Aller au contenu

L'effondrement en cours


lecavalier

Messages recommandés

Le scénario qui effraie les climatologues

https://reporterre.net/Le-scenario-qui-effraie-les-climatologues

Citation

Le Giec se réunit cette semaine pour étudier les effets qu’aurait un réchauffement de 1,5 °C sur les sociétés humaines. Mais une hypothèse les inquiète encore plus, publiée dans un journal scientifique cet été : la possibilité d’un emballement incontrôlable du système climatique à partir d’un seuil de réchauffement. Qui pourrait être proche de 2 °C.

...

....une question qui préoccupe vivement les climatologues du monde entier : la possibilité que le réchauffement dépasse un seuil à partir duquel se produiraient des effets irréversibles et s’amplifiant sans limitation possible.

Ce scénario a été décrit clairement dans un article paru en août 2018 dans la revue de l’Académie américaine des sciences, la PNAS, sous la signature de Will Steffen, Johan Rockström et d’autres chercheurs. Cette équipe mène depuis des années un travail de fond sur les limites biosphériques que franchit l’humanité.

Dans l’étude publiée cet été, Steffen et son équipe étudient l’évolution possible du climat — et de l’humanité — à partir du concept de rétroaction positive (ou feedback) : ce concept décrit le fait qu’un phénomène, une fois amorcé, peut s’amplifier de façon autonome parce qu’il enclenche un mécanisme qui l’auto-entretient. Les chercheurs estiment de même qu’un certain niveau de réchauffement enclencherait de telles rétroactions, empêchant la température moyenne de se stabiliser.

Or, cette approche se différencie de la majorité des modèles climatiques qui « supposent une relation quasi-linéaire entre les émissions de CO2 et l’augmentation de la température », écrivent-ils. Dire d’une relation qu’elle est linéaire signifie qu’un effet évolue de manière proportionnelle à l’évolution de ce qui le produit : ici, la température par rapport au volume émis de CO2. Mais, assurent Steffen et ses collègues, « il y a aujourd’hui un risque significatif que les puissants effets non-linéaires des processus de rétroaction deviennent un facteur important, voire le principal, de la trajectoire du système Terre dans les siècles prochains ». Autrement dit, que la machine climatique s’emballe et se réchauffe plus fortement que ne pourraient l’induire les seules émissions de CO2, nous conduisant vers une Hothouse Earth, une Terre-serre très chaude et peu vivable : « Le réchauffement pourrait activer des éléments déclencheurs, qui augmenteraient eux-même la température dans un effet domino conduisant la Terre vers des températures toujours plus élevées. »

À quel niveau ce processus d’auto-amplification entrerait-il en action ? Autour de 2 °C de réchauffement, estiment Steffen et son équipe : ils se référent aux effets déjà observés sur plusieurs de ces « points de déclenchement » (tipping points) et produits par l’élévation de 1 °C.

...

Seule réponse possible: la décroissance.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le 03/10/2018 à 18:46, lecavalier a dit :

Le scénario qui effraie les climatologues

https://reporterre.net/Le-scenario-qui-effraie-les-climatologues

Seule réponse possible: la décroissance.

Des exemples de quotidiens par des décroissants, chaque mois, dans le journal La décroissance, abo possible par le net ( mais page à minima). 

Ils ont édité quelques bouquins avec ces récits. Inspirant. Ça m’aide beaucoup, à ne pas me laisser séduire par les leurres du commerce...réfléchir à ma consommation, sans être Blanche-Neige.

On peut y découvrir des écrits de Bernard Charbonneau et Jacques Ellul. L’un d’eux, assurément, formait les futurs instituteurs d’une école normale du Sud. Certains travaillent encore, qui ont eu la chance de les connaître. Quid de cet enseignement ? 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le 03/10/2018 à 18:46, lecavalier a dit :

[Or, cette approche se différencie de la majorité des modèles climatiques qui « supposent une relation quasi-linéaire   (...) ]

 Et puis quoi encore ?   Tout le monde sait depuis plus d'un siècle (Volterra ?) que le climat et plus généralement l'écologie sont gouvernés par des processus hautement non linéaires. C'est même l'archétype du système chaotique depuis que Lorenz a proposé dans les années 1970 sa métaphore de la tornade au Texas provoquée par un battement d'aile d'un papillon au Brésil...

Du coup, même si ce qu'il raconte est loin d'être faux, ce genre d'article suscite surtout chez moi une alternative : soit l'auteur ne sait pas de quoi il parle, soit il me prend pour un con.

Le 03/10/2018 à 18:46, lecavalier a dit :

Seule réponse possible: la décroissance.

Mouais. Une bonne part du problème est en effet la croissance du nombre d'humains qui prétendent à un niveau de vie décent, et à un mode de vie vaguement comparable à celui de l'Occident au XXe siècle.

