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Coup de blues poste fractionné


baya31400

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Bonjour à tous,

J'ai mis du temps à me décider, le temps de naviguer un peu dans le forum, et je me lance donc à vous écrire afin de vous faire part de ma situation dans l'espoir de me soulager, me décharger un peu émotionnellement.

Je suis PE depuis 5 ans, j'ai une merveilleuse petite fille de 2 ans et demi qui va faire sa rentrée à l'école l'année prochaine.

Je considère que j'ai toujours eu de la chance côté affectations puisque j'ai toujours eu ma classe à moi, j'ai pu mener des projets au gré de mes envies avec mes élèves. Côté historique voilà ce que ça donne :

T1 en CE1/CE2 à 20 min de chez moi

T2 en CE2/CM1 à 5 min de chez moi

T3 en classe unique élémentaire à 1h20 de chez moi (bon y a que cette année qui a été dure dure !)

T4 en CE1 à 20 min de chez moi

T5 en CM1 à 5 min de chez moi

Vous remarquerez que je n'ai fait que de l'élémentaire : je suis formellement "allergique" à la maternelle, c'est pourquoi je ne fais jamais de vœu en mater au mouvement. J'ai commencé par là en PE2 avec des TPS/PS et ce fut une année très difficile et qui reste encore un très mauvais souvenir.

J'ai toujours eu mon affectation à la 3°phase du mouvement, connue en juillet, j'ai donc toujours réussi à avoir connaissance des niveaux que j'allais avoir avant la rentrée et j'ai ainsi pu préparer comme il se doit chaque rentrée.

Cette année, avec la réforme des rythmes, l'organisation du mouvement a été une catastrophe dans mon académie (je suis de Haute Garonne).

Pour la première fois, je me suis retrouvée sans poste le jour de la rentrée. Ça fait bizarre de ne pas faire de rentrée et c'est très stressant d'attendre. Même pour aller aux WC je prenais mon tél avec moi !!

Ce n'est qu'à 11h30 alors que je donnais à manger à ma fille que la DPE m'appelle pour me donner mon affectation :

- 50% décharge de direction en élém dans une école à 30 min de chez moi

- 22% dans la maternelle de la même école

- 25% en élém dans un autre village à 30 min de chez moi

- 3% ZIL dans la circonscription de rattachement

"Contactez dès maintenant votre école de rattachement pour vous y rendre et prendre votre poste cet après-midi"

J'ai cru que j'allais m'effondrer. Je ne connais pas les niveaux, les jours de services dans les différentes écoles et l'autre nouille veut que je me pointe là comme ça devant les élèves dans moins de 2h ??!!

J'ai donc contacté de suite l'école principale, tout en prévenant que j'arrivais tout de suite mais pour prendre des infos et tenter de préparer un minimum ma rentrée. Un remplaçant était déjà en place donc cela n'a pas posé de problème.

Je découvre donc les niveaux de mes fractions de poste :

- 50% en CE1/CE2

- 22% en TPS/PS avec décloisonnement MS l'après-midi

- 25% en CP

Intérieurement je bouillonne, je désespère me disant que je ne vais jamais y arriver, je suis rongée par le stress, l'angoisse et la colère. Peut-on dispenser un enseignement de qualité quand on a 6 niveaux à préparer un jour par ci, un jour par là ? Ce n'est pas du tout l'idée que je me fais de mon travail. Pour être épanouie dans mon travail j'ai besoin de suivi, d'investissement, de projets. Je n'ai pas voulu être enseignante pour n'être qu'un simple bouche trou la sixième année.

J'ai contacté deux syndicats qui m'ont paru à ce jour simplement désemparés par la situation inédite cette année dans le département et qui ne peuvent que me dire que les postes restants sont pires, que plus d'une centaine de collègues sont encore sans affectation et placés en surnombre dans les écoles en attendant de finir ZIL.

