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L'effondrement en cours


lecavalier

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Effondrement : 2019 ou la fin des temps ?

Que se passe-t-il si l'on prend la fin du monde au sérieux ? C'est ce qu'entreprend Pierre-Henri Castel dans Le mal qui vient : Essai hâtif sur la fin des temps. Par cette expérience de pensée, il interroge ce qui adviendra de notre moralité dans les derniers temps de l'humanité.

Face à la litanie des catastrophes climatiques, des prévisions alarmantes, mais aussi de l’attention croissante portée aux théories de l’effondrement, l’idée que la fin est proche semble imprégner les mentalités. Mais que se passe-t-il si l’on prend cette hypothèse au sérieux ? Que devient l’action humaine et la morale lorsqu’il n’y a plus de lendemain ?  Comment vivre avec la fin du monde ? Pourquoi continuer d’agir pour sauver le monde si l’on sait l’inéluctabilité de sa destruction ? 

Nous recevons ce matin Pierre-Henri Castel, psychanalyste et philosophe, pour poser ces questions sous un jour inédit : si notre destin se joue d’ici quelques siècles, que devient notre morale lorsqu’il reste peu de temps pour être heureux ? Finalement, être proche de la fin du monde, est-ce vraiment grave, et après tout, comment finir en beauté ?

A  (ré)écouter ici :

https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/effondrement-2019-ou-la-fin-temps

 

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Toujours sur France Culture, avec le même auteur parmi les intervenants, un débat plus développé :

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La fin du monde

Nous parlerons du livre "Le Mal qui vient. Essai hâtif sur la fin des temps" de Pierre-Henri Castel en compagnie de Pierre-Henri Castel, de Jean-Baptiste Fressoz et de Paul Jorion.

La plupart de ceux qui écrivent sur ce sujet tirent la sonnette d’alarme. Il faut éveiller les  consciences, il faut se mobiliser si l’on veut avoir une petite chance d’éviter la catastrophe. Un petit ouvrage qui sort en ce moment, le mal qui vient, prend un point de vue tout à fait différent. Il ne s’agit pas d’un livre sur l’écologie ou sur la tyrannie politique mais d’un livre de morale à mi-chemin entre la philosophie et la psychanalyse, qui part d’un constat glaçant : l’apocalypse est inévitable. Les hommes de la fin, ce sont nous. La question qui se pose n’est plus de l’éviter mais de savoir comment la vivre. 

https://www.franceculture.fr/emissions/signes-des-temps/la-fin-du-monde

 

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Les hommes de la fin, ce sont nous.

Je suis fasciné par la capacité de la génération des années 60 à modéliser le monde comme tournant autour d'elle. Quand elle était jeune, le monde n'était que futur, "révolution", "les quadras en quarantaine". La musique de sa jeunesse, le rock, reste par définition la musique éternellement "jeune", alors qu'on continue à ricaner, comme elle le faisait à l'époque, de la ringardise de celle des années 40. Quand elle a été bien en place ce furent "les années fric", le "bon sens" qui permettait de restreindre les libertés de la génération suivante (plus vraiment question de "libération sexuelle" dans les années 80...), sans trop s'occuper de la précédente (quand on était vieux, on était vieux). Quand elle est arrivée à la retraite, avec la possibilité d'y partir très jeune, "la vie commence à 60 ans", "sexy sexa" and co. Et maintenant qu'ils commencent à accuser vraiment leur âge (et à oublier la grammaire ?), c'est la fin du monde, "les hommes de la fin, ce sont eux"...

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Heureusement qu'ils ont eu pu partir à 60 ans pour laisser la place aux jeunes quand on pense que l'espérance de vie en bonne santé pour les hommes est à 62ans...

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il y a une heure, Argon a dit :

Et maintenant qu'ils commencent à accuser vraiment leur âge (et à oublier la grammaire ?), c'est la fin du monde, "les hommes de la fin, ce sont eux"...

 Cette phrase est effectivement bien définitive et le journaliste (59 ans, après vérification) qui l'a écrite pour introduire l'émission -et qui a oublié au passage sa grammaire- n'a peut-être pas échappé à la forme de réflexe auto-centré que tu décris.

 Ceci dit, l'idée de la "fin du monde" risque bien, à tort ou à raison, de faire rapidement son chemin dans les esprits, toutes générations confondues. Il serait dommage de se priver des réflexions autour de l'évolution possible de la morale liée à ce fait qui sont abordées dans l'émission.

 

 

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Il y a 3 heures, prof désécol a dit :

l'idée de la "fin du monde" risque bien, à tort ou à raison, de faire rapidement son chemin dans les esprits, toutes générations confondues. Il serait dommage de se priver des réflexions autour de l'évolution possible de la morale liée à ce fait qui sont abordées dans l'émission.

