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Reprise le 11 mai 2020 : opinion et revendications des différents syndicats


Goëllette

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Comme promis, voici les dernières publications de chaque syndicat national au sujet de la reprise le 11 mai 2020. Certains ont changé un peu d'optique.

Ca me semble intéressant, pour voir si nos préoccupations vont être remontées.

SNALC :

Citation
Compte rendu de visioconférence
entre le SNALC et le ministre

jeudi 16 avril 2020 à 11h45


Pour le ministère :
- le ministre Jean-Michel Blanquer
- le Directeur général de l’enseignement scolaire, Edouard Geffray
- le DGRH, Vincent Soetemont

Pour le SNALC :
- le président Jean-Rémi Girard
- les vice-présidents Toufic Kayal, Philippe Frey et Marie-Hélène Piquemal

Le SNALC a décidé de rendre publics ses comptes rendus d'audience avec le ministère, afin que l'ensemble des personnels soit informé de façon transparente sur la teneur des échanges, sur ce que nous portons et sur les réponses du ministère.

Pour le ministère, Jean-Michel Blanquer revient sur 2 mots clés dans l’intervention du président : « progressif » et « social ».
Progressif, car il s’agit d’évoluer par étapes pour se fixer des priorités et des modalités d’organisation pertinentes. La situation est inédite, dans tous les pays du monde.
Social, car c’est le fondement des problèmes qui se posent aujourd’hui. La France a bien réussi l’enseignement à distance et l’engagement des professeurs a été salué par tous. On est un des pays qui a le moins de décrochage : 5%, ce qui reste beaucoup, d’autant que c’est une moyenne qui englobe donc des réalités ponctuellement plus lourdes, surtout dans la voie pro (jusqu’à 60% dans certains CAP) ou dans certains contextes familiaux. Par ailleurs, plus le confinement dure, plus le risque social est important. On ne connaît pas l’avenir sur le virus, le vaccin ne sera pas disponible avant 2021… : il n’est pas imaginable de prolonger le confinement jusque-là, c’est le devenir de la société qui est en jeu. Sans compter les problèmes alimentaires, de violences familiales… L’efficacité du pédagogique sera redoublée si on réduit les difficultés sociales.
On doit inventer les contenus des mois de mai et juin 2020. Rien à voir avec les années précédentes.

Nous raisonnons selon 5 catégories :

1. Assurer la sécurité sanitaire des personnels et des élèves. Un protocole sera défini, avec un cadre national à respecter, qui sera défini par le dialogue avec les organisations syndicales (OS). Ce protocole évoquera le nettoyage des locaux, les transports scolaires, les cantines… mais aussi l’équipement en gel, savon, masques, tests… en s’appuyant sur ce que disent les autorités de santé.
2. La concertation avec les partenaires sociaux pour co-construire les décisions, dans un cadre interministériel. Ces partenaires sont les OS, les élus, les parents, le CNVL, d’autres structures
3. La dimension pédagogique et éducative : organiser les périodes mai-juin, les vacances d’été, la rentrée de septembre. Nous devons tirer les leçons de la situation confinement, évaluer les enjeux à venir, en différenciant les âges. Les personnels vulnérables n’auront pas vocation à venir, l’enseignement à distance va donc perdurer aussi (mixte distanciel/présentiel). Des adaptations locales sont à prévoir. En outre, dans la dimension éducative, les élèves ne sont pas dans la même situation qu’avant. Certaines difficultés psychologiques, enfants et adultes, nécessitent écoute, dialogue, réadaptation, etc. Ce sera aussi l’occasion d’avancer sur des enjeux de civisme (avec les gestes barrière par ex.) avec les élèves.
4. Les comparaisons internationales. Échanges avec les homologues étrangers, européens. On déplore certaines réactions françaises un peu rapides, sans connaissance réelle de ce qui va se faire ailleurs (Danemark, Allemagne, Autriche...). Nous observerons aussi d’autres points de repères sociaux, territoriaux, classes d’âges…
5. La question de la communication. En interne, les solutions qui seront dégagées d’ici une dizaine de jours se déploieront ensuite sur une autre dizaine de jours pour être bien comprises, appropriées par les différents acteurs. En externe, car le confinement a aussi révélé une image positive vis-à-vis de l’EN : la société a compris l’importance et le professionnalisme du travail professoral, précieux, « c’est un cercle vertueux qui s’est enclenché pour le prestige du professeur dans la société française » : c’est un point auquel je tiens (dixit le ministre) car ça compte aussi pour les enjeux d’évolution du métier sur quoi nous avons à travailler.

En somme, la 1re partie est réussie, nous entrons dans une 2de partie pour la continuité du service public, où certains (la santé) se sont encore plus illustrés que nous. Nous ne pouvons pas être en décalage vis-à-vis d’eux. Nous avons besoin d’unité et d’un service public national, avec les garanties des conditions sanitaires.

Pour le SNALC, Jean-Rémi Girard remercie le ministre et précise que des écrits seront envoyés ; le Bureau national était consulté en interne il y a quelques minutes.

Pour le SNALC, la priorité, c’est la question sanitaire et la sécurité des personnels, des élèves, des parents et de leurs proches. C’est notre point d’entrée dans toutes les discussions, quelle que soit leur orientation. On comprend très bien que l’école soit aussi là pour jouer un rôle dans la reprise économique du pays. Sur le plan de la communication, on a aussi également entendu la notion de progressivité. Nous sommes dans un état d’esprit constructif de dialogue et expliciter les éventuels désaccords.

Nous avons un point central : la question de l’information en termes sanitaires, de santé et de sécurité. On a découvert cette décision avec tous les français, sans aucune autre information, de nature scientifique sur les éléments autorisant cette décision. Donc, nous réclamons que le conseil scientifique rende un avis public dans les 15 jours, d’ici la fin du mois d’avril, sur les modalités de reprises des écoles, collèges, lycées : les mises en œuvre de la distanciation, des gestes barrière, etc. Nous savons tous qu’on ne peut pas prédire à ce jour la situation sanitaire du 11 mai. Mais on ne doit pas se retrouver à l’approche de la réouverture dans une situation de polémique scientifique : les réactions seront irrationnelles de la part des personnels, des parents, des élèves. C’est un préalable indispensable : il nous faut absolument un avis détaillé écrit du conseil scientifique sur la réouverture sur le plan sanitaire avant tout, avant les questions pédagogiques ou éducatives, et il ne faut pas que ça tombe d’en haut sur le refrain « on nous a dit qu’on pouvait… ». La population doit être éclairée et comprendre ce qui se passe.