J'ai fait la rentrée dans chaque classe : le mercredi en CE1/CE2, le jeudi en TPS/PS/MS et le vendredi en CP. L'idée d'enseigner toute l'année dans ces conditions m'a rendue malade tout le week end à tel point que j'ai été incapable d'aller en classe lundi. Suite à un entretien avec le médecin, je suis arrêtée pour 2 semaines. Mais que faire ?? Je ne cesse de pleurer à l'idée de reprendre ce poste qui ne ressemble à rien. Je ne dors plus et pourtant je suis épuisée.

Je suis prête à faire un peu plus de route, même à prendre la direction d'une petite école si cela pouvait me permettre d'être affectée sur un poste qui corresponde à l'idée que je me fais d'enseigner.

J'ai depuis longtemps abandonné l'espoir d'obtenir l'un de mes vœux à la première phase du mouvement (il me faudrait un minimum de 15 points et je n'en suis qu'à 6 et des poussières). Je sais donc que je vais encore devoir faire preuve d'adaptation pendant les 10 prochaines années (découvrir de nouveaux collègues, de nouveaux élèves, de nouveaux fonctionnements, une nouvelle classe, de nouveaux niveaux ...) mais travailler dans ces conditions, je n'y arrive pas ! Je sais que certains s'y adaptent tout à fait et s'y plaisent même et tant mieux, ça doit être une question de personnalité.

Voilà, merci pour votre attention si vous avez lu mon récit jusqu'au bout. Ca fait du bien de vider son sac, bien que je pense être restée gentille et polie en comparaison de tout ce qui me passe par la tête.

N'hésitez pas à me répondre, que ce soit en positif ou en négatif, je suis là pour parler, j'en ai besoin. Merci.

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Je vais essayer de prendre des gants mais ce n'est pas facile... Même si je comprends ta déception, pour moi ce n'est qu'une déception, ce n'est pas quelque chose de grave.

Tu te fais arrêter pour deux semaines alors que tu n'as pas rééllemnent essayé.

Chaque année, des instits ont ce genre de poste fractionné, (voire même bien pire mais c'est vrai que ce n'est pas une raison pour ne pas se plaindre!).

Essaie de voir le bon côté des choses, tu n'est qu'à 30 minutes de chez toi, tu es 3 jours par semaine dans la même école donc tu vas pouvoir t'y investir et croiser tes collègues, dès la T1 tu as eu ta classe, et ce pendant 5 ans etc..

Tu écris "Ce n'est pas du tout l'idée que je me fais de mon travail. Pour être épanouie dans mon travail j'ai besoin de suivi, d'investissement, de projets". Oui, peut-être, mais tu savais tout de même que ce genre de poste existait. Et quand tu tomberas dans une équipe de m-----, tu diras pareil et tu t'arrêteras aussi?

Malheureusement, il faut faire avec, et s'arrêter quand on n'a pas ce que l'on veut, je ne trouve pas cela correct pour les collègues. Des tas de collègues ont fait et font ce genre de poste, il faut bien que ça tourne, çe ne peut pas être toujours les mêmes!

Je te souhaite sincèrement bon courage, ce n'est pas facile tous les jours, mais c'est très largement faisable! (je l'ai fait pendant 5 ans, j'ai cette année pour la première fois mon poste à moi, d'ailleurs je suis à 75% et l'instit qui me complète a 25% en CLIN, 25% en CM1, 50% en PS/MS/GS)

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C'est vrai, je suis très déçue surtout après mes précédentes affectations. Je me disais qu'avec l'ancienneté et un barème qui augmentait je pouvais espérer être mieux lotie.

C'est vrai que ça fait partie du jeu, mais on ne nous forme à aucun moment à travailler de cette façon là. J'avoue qu'entre le moment où je me suis orientée vers le métier de PE et aujourd'hui, je vais de désillusions en désillusions. Je ne m'arrête pas pour le plaisir, je veux travailler, je tourne en rond chez moi. Je suis allée chez le médecin lundi parce que je ne pouvais rien avaler sans vomir et que je ne voyais pas comment tenir la classe physiquement dans ces conditions. J'ai d'abord cru à une intoxication alimentaire ou un truc comme ça, mais d'un point de vue médical je me suis déclenchée ça toute seule, c'est psychologique. J'ai peur à l'idée d'aller travailler à reculons, la boule au ventre pendant un an et d'être écœurée par le métier.