Mouais.  D'une part, l'idée de la fin du monde est à la base même de notre culture judéo-chrétienne. Elle est même amplement détaillée dans l'Apocalypse de Jean — il a juste fallu la réinterpréter en termes plus ou moins symboliques lorsque les premières générations de chrétiens ont disparu sans connaître Armagédon, d'où tous les Millénarismes, etc.

D'autre part, la perspective de la fin du monde est bien plus éloignée qu'il y a quatre ou cinq décennies. Personnellement, j'ai grandi en pleine guerre froide. Ado, alors que Giscard était très fier de faire défiler sur les Champs-Elysées des missiles "Pluton" d'une portée de 150 km — dont le seul usage possible était donc de vitrifier l'Allemagne... — j'étais absolument persuadé de ne jamais voir l'an 2000 : mon analyse, correcte, était qu'il n'y avait aucune chance que les USA et l'URSS passent tous les deux le siècle ; et ma conclusion, heureusement fausse, que le premier à s'effondrer ne l'accepterait pas pacifiquement, et nous entraînerait dans une guerre nucléaire. Pour le coup, la fin du monde était vraiment pour demain.

Du coup, si je comprends très bien qu'on soit inquiet pour l'avenir du monde à moyen et long terme, et si je partage même bon nombre d'analyses pessimistes sur les conséquences des changements climatiques, etc.  1/ j'ai appris que le pire n'est jamais sûr, et que les analyses géopolitiques les mieux assurées, y compris les miennes, permettent rarement de conclure avec la moindre certitude, l'Histoire ayant plus d'imagination que les analystes ;  et 2/ pour sérieuses qu'elles soient, les angoisses du moment n'ont rien de nouveau en tant que telles, et pourraient même être considérées comme assez modestes au regard de celles du siècle précédent, des grandes épidémies à la montée des totalitarismes en passant par la MAD, la "destruction mutuelle assurée"...

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Il y a 8 heures, Argon a dit :

Personnellement, j'ai grandi en pleine guerre froide. Ado, alors que Giscard était très fier de faire défiler sur les Champs-Elysées des missiles "Pluton" d'une portée de 150 km — dont le seul usage possible était donc de vitrifier l'Allemagne... — j'étais absolument persuadé de ne jamais voir l'an 2000 : mon analyse, correcte, était qu'il n'y avait aucune chance que les USA et l'URSS passent tous les deux le siècle ; et ma conclusion, heureusement fausse, que le premier à s'effondrer ne l'accepterait pas pacifiquement, et nous entraînerait dans une guerre nucléaire. Pour le coup, la fin du monde était vraiment pour demain.

Du coup, si je comprends très bien qu'on soit inquiet pour l'avenir du monde à moyen et long terme, et si je partage même bon nombre d'analyses pessimistes sur les conséquences des changements climatiques, etc.  1/ j'ai appris que le pire n'est jamais sûr, et que les analyses géopolitiques les mieux assurées, y compris les miennes, permettent rarement de conclure avec la moindre certitude, l'Histoire ayant plus d'imagination que les analystes ;  et 2/ pour sérieuses qu'elles soient, les angoisses du moment n'ont rien de nouveau en tant que telles, et pourraient même être considérées comme assez modestes au regard de celles du siècle précédent, des grandes épidémies à la montée des totalitarismes en passant par la MAD, la "destruction mutuelle assurée"...

La fin du monde, c'était mieux avant !     ;)

 

 Les scénarios catastrophistes qui circulent évoquent plutôt il est vrai, contrairement aux titres des émissions citées plus haut, la « fin d’un monde », comme dans la petite nouvelle de Jean-Marc Jancovici suivante  :

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Le désespoir de l’énergie

Jean-Marc Jancovici

Le texte ci-dessous est celui d’une petite nouvelle parue dans l’Expansion d’octobre 2005, qui portait sur l’énergie.

« On » m’avait demandé d’imaginer comment on pourrait vivre dans quelques décennies. Voici – hélas – une réponse parmi d’autres (et qui n’est bien sûr même pas la pire possible) si nous continuons à nous intéresser de façon secondaire aux problèmes d’énergie et de climat, mais entendons nous bien : je suis le premier à souhaiter que cela n’arrive pas !


 

Anne referma d’un geste lent l’album jauni par les années, en se maudissant une fois de plus de ne pas l’avoir jeté à l’instant même où elle l’avait retrouvé par hasard dans son grenier. Maintenant, c’était trop tard : telle une droguée, elle y revenait encore et encore, malgré le sentiment d’anéantissement qui la gagnait inéluctablement ensuite. Les photos ne mentaient pas, bien sûr : il y avait réellement eu une forêt autour de la maison, et une petite fille joyeuse qui y poursuivait le garçon voisin, un peu grassouillet mais si drôle… Progressivement vaincus par la sécheresse, les incendies, ou les maladies accompagnant des hivers trop doux, chênes et pins avaient cédé la place à une improbable garrigue, qui seule parvenait à subsister.

