tu démissionnes tu seras grillée partout, on ne peut pas comprendre qu'on ne veuille plus être prof.".

Je vous remercie d'avance pour les réponses que vous pourrez m'apporter, j'en ai vraiment besoin :cry:

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bonjour, dans quelle académie es tu ? Quel département ?

Réfléchis bien avant de démissionner , demande un entretien avec ton inspecteur de circonscription , demande à discuter avec un syndicat (normalement il y a une personne qui s'occupe des débutants )

Depuis que j'enseigne j'ai déjà eu envie de démissionner mais il faut s'accrocher et les années se suivent mais ne se ressemblent pas , le métier dépend de beaucoup de choses , les parents , le contexte de l'école , les collègues , le niveau que tu as (et que tu aimes plus ou moins ) l'équipe de circonscription , la pression d'un IEN .... il faut faire un break , relativiser et se ménager du temps pour soi , mais ne prends pas une décision à chaud ... bon courage , tu peux me contacter en MP

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Bonjour :)

Sushikat, une chose est sûre, c'est que ce sont les débuts dans ce métier qui sont les plus difficiles. Après, au fil des années, ça va de mieux en mieux : tu sais t'organiser, tu bosses beaucoup moins à la maison, tu sais faire le nécessaire sans en faire trop et déculpabiliser en te disant que ce n'est qu'un métier. On travaille pour vivre, on ne vit pas pour travailler.

La première année est pour beaucoup très éprouvante, car en effet, on ne s'attend pas à ça, à cette masse de travail, à cet investissement personnel.

Mais franchement, ça va vraiment mieux après. Il faut serrer les dents pendant un ou deux ans. Puis ensuite ça va beaucoup mieux. Va un peu lire ce sujet pour te rendre un peu mieux compte de comment notre travail évolue avec le temps, avoir des idées d'organisation.

Mon conseil, comme celui que je donnais à mes copines PE2 ou à moi-même pendant cette dure année : serrer les dents, tenir, s'accrocher, et voir par la suite pour rendre la situation plus acceptable.

Sinon, je ne pense pas que la démission soit si mal vue. Beaucoup d'exemples sur ce forum de personnes ayant changer d'orientation et qui s'en sont très bien sorti ;)

Courage !

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Je comprends tout à fait ton témoignage. J'ai l'impression de me voir dans ce que tu dis. Mais je me laisse la fin de l'année voir l'année prochaine pour faire un choix définitif. Et je peux te dire que lorsque j'aurais pris ma décision, les avis qui essaient de me retenir du style mais non c'est ta première année c'est normal, tu as un métier sur, tu n'es pas en galère de travail, je m'en ficherai totalement.

Mon bien être primera sur tout ce que diront les gens.

Réfléchis bien et penses à toi

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Jusqu'à mon année de NT2, je pensais, mangeais, dormais école. Oui, ensuite ça va beaucoup mieux !!

Trouves-tu des moments où tu t'éclates, ou tu te sens vraiment à ta place ? Si oui, dis-toi que ça ira bientôt mieux. Sinon, en effet tu peux penser à une reconversion, on a le droit de ne plus vouloir être instit !

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Bonjour et bienvenue dans l'EN !

Ce que tu découvres là n'est que la face cachée de notre métier, face cachée que le public ignore... (petite digression : s'il la connaissait, cela nous éviterait d'être régulièrement traités de glandeurs et de planqués... :getlost: ).

Tout ce que tu décris (la vie privée bouffée, la fatigue physique, la course contre la montre pour préparer la classe, le discours des formateurs déconnecté de la réalité, l'impuissance face aux élèves à problèmes et le manque de soutien), je pense que chacun d'entre nous connait et imagine très bien ce que tu vis.

Trouves-tu quand même un peu de plaisir à ce que tu fais ou plus du tout ? Je ne veux pas te faire peur mais si tu es titularisée, la retraite ce sera dans 42 ans... présentement, tu es encore jeune et à même de reprendre tes études comme si tu ne les avais jamais arrêtées.

Quant à trouver des personnes vers qui te tourner, il y a nous, sur ce super forum (même si ce n'est que virtuel ça peu déjà bien réconforter) et puis tu peux aussi parler de tes doutes à ton tuteur ou tutrice (si il ou elle est sympa parce que quelquefois il faut se méfier des conséquences) et dans tous les cas, lui exposer tes problèmes de gestion, il ou elle est là pour ça (t'aider à mieux gérer les élèves à problèmes, à mieux organiser ton travail pour ne pas être prise à la gorge etc.)