Si je ne suis pas capable d'affronter ça, je devrai peut-être envisager de changer de voie? Je suis déjà passée par des périodes de doutes quand à mon orientation mais sans jamais aller au delà de la prise de renseignements. Et puis ces doutes dont passés parce que je finissais toujours par prendre du plaisir avec mes élèves.

Tout ça me fait vraiment me remettre en question, j'ai le sentiment de ne rien maîtriser.

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Et puis ces doutes dont passés parce que je finissais toujours par prendre du plaisir avec mes élèves.

C'est pour cela que je trouve dommage que tu te sois arrêtée deux semaines sans avoir essayé! Les symptômes que tu as eus, c'est "juste" de l'angoisse. Si tu restes chez toi, tu vas te monter la tête en te disant que c'est horrible, que tu ne vas pas y arriver, alors que si tu y vas, tu verras que ce n'est pas du tout terrible! Tu vas prendre tes marques, et puis ça ira.

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Je vais être un peu du même avis que coriandre.

Certes, c'est un poste compliqué, certes, ce n'est pas forcément ce qu'on souhaiterait, on peut ressentir une certaine frustration. Mais il faut savoir s'adapter dans la mesure du possible.

Tu as eu la chance d'avoir ta classe pendant 5 ans, et c'est sans doute plus difficile de "revenir en arrière" quand on s'est habitué à avoir sa propre classe.

Mais je pense que ça pourrait être pire. Moi, j'avoue que je réagirais sûrement un peu comme toi si j'étais nommée très loin de chez moi et/ou sur du spécialisé. Mais là, ça reste "correct", pas trop loin de chez toi. Tu vas peut-être avoir des titulaires sympas et compréhensifs, avec lesquels tu pourras travailler et ça peut être aussi très enrichissant.

Après, c'est sûr que quand on a ce genre de poste, il faut parfois faire au plus simple, trouver des bon ouvrages pédagogiques et des séquences "clés en main", parce qu'on ne peut pas tout faire parfaitement. Mais tant que les élèves apprennent et prennent plaisir à venir en classe, c'est le principal.

Donc oui, ce n'est pas un poste simple, oui ce sera peut-être une année un peu difficile, mais ce sera aussi sûrement formateur.

Bon courage pour cette année, et ne te mine pas la santé, essaie d'envisager les choses du bon côté même si je sais que c'est parfois difficile et ça devrait bien se passer :).

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Depuis le début de ta carrière et comme tu le reconnais, tu as toujours eu de la chance pour les affectations. Le fait d'être TRS, nommé au troisième mouvement, est un challenge à relever. D'autant plus que tu as la chance d'avoir un peu d'expérience dans le métier. Tu devrais pouvoir t'en sortir.

Si tu aimes exercer, être dans une classe, rester en arrêt maladie ne sera qu'une source de stress en plus. Tu as visiblement une belle conscience professionnelle, alors développe-la. Ca ne sera pas constructif de ressasser des idées noires chez toi alors que tu es en capacité d'enseigner. C'est juste le contexte du poste qui pose problème.

Nous sommes nombreux à ne pas pouvoir travailler dans le contexte idéal (et je ne parle pas seulement du métier de PE). Par contre, ne pas agir en fonction de ses valeurs,ça pose problème. Fuir le problème est pire que tout. Ca ne fera que retarder ton adaptation à ce poste.

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Je suis du même avis que les autres: avant même d'avoir réellement testé tu t'es arrêtée, c'est dommage.

Moi même en poste fractionné depuis 2 ans, je suis d'accord pour dire que ça n'est pas facile mais ça n'est que pour une année.

Cette année j' ai des tps/ps, des cm1/cm2, des ce1/ce2/cm1 et des cm2. J'ai de la chance (dans mon malheur) j'adore le cycle 3 mais ne suis vraiment pas à l'aise en maternelle. Mais une année ça passe trèèèèès vite alors pourquoi ne pas essayer?

