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Mobilisation des gilets jaunes : pour ou contre ?  

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Espérons que le gouvernement ne se serve pas de ce report pour imposer ... davantage de coupes dans la Fonction Publique et une accélération de la suppression du statut ... 

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Une interview de Chantal Mouffe dans Libération:

Gilets jaunes : «Une réaction à l’explosion des inégalités entre les super riches et les classes moyennes»

https://www.liberation.fr/debats/2018/12/03/gilets-jaunes-une-reaction-a-l-explosion-des-inegalites-entre-les-super-riches-et-les-classes-moyenn_1695788

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Gilets jaunes : Le sens d’une révolte, par Eric Juillot

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Mais le mal est en fait beaucoup plus profond. La fiscalité ne constitue que la cause immédiate du soulèvement populaire. Ce dont nos dirigeants ne semblent pas se rendre compte à ce stade, c’est que la colère qui s’exprime est vieille de plus de trente ans. Trente années de frustration, de ressentiment et d’amertume face au déclin de la chose publique imposée à une France réticente par des gouvernants conformistes et veules, au nom d’une adaptation sans fin à la mondialisation et de la soumission nécessaire à une construction européenne prétendument salvatrice.

...

Si par révolution on entend une entreprise de destruction rapide et brutale d’un ordre politique et social ancien, alors le mouvement des Gilets-jaunes ne peut pas être qualifié de révolutionnaire. Loin de vouloir détruire la République, il entend la ranimer en restaurant la plénitude ses pouvoirs. « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément » dit notre Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen dans son article trois. C’est pour avoir oublié ce principe fondamental, pour avoir cru étrangement qu’il devait être dépassé que nos dirigeants se retrouvent aujourd’hui coincés entre, d’une part, les revendications d’un peuple trop longtemps floué et, d’autre part, les exigences du système technocratique et économique nommé « Union européenne » qui a phagocyté ou détruit des pans entiers de la souveraineté nationale. On comprend la stupéfaction actuelle des dirigeants français : habitués de longue date dans leur entre-soi à gouverner en mode mineur une France amoindrie, ils ne peuvent comprendre que le peuple soudainement se rappelle à leur souvenir pour exiger le retour sur son sol d’une souveraineté oblitérée par son transfert à Bruxelles et à Francfort. Qu’il aspire à être gouverné par des dirigeants exerçant en son nom la plénitude de ses pouvoirs, en lieu et place des bribes de souveraineté que le néolibéralisme bruxellois veut bien lui laisser, voilà qui a de quoi les laisser pantois !

...

Aujourd’hui, tous les responsables politiques et syndicaux sont des partisans inconditionnels de la construction européenne ; tous sont aveugles à ses échecs ; tous sont d’une foi à l’égard de leur idole qui dépasse celle des païens les plus primitifs. Sur toutes les questions essentielles, ils ont pris l’habitude de sacrifier systématiquement le peuple au projet européiste ; ils ont sapé méthodiquement, au nom de l’« Europe » rédemptrice, les conditions indispensables au développement et à l’expression de la démocratie en France. Cela a pu fonctionner aussi longtemps que les dégâts sociaux provoqués par leur leurs choix funestes étaient contenus par la solidarité nationale, au prix d’un endettement croissant. Cela ne peut plus tenir dès lors qu’au-delà des couches populaires, les classes moyennes se délitent par le bas et protestent contre ce que leur pays est en train de devenir. Techniquement possible, la restauration d’un ordre économique souverain est cependant devenue inconcevable politiquement pour nos représentants. Entre le peuple et l’UE, acculés, il leur faut pourtant choisir, car le temps où l’on pouvait se payer de faux-semblants est, depuis deux semaines, révolu.

https://www.les-crises.fr/gilets-jaunes-le-sens-dune-revolte-par-eric-juillot/

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TEMOIGNAGE FRANCE 3. "On n'était pas préparés. C'était une guerre" : un CRS présent lors des affrontements à l'Arc de triomphe raconte le déchaînement de violence

Lundi 3 décembre, le président a déjeuné avec des forces de l'ordre présents samedi lors des émeutes à Paris. Un fonctionnaire de police, qui était place de l'Etoile, témoigne à visage couvert pour France 3.

