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L'effondrement en cours


lecavalier

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Sur le superbe blog de François Roddier, ce texte:

140 – La théorie des équilibres ponctués

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On doit au paléontologue américain Stephen Jay Gould et à son associé Niles Eldredge la constatation que l’évolution des espèces n’est pas uniforme dans le temps mais procède par sauts brutaux à des époques particulières. C’est la théorie dite « des équilibres ponctués ». Le physicien Per Bak a montré qu’elle est une conséquence du processus général de criticalité auto-organisée selon lequel les structures dissipatives s’organisent.

Cela signifie que l’évolution d’une société humaine suit un processus du même type que celui des espèces animales ou végétales. Il est intéressant de comparer leurs évolutions respectives. L’apparition d’une nouvelle espèce animale ou végétale serait l’équivalent de la naissance d’une société nouvellement organisée. Nous avons vu que cette dernière évolue en traversant quatre phases successives qualifiées de phase de dépression, d’expansion, de stagflation et de crises. Ce sont les phases des cycles de Turchin et Néfédov. Il semble qu’on retrouve effectivement ces mêmes phases dans l’évolution d’une espèce.

La phase de dépression correspondrait à la phase durant laquelle une nouvelle espèce apparait et s’installe dans sa niche écologique. Suit une phase d’expansion durant laquelle les membres de cette espèce se multiplient rapidement. Après avoir atteint une certaine valeur la population se met à stagner. C’est la phase de stagflation durant laquelle l’espèce modifie l’environnement à laquelle elle est adaptée. On entre alors dans la phase de crise durant laquelle, devenue inadaptée, l’espèce finit par s’éteindre pour être remplacée par une espèce mieux adaptée au nouvel environnement.

La similarité entre les deux processus montre qu’ils sont de même nature. Dans le cas des espèces animales ou végétales, l’information est mémorisée dans les gènes. Il s’agit d’une évolution génétique. Celle-ci est très lente et s’étale sur des millions d’années. Dans le cas des sociétés humaines, l’information est mémorisée dans le cerveau et se transmet par la parole et l’écriture. Il s’agit d’une évolution culturelle. Beaucoup plus rapide que l’évolution génétique, elle s’accomplit en quelques siècles. Ce sont les cycles séculaires de Turchin et Néfédov.

Les progrès dans les transports et les communications font que l’évolution culturelle s’est encore accélérée. La France d’aujourd’hui vit dans une société dont la culture s’est développée à la fin de la première guerre mondiale et dont les phases n’ont duré que 30 ans. Marquée par la grande dépression de 1929, sa phase de dépression s’étend de 1918 à 1948. Suit une phase d’expansion, connue sous le nom de « 30 glorieuses », allant de 1948 à 1978, puis une phase de stagflation parfois qualifiée de « 30 piteuses ». Elle s’étend de 1978 à 2008. La crise bancaire de 2008 marque le début d’une phase de crise qui devrait logiquement durer jusqu’en 2038.

C’est durant sa phase de crise qu’une société s’effondre. L’effondrement correspond à ce que j’ai appelé la « falaise de Sénèque » une appellation suggérée par l’italien Ugo Bardi (voir la figure du billet 93). Cette falaise correspond au palier de condensation des thermodynamiciens. Elle se situe donc au milieu de la phase de crise. Si on applique ce résultat à la société française actuelle, on doit s’attendre à ce que celle-ci s’effondre en 2023, soit à la fin du présent mandat présidentiel. Je laisse mes lecteurs juger de la pertinence d’une telle prédiction.

À quoi doit-on s’attendre concrètement? La comparaison avec la fin des espèces végétales ou animales nous met sur la voie. Celles-ci s’éteignent lorsque leurs gènes ne sont plus adaptés à l’environnement. Dans le cas d’une société humaine, c’est sa culture qui n’est plus adaptée à l’environnement. C’est bien le cas de la société actuelle, société de compétition dont la principale source d’énergie, le pétrole, s’épuise et dont l’activité modifie le climat.

De même que la théorie des équilibres ponctués laisse prévoir une évolution rapide des gènes à des époques très particulières, de même elle laisse prévoir une évolution très rapide de la culture à des époques très particulières. J’ai suggéré que notre société actuelle allait s’effondrer en 2023. Cela implique une fin brutale de la culture dominante présente. On pourra alors espérer voir enfin rapidement s’étendre une nouvelle culture, beaucoup moins portée vers la croissance économique et beaucoup plus orientée vers la préservation de l’environnement.

 

 

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https://mobile.francetvinfo.fr/culture/cinema/festival-de-cannes/immense-gachis-environnemental-la-face-cachee-du-festival-de-cannes_3451739.amp?fbclid=IwAR2PhEqHxEuRMtR2hFmFNcjMsOXftnbgFEhHYB5ccK6I1WlG8zoiCnkGYy4

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Pendant douze jours, la ville qui reçoit les cinéastes du monde entier brille de mille feux, mais pour l'Association pour la défense de l'environnement et de la nature (ADEN) l'envers du décor est moins reluisant et l'événement "hors norme" s'accompagne d'une pollution tout aussi démesurée.