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Tout ce que tu décris, c'est le lot de notre métier... il est très prenant, par le temps et par la pensée. Alors oui, dans 10 ans ce sera la même chose ; mais non ça ne sera pas à ce point : tu ne passeras plus des heures à préparer ton lendemain, tu passeras un samedi après-midi à préparer ta semaine. Mais le reste du temps, tu le passeras à faire des recherches pour ton projet en cours, à réfléchir à tes élèves en difficulté, et à mille autres choses encore. Tu auras encore des périodes d'épuisement, mais tu sauras écouter ton médecin et t'arrêter deux jours pour reprendre ton souffle sans culpabiliser (et que feras-tu pendant ces deux jours ? tu travailleras ! mais en douceur, juste parce que tu aimes ça, juste parce que tu voudras profiter de ce répit pour fabriquer ce jeu auquel tu penses depuis quelques temps).

Tu ne le vivra plus comme une galère, mais comme une petite barque que tu mènes un peu comme tu en as envie.

On n'est pas enseignant à moitié. Enfin c'est ainsi que je le ressens. J'aime mon métier, je le fais avec tout mon cœur. Et même, à l'issue de ces 3 ans de congé parental que j'ai pris pour m'occuper de MON enfant (et plus seulement de ceux des autres !), j'étais ravie de reprendre. Pourtant ça ne m'a pas manqué pendant ces trois ans (ou juste un petit peu, parfois, rarement).

Enfin, si tu ne veux pas d'un boulot qui empiète sur ta vie, ne fais pas ce métier. Ou fais-le en dilettante (il y en a qui vivent très bien comme ça...).

Après, je te dirais de prendre du recul : ne démissionne pas trop vite. Parles-en à un maximum de personnes, puis fais le point seule. Demande-toi si tu aimes ce métier, et ce que tu es prête à donner.

Bien du courage à toi. Et prend le temps de te reposer.

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Autre chose : non, tu ne seras pas marquée au fer rouge si tu ne restes pas PE ! Nous sommes des humains, nous avons le droit comme tant d'autres de souhaiter changer d'air.

Et puis instit, ça mène à plein de choses : regarde Christine Bravo ! ;)

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Tout ce que tu décris, c'est le lot de notre métier... il est très prenant, par le temps et par la pensée. Alors oui, dans 10 ans ce sera la même chose ; mais non ça ne sera pas à ce point (...) Tu auras encore des périodes d'épuisement, mais tu sauras écouter ton médecin et t'arrêter deux jours pour reprendre ton souffle sans culpabiliser (et que feras-tu pendant ces deux jours ? tu travailleras !

(...)

Et dans la foulée tu perdras une journée de salaire à cause du jour de carence... :whistling:

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Bonjour,

D'abord, non, ce n'est pas mal vu de démissionner, et oui, il y a des gens qui rebondissent hors EN. L'association aide aux profs peut te conseiller par exemple :

http://www.aideauxprofs.org/index.asp?affiche=News_display.asp&rub=Notre_Actualite&ArticleID=2624

Mais il doit exister au sein de ton département un service pour ça :

http://www.ac-bordeaux.fr/fileadmin/Fichiers/Emplois/PDF/drh31.pdf

Ensuite, sache que ta situation n'est pas rare. L'année de PES est extrêmement stressante, tes conditions de vie en rajoutent encore. Le BURN OUT n'est pas rare dans notre métier, pas de quoi s'auto-flagéler en plus : je crois que tu es assez forte pour supporter cela (ce que te renvoie tes formateurs est positif, fais-leur confiance). Mais tu es un être humain et ton corps te crie stop !

Je suis passée par un joli burn-out il n'y a pas si longtemps, et maintenant que j'en suis sortie, je peux tirer quelques conclusions : je n'étais pas en état de prendre une décision objective quant à mon avenir à ce moment-là, je ne savais pas me préserver, et ma vie était aussi ailleurs qu'à l'école et je ne le voyais pas (ou mal).

J'étais alors prête moi aussi à quitter le navire pour sauver ma peau. Je suis aujourd'hui une instit épanouie dans sa classe, qui a même pris part à la formation des jeunes collègues comme toi.

Je ne dis pas "reste à tout prix". Mais laisse toi le temps de te remettre avant de prendre une décision définitive par contre.

Avec plein de pensées amicales, je te souhaite un bon dimanche de repos bien mérité.

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Bonjour

je plussoie pour les conseils qui t'ont déjà été donnés. Perso, mon année de PE2 a été pire que l'année du concours, et encore c'était plus cool que vous, maintenant directement en classe et sans formation.

