LES STYLOS ROUGES

[Vinclemel]

Il y a 4 heures, Sundy a dit :

Sauf que la stagiarisation n'amène pas à un niveau reconnu d'études. Donc on resterait à un "petit" niveau bac +2, avec 3 ans de stagiarisation (donc de précarité)... 
Lorsque j'étais chargée, dans mon jeune temps  , des jeunes enseignants dans mon syndicat, j'avais souvent à gérer des sur-diplômés, "bêtes à concours", souvent les mieux classés de tous (parce qu'excellents en maths, il faut être honnête) qui se trouvaient dans des situations difficiles car pas préparés DU TOUT à la réalité de la classe. Je crois surtout que sans meilleures conditions de travail, sans véritable reconnaissance de notre métier, si on a bac +3, 4, 5, on ferait mieux d'aller voir ailleurs. 

Violettine, on sait tous ce que vaut la formation EN en terme de pédagogie. Les IUFMS de mon jeune temps  regorgeaient de profs du secondaire, planqués là parce que inaptes à gérer une classe. 
 

Ce serait plus logique vu le niveau de traitement de recruter à bac +2 . Il y aurait peut être déjà plus de candidats. Parce qu'à niveau bac+5 les meilleurs élèves ( peut-être pas les meilleurs pédagogues mais brillants quand même) ne présentent plus les concours. C'est le privé avec ses avantages qui récupère.

[folival]

Il y a 3 heures, trucdeouf a dit :

Et pareil entre un CP et un CM2... Et puis enseigner en maternelle et enseigner en élémentaire, ce n'est pas le même travail. Je ne comprends même pas qu'on puisse former un enseignant à pouvoir aussi bien travailler en début de carrière en PS, CP ou CM...voire même en SEGPA ou ULIS!!!! Ce n'est pas le même travail et ça ne devrait pas être la même formation. Les enseignants devraient pouvoir enseigner (et se former) dans le niveau où ils sont les sont plus performants. Et s'ils veulent changer de niveau, valider une formation pour le niveau qu'ils "convoitent". 

C'est un avis très discutable que je ne partage pas. Bien entendu, les tâches sont très différentes pour un enseignant de PS ou CM2 mais il est très important selon moi d'être formé maternelle et élémentaire. Je n'aurais par exemple jamais pu choisir le niveau dans lequel je me sens la plus performante. J'aime beaucoup l'idée au contraire que nous pouvons changer de niveaux sans avoir à valider quoi que ce soit. Ce n'est pas simple, très certainement mais cela représente un avantage de se dire qu'après quelques années dans un niveau on peut aller s'essayer à un autre, histoire de se trouver de nouvelles expériences, de se remettre en question,. de prendre une nouveau souffle.

[beaba_]

Il y a 3 heures, violettine a dit :

Je vais peut-être dire une bêtise, parce que je n'y connais rien… Les jeunes qui arrivent maintenant avec un master 2 "spécial enseignement" ont-ils des bases disciplinaires plus importantes que quelqu'un qui avait une licence "spécialisée" dans une seule matière? J'ai l'impression, mais encore une fois ce ne sont que des suppositions, qu'ils ont une grosse formation "pédagogie" générale, mais est-ce "si" important d'aller jusqu'à bac+5 dans cette filière? J'ai l'impression qu'avec un bac +3 en maths ou en français, on est plus apte à gérer ces matières...

Ma remarque n'est aucunement de la provoc mais une question.

Je trouve qu'avec le concours en fin de M1, on est revenu au système d'avant 2010.

Jusqu'en 2010, on faisait licence, préparation du concours (PE1) et stage (PE2), soit, en gros, un bac+5.

Maintenant, on fait licence, préparation du concours (M1) et stage (M2), avec un bac+5 reconnu par l'obtention du Master.

La vraie différence, c'est que désormais, le bac+5 est sanctionné par un diplôme. Mais dans le fond, ça revient à peu près au même. Le savoir disciplinaire, on l'acquiert en Licence.

Edit : une différence : avant, on était à 1/3 temps en classe ; maintenant c'est un mi-temps.

[Sundy]

il y a 6 minutes, Vinclemel a dit :

Ce serait plus logique vu le niveau de traitement de recruter à bac +2 . Il y aurait peut être déjà plus de candidats. Parce qu'à niveau bac+5 les meilleurs élèves ( peut très pas les meilleurs pédagogues mais brillants quand même) ne présentent plus les concours. C'est le privé avec ses avantages qui récupère.

Ce qui est quand même une excellente idée, vu que notre métier, c'est quand même d'enseigner, non ? Moi, dans le secondaire, j'ai connu des tas de profs, sans doute excellents dans leur domaine d'enseignement mais nuls en pédagogie. Il aurait mieux fallu qu'ils fassent autre chose que prof. 
Enfin, on s'éloigne du sujet, là....