 

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  • 2 semaines plus tard...


 

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Le Ministère français de l’Économie et des Finances accueillera un forum organisé par le MEDEF international, dont les invités sont d'éminents représentants de ces élites patronales qui ont soutenu au Brésil la campagne de Jair Bolsonaro, ainsi que des représentants de la coalition au pouvoir, comme le général Carlos Alberto dos Santos Cruz.

[.... ]

Sur le site internet annonçant cette rencontre, sont vantées auprès des entreprises françaises les « opportunités » économiques offertes par le Brésil depuis l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite, qui mène un programme de privatisations et souhaite ouvrir l’Amazonie à des projets industriels et à l’extraction minière.

 

https://www.change.org/p/ne-laissons-pas-bercy-dérouler-le-tapis-rouge-à-l-extrême-droite-brésilienne?utm_campaign=fb_dialog&utm_medium=email&utm_source=signature_receipt&fbclid=IwAR1N6xPrnxXGUGMUVIhIDSiFZa1VekDg0KVZ_axAanCOU30QatN8fya1TMo#_=_

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Magnifique jonction de l'extrême droite et des "démocrates "... L'histoire ne change pas les nazis étaient déjà soutenus par les grandes multinationales...

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il y a 47 minutes, nonau a dit :

Magnifique jonction de l'extrême droite et des "démocrates "... L'histoire ne change pas les nazis étaient déjà soutenus par les grandes multinationales...

Pas besoin d'assimiler des élus à l'extrême droite puis l'extrême droite au nazisme pour dénoncer le goût des multinationales pour tout ce qui peut leur profiter....:whistling:

 

9-milliardaires-médias.jpg

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  • 2 semaines plus tard...

https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/meteo/la-secheresse-perturbe-humains-et-animaux-en-inde_134359

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La sécheresse perturbe humains et animaux en Inde

Sciences et Avenir avec AFP

Chez les araignées Anelosimus studiosus, au delà de 31°C, la coopération s'arrête. Les arachnides se battent alors. La chaleur a effectivement de bien drôles d'effets sur le comportement animal. L'Inde en fait en ce moment même l'expérience : rixes entre singes, tigres dans des villages... Face à la sécheresse et aux températures extrêmes, les animaux multiplient les comportements inhabituels dans le pays, selon les médias locaux.

Les sources d'eau particulièrement convoitées 

Les températures ont atteint la semaine dernière 50,3°C dans la ville de Churu, au Rajasthan, juste en deçà du record national de 51 degrés. Quelques 15 singes sont décédés, probablement d'une insolation, après s'être battus pour l'accès à une source d'eau dans le massif forestier de Joshi Baba, a indiqué un garde forestier à un média indien, P. N. Mishra. Cette rixe est un comportement "rare et étrange pour des herbivores", a-t-il affirmé. Selon des médias, des tigres auraient également quitté les réserves forestières qu'ils habitent pour aller chercher de l'eau dans des villages, semant la panique.

Une sécheresse qui a entraîné des violences dans la population

La chaleur a également provoqué des comportements violents... chez les humains. Dans l'État de Jharkhand, un homme a poignardé six autres personnes après avoir été empêché de remplir des barils d'eau supplémentaires dans un réservoir public, ont rapporté les médias. Le 7 juin 2019, un homme de 33 ans est mort après un combat similaire dans l'État du Tamil Nadu. Une étude américaine publiée en août 2013 dans la célèbre revue Science révélait que les faits de violence s'accroissent lorsque la température augmente. 

L'explication n'était pas clairement établie. L'une des théories fait le lien entre des récoltes moins bonnes à cause d'une sécheresse et une propension plus grande des humains à prendre les armes pour s'assurer un moyen de subsistance. Une autre hypothèse suppose aussi que la chaleur pourrait aussi avoir des effets physiologiques qui entraînent une plus grande irritabilité et donc, une plus grande propension à réagir violemment. Ce phénomène particulièrement inquiétant alors que le monde fait face à une hausse des températures.

La mousson annuelle en retard

Dans le nord de l'Inde, l'Etat d'Uttar Pradesh a connu également ces derniers jours, outre la chaleur, des tempêtes de sable dont les vents violents ont rasé des maisons et abattu arbres ou poteaux, faisant 24 morts. Et les services météorologiques en prévoient d'autres pour les deux jours qui viennent. En 2018, dans ce même Etat, une série de tempêtes de sable de ce type avaient fait 150 morts et d'innombrables destructions. La mousson annuelle, qui amène des pluies bienvenues sur le sous-continent indien, a plus d'une semaine de retard sur son calendrier habituel, mais devrait arriver dans les jours qui viennent, selon les services météorologiques.