 
Le ministre répond qu’il a mis ces questions-là dans le premier point et ne voit aucun problème avec ce qui lui paraît être du bon sens. Il n’y a pas de réponse absolue mais une doctrine sanitaire va s’affirmer au travers d’un protocole national qui garantira la sécurité au maximum. D’où l’intérêt de la contribution des OS, sans être épidémiologistes certes (tous d’ailleurs ne disent pas la même chose). On peut être éclairé par la science, sans tomber dans le scientisme. En se défendant de faire l’épidémiologiste du dimanche, il rappelle qu’une étude vient de démontrer que les enfants finalement ne propageraient pas tant que ça le virus… Il y a aussi d’autres vecteurs que l’école, il faut avoir une vision complète du sujet. La vie sociale et l’économie comptent tout autant. L’autorité politique prend donc les décisions à la lumière de tous ces enjeux, avec un éclairage scientifique, même s’il n’y aura jamais de consensus d’analyses ni de connaissance parfaite. Vous aurez un texte qui sera la traduction administrative de ce que vous réclamez, appuyé sur les éléments scientifiques. Quant à la question des personnels présents ou non, je suis le premier à indiquer que les personnels vulnérables ne viennent pas.

Pour le SNALC, Jean-Rémi Girard précise et insiste : nous ne nous contenterons pas d’une doctrine administrative qui s’appuierait sur des éléments scientifiques. On formule une exigence, ce n’est pas une simple demande. On réclame vraiment un avis écrit du conseil scientifique sur la question de la réouverture. Car si l’on met en place un conseil scientifique et qu’on le consulte sur les grands événements, comme par exemple précédemment sur la question de la tenue du premier tour des élections municipales, la réouverture des écoles doit a minima faire l’objet de sa saisine, ne serait-ce que vu le très grand nombre de personnes que cela implique. Notre responsabilité syndicale sera aussi de répondre à des collègues de plus en plus nombreux à nous interroger sur leur mise en danger et on ne pourra pas leur répondre de « faire confiance à la doctrine officielle ». Cette demande ne se limite pas au ministre de l’Éducation nationale, mais à toutes les autorités politiques : la société doit être éclairée sur ce choix-là.

Sur les autres questions, nous ferons des retours et contributions par écrit. Mais globalement les inquiétudes qui nous reviennent portent sur la capacité à reprendre, et les conditions de cette reprise progressive : qui, comment, quand, combien… Nos collègues affirment tous que les enfants ne sont pas en capacité, surtout en primaire, de respecter les gestes barrière. Chacun se pose aussi la question de l’utilisation de masques, de tests.

Sur l’accueil actuel des groupes d’élèves de 8 à 10, ou 5 en maternelle, : est-ce que ces nombres d’élèves ont vocation à être maintenus ? à évoluer ? le cas échéant pourquoi ?
Dans ce type de fonctionnement par groupes, comment fait-on école pédagogiquement parlant ? Difficile ici de répondre à la dimension sociale si l’on décide de prioriser sur des critères sociaux : ça concerne jusqu’à 90% des élèves dans certains établissements.
Actuellement, on a un accueil qui existe pour les enfants des soignants, légèrement élargi, avec des modalités globalement acceptées. On peut élargir à d’autres catégories de population : ça peut s’entendre. Mais si on prétend entrer dans le pédagogique, alors nous devrons « faire école » à tous les élèves - pas simultanément bien sûr - et pas seulement à destination d’une catégorie en particulier, en difficulté par ex., à l’exclusion des autres. En somme, soit on ré ouvre l’école pour enseigner à tous (pas en même temps dans la même salle), soit on fait un accueil, élargi, aménagé, mais il faut cesser de dire vouloir rattraper le retard creusé. Enfin, sur ce point, en termes de communication, le SNALC met en garde contre le fait de laisser penser qu’on va faire rentrer d’abord les élèves pauvres ou défavorisés… sous-entendu « histoire de les tester avant d’y envoyer les plus riches… ». Nous savons que le ministère n’a jamais dit ça mais beaucoup ont compris ce genre de choses. En communication, les bons sentiments peuvent très vite se retourner de façon inattendue.

Nous avons beaucoup d’autres questions sur le 1er degré, l’EPS, la gestion des élèves en situation de handicap (l’accueil nous semble impossible pour des élèves présentant des troubles psychiques sans accompagnement AESH ; beaucoup d’AESH ne voient pas comment accomplir leurs missions avec la distanciation et les gestes barrière), la prise en compte des pathologies des enseignants et les modalités de signalement et de reconnaissance de ces situations (idem pour les personnes non à risque mais vivant avec des personnes à risque), les internats, les transports scolaires, la restauration, la reprise pour les BTS et CPGE… autant de questions dont vous avez sans doute déjà été saisi.

Peut-on avoir des retours sur les taux de contamination des personnes ayant assuré l’accueil des enfants de soignants ? Certains collègues n’ont eu des masques que la semaine dernière.

Sur le pédagogique et l’éducatif, qui seront déterminés plus tard en fonction du reste, le SNALC réclame un cadrage ministériel le plus clair possible : on a des remontées d’enseignants qui ont des retours de chefs d’établissement organisant déjà des contrôles, des bacs blancs, etc. On sait que localement, on aura des interprétations et consignes pouvant aller jusqu’à des choses assez délirantes. Cf. situation mi-mars.

Le SNALC nuance la question des comparaisons internationales : pour nous, il faut réfléchir à situation similaire. Le Danemark n’est pas du tout dans la situation de la France, dont la courbe ressemble davantage à celle de l’Italie ou de l’Espagne.

Sur la question de l’image de l’EN, on l’a prise en compte dans notre communication. Mais s’il faut choisir entre image et sécurité des personnels, on choisira la sécurité.

Le ministre reprend pour réclamer les contributions écrites du SNALC au plus tôt afin de pouvoir influer sur la réflexion et les décisions. Il indique rester en dialogue permanent, y compris avec la DGRH.

La limite du nombre d’élèves selon les niveaux sera définie ces jours-ci.

Il y a une vraie complexité pédagogique pour l’organisation de mai-juin : nous sommes entièrement d’accord sur l’universalité de la mission de l’EN qui est d’accueillir tous les élèves. Pas tout le monde tout de suite, bien sûr. Les critères de différenciation pourraient être géographiques, pas par catégories sociales. Si ce n’est pas « comme d’habitude », ce ne sera pas non plus une « garderie sociale ». Notre mission reste éducative et pédagogique, en particulier pour les élèves de terminale qui devraient pouvoir faire des activités nourrissant le livret scolaire en vue du baccalauréat. En plus du protocole sanitaire, j’entends votre demande d’un cadrage pédagogique national, pour qu’il n’y ait pas de contresens sur les enjeux de mai et juin.

Sur les élèves de maternelle, à distinguer de l’élementaire dont classes prioritaires CP et CE1 (on se félicite des classes à 12 qui permettent le bon contexte pour l’apprentissage des fondamentaux), il est en effet difficile de faire respecter les gestes barrière.

Sur la prise en compte des pathologies des personnels, nous sommes d’accord.

Sur les CPGE : assez favorable au retour des élèves dans les lycées et les CPGE, avec des modalités particulières, à déterminer. Ces étudiants sont capables de respecter les consignes.