Anne n’avait pas faim : les 32 °C dans la cuisine lui ôtaient l’appétit. La température extérieure ne descendrait pas plus bas en ce mois d’août, même la nuit, alors inévitablement la chaleur finissait par entrer partout. Un puissant mistral soulevait des nuages de poussière ocre, arrachée aux champs situés en contrebas. Il faudrait bien, malgré ces conditions, qu’elle aille à vélo au bourg voisin dans la soirée, si elle voulait avoir une chance quelconque de se procurer des légumes pour améliorer la ration distribuée par la Milice. En échange de courges ou de tomates qui poussaient encore ici et là, elle proposerait des travaux de couture, étant l’une des dernières de la région à toujours disposer d’une machine à coudre mécanique. A petite échelle, ce troc de voisinage était toléré par la Milice, à cause de la pénurie de vêtements neufs.

Malgré la difficulté qu’il y avait à savoir ce qui se passait ailleurs, Anne savait qu’elle n’était pas la plus malheureuse. Elle avait conservé, immense privilège, le droit d’habiter dans sa maison, hors de l’enfer des villes. Tous ceux qui n’avait pas été affectés aux champs, aux industries qui fonctionnaient encore, ou recrutés par les divers services du Ministère du Développement Perpétuel erraient dans des ghettos urbains devenus d’immenses prisons à ciel ouvert, désoeuvrés et souvent malades. Sans calendrier précis, la Milice y effectuait de temps à autres une distribution gratuite d’alcool ou de haschisch – c’était un des rares choix qui restait – qui provoquait la formation d’interminables files d’attente, et fournissaient autant d’occasions de rixe entre les prétendants aux paradis artificiels.

[...]

La suite ici :

https://jancovici.com/publications-et-co/articles-de-presse/le-desespoir-de-lenergie/

 

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Sur La Chaîne parlementaire aujourd'hui samedi 5 janvier à 21h00 :

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Autopsie d'un scandale politique : l'écotaxe

Née en 2007 dans l’euphorie du Grenelle de l’environnement, cette écoredevance kilométrique payée par tous les poids lourds, français comme étrangers, devait financer des modes alternatifs de transport, plus propres et moins consommateurs en énergie. Pourtant, l’écotaxe n’a cessé d’être retardée, en particulier sous la pression des Bonnets Rouges, avant d’être suspendue sine die devant la menace d’un blocage des chauffeurs routiers. Retour sur l'histoire tourmentée de ce fiasco politique et scandale financier à 1,2 milliard d’euros.
 

CRITIQUES DE LA RÉDACTION

Ce document explique très bien comment une taxe vertueuse a fini en fiasco économique, financier et environnemental. Le dévoiement du projet écologique et l'hypocrisie des politiques, qui ont enterré en catimini une loi votée après le Grenelle de l'environnement, sont bien montrés et ne peuvent qu'indigner. Outre la facture salée pour les contribuables – plus d'un milliard d'euros –, c'est le licenciement des 190 salariés d'Ecomouv (qui devait recueillir la taxe) qui brise le cœur.

http://www.programme-tv.net/programme/culture-infos/10800954-autopsie-dun-scandale-politique-lecotaxe/

 

 

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Attention cette écotaxe avait vocation a évolué pour se généraliser à tous les automobilistes! Le problème était aussi dans la collecte de l'impôt par une entreprise privée dont les frais de fonctionnement étaient bien plus élevés.

Il y a des alternatives autres que les taxes!

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Le 06/01/2019 à 23:55, Argon a dit :

Pour autant, on peut sérieusement argumenter l'idée que 2018 fut, une fois encore, la meilleure année de toute l'histoire.

Un bien bel article, qui fait relativiser les choses évidemment. Il est certain que cette fin du (d'un) monde annoncée est très occidentalo-centrée et concerne surtout la façon dont vit un gros milliard d'êtres humains (sauf pour les questions climatiques, qui n'épargneront pas grand monde…)

Mais n'empêche, j'ai quand même le sentiment que l'Humanité est comme au bouquet final d'un feu d'artifice : après, ce sera retour à la nuit !

Le bouquet final pouvant durer encore quelques années et la nuit étant plus ou moins noire et jamais définitive.

Modifié par Socrate399
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  • 2 semaines plus tard...

https://blog.mondediplo.net/dans-les-alpes-la-neige-artificielle-menace-l-eau

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Développée aux États-Unis dans les années 1950, la fabrication de neige artificielle s’est répandue en Europe depuis une trentaine d’années. En France, la neige de culture, utilisée sur 120 hectares au milieu des années 1980, s’étendait vingt ans plus tard sur plus de 4 500 hectares, soit 18 % de l’ensemble du domaine skiable. Depuis, l’industrie de l’or blanc n’a cessé de mettre de nouvelles installations en service, menaçant l’ensemble du cycle hydrologique naturel, et désormais jusqu’à la production d’eau potable.

 

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