 

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https://www.telerama.fr/television/fin-du-monde,-et-si-cetait-serieux-la-collapsologie-vue-par-complement-denquete,n6303280.php

 

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“Fin du monde, et si c’était sérieux ?” : la collapsologie vue par “Complément d’enquête”

Marie-Joelle Gros
4-5 minutes

“Complément d’enquête” s’empare de l’effondrement de notre civilisation. La collapsologie fédère scientifiques de renom, citoyens pragmatiques et authentiques dingues. Sérieux ?

Fin du monde, et si c’était sérieux ? On aurait ri, il y a peu de temps encore, d’un sujet de reportage aussi crépusculaire. Et puis, de canicules en catastrophes naturelles, d’extinction annoncée des espèces animales en épuisement des sols, on a peu à peu dressé une oreille à cette petite musique funèbre. Complément d’enquête s’en saisit ce soir, à sa façon, patchwork de séquences informatives plus ou moins grossières, le tout formant une étrange mayonnaise. En tout état de cause, le magazine acte une prise de conscience collective, à des niveaux d’acuité différents. Et oscille entre rationalité et scénarios cataclysmiques.

Tout commence dans le jardin du manoir d’une certaine Clem à l’écran, héroïne d’une série (neuvième saison) de TFI, soit Lucie Lucas à la ville. La comédienne pose d’emblée : « Mes trois enfants n’atteindront peut-être pas leur majorité […]. Nous n’aurons bientôt plus de pétrole, plus d’eau douce, le système est malade, manque de sens, il va s’écrouler. » D’où son choix d’investir dans cette belle demeure au vert, où elle envisage d’exploiter vergers et potagers pour nourrir sa famille et les habitants des alentours lorsque notre monde aura basculé. A quel horizon ? C’est toute la question.

Dix à quinze ans pour réagir

Pour Pablo Servigne, 40 ans, ingénieur agronome et docteur en biologie, auteur de plusieurs best-sellers (1), le développement durable est déjà une notion dépassée, l’effondrement (le collapse, donc), c’est pour demain. Pas pour la génération qui suivra, mais bien pour celle des adultes d’aujourd’hui qui vont très vite s’y trouver confrontés. L’auteur-ingénieur multiplie les conférences et les interviews dans de grands médias, séduisant au cours de ses conférences nombreuses un public jeune et convaincu de l’imminence de la fin de notre civilisation industrielle. Le climatologue Jean Jouzel, lui, propose un peu plus de marge : dix à quinze ans pour réagir. La question n’est plus de savoir qui croire, mais plutôt de savoir quoi faire.

« Les systèmes politiques, économiques et juridiques ne veulent pas changer », constate Pablo Servigne. S’ensuivent des portraits de citoyens qui prennent leur destin en main. Sur la page Facebook « Adopte un collapso », des couples se forment dans une communauté de vues : se réapproprier les savoirs anciens, apprendre la permaculture, s’organiser en réseau d’entraide pour survivre dans l’après. Tous misent sur une vie à la campagne, confirmant une tendance bien réelle à quitter les villes pour se rapprocher de la terre et retrouver du sens dans cette proximité avec la nature. Voilà sans doute les séquences les plus enthousiasmantes, où l’on croise d’anciens banquiers ou informaticiens réinventant une forme de collectif, champêtre.

On croise encore Yves Cochet, ex-EELV et collapsologue français de la première heure, persuadé que l’« hippomobile » remplacera sous peu l’automobile, dans un ironique retour de manivelle. Ou Edouard Philippe, Premier ministre, qui se dit « obsédé » par le collapse depuis qu’il a lu l’essai d’un géographe et biologiste américain, Jared Diamond (2). On aurait aimé en savoir plus, qu’on creuse les écarts entre l’« obsession” » de Philippe et sa politique… Non, ce reportage propose beaucoup de survol et aucun approfondissement. Avec, en prime, des séquences auprès d’Américains en arme qui n’apportent rien, si ce n’est une perte de crédibilité du sujet. Dommage.

 

Le lien vers l'émission qui, mauvaise ou pas, est peut-être le signe que l'idée d'un effondrement possible gagne l'opinion publique :

https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/complement-d-enquete/complement-d-enquete-fin-du-monde-et-si-c-etait-serieux_3468609.html

 

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Le système capitaliste est mortifère, on le sait depuis longtemps, un l'homme l'a théorisé il y a presque 2 siècles...

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il y a 22 minutes, nonau a dit :

Le système capitaliste est mortifère, on le sait depuis longtemps, un l'homme l'a théorisé il y a presque 2 siècles...

Tous les systèmes sont mortifères quand on les pousse à leurs extrêmes limites. :idontno:

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