Sur le handicap, l’impératif est très fort, certaines familles sont en situation de détresse avec le confinement. On tiendra compte des AESH. On attend vos questions là-dessus.

Pour le SNALC, Jean-Rémi Girard conclut en annonçant des demandes à venir sur certaines questions de concours non résolues, la question des oraux, sur les personnels en situation de fragilité psychologique, et sur le devenir de certaines réformes entreprises, notamment la réforme des INSPE et la mise en place des référents AESH.

Une visioconférence est prévue la semaine prochaine avec la DGRH.

SNUIPP :

Citation

Dans son allocution du 13 avril dernier, le président de la république a annoncé la réouverture progressive des écoles le 11 mai. Alors que cette date n’est pour l’heure validée par aucune autorité sanitaire, le choix du gouvernement semble surtout guidé par la reprise de l’activité économique. Quelle que soit la date qui sera effective, un certain nombre de conditions sanitaires devront être respectées et le SNUipp-FSU en propose une liste.

Seule la santé de toutes et tous doit guider le processus de déconfinement. Il doit, dans la logique du confinement lui-même, d'abord répondre aux enjeux sanitaires de la propagation du Covid19 et viser la protection des populations. Aussi, dans la mesure où aucune autorité sanitaire ne conforte le choix du 11 mai, cette date de déconfinement semble prématurée au vu de l’évolution de l’épidémie, et ce, quelles que soient les conditions.
Il ne faut donc pas précipiter le déconfinement sous prétexte de vouloir relancer l’économie au plus vite.

La réouverture des écoles ne pourra donc se faire qu’en respectant une série de conditions clairement identifiées pour ne pas mettre pas en danger l’ensemble de la société.
Ce processus de reprise de l'école devra être approuvé par la communauté scientifique et médicale.

Il s’agit d’imposer un niveau de protection optimum des personnels et des élèves pour ne pas créer de potentiels « clusters » scolaires qui relanceraient l’épidémie. Il faut s'appuyer et tirer des leçons de l'exemple des écoles ouvertes pour l’accueil des enfants des personnels indispensables à la gestion de la crise qui montre que la contamination en leur sein est loin d'être exclue. Le passage à une plus grande échelle de l'accueil des enfants n'est pas sans risque.

La réouverture des écoles ne réglera pas le problème des inégalités qui ont été mises en lumière durant le confinement. Le retour à l’école devra monopoliser les personnels spécialisé, médicaux, sociaux pour prendre en compte toutes les difficultés et engager une réflexion pour bâtir une école qui permette durablement de lutter contre les inégalités.
Par ailleurs, alors qu'il semble inenvisageable d'accueillir tous les élèves en même temps pour des raisons sanitaires, tous les élèves devront néanmoins être accueillis dans les écoles.

La période de retour à l’école ne peut en outre aucunement s’accompagner de pressions sur le programme. Rappelons que, si l’école à la maison n’était pas l’école, l’école sous pandémie ne sera pas davantage l’école.

C’est uniquement si ces conditions sanitaires et pédagogiques sont respectées, avec l’aval la communauté scientifique et médicale, que les écoles pourraient être ré-ouvertes.
Nier les conséquences prévisibles d'une réouverture des écoles sans les précautions nécessaires constituerait une faute grave.

Des préalables

  • Proposer à tous les personnels (enseignant-es, AESH, AED, ATSEM, ...) comme aux élèves la possibilité d'un test de dépistage sérologique pour déterminer qui a été contaminé et qui est susceptible de l’être.
  • Déterminer un protocole national en cas de contamination d’élèves et/ou de personnels pouvant conduire à la fermeture de l'école
  • Mettre à disposition des masques en quantité suffisante, du savon, et du gel hydro-alcoolique, des serviettes et des mouchoirs jetables
  • Désinfecter avant chaque changement de groupe les locaux et le matériel scolaire collectif
  • Réaménager les classes et les espaces pour respecter les distances barrières.
  • Élaborer avec les collectivités locales et l’aide des acteurs de prévention, dont les CHSCT, des modalités précises d’organisation des écoles adaptées à de jeunes enfants pour tous les moments de la journée en fonction des locaux (sortes de PPMS locaux). Comment organiser la cantine, les récréations, le transport scolaire, l’accueil des parents, la garderie, l’échelonnement de l’accueil et de la sortie des élèves… ?
  • Les collectivités locales devront être aidées par l’État pour faire face des besoins importants de personnel supplémentaire.
  • Les équipes devront disposer d'un temps, suffisamment long et institutionnalisé, pour travailler à cette organisation en lien avec les autres personnels de l’école (ATSEM, AESH…).

Du côté des élèves

  • Retour progressif en commençant par les plus âgés, ceux de CM2 en élémentaire et ceux de GS en maternelle. Cela permettra d’analyser les obstacles à une école sous pandémie.
  • Limiter drastiquement le nombre d’élèves accueilli-es en même temps dans l’école afin que les règles de distanciation sociales puissent être respectées dans la classe et dans tous les lieux de vie de l’école. (préaux, cantine, garderie, transports en commun...). Cette limitation devra être adaptée en fonction de la configuration des locaux et notamment du nombre de sanitaires disponibles.
  • En élémentaire un maximum de 10 élèves par classe doit être appliqué. 
  • En maternelle, la question du retour à l’école des enfants se pose. Comment les accueillir, même en petits groupes, tout en respectant ces mêmes règles ? Les personnels des écoles devront décider en fonction des locaux et du nombre d'adultes présents. Un seul adulte en permanence ne pouvant permettre l'accueil de plus de 5 enfants de 5 ans, de 4 de 4 ans, de 3 de 3 ans.
  • Une attention particulière devra être portée aux conditions d'accueil des élèves en situation de handicap. 

Du côté des personnels

  • Les personnels dit « fragiles » et/ou à risque, pour eux-mêmes ou pour leur entourage familial, ne pourront être présents au sein des écoles, qu’ils soient enseignants ou non, comme les AESH. 
  • Certains devront régulièrement garder leurs enfants quand ces derniers ne seront pas accueillis à l’école. 
  • Le nombre de personnels présent dans les écoles fluctuera donc et devra être anticipé pour organiser l’accueil des élèves. 
  •  Les psychologues scolaires avec les RASED doivent pouvoir être disponibles auprès des équipes et des élèves ainsi que la médecine scolaire, notamment pour mettre en place des espaces de parole liés à cette période particulière qui a pu être source d’une grande souffrance.

ACTION ET DEMOCRATIE (si, si, c'est un syndicat enseignant) :

Citation

La vie d’abord, « quoi qu’il en coûte » !

Nous traversons ensemble une crise exceptionnelle. Avant toute chose, nous adressons notre sympathie à tous, et en particulier à celles et ceux de nos destinataires qui éprouvent directement les peines et les chagrins causés par l’épidémie actuelle. Veiller à la santé de tous, c’est préserver la vie de chacun : rien ne vaut plus. Protéger la vie est un impératif catégorique.