A partir de là, de quelle "décroissance" s'agirait-il ?  De la décroissance de la population mondiale ?  Mais alors qui n'aurait plus le droit de faire des enfants, et comment le leur imposerait-on ?   Ou d'un retour à une dichotomie claire entre une minorité décroissante au mode de vie occidental, et une majorité qui n'y aurait pas droit ?

Pour moi, plutôt qu'un appel à une "décroissance" dont tout prouve que la majorité la refuse pour elle-même, aussi bien à l'échelon local qu'au niveau global, il vaudrait mieux imposer une bonne fois pour toute une application stricte de ce qu'on a appelé le principe "pollueur-payeur" : chacun continue à faire ce qu'il veut mais, si ses abus doivent coûter très cher aux autres, voire aux générations futures, c'est à lui qu'on présente la facture.

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le 02/10/2018 à 11:39, Argon a dit :

 Dont acte. Pour autant, on reste clairement dans la même mouvance idéologique.

 C'est en effet une bonne question, et ancienne. Qui va de pair avec la question symétrique : est-il normal de créer des richesses sans en être récompensé ? Pour moi, la leçon de l'histoire est claire : c'est compliqué,  et les tentatives d'y apporter des réponses sans compromis, dans un sens ou dans l'autre, sur des bases purement idéologiques ou morales, ont toujours abouti au désastre.

Pas exactement — ou du moins, ce n'est pas exactement ce que dit l'extrait que tu cites, qui ne prétend pas que certains en sont "privés", mais qu'ils doivent en contrepartie de la gratuité supporter "condescendance et flicage".

:thumbsup:

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 9 heures, Argon a dit :

 Et puis quoi encore ?   Tout le monde sait depuis plus d'un siècle (Volterra ?) que le climat et plus généralement l'écologie sont gouvernés par des processus hautement non linéaires. C'est même l'archétype du système chaotique depuis que Lorenz a proposé dans les années 1970 sa métaphore de la tornade au Texas provoquée par un battement d'aile d'un papillon au Brésil...

.....

Il me semble qu'il y a là une confusion sur le sens contextuel du mot "modèle".

Évidemment que le climat est régi par des interactions linéaires et d'autres plus complexes comme les rétroactions positives citées. Mais il ne s'agissait pas ici de parler de la compréhension théorique du fonctionnement du climat.

Le mot "modèle" désigne en fait une "modélisation", c'est-à-dire un modèle informatique (il en existe plusieurs) qui simule l'évolution du climat selon les données fournies. Ces modèles sont forcément plus simples que la réalité et se complexifient avec l'accumulation des études et des données. Cette étude introduit une nouvelle complexité: les boucles de rétroaction avec les effets de seuil.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 9 heures, Argon a dit :

...

Mouais. Une bonne part du problème est en effet la croissance du nombre d'humains qui prétendent à un niveau de vie décent, et à un mode de vie vaguement comparable à celui de l'Occident au XXe siècle.

A partir de là, de quelle "décroissance" s'agirait-il ?  De la décroissance de la population mondiale ?  Mais alors qui n'aurait plus le droit de faire des enfants, et comment le leur imposerait-on ?   Ou d'un retour à une dichotomie claire entre une minorité décroissante au mode de vie occidental, et une majorité qui n'y aurait pas droit ?

...

Le premier problème est d'abord la consommation d'énergie et de matières premières, qui se fait surtout dans les pays occidentaux, dans lesquels la consommation par tête de pipe est beaucoup plus élevée qu'en Afrique.

Ensuite l'augmentation de la population mondiale pose aussi de nombreux problèmes. Je n'ai pas de solutions.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le 04/10/2018 à 00:14, nonau a dit :

Sortir de ce système mortifère !

La priorité absolue !

Dans le mensuel "la Décroissance" de ce mois, page 5, dans l'article "L'emprise technologique diminue les hommes":

Citation

...

Je crois qu'il faut insister sur un point: le premier motif de la décroissance n'est pas l'évitement de la catastrophe, mais la vie bonne. Évoquer les effondrements en cours et à venir peut servir d'argument pour secouer la torpeur ambiante,  mais le danger est de faire de la conjuration du désastre une motivation première, alors que même sans ce spectre il faudrait opter pour la décroissance.

...

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le 05/10/2018 à 20:48, lecavalier a dit :

Le mot "modèle" désigne en fait une "modélisation », .... qui simule l'évolution du climat selon les données fournies. Ces modèles sont forcément plus simples que la réalité et se complexifient avec l'accumulation des études et des données.

Assurément.

Le 05/10/2018 à 20:48, lecavalier a dit :

Cette étude introduit une nouvelle complexité: les boucles de rétroaction avec les effets de seuil.