[violettine]

@trucdeouf   Je me permets parce que j'ai passé un bon moment en mater entre 2 moments d'élém….

Le public est différent, "l'enrobage" l'est aussi. Mais le métier est le même. On a des objectifs à atteindre, un savoir/des compétences à transmettre, et notre boulot est de faire passer tout ça, en s'adaptant à notre public, à l'âge et à la capacité de chacun….(Je ne parles pas des PCL, ça, je n'y connais rien, mais je pense qu'on fait tous les même boulot…)  

Par ex, si on travaille sur la compréhension d'un texte lu par l'adulte, que ça soit en mater ou en élém, on lit, on explique, on reformule, on fait reformuler, on questionne. En maths on fait chercher, que ce soit un pb de ms ou de cm2, l'obj est le même. On construit la numération, on utilise les propriétés du calcul, etc. Je trouve que justement, dire que ce n'est pas le même boulot, c'est dévaloriser l'autre et accessoirement renforcer les parents dans l'idée que la maternelle, c'est "youpitralala"….Alors oui, la maitresse de mater et de cm2 ne préparent pas les mêmes choses, y en a une qui supporte le bruit, l'agitation, qui gère plus les maladies et les vomis et les goûters et les lacets tandis que l'autre passe plus de temps à corriger (mais elle gère aussi les mêmes gosses qui ne savent pas faire des lacets, etc.)….mais à la fin, c'est pareil…Le cœur du boulot est le même.  

Et très honnêtement aussi, je peux comprendre qu'on ait des préférences pour du cycle 1 ou 2 ou 3, mais je ne pense pas que, au bout d'un an ou deux dans un niveau, je sois moins ou plus efficace dans un niveau ou l'autre. Ceci dit, clairement, ce n'est certainement pas ma formation qui m'a préparée à cette efficacité/adaptabilité, soyons clairs. 

[Vinclemel]

il y a 18 minutes, Sundy a dit :

Ce qui est quand même une excellente idée, vu que notre métier, c'est quand même d'enseigner, non ? Moi, dans le secondaire, j'ai connu des tas de profs, sans doute excellents dans leur domaine d'enseignement mais nuls en pédagogie. Il aurait mieux fallu qu'ils fassent autre chose que prof. 
Enfin, on s'éloigne du sujet, là....

Ah mais je suis complètement d'accord avec toi. Mes profs de secondaire étaient tous plus nuls les uns que les autres en pédagogie. Comme je l'ai souligné, etre un très bon élément en obtenant un concours ne veut pas forcément dire être un excellent pedagogue non plus. Mais quand j'écris que les meilleurs ne se présentent plus, personnellement je sous entends aussi qu'il y a très sûrement des gens qui ne maîtrisent pas les contenus notamment en grammaire/conjugaison/orthographe. Comment être crédible dans ces conditions? 

[Sundy]

J'en ai connu des bons, dieu merci  !

[violettine]

Ah ben ça, c'est sûr! Il y a 2 ans, un de mes enfants avait une maitresse (un jour par semaine ) qui ne maitrisait ni l'impératif, ni le passé composé. Et je ne parle pas d'une petite faute de temps en temps, ni d'accords complexes, hein. Ca plus des erreurs grossières en histoire et en géo (je suis une brêle, mais il y a quand même des limites….Si on ne sait pas, on s'en tient au résumé du bouquin….)...c'était l'horreur!

[Vinclemel]

il y a 2 minutes, Sundy a dit :

J'en ai connu des bons, dieu merci  !

Bah moi pas vraiment. Et pourtant lycée très réputé à Nantes. Pas deux grammes de pédagogie. Excepté peut être un prof d'histoire géo et un de techno.

[Vinclemel]

à l’instant, violettine a dit :

Ah ben ça, c'est sûr! Il y a 2 ans, un de mes enfants avait une maitresse (un jour par semaine ) qui ne maitrisait ni l'impératif, ni le passé composé. Et je ne parle pas d'une petite faute de temps en temps, ni d'accords complexes, hein. Ca plus des erreurs grossières en histoire et en géo (je suis une brêle, mais il y a quand même des limites….Si on ne sait pas, on s'en tient au résumé du bouquin….)...c'était l'horreur!

Voilà comment la crédibilité du corps de PE se retrouve sur la sellette.

[kiko]

il y a une heure, LORIVAL a dit :

C'est un avis très discutable que je ne partage pas. Bien entendu, les tâches sont très différentes pour un enseignant de PS ou CM2 mais il est très important selon moi d'être formé maternelle et élémentaire. Je n'aurais par exemple jamais pu choisir le niveau dans lequel je me sens la plus performante. J'aime beaucoup l'idée au contraire que nous pouvons changer de niveaux sans avoir à valider quoi que ce soit. Ce n'est pas simple, très certainement mais cela représente un avantage de se dire qu'après quelques années dans un niveau on peut aller s'essayer à un autre, histoire de se trouver de nouvelles expériences, de se remettre en question,. de prendre une nouveau souffle.