Qu’il faille envisager une sortie de crise et y travailler est une évidence. Nous prenons acte des annonces du Président de la République au soir du 13 avril, notamment la prolongation du confinement strict jusqu’au 11 mai et la réouverture progressive des écoles à partir de cette date.

Ces annonces ont fait beaucoup réagir, parfois bruyamment et souvent prématurément. Dès le lendemain, elles ont été nuancées tant par le ministre de l’éducation que par le Premier ministre lui-même. La « réouverture progressive » est bien entendu soumise à la mise en place de mesures préventives et à la prise en compte des situations particulières, géographiques et sociales. L’un comme l’autre ont indiqué que les quinze prochains jours seraient mis à profit pour apporter les précisions nécessaires : nous ne sommes probablement pas au bout des revirements et ajustements, mais déplorons d’ores et déjà que cette première annonce fasse peser un tel poids sur ceux qui vont devoir la mettre en œuvre dans un contexte aussi difficile et pour un résultat discutable.

Après les illusions de « la continuité pédagogique », les fanfaronnades des « vacances apprenantes », la comédie du baccalauréat délivré par des « jurys académiques d’harmonisation » (sic), avons-nous besoin d’une usine à gaz de plus pour sauver les apparences à la fin d’une année perturbée ? N’est-il pas plus sensé de préparer dès maintenant une rentrée de septembre qui sera véritablement l’occasion de réparer ce qui doit l’être, et de repartir ?

Les insuffisances criantes de la « continuité pédagogique » fondée sur la technologie informatique (aggravant en outre les inégalités sociales et géographiques) auront au moins permis de faire prendre conscience à tous, et notamment à ceux qui l’avaient oublié, de l’importante du face-à-face pédagogique ou, comme on dit en novlangue, du « présentiel ». Nous faisions partie des premiers à le dire et le défendre sur tous les fronts, et nous sommes encore parmi les premiers à penser que oui, l’école véritable, l’école pleine de vie où l’on travaille vraiment avec tous doit reprendre, c’est une évidence.

Mais c’est aussi une évidence que l’école ne peut pas reprendre sans qu’on prévoie des aménagements importants et qu’on mette en place des mesures de bon sens liées aux déplacements, à l’accueil, aux distances de sécurité, à la protection individuelle des personnels comme des élèves. Rappelons que si les plus jeunes restent épargnés par les développements symptomatiques du Covid19, ils peuvent être porteurs sains et contaminer de manière invisible leur entourage, enseignants et familles.

Vous êtes nombreux, enseignants et autres personnels, mais aussi parents, à nous contacter pour nous faire part de vos inquiétudes et de votre grande défiance vis-à-vis de cette réouverture. Action et Démocratie les partage. Oui, il est normal d’avoir peur d’être porteur asymptomatique et de pouvoir contaminer ses élèves et, au-delà, leurs familles. Oui, il est normal d’avoir peur d’être contaminé par des élèves ou des collègues asymptomatiques et de contaminer les siens. Oui, il est normal et raisonnable d’être méfiant devant l’annonce d’une « réouverture » dans un mois qui, même « progressive », est à l’évidence prématurée alors qu’on ne sait rien des conditions sanitaires à ce moment-là et que les autorités compétentes, dont l’INSERM, sont elles-mêmes très réservées.

Le chantier de la réouverture dès le mois de mai des écoles, collèges et lycées aura au moins le mérite d’interroger sur la disponibilité des masques et autres matériels de protection pour les professeurs, les élèves et tous les personnels de l’Éducation Nationale. Comment gérer en outre les transports scolaires, les salles des professeurs et les salles de classes bondées ? Comment éviter les mouvements dans des couloirs exigus, assurer le respect des distances sanitaires dans des cantines saturées, pour ne rien dire des internats ? Ce chantier de la « réouverture progressive en mai » est en réalité pharaonique, et semble même disproportionné par rapport à la durée effective de cette réouverture, inférieure à deux mois : tout ça pour ça ?

Avant même la fermeture des écoles, Action et Démocratie dénonçait l’état déplorable des toilettes dans les établissements scolaires. Ce seul chantier mériterait d’être traité sérieusement dès maintenant afin d’offrir enfin, lors de la rentrée de septembre, des conditions d’hygiène conformes à ce qu’on peut espérer d’une des plus grandes puissances du monde en ce début du 21e siècle ! Oui, il faut revoir complètement les normes et usages en ce domaine, et donner les moyens adaptés et modernes au personnel en charge de la décontamination des locaux et du nettoyage régulier du matériel pédagogique. Ce chantier de la remise en route du système scolaire est en réalité immense. Il faut s’y atteler dès maintenant. Mais une politique éducative sérieuse devrait en prendre la mesure et ne pas prétendre faire en quinze jours ce qui nécessite au moins quatre mois de préparation pour être bien effectué.

D’ici là, nous serons très attentifs aux conditions sanitaires et de sécurité des personnels et des usagers : Action et Démocratie considère que la réouverture des établissements scolaires en mai, malgré les réserves des autorités médicales, doit se faire sous l’entière responsabilité juridique des décisionnaires, qui seront comptables vis-à-vis de la santé et le cas échéant de la vie du personnel et des usagers. Nous nous réservons le droit de poursuites pénales si des vies sont mises en danger, comme nous l’avons déjà fait à l’encontre du ministre de l’éducation pour le manque de médecins de prévention. Nous demandons solennellement aux décideurs (ministres, recteurs, DASEN, personnels de direction) de faire en sorte que ce risque soit minimal et maîtrisé en assumant clairement la possibilité d’une nouvelle fermeture si cela s’avère nécessaire : non à la réouverture coûte que coûte ! Oui à la protection quoi qu’il en coûte !

Action et Démocratie invite donc le ministre à cesser de perdre son temps et de le faire perdre aux autres : aucune véritable réouverture n’est envisageable dans ces conditions, en si peu de temps et pour si peu de temps. Qu’on l’assume donc et qu’on se borne à permettre, là où cela est possible et uniquement sur la base du volontariat, d’accueillir les enfants des personnels soignants et d’autres personnels réquisitionnés, et que l’on se mette plutôt à travailler dès maintenant et tous ensemble à une rentrée apaisée en septembre.
 
A tous les personnels qui se retrouvent dans nos positions, Action & Démocratie veut dire que nous ne lâcherons rien et, bien que le ministère fasse le choix de ne discuter qu’avec les organisations siégeant au Comité technique en persistant à éluder le réel, nous continuerons de notre côté à faire entendre votre voix avec force et clarté, la voix de la base, de la majorité silencieuse et du bon sens, sur le baccalauréat, sur les retraites, sur les salaires, sur le jour de carence, sur la médecine de prévention, sur le harcèlement moral, sur la dégradation constante de nos métiers et le délitement de l’école. Nous vous remercions pour les marques de confiance que vous êtes de plus en plus nombreux à nous témoigner, et qui nous confortent dans le but qui est le nôtre : reconstruire le syndicalisme afin de reconstruire l’école.