Et puis pour la T1 j'ai eu la chance d'avoir ma classe, une clis. Je travaillais beaucoup mais déjà je mettais un peu moins de temps à préparer mes journées et mon CJ, du coup j'ai pu me consacrer à mes projets de classe dans lesquels je prenais du plaisir avec mes élèves.

L’année de T2 a été très dure: poste difficile, difficultés perso, familiale et tout le reste...le tout avec l'inspection qui nous met la pression. Très peu de plaisir, souvent envie de tout lacher

Cette année, je suis remplaçante. J'ai commencé avec congés mat: du boulot mais tu peux aussi t'impliquer dans des projets le temps du remplacement et c'était chouette. Depuis janvier je suis sur des remplacements plus courts, du coup peu voire pas de boulot le we, alors j'en fait un peu quand même je peaufine un truc pour tel niveau, je monte un petit projet qui tiendrait sur 1 semaine pour tel cycle. Le matin quand la secrétaire m'appelle je suis toujours ravie d'y aller. Ce poste me permet de reprendre gout à l'enseignement. C'est sur, quand on est là pour un jour ou deux on sait qu'on ne peut pas tout faire pour les élèves en difficulté mais on essaie quand même une petite activité décrochée. Et puis des fois c'est un peu plus long, et alors on s'investit un peu plus. On rencontre aussi de nouveaux collègues qui ont plein de chouettes idées, qui donnent plein de conseils, on voit comment ils fonctionnent et au final j'ai l'impression d'apprendre tout ce que je n'ai pas pu apprendre pendant la formation.

Comme tous, je te dirais d'attendre avant de prendre la décision de démissionner. Commence par te reposer, choisis-toi une activité que tu vas faire toutes les semaines, même si tu as trop de boulot et puis quand ça ira mieux tu feras le point pour savoir si tu veux continuer ou non.

Ne te préoccupe pas des rumeurs sur les reconversions, le forum te prouvera le contraire.

Repose-toi bien et prends soin de toi

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Tout d'abord merci beaucoup pour ces réponses très rapides!

Alors je suis en Ille et Vilaine et depuis le début de l'année je fais du CM1. J'ai d'abord fait mon stage de pratique accompagnée : catastrophique, je l'ai très mal vécu. Accueillie par un maître qui n'avait pas le temps (et l'envie) de nous aider. Tout ce qu'il savait faire c'était des reproches... le peu de conseils qu'il me donnait je les appliquais mais ce n'était jamais bien. Bon je débute, je suis là pour apprendre, je ne dis pas que je sais tout, au contraire je suis très demandeuse de conseils, MAIS quand on nous dit tout le temps "c'est pas bien" avec un air "qu'est-ce qu'elle fait ici celle là?", on ne le vit pas très bien et surtout on ne comprend pas quand la personne n'est pas claire!

Depuis décembre je suis dans une classe de CM1, je dois y rester jusqu'aux vacances d'avril, et encore ça pourrait se prolonger... Le mois de décembre j'arrivais à tenir, je trouvais la classe sympa... des difficultés, plus de vie sociale, mais on se dit "dans 3 semaines c'est les vacances tu vas pouvoir souffler". Je n'ai pas soufflé pendant les vacances : malade et obsédée par la classe, le jour de l'an j'étais encore en train de préparer toutes mes fiches... -_-"

Là je ne supporte plus rien en classe : je suis en RRS, avec des élèves qu'il faut occuper constamment sinon ça part dans tous les sens. Jusque là je supportais les élèves un peu bruyants, "envahissants"... depuis la rentrée je ne supporte plus du tout. J'ai l'impression qu'il y a un bruit monstrueux dans la classe. Apparemment ce serait plus dû à mon état de fatigue, la conseillère pédagogique m'ayant dit que ça ne la choquait pas... mais moi, vraiment, ça m'agace! Ces derniers jours j'avais vraiment du mal à prendre sur moi pour répondre correctement à ceux qui faisaient du n'importe quoi.

Pour la suite de l'histoire, j'ai eu un enchaînement de problèmes en janvier. Tout d'abord, je devais être remplacée la semaine de la rentrée car j'étais en formation : il n'y a pas eu de remplaçant donc une semaine de perdue. Je n'ai pas pu me déplacer à cause de la neige... une journée de perdue. Je suis tombée en panne sur la voie expresse en allant au travail, j'ai appelé le directeur pour qu'il vienne me chercher au garage, l'après-midi était juste infernale à gérer car je ne savais même pas si je pourrais récupérer ma voiture et comment j'allais rentrer.... une demi journée de perdue. J'ai été arrêtée deux jours la semaine dernière car malade et très fatiguée, deux jours de perdus... et donc là pour finir, je suis arrêtée jusqu'aux vacances. Bref, le résultat de tout ça : un retard monstrueux dans le programme que je n'arrive pas à rattraper!