Fais de ton mieux mais dis toi que tu n'es pas seule dans ce cas!

Bon courage :)

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Baya, est-ce que tu n'est pas un peu trop perfectionniste?

Non, tu ne pourras pas travailler comme tu l'as fait quand tu avais une classe entière. Accorde la priorité à l'organisation, ne te complique pas inutilement la tâche. Sers-toi de ton expérience dans la mesure du possible et profite de cette année pour prendre un peu de recul sur le métier.

Bon courage.

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Je comprends ta déception.

Je rempile pour une 3ème année de fractionné et je commence à me lasser.

Cependant je trouve normal que les directeurs aient une journée de décharge.

Et je suis contente de savoir que j'aurai la possibilité de reprendre à 75% le jour où j'aurai des enfants.

Il faut bien que des enseignants occupent ces postes de "décharge".

C'est notre tour, dans quelques années, ça sera à d'autres "petits jeunes" du métier.

Chacun son tour! ;)

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Comme les autres, attends de voir avant de paniquer!!! :wink:

Les postes fractionnés, c'est une gymnastique particulière, mais je l'ai fait durant 2 ans et même si je n'étais pas très enthousiaste au début, il s'est avéré que je n'ai pas trouvé ça si mal que ça!

Si tu as des élèves (ou des parents...) pénibles, dis-toi que tu les verras moins, et ça, c'est un point non négligeable!

Certes, le fait de ne pas être titulaire d'une classe entraîne quelques frustrations, mais pense aussi aux avantages que tu pourras en tirer! (Gestion et responsabilités allégés)

Pour l'organisation, une fois que tu as fait tes programmations de périodes, ça roule tout seul!

Haut les coeurs! Tu vas y arriver, ça va bien se passer!

:hug:

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Le plus angoissant dans cette histoire, c'est d'avoir appris ton poste le jour de la rentrée. Tu as donc peu de temps pour t'organiser. Il faut faire au plus simple. Tu contactes tous les collègues que tu complètes, tu prends toutes les infos. Tu te fais des progressions pour la majorité des matières (les plus importantes). Tu t'organises, pour avoir 3 cahiers journal ou 3 en un (c'est mon cas) + un classeur ou 2 pour chaque classe. Ne te lance pas dans de grands projets pour le moment. Tu en construiras pendant les vacances de la toussaint si tu en as envie.

Je comprends ton arrêt vu que cette nouvelle t'a rendue malade. Profite des jours qu'il te reste pour préparer (et faire du sport aussi, ça fait du bien)

Les + de ce poste : tu vois très peu les parents / tu ne t'occupes pas de l'administratif / tu ne t'occupes pas du matériel / si tu as une classe horrible, ce n'est que pour un jour / tu as plein de collègues gentils (si si !) / Tu vois plein de façon différentes de travailler, tu piques des idées à droite à gauche / et plein d'élèves !! (on arrive quand même à lier des liens avec les élèves, tout à l'heure, une petite m'a dit "je t'aime bien toi" et pourtant je ne l'ai vue que 2 jours) / tu as moins la pression si tes CP n'arrivent pas à lire...

On est plein dans ton cas, on se soutient sur le forum quand on a des coups de blues, alors n'hésite pas à venir nous voir, si tu es triste / en colère / ou même heureuse !

Courage, une fois l'angoisse passée, ça va rouler !

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Je pense que ceux et celles qui suivent le post depuis le début doivent être plusieurs à envier le poste de baya...du coup je me demande quelle définition du métier d'instit on a?

Visiblement ça diffère grandement d'une personne à l'autre.

Sinon, je suis d'accord avec tous les commentaires et les avis (quelle gentillesse d'avoir pris le temps de donner tous ces conseils! :applause: ).

Ici, journée plutôt bonne mais j'ai deux élèves tellement faibles qu'ils ne peuvent rien suivre ou presque (lecture pas du tout acquise). Bref, pas évident mais bon...

Et vous, ça va vos classes?

licou, pas trop fatiguée avec la longue semaine de 4.5jours?

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