CGT EDUC'ACTION :

Citation

Reprise le 11 mai : Pour la CGT Éduc'action, c'est NON

Les annonces faites par Emmanuel Macron, sur la réouverture progressive des écoles et établissements scolaires à partir du 11 mai suscitent l’inquiétude et l’incompréhension des personnels, des élèves et de leur famille.
Si le discours sur les inégalités scolaires qui se creusent est juste, il ne peut pas servir d’alibi à une décision prise, avant tout, pour répondre aux pressions du patronat. Rappelons que la politique  sociale et éducative menée par le président n’a fait que les renforcer depuis 3 ans. Pour l’heure, nous ne pouvons que constater les risques que ferait courir à toute la population l’ouverture des écoles et des établissements scolaires dès le 11 mai.

C’est pourquoi la CGT Éduc’action demande au gouvernement de renoncer à toute ouverture des établissements scolaires le 11 mai.

SEUNSA :

Citation

#11 mai
Pour l’UNSA Éducation, la précipitation, c’est non !

Reçue hier par le ministre de l'Éducation Nationale et de la Jeunesse, l’UNSA Éducation a fait part de ses exigences (à lire icisur le retour des élèves et des équipes éducatives au sein des établissements. Si les plans de continuité administrative, de continuité pédagogique et de continuité sociale ont été mis en œuvre dans un temps record par la forte mobilisation des personnels, il serait inacceptable  et risqué de précipiter la reprise. Il faut que la sécurité sanitaire des personnels et des élèves puisse être assurée.

En effet, le président de la République s’est exprimé lundi dernier et nous savons à présent que le confinement va durer au moins jusqu’au 11 mai, date à laquelle les établissements scolaires rouvriraient progressivement. Dans la foulée, le ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse a réuni les organisations syndicales pour préparer cette échéance. Une rencontre qui nous a permis d’alerter sur les nombreuses interrogations et inquiétudes qu’ont soulevées ces annonces et les incertitudes qui demeurent.

Pour l’UNSA Éducation, la précipitation, c’est non ! D’une part, la reprise  ne saurait avoir lieu si la sécurité sanitaire n’était pas garantie à l’ensemble des personnels, des jeunes et de leur famille. Un protocole de réouverture doit être défini en ce sens.

La reprise demande à être pensée et organisée et nous attendons de la part du Ministère des clarifications dans les deux prochaines semaines. L’UNSA Éducation, avec vous, continuera d’être force de propositions.

Le 11 mai ne peut être que le début d’un processus pour lequel l’UNSA Éducation demande que du temps soit laissé aux équipes, que la reprise permette de renouer des liens, de recréer des collectifs de travail, qu’elle soit progressive. En aucun cas cette reprise ne peut être normale et totale. Elle doit tenir compte des réalités vécues par les élèves et des contraintes sanitaires. La dimension éducative sera importante. En ce sens, cette reprise partielle devra être une étape vers la rentrée de septembre où il nous faudra aussi tirer les leçons de ce que nous vivons.

L’UNSA Éducation pose les conditions d’une reprise progressive et partielle.  Retrouvez ici nos exigences.

Retrouvez aussi l’ensemble de nos articles sur la crise sanitaire Covid-19.

L’UNSA Éducation et ses 22 syndicats, partout sont à vos côtés.
Frédéric Marchand et l’ensemble des équipes militantes adressent à chacune et chacun d'entre vous leurs souhaits de bonne santé.

CFDT :

Citation

Le président de la République a annoncé le 13 avril 2020 que la réouverture progressive des écoles, collèges et lycées était envisagée à partir du 11 mai. Tout en réaffirmant la priorité à la santé et à la lutte contre l’épidémie, il a souligné que la réouverture vise à réduire les inégalités. Celles et ceux qui mesurent le défi sanitaire et logistique autant que pédagogique d’une réouverture dans le contexte épidémique sont nécessairement dubitatifs et inquiets.

Pour le Sgen-CFDT et la Fep-CFDT des conditions préalables doivent être impérativement remplies pour garantir la santé des personnels, des élèves et la santé publique.

L’annonce présidentielle donne bien peu de précisions : « Le Gouvernement, dans la concertation, aura à aménager des règles particulières : organiser différemment le temps et l’espace, bien protéger nos enseignants et nos enfants, avec le matériel nécessaire ». Le ministre de l’Éducation nationale prévoit des bilatérales avec les syndicats représentatifs dès la semaine du 13 avril 2020.

A quelles questions le gouvernement doit-il répondre ?
Que doit-il pouvoir garantir aux personnels et aux familles pour qu’une réouverture puisse s’envisager sereinement ?
Que signifie une réouverture « progressive » ?

LES ATTENTES DU SGEN-CFDT ET DE LA FEP-CFDT

Pour nous, la priorité est la santé et la sécurité des personnels de toutes catégories et des élèves au moment où s’envisage la reprise :

  • Ne pas imposer de reprise pour celles et ceux qui sont particulièrement vulnérables au covid19, personnels et élèves.
  • Garantir un approvisionnement suffisant et régulier en équipements de protection individuelle, et une formation à leur utilisation.
  • Garantir la capacité à mettre en œuvre la distanciation et les gestes barrières, et donc revoir le temps et l’organisation de tous les locaux scolaires (classes, salles de permanence, CDI, infirmerie, couloirs, cours de récréation…) comme administratifs (Rectorat, DSDEN, en universités…).
  • Organiser le nettoyage des locaux et la restauration scolaire selon les recommandations des autorités de santé dans tous les établissements en garantissant aux agents territoriaux concernés les conditions de santé et de sécurité au travail de plus haut niveau, et en veillant à une charge de travail raisonnable.
  • Organiser les transports scolaires nécessaires avec les conditions de santé et de sécurité pour les salariés des sociétés de transports et les enfants.
  • Préciser quelle organisation périscolaire pourra être mise en place, là aussi dans le respect des conditions de santé et de sécurité pour les adultes intervenant sur ces temps et les enfants.
  • Donner aux équipes le temps et les moyens d’organiser à partir du 11 mai la reprise pédagogique et l’accueil des élèves en fonction des contraintes et des réalités de leur territoire, en lien avec les partenaires de l’école et les collectivités

Répondre à toutes ces attentes est indispensable pour qu’une réouverture puisse être envisagée sereinement et en confiance par tous les personnels, toutes les familles.

Répondre à toutes ces attentes est déjà un défi… cette organisation est-elle la priorité des quatre semaines qui viennent ? Dans de nombreux territoires nous en doutons. Et nous ferons connaître au gouvernement nos doutes, nos questions, nos attentes.