Quand j'ai craqué mardi, le directeur m'a dit qu'il avait bien vu que je n'étais pas bien depuis quelques semaines, et pourtant quand je vais au travail je suis loin de jouer la dépressive, je fais comme si tout allait bien, je lui demandais juste des conseils pour gérer certains élèves un peu difficiles. J'ai appris qu'il avait appelé l'inspecteur et la conseillère pour leur dire que je n'étais pas bien et qu'il serait peut-être bon pour moi d'être sur des remplacements courts.

La conseillère est venue me voir, elle est assez sceptique sur le fait qu'être sur des remplacements courts serait mieux pour moi. Tout ce qu'elle voit c'est, je cite, "que j'ai tout pour devenir une bonne enseignante et que ce serait bien que l'inspecteur vienne me voir dans une classe que je connais pour la titularisation".

Mais moi là c'est vraiment tout qui me fait craquer : déjà en décembre je commençais à avoir des soucis niveau physique. Je suis une personne assez anxieuse, je manque de confiance en moi, je suis perfectionniste... un bon cocktail quand on fait ce genre de métier. Bref résultat : des migraines à répétition, des maux de ventre à ne plus pouvoir bouger, des nausées... et là donc ces derniers jours de pire en pire, des malaises, vomissements, insomnies, palpitations... -_-

J'hésitais encore à aller voir le médecin mercredi, mais là je me suis dit que c'était plus possible, que ce métier était en train de me bouffer. C'est pour ça que je pense éventuellement à une démission, à condition de savoir vers quoi je vais me tourner. Ces hésitations ne sont pas nouvelles : j'hésitais déjà à passer le concours l'année dernière, c'est une de mes formatrices qui m'a remotivée deux semaines avant! Bon ces hésitations étaient surtout dues à un questionnement par rapport à la classe : est-ce que je vais être capable de gérer des enfants comme ça? Est-ce que je suis prête à assumer cette responsabilité?

Là mon questionnement est tout autre : est-ce que je vais pouvoir supporter ça toute ma vie? Je suis usée de rentrer de ne pas pouvoir me reposer, de ne jamais décrocher. J'ai voulu faire ce métier car je voulais faire quelque chose où je pourrais me sentir utile, apporter quelque chose aux autres, je me disais aussi que c'était un métier dans lequel on ne s'ennuyait jamais, que les enfants nous apportaient tellement en plus...

Aujourd'hui j'en suis arrivée à me dire que je préfère faire un boulot ennuyeux, mais au moins quand je rentre : c'est FI-NI.

Là j'angoisse rien qu'à imaginer que d'ici quelques semaines, ça y est c'est reparti : se lever 5h45, essayer de manger, se laver, 1h de route, gérer la classe, 1h de route en étant épuisée, se poser 15 minutes, se remettre au travail, se dire a 22h "Ah tiens tu devrais peut-être manger", se coucher à minuit et demi et s'endormir à 2h du matin car on pense toujours à sa classe, ne voir personne en dehors de l'école...

Je raconte ça à la conseillère, elle me dit dans ce cas de ne pas préparer de fiches, juste le cahier journal, voire de faire des séances d'entrainement... moi je veux bien, mais à un moment faut être aussi réaliste : je débute, ce qui veut dire que déjà avec des fiches de prép j'ai parfois bien du mal à gérer ma séance, alors sans fiche, sans une bonne réflexion avant, je vais droit dans le mur. Quant aux séances d'entrainement, ça ne va pas résoudre mes problèmes de retard dans le programme, et je me met aussi à la place des élèves : faire des exercices toute la journée sur des choses qu'on a déjà vu avant... c'est pas terrible!

On me dit que je dois être stressée à cause de la titularisation : je n'y pense même pas, je ne sais même pas quand ça doit avoir lieu et j'irai même jusqu'à dire que je m'en fiche! Moi ce que je vois ce sont les élèves. Je ne veux pas qu'ils soient pénalisés parce qu'ils ont une prof débutante qui a du mal à tout gérer, qui commence en plus à leur faire payer le fait qu'elle est à bout physiquement et moralement. Ça me désespère aussi d'entendre des élèves qui en veulent, dire "maîtresse j'en ai marre parce que machin/bidul/truc n'arrêtent pas de faire du bruit, j'ai la migraine à cause d'eux, on perd du temps à cause d'eux etc" et que moi... je ne suis pas capable de faire arrêter ça!

Désolée pour le roman, mais j'ai tellement de choses sur le coeur là...

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