Non. C'est le B.A.-BA de la dynamique non linéaire, et ça n'a absolument rien de nouveau dans ce contexte.

 

Le 05/10/2018 à 21:05, lecavalier a dit :

Le premier problème est d'abord la consommation d'énergie et de matières premières, qui se fait surtout dans les pays occidentaux, dans lesquels la consommation par tête de pipe est beaucoup plus élevée qu'en Afrique.

Je ne suis pas du tout convaincu que ce soit le premier problème. On a des réserves illimitées d'énergie, on sait déjà la récolter de manière assez propre, et on a de nombreuses pistes pour le faire de façon encore plus efficace. Si problème énergétique il y a,  il est selon moi lié d'une part au complexe militaro-industriel, qui bloque la filière nucléaire sur des technos sales mais productrices de plutonium, et d'autre part au lobby pétrochimique, qui cherche a maintenir son monopole de fait.

Sinon, la plupart des matières premières sont recyclables. On s'en abstient encore largement aujourd'hui, en dépit de tout le mauvais théâtre autour de quelques recyclages systématiquement ciblés sur le citoyen de base plutôt que sur les industriels, mais il n'y a pas de raison de penser qu'on manquera d'aucun atome dans un futur prévisible...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Lobbying

Un document révèle comment les multinationales entravent toute action climatique ambitieuse

https://www.bastamag.net/Un-document-revele-comment-les-multinationales-entravent-toute-action

Citation

Derrière leurs beaux discours publics sur le climat, les multinationales continuent à s’opposer à tout objectif ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Nouvelle illustration avec un document interne de BusinessEurope, le plus important lobby patronal européen regroupant tout le gratin des multinationales du vieux continent, mais aussi des États-Unis. Ce document interne révélé par Greenpeace montre comment BusinessEurope, actuellement présidé par Pierre Gattaz, ancien patron du Medef, entend faire capoter le projet d’introduire des objectifs climatiques plus ambitieux au niveau de l’Union européenne à l’horizon 2030.

Le lobby y explique notamment - en des termes candides - comment il va « rester plutôt positif tant qu’on en reste au niveau des déclarations politiques, sans implications législatives » et « s’opposer à toute ambition accrue, en utilisant l’argument habituel de la distorsion de compétitivité face à nos concurrents ». Autres tactiques prévues : entraver le processus par des arguments procéduraux, suggérer que mettre en place des objectifs supplémentaires « n’est pas le principal problème », en arguant qu’il vaut mieux encourager la Chine et les autres à réduire leurs propres émissions.

Derrière le vernis vert de la communication d’entreprise, les grandes firmes continuent donc à refuser, via les lobbys patronaux et les associations professionnelles, toute forme de régulation contraignante dans le domaine climatique. D’un côté, quand il s’agit de défendre leur réputation et leur image, les multinationales françaises et européennes mettent en avant leurs engagements climatiques ; de l’autre, à travers des lobbys impersonnels, moins compromettants, elles tiennent un discours parfois à l’exact opposé [1].

Le quotidien britannique The Guardian a contacté plusieurs multinationales membres de BusinessEurope, y compris les françaises EDF et Engie, ou encore Google, Facebook et Microsoft pour solliciter leur réaction sur une proposition si éloignée de leurs discours publics. Aucune de ces entreprises n’a souhaité prendre ses distances avec BusinessEurope. Ces révélations interviennent au moment où l’ONG InfluenceMap publie une nouvelle étude sur le positionnement des grandes multinationales sur les questions de climat, en tenant compte de leur lobbying indirect [2].

Olivier Petitjean

Pour les niais qui croient que les entreprises, l'industrie, le commerce portent une solution au problème du changement climatique.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le 06/10/2018 à 09:01, lecavalier a dit :

Pour les niais qui croient que les entreprises, l'industrie, le commerce portent une solution au problème du changement climatique.

C'est un poil plus compliqué que ça.

A mon sens, il faut au moins distinguer deux types d'entreprises : celles qui souhaitent s'implanter dans le paysage économique en développant des solutions nouvelles — certaines marcheront, d'autre pas, mais sur le lot certaines seront certainement porteuses d'éléments de solution, et ce n'est qu'en leur permettant de se tester un minimum, dans des conditions contrôlées, qu'on les identifiera.  De ce point de vue, le capitalisme entreprenorial a amplement prouvé sa bien plus grande capacité d'innovation que la programmation étatique.

D'autre part, il y a les grosses entreprises déjà en place, et dont l'intérêt est le statu quo et l'empêchement de toute alternative aux technologies qu'elles dominent, et dont l'influence est clairement conservatrice, voire réactionnaire, donc contre-productive. Ce sont celles-là qui ont les moyens de se constituer en lobbies, et qui emploient Gattaz et consorts pour faire leur sale boulot...

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...