Le gouvernement doit expliquer aux familles, aux employeurs privés et publics que le système éducatif ne reprendra pas à plein dès le 11 mai au matin.

Les employeurs doivent donc maintenir toutes les mesures permettant aux familles d’être auprès de leurs enfants de moins de 16 ans sans avoir à  s’inquiéter de leur vie professionnelle : télétravail ou travail à domicile avec charge de travail adaptée à la présence des enfants quand c’est possible, autorisations spéciales d’absences et indemnités journalières renouvelées quand le télétravail ou le travail à domicile n’est pas possible et garantie toujours du maintien du contrat de travail.

QUE SIGNIFIE RÉOUVERTURE « PROGRESSIVE » ?

L’annonce d’une réouverture progressive à partir du 11 mai 2020 signifie que tous les établissements scolaires n’ont pas vocation à accueillir tous les élèves pour un temps scolaire plein dès le 11 mai 2020 au matin sur l’ensemble du territoire.

Pour le Sgen-CFDT et la FEP-CFDT, l’élément premier dans la décision de réouverture et dans ses modalités pratiques doit être la santé publique, la santé et la sécurité des personnels et des élèves et leurs familles.

Il faut donc envisager des décisions étalées dans le temps en fonction des constats des autorités de santé sur l’évolution de l’épidémie.

Il serait incompréhensible que la reprise ait lieu partout en même temps de la même manière…

La géographie de l’épidémie étant très différenciée, la décision ne peut pas être homogène selon les territoires. Il serait incompréhensible que la reprise ait lieu partout en même temps de la même manière. Nous demandons que les décisions prennent en compte la pression sur le système hospitalier, la prévalence de l’épidémie, les besoins locaux des locaux scolaires pour d’autres usages.

L’objectif de santé publique et de solidarité requiert que l’on ne génère pas des mobilités, des sorties nombreuses dans des territoires dans lesquels les hôpitaux sont toujours en situation de saturation. Ce même objectif requiert qu’on ne vide pas les internats réquisitionnés du jour au lendemain quand ils sont la seule solution pour permettre à des malades de guérir, de s’isoler. Des internats sont en effet réquisitionnés pour loger des personnes malades qui vivent dans des logements exigus, dans des bidonvilles ou à la rue, dans des habitats collectifs, autant de lieux de vie dans lesquels le repos nécessaire à la guérison est difficile à trouver, lieux de vie dans lesquels il est quasi impossible de se confiner et donc de limiter la propagation de la maladie.

Il est donc vraisemblable qu’il n’y ait pas de reprise de tous les élèves à temps plein dès le 11 mai au matin. Pour respecter les gestes barrières et la distanciation sociale, les classes entières ne pourront être réunies dans un même espace, les modalités ne pourront sans doute pas être les mêmes selon les classes d’âge. L’organisation de ce qui pourrait s’apparenter à une rotation implique que les internes ne pourraient pas reprendre tout de suite sinon comment justifier de générer de tels déplacements pendulaires.

Celles et ceux qui mesurent le défi sanitaire et logistique autant que pédagogique d’une réouverture dans le contexte épidémique sont nécessairement dubitatifs et inquiets…

Ces questionnements ne sont sans doute pas exhaustifs. Déjà nombreux, ils montrent tout l’écueil d’un discours politique qui aura sans doute été entendu diversement selon les personnes et ce qu’elles espèrent de la sortie du confinement. Celles et ceux qui espèrent une reprise complète du système scolaire seront vraisemblablement déçus. Celles et ceux qui mesurent le défi sanitaire et logistique autant que pédagogique d’une réouverture dans le contexte épidémique sont nécessairement dubitatifs et inquiets, quand bien même conscient.e.s des inégalités que le confinement et l’enseignement à distance à 100% pour tous les élèves creusent.

En outre, ces annonces d’abord à la population générale mettent en tension les personnels qui doivent faire face dès ce matin aux questions des parents et qui ne disposent d’aucune information plus précise que ce qu’a dit le président de la République. La CFDT fonctions publiques avait pourtant alerté Olivier Dussopt début mars 2020 sur le fait que ce défaut d’information des agents était insupportable.

Le ministre de l’Éducation nationale dans une interview mardi 13 avril au matin a commencé à préciser ce qui devait être entendu par “reprise progressive”. Il confirme que ce ne sera pas une réouverture à tous les élèves, sur le temps scolaire habituel dès le 11 mai au matin. Le 11 mai est plutôt la date à partir de laquelle des modalités de reprise adaptées au contextes sanitaire pourraient commencer à se mettre en œuvre. Jusqu’au 27 avril, ce sont donc deux semaines de concertations qui s’ouvrent pour envisager les modalités d’une reprise progressive et différenciée.

SUD :

Citation

Lundi 13 avril à 20:00, le président Macron a fait un certain nombre d’annonces concernant la poursuite du confinement, et ses suites qui seraient précisées d’ici fin avril.

Concernant l’éducation, la principale annonce réside dans la réouverture progressive des écoles et établissements scolaires tandis que l’enseignement supérieur resterait fermé jusqu’à la rentrée de septembre. Faire reprendre les élèves et non les étudiant-e-s, cela montre bien que la priorité est de faire prendre en charge les enfants des salarié-e-s, et non une question pédagogique.

La fédération SUD éducation se montrera particulièrement vigilante quant aux modalités de cette reprise afin qu’elle ne comporte aucun risque : aucune autre considération que la santé des élèves et des personnels ne doit entrer en compte et surtout pas l’intérêt des entreprises dont les salarié-e-s seraient bloqué‑e‑s à domicile par la garde d’enfants. Dans ces conditions, une éventuelle réouverture des écoles et établissements ne doit se faire qu’à certaines conditions indispensables :

– dépistages systématiques et réguliers des personnels et des élèves (et non uniquement des cas symptomatiques) ;

– un plan de suivi sanitaire rapproché des personnels et des élèves, et à court terme la constitution d’une médecine de prévention en mesure d’assurer une partie de ces missions ;

– mise à disposition du matériel de protection nécessaire pour tous les personnels et les élèves (masques, gels hydro-alcooliques) et désinfection régulière des locaux ;

– octroi de moyens supplémentaires dès la réouverture des classes pour permettre une baisse des effectifs à même de garantir la distanciation sociale dans les salles de classe.

Les personnels seront légitimement en situation de se poser la question de leur sécurité ainsi que de celle des élèves, et le droit de retrait pourra s’imposer comme un mode d’action incontournable. En fonction de l’évolution de la situation sanitaire et de la mise en œuvre sur le terrain de la réouverture des classes, SUD éducation pourra appeler les personnels à utiliser leur droit de retrait et les soutenir dans cette démarche.

Le gouvernement portera la responsabilité des conséquences sanitaires de décisions qui seraient guidées d’abord par des motifs liés à la relance de l’économie au détriment de la santé et de la vie des personnels et des familles/entourage des élèves ainsi que les risques pour l’ensemble de la société.