Sur une vidéo amateur prise lors des violents affrontements samedi 1er décembre, on voit des manifestants détruire un véhicule de police, après que les fonctionnaires aient réussi à prendre la fuite. Des "gilets jaunes" prennent alors ce qu'il se trouve à l'intérieur, dont un fusil d'assaut et des munitions. Des agressions qui visaient directement les forces de l'ordre, qui étaient en première ligne.

 

France 3 a rencontré un fonctionnaire de police qui a vécu les manifestations de samedi, place de l'Etoile (Paris). "J'ai eu la peur de ma vie, vraiment. Je n'ai jamais connu ça, une telle haine envers nous", confie ce policier qui a souhaité conserver l'anonymat. "J'ai eu de tout, des boulons sur le casque, de la peinture, de l'acide sur mes collègues. C'était vraiment destiné à nous blesser, à nous tuer, à vraiment nous faire mal. C'était sans pitié", poursuit-il.

Des policiers impuissants

Un face-à-face d'une extrême violence où les policiers sont vite encerclés par les manifestants. "En une heure et demie, on n'avait plus de munitions. Avec tous mes collègues, on s'est retrouvés acculés, on s'est fait lyncher, le mot d'ordre était d'attendre. On avait que notre courage. On avait tous peur, confie-t-il. On n'était pas préparés. Là, c'était une guerre." Pourtant ce père de famille a accepté de retourner sur les Champs-Elysées, samedi prochain, pour continuer à faire son métier.

La vidéo ici : https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/violences-a-paris-les-forces-de-l-ordre-epuisees_3083391.html

 

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QUELQUES REFLEXIONS SUR LE MOUVEMENT DES GILETS JAUNES, SUR SON IMPORTANCE, ET SUR LE MÉPRIS ET L'EXTRÊME VIOLENCE À LAQUELLE ON ASSISTE AUJOURD'HUI A L'ÉGARD DES CLASSES POPULAIRES (texte d'Edouard Louis)

Depuis quelques jours j'essaye d'écrire un texte sur et pour les gilets jaunes, mais je n'y arrive pas. Quelque chose dans l'extrême violence et le mépris de classe qui s'abattent sur ce mouvement me paralyse, parce que, d'une certaine façon, je me sens personnellement visé.

J'ai du mal à décrire le choc que j'ai ressenti quand j'ai vu apparaitre les premières images des gilets jaunes. Je voyais sur les photos qui accompagnaient les articles des corps qui n'apparaissent presque jamais dans l'espace public et médiatique,

des corps souffrants, ravagés par le travail, par la fatigue, par la faim, par l'humiliation permanente des dominants à l’égard des dominés, par l'exclusion sociale et géographique, je voyais des corps fatigués, des mains fatiguées, des dos broyés, des regards épuisés.

La raison de mon bouleversement, c'était bien-sûr ma détestation de la violence du monde social et des inégalités, mais aussi, et peut-être avant tout, parce que ces corps que je voyais sur les photos ressemblaient aux corps de mon père, de mon frère, de ma tante. ..

Ils ressemblaient aux corps de ma famille, des habitants du village où j'ai vécu pendant mon enfance, de ces gens à la santé dévastée par la misère et la pauvreté, et qui justement répétaient toujours, tous les jours de mon enfance « nous on ne compte pour personne, personne ne parle de nous »

- d’où le fait que je me sentais personnellement visé par le mépris et la violence de la bourgeoisie qui se sont immédiatement abattus sur ce mouvement. Parce que, en moi, pour moi, chaque personne qui insultait un gilet jaune insultait mon père.

Tout de suite, dès la naissance de ce mouvement, nous avons vu dans les médias des "experts" et des "politiques" diminuer, condamner, se moquer des gilets jaunes et de la révolte qu’ils incarnent.

je voyais défiler sur les réseaux sociaux les mots "barbares", "abrutis", "ploucs", "irresponsables". Les médias parlaient de la "grogne" des gilets jaunes : les classes populaires ne se révoltent pas, non, elles grognent, comme des bêtes.

J'entendais parler de la "violence de ce mouvement" quand une voiture était brulée ou une vitrine cassée, une statue dégradée.