Totalement d'accord avec toi. J'enseigne en maternelle depuis plus de 10 ans mais avant j'ai enseigné en CP et un peu les autres niveaux (remplaçante). Jamais je n'aurai cru préférer la mater ... Je suis contente d'avoir une formation plus vaste, et puis cela ouvre les yeux sur les autres niveaux. Je n'aime pas le cloisonné, chacun dans sa classe, mater d'un côté, élémentaire de l'autre. Nous sommes déjà éloignés PE et Profs, les PE croient beaucoup de choses erronées sur le métier de prof et inversement, alors si en plus on le fait entre l'élémentaire et la mater!! 

Mais, ce que je trouve dommage c'est que parfois après avoir enseigné des années en maternelle (par exemple) on se retrouve (par le jeu du mouvement dans les écoles fusionnées en écoles primaires) obligés d'avoir de l'élémentaire... et vice versa. Cela peut mettre beaucoup de collègues en souffrance. Je connais le cas d'une collègue qui a dû quitter son poste en maternelle et qui n'a pas pu faire autrement que de prendre unCM2, résultat: une dépression.

 

Pour nos vacances, j'ai fait mon calcul sur la base de 40h de travail hebdomadaire pour un PE. On ramène aux 35h, ses RTT (si on en avait) sur l'année vont aller au delà de 5 semaines à 35h. Alors qu'on arrête de nous remettre le couvert avec nos vacances! Notre travail est très concentré sur 36 semaines, bon ben c'est comme ça...

Je souffre d'un problème de santé et je risque une petite opération, avec un petit arrêt de travail. Ensuite sur AMELI, il est préconisé de voir avec le médecin du travail pour un poste adapté ou un aménagement... Mouarf, mouarf!!! Je m'adresse à qui?? Navrant.

[trucdeouf]

il y a une heure, violettine a dit :

@trucdeouf   Je me permets parce que j'ai passé un bon moment en mater entre 2 moments d'élém….

Le public est différent, "l'enrobage" l'est aussi. Mais le métier est le même. On a des objectifs à atteindre, un savoir/des compétences à transmettre, et notre boulot est de faire passer tout ça, en s'adaptant à notre public, à l'âge et à la capacité de chacun….(Je ne parles pas des PCL, ça, je n'y connais rien, mais je pense qu'on fait tous les même boulot…)  

Par ex, si on travaille sur la compréhension d'un texte lu par l'adulte, que ça soit en mater ou en élém, on lit, on explique, on reformule, on fait reformuler, on questionne. En maths on fait chercher, que ce soit un pb de ms ou de cm2, l'obj est le même. On construit la numération, on utilise les propriétés du calcul, etc. Je trouve que justement, dire que ce n'est pas le même boulot, c'est dévaloriser l'autre et accessoirement renforcer les parents dans l'idée que la maternelle, c'est "youpitralala"….Alors oui, la maitresse de mater et de cm2 ne préparent pas les mêmes choses, y en a une qui supporte le bruit, l'agitation, qui gère plus les maladies et les vomis et les goûters et les lacets tandis que l'autre passe plus de temps à corriger (mais elle gère aussi les mêmes gosses qui ne savent pas faire des lacets, etc.)….mais à la fin, c'est pareil…Le cœur du boulot est le même.  

Et très honnêtement aussi, je peux comprendre qu'on ait des préférences pour du cycle 1 ou 2 ou 3, mais je ne pense pas que, au bout d'un an ou deux dans un niveau, je sois moins ou plus efficace dans un niveau ou l'autre. Ceci dit, clairement, ce n'est certainement pas ma formation qui m'a préparée à cette efficacité/adaptabilité, soyons clairs. 

C'est ce qui est en rouge que je voulais souligner. la gestion de classe en maternelle et en élémentaire n'est pas la même, alors être formé (entre autres) sur les deux en 1 an fait qu'au final on ne sait gérer ni l'un ni l'autre et on n'est à l'aise ni dans l'un ni dans l'autre. Enfin ce n'est que mon avis. 

Mes propos ne visaient pas à dévaloriser l'un ou l'autre, je pense juste que la formation ne devrait pas totalement être la même pour l'un et l'autre. 

Et puis soyons francs: à un niveau bac+2 de sciences de l'éducation, les objectifs à atteindre, les compétences à transmettre dont tu parles peuvent être largement enseignés à tout le monde. Ce qui nous permet d'enseigner au quotidien c'est le côté spécifique d'un niveau de classe, et je pense (peut-être à tort) qu'il pourrait être intéressant de le différencier à la suite de la formation selon qu'on s'adresse à un enfant de 3 ans ou de 10 ans.