CNT SO (si, si, c'est aussi un syndicat enseignant) :

Citation

Ouverture des établissements scolaires le 11 mai : on ne joue pas avec la santé des personnels et des élèves ! 


Encore une fois, derrière les effets d’annonce d’Emmanuel Macron, la réalité est bien plus complexe et une reprise des cours à partir du 11 mai est encore loin d’être une évidence. Nous ne pouvons en effet pas dire aujourd’hui quelle sera la situation sanitaire dans un mois. Les régions ne sont pas touchées de la même manière par le virus, il est donc très important de prévoir une ouverture des locaux aménagée et progressive.

Cette progressivité devra tenir compte de différents paramètres :

  • Les conditions sanitaires dans les différentes académies et donc les risques encourus en cas d’ouvertures prématurées. Il est hors de questions de risquer une seconde vague de contamination !

  • La variété des publics et la taille des établissements à rouvrir : difficultés pour les plus jeunes de respecter toute la journée les gestes-barrière (en particulier en crèche et maternelle), risques quant à la réouverture des établissements accueillant plus de 100 personnes.

  • Cela doit aussi remettre en avant la question de la réduction des effectifs par classe, de la maternelle à l’université, et donc de la création de nouveaux postes !

  • Il faut absolument tenir compte des collègues les plus âgé.e.s, les plus fragiles face au virus ; on remarque parmi les salarié.e.s en activité décédé.e.s de nombreux quinquagénaires ou proches de la retraite.

  • Cela doit évidemment faire écho à la réforme des retraites qui prévoyait de nous faire travailler plus longtemps : cette crise nous montre bien que nous ne devons pas perdre notre vie à la gagner !

  • L’état matériel des établissements notamment d’un point de vue sanitaire. On sait que l’accès aux toilettes et l’hygiène sont actuellement des points noirs dans nos établissements.

Depuis hier le gouvernement reprend volontairement nos mots : Macron redécouvre « les jours heureux » (le programme du Conseil National de la Résistance basé sur la solidarité) et Blanquer découvre que les inégalités s’accroissent à l’école alors que son ministère a volontairement tourné le dos aux élèves les plus pauvres !

Nous ne sommes pas dupes : la date précipitée du 11 mai ne tient pas compte des élèves et du soucis d’égalité, il s’agit de faire reprendre le travail aux parents ! Ils n’ont pas changé : leur seul soucis c’est la croissance et les profits !

Pour nous, organisation syndicale, la priorité est la défense de la santé des travail-leurs.euses et des usagèrs.ères. Nous reprendrons le travail quand nous aurons la certitude que nos collègues et nos élèves ne sont pas en danger. Pour cela nous exigeons :

  • La désinfection régulière des locaux et la certitude d’une mise à disposition du matériel de protection (gel, masques, gants…).

  • Cela nécessite en amont une protection des agents préposé.e.s à cette fonction.

  • Ces premières mesures ne devront pas faire oublier la remise aux normes des sanitaires d’un grand nombre d’établissements et plus généralement de la vétusté de nombreuses écoles (exemple marseillais).

  • Une rentrée progressive qui assure la sécurité de tous et toutes, cet aménagement devra s’élaborer avec les représentant.e.s des personnels.
    Le dépistage systématique des personnels et des élèves.
    Le Maintien de la possibilité d’arrêt pour garde d’enfants de plein droit pour tous.tes les salarié.e.s.

    Au delà de ces questions de sécurité nous défendons aussi une approche pédagogique. Pas question de rouvrir pour reprendre le fonctionnement habituel. Pas de pression du résultat, de la sélection ou des programmes ! Si le travail doit reprendre cela doit être de manière aménagée, transitoire et suivant des modalités définies collectivement par les équipes. Ce travail collectif de préparation à la réouverture des établissements devra être géré par les personnels, ceux.elles qui travaillent, qui prennent des risques et donc ceux.elles qui devront décider ou non de la reprise !

Si l’ensemble de ces conditions ne peuvent pas être remplies nous appellerons nos collègues à rester chez eux et pour cela nous nous servirons de l’ensemble des outils que nous avons à notre disposition : droit de retrait ou de grève ! Sans progrès ni réponse de l’institution à ces demandes légitimes, la reprise en septembre est la seule solution sérieuse !

Nous n’oublions pas non plus nos revendications systémiques :

  • Le rétablissement d’une véritable médecine du travail de prévention dans l’éducation.
    Un grand plan de relance des services publics en particulier dans la santé, l’éducation et l’aide aux personnes âgées.

  • Le gel des suppressions de postes.

  • La remise en place d’une réelle politique d’éducation prioritaire !

  • Il faut absolument revenir sur l’ensemble des reculs de ces dernières années : redonner des moyens doit permettre d’embaucher des personnels pour réduire des effectifs, augmenter les salaires et dégeler le point d’indice, retrait immédiat des contre-reformes : retraites, fonction publique, assurance chômage.

Les jours heureux et l’égalité c’est nous ! Nos vies avant leurs profits !

SNUDI-FO :

Citation

«À partir du 11 mai, nous rouvrirons progressivement les crèches, les écoles, les collèges et les lycées , déclare le 13 avril le président de la République.

Le patronat s’est déclaré «satisfait» : «cela permet aux entreprises de bien préparer la reprise, et aux enfants de retrouver le chemin de l’école» s’est félicité un porte-parole du Medef. Mais du côté des personnels, cette annonce a provoqué l’incompréhension : la colère est encore montée d’un cran. Une décision irresponsable

Comment comprendre que les restaurants restent fermés, et que les rassemblements soient toujours interdits alors que les établissements scolaires devront réouvrir ?

À l’école, les gestes barrières sont impossibles à appliquer. Comment observer une distanciation sociale dans des classes de 30 voire 35 élèves ? Et toujours rien de prévu pour les personnels à risques, qui doivent pourtant bénéficier d’un suivi médical.

Depuis un mois, une partie des personnels assure l’accueil des enfants de soignants la plupart du temps sans aucun matériel de protection (masque FFP2, gel hydroalcoolique, gants…), alors qu’il est de la responsabilité de l’État employeur de veiller sur la santé de ses agents. Certains sont tombés malades.

Depuis un mois la FNEC FP-FO intervient à tous les niveaux et en particulier pour exiger du ministre qu’il prenne ses responsabilités en matière de protection des personnels.

Le dépistage systématique avant toute consigne de reprise des cours

FO a fait adopter un avis au CHSCT ministériel le 3 avril demandant «un dépistage généralisé aux personnels et aux élèves comme préalable à toute reprise d’activité.» Seuls ceux qui présenteront des symptômes seront testés, selon le président Macron. Or, la plupart des enfants porteurs du virus sont asymptomatiques. Comment éviter tout risque de contagion ? Les personnels refusent d’aller à l’abattoir. Quant à la mise à disposition des masques pour tous les personnels, le ministre de l’Éducation nationale se contente de dire : «c’est une possibilité». Alors que l’on sait que les masques manquent partout, et en premier lieu dans les hôpitaux !