Phénomène habituel de perception différentielle de la violence : une grande partie du monde politique et médiatique voudrait nous faire croire que la violence, ce n'est pas les milliers de vie détruites et réduites à la misère par la politique, mais quelques voitures brûlées.

Il faut vraiment n'avoir jamais connu la misère pour pouvoir penser qu'un tag sur un monument historique est plus grave que l'impossibilité de se soigner, de vivre, de se nourrir ou de nourrir sa famille.

Les gilets jaunes parlent de faim, de précarité, de vie et de mort. Les "politiques" et une partie des journalistes répondent : "des symboles de notre République ont été dégradés". Mais de quoi parlent ces gens ? comment osent ils ?? d'où viennent ils ??

Les médias parlent aussi du racisme et de l'homophobie chez les gilets jaunes. De qui se moquent-ils ? Je ne veux pas parler de mes livres, mais il est intéressant de noter que chaque fois que j'ai publié un roman, j'ai été accusé de stigmatiser la France pauvre et rurale

justement parce que j’évoquais l'homophobie et le racisme présents dans le village de mon enfance. Des journalistes qui n'avaient jamais rien fait pour les classes populaires s'indignaient et se mettaient tout à coup à jouer les défenseurs des classes populaires.

Pour les dominants, les classes populaires représentent la classe-objet par excellence, pour reprendre l'expression de Pierre Bourdieu ; objet manipulable du discours : de bons pauvres authentiques un jour, des racistes et des homophobes le lendemain.

Dans les deux cas, la volonté sous-jacente est la même : empêcher l'émergence d'une parole des classes populaires, sur les classes populaires. Tant pis s'il faut se contredire du jour au lendemain, pourvu qu'ils se taisent.

Bien-sûr, il y a eu des propos et des gestes homophobes et racistes au sein des gilets jaunes, mais depuis quand est-ce que ces médias et ces "politiques" se soucient du racisme et de l'homophobie ? depuis quand ?

Qu'est-ce qu'il ont fait contre le racisme ? Est-ce qu'ils utilisent le pouvoir dont ils disposent pour parler d'Adama Traoré et du comité Adama ? est-ce qu'ils parlent des violences policières qui s’abattent tous les jours sur les Noirs et les Arabes en France ?

est-ce qu'ils n'ont pas donné une tribune à Frigide Barjot et à Monseigneur je-ne-sais-plus-combien au moment du mariage pour tous, et, en faisant cela, est-ce qu'ils n'ont pas rendu l'homophobie possible et normale sur les plateaux de télé ?

quand les classes dominantes et certains médias parlent d'homophobie et de racisme dans le mouvement des gilets jaunes, ils ne parlent ni d'homophobie ni de racisme. Ils disent : "Pauvres, taisez-vous ! "

Par ailleurs, le mouvement des gilets jaunes est encore un mouvement à construire, son langage n'est pas encore fixé : s'il existe de l'homophobie ou du racisme parmi les gilets jaunes, c'est notre responsabilité de transformer ce langage.

Il y a différentes manières de dire : "Je souffre" : un mouvement social, c'est précisément ce moment où s'ouvre la possibilité que ceux qui souffrent ne disent plus :" Je souffre à cause de l'immigration et de ma voisine qui touche des aides sociales »,

mais : "Je souffre à cause de celles et ceux qui gouvernent. Je souffre à cause du système de classe, à cause d'Emmanuel Macron et Edouard Philippe." Le mouvement social, c'est un moment de subversion du langage, un moment où les vieux langages peuvent vaciller.

C'est ce qui se passe aujourd'hui : on assiste depuis quelques jours à une reformulation du vocabulaire des gilets jaunes. On entendait uniquement parler au début de l’essence, et parfois des mots déplaisants apparaîssaient, comme « les assistés ». On entend désormais les mots inégalités, augmentation des salaires, injustices.

Ce mouvement doit continuer, parce qu'il incarne quelque chose de juste, d’urgent, de profondément radical, parce que des visages et des voix qui sont d'habitude astreints à l'invisibilité sont enfin visibles et audibles.

Le combat ne sera pas facile : on le voit, les gilets jaunes représentent une sorte de test de Rorschach sur une grande partie de la bourgeoisie ; ils les obligent à exprimer leur mépris de classe et leur violence que d’habitude ils n’expriment que de manière détournée, ce mépris qui a détruit tellement de vies autour de moi, qui continue d’en détruire, et de plus en plus, ce mépris qui réduit au silence et qui me paralyse au point de ne pas réussir à écrire le texte que je voudrais écrire, à exprimer ce que je voudrais exprimer.
Mais nous devons gagner : nous sommes nombreuses et nombreux à se dire qu’on ne pourrait pas supporter une défaite de plus pour la gauche, et donc pour celles et ceux qui souffrent.

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Il y a 9 heures, Torque a dit :

Et donc E.Philippe ne revient pas sur les taxes à l'origine du mouvement des GJ (première erreur) et se contente de bloquer les hausses prévues pendant six mois (reporter et non annuler: deuxième erreur). Il propose un moratoire, c'est à dire un report, un délai au cours duquel lui et ses professionnels de l'enfumage comptent bien noyer le poisson (troisième erreur car les GJ ont bien compris le truc et ils ne sont pas pour le dialogue de sourds proposé mais dans l'exigence d'une baisse de toutes les taxes, tout  de suite). Six mois .....c'est à dire que le printemps venu les augmentations reprendront et il serait débile de croire que ceux qui ont résisté dans le froid et sous la pluie de l'hiver relâcheront la pression sous le soleil et les températures clémentes ( quatrième erreur, donc). Fixer la situation (enfin, croire la fixer) jusqu'au européennes... Cinquième erreur !  Ce gouvernement est fou; il doit savoir qu'en faisant ainsi il va dans le mur mais alors, pourquoi y va-t-il ??? :idontno: Bon d'accord d'ici au printemps les forces de l'ordre se seront reposées et auront reçu de nouvelles caisses de grenades mais cela ne saurait suffire. Si ce matin beaucoup se sont rués sur Gogol pour vérifier la définition de "moratoire", le gouvernement ferait bien d'aller y consulter celle d'"urgence".

Macron est dans une impasse : d’un côté le peuple qui sature ,mais qu’il faut bien déplumer pour pouvoir , de l’aitre côté , rendre des comptes ( cadeaux fiscaux notamment ) à ceux qui l’ont élu ( ses amis milliardaires de la finance:

https://blogs.mediapart.fr/vinbaro/blog/180418/dites-nous-m-macron-qui-sont-vos-laudateurs?utm_source=facebook&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-66&fbclid=IwAR0d5I28vUM9WxUyKxtC_uuPfaA2gYB--RyniDUkUgRHLqKzlw09wnHraew

 

Et toujours d’actualité :

 

 

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Il y a 8 heures, Mirobolande a dit :

QUELQUES REFLEXIONS SUR LE MOUVEMENT DES GILETS JAUNES, SUR SON IMPORTANCE, ET SUR LE MÉPRIS ET L'EXTRÊME VIOLENCE À LAQUELLE ON ASSISTE AUJOURD'HUI A L'ÉGARD DES CLASSES POPULAIRES (texte d'Edouard Louis)

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M'ouais ... Texte "émotionnant", autocentré et plutôt confus ... mélangeant indignation grandiloquente et gauchisme culturel.

Cet auteur avait lancé une tribune dans Libération en 2014 pour empêcher Marcel Gauchet de participer à un cycle de conférence des "Rendez-vous de l'histoire".  La tentative de censure avait fait pas mal de bruit. La "gogôche" universitaire bourdieusienne ...

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Sur les plateaux, pour vilipender les gilets jaunes, ils ont ressorti les papis. Notamment un type  qui était sur CnEws ou BFMTV le weekend dernier et qui était à la limite du gâtisme : "Mais vous n'avez pas un honte les enfants !", "Pourquoi refusez-vous la main tendue du gouvernement ?", "Pourquoi n'y allez-vous pas vous, Monsieur ?", en s'adressant à la personne invitée sur le plateau, qui avait beau lui expliquer qu'elle ne représentait qu'elle, rien n'y faisait !

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De toute façon les revendications vont désormais bien plus loin. Sur les pages de contestation ça m'a l'air de plus trop parler gasoil mais bien souffrances des fins de mois, violence des riches et des dominants, injustice fiscale etc ... L'écologie a sa place aussi.

La révolte est bien plus profonde .

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