Le ministre Blanquer parle aussi de grands aménagements : «On peut très bien imaginer des petits groupes à certains moments de la journée» On voit mal comment tout cela pourrait être appliqué. En tout cas la FNEC FP-FO n’acceptera aucune remise en cause des obligations réglementaires de service des personnels. .../...

La reprise des cours à tout prix : inacceptable ! irresponsable ! L’école n’est pas la garderie du MEDEF Le Président met en avant les inégalités sociales qui se sont accentuées avec l’enseignement à distance, pourtant vanté par le ministre de l’Éducation nationale. C’est vrai, mais nous constatons aussi que depuis plusieurs jours des voix se sont élevées pour accélérer la reprise de l’économie et faire repartir la production.

L’éducation nationale et ses personnels ne sont pas une variable d’ajustement pour les besoins du marché. Cette décision ne trompe personne, d’autant plus que les universités restent fermées, les étudiants n’ayant pas besoin d’être gardés.

La FNEC FP-FO exige, avant toute reprise de l’activité :

 des tests sérologiques pour organiser le dépistage systématique pour tous les personnels et les élèves, conformément à l’avis du CHSCT ministériel

 la désinfection des écoles, services et établissements scolaires

 des matériels de protection (gel hydroalcoolique, gants et masques FFP2) en quantité suffisante.

Alors que la crise a mis sur le devant la scène, l’importance des services publics et la faillite des politiques d’austérité qui les ont saccagés, la FNEC FP-FO réitère sa demande d’annulation de toutes les suppressions de postes pour la rentrée prochaine.

La FNEC FP-FO rappellera ces préalables au ministre de l’Éducation nationale.

S’il persiste dans une reprise des cours au prix de la santé des personnels, la FNEC FP-FO les invitera à utiliser leur droit de retrait.

La FNEC FP-FO a déposé un préavis de grève jusqu’au 30 mai.

Montreuil le 14 avril 2020

SNE

Citation

16 avril 2020

Reprise du 11 mai : les modalités en discussion

Le SNE a été reçu en visio-conférence ce jeudi 16/04 par M. Blanquer afin d’examiner avec lui les modalités qui pourraient régir la reprise annoncée pour le 11 mai prochain.

                                                                                Les propositions du SNE

- Différer la rentrée des élèves de maternelle.

- Prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la santé des enseignants et des élèves (désinfection, matériel de protection).

- Utiliser régulièrement des tests sérologiques sur les enseignants et sur les élèves.

- Dispenser de télétravail les collègues qui assureront un présentiel : non au double travail.

- Prendre en compte la situation des collègues vulnérables, vivant avec une personne vulnérable, seul avec des enfants, mais également des enseignants-parents d’élèves dont les enfants ne feront pas de présentiel.

Moduler les mesures de rentrée selon les territoires, les fragilités de certains collègues, les besoins repérés ou avérés ainsi que les âges des élèves concernés.

- Faire confiance aux enseignants pour adapter le cadrage national en fonction des spécificités de leurs écoles.

Les premiers jalons

En préambule, le SNE a indiqué qu’il n’est pas opposé à un retour en classe, l’objectif de tout le monde étant de reprendre de toute façon à terme bien évidemment. Quant à la date de reprise progressive ou totale, nous n’avons pas l’expertise médicale pour pouvoir nous prononcer.

Mais, avant d’envisager comment reprendre, il faut être limpide sur les raisons de la reprise. S’agit-il de permettre aux parents de retourner travailler ou de répondre à des exigences d’ordre pédagogique ?

La ligne rouge du SNE : la santé et non au double travail

Le SNE a ensuite posé deux points que notre syndicat considère comme non négociables.

En premier lieu, il est indispensable que toutes les mesures soient prises pour protéger la santé des enseignants et des élèves. Ces mesures doivent être les plus étendues possibles. Elles dépendront évidemment des avancées scientifiques sur le virus et sa transmission.

En second lieu, le SNE estime qu’il est hors de question de demander un double travail aux enseignants. Les collègues qui assureront un présentiel devront être automatiquement dispensés de télétravail.

Nous avons aussi suggéré que les mesures de rentrée devront être modulées selon les territoires, les fragilités de certains collègues, les besoins repérés ou avérés ainsi que les âges des élèves concernés.

La vision du ministère

M. Blanquer prévoit une rentrée progressive. Il n’est pas question d’un retour massif et immédiat dans les écoles.

« Il va falloir travailler avec la réalité du virus, resocialiser certains élèves et leur permettre de consolider leurs connaissances ».

Le télétravail ne cessera pas le 11. La rentrée sera effectuée selon des critères territoriaux et de classes d’âge. Les modalités précises sont encore à définir.

Les questions liées aux spécificités de la maternelle doivent aussi trouver des réponses précises. Le SNE a d’ailleurs proposé que la rentrée des élèves de maternelle soit différée.

Cette rentrée doit permettre de répondre à des exigences sociales et pédagogiques.

« C’est une mesure qui a une raison d’être sociale. […] Ne perdons pas les élèves. […] évitons le décrochage […] Nous serons dans une logique de consolidation ».

C’est une position claire. Notre syndicat l’apprécie. Les enseignants ne sont pas considérés comme des gardes d’enfants. Nous aurons à tenir notre statut de pédagogues. Selon le ministre, il n’est pas ici question de considérations économiques.

La sécurité sanitaire avant tout

Le ministre nous a dit vouloir garantir des conditions sanitaires strictes pour les enseignants et les élèves. Pour arriver à cela, il travaille avec en lien avec les autorités scientifiques et les collectivités locales. Les représentants des élus locaux auraient d’ailleurs affirmé au ministre que les communes se plieraient de leur mieux aux recommandations qui seront émises tant du point de vue de la désinfection des locaux et matériels que de la fourniture de masques, gel et savon.

D’ici le 11 mai, le matériel nécessaire devrait être disponible en quantités suffisantes.

Le SNE défend évidemment la sécurité des enseignants. Notre syndicat soutient donc les efforts envisagés. Retourner au travail en se sentant pris en compte dans son intégrité physique sera un élément indispensable pour la tranquillité d’esprit de chacun.

C’est pour cela que nous avons proposé d’utiliser régulièrement des tests sérologiques sur les enseignants et sur les élèves.

Notre syndicat a aussi soulevé la question des collègues vulnérablesvivant avec une personne vulnérableseul avec des enfants, mais également des enseignants-parents d’élèves dont les enfants ne feront pas de présentiel.

Le ministre a dit vouloir prévoir des aménagements larges pour que certains professeurs ne viennent pas avant d’ajouter : « Il n’est pas question de faire courir de risques ».

Il reste maintenant à découvrir le détail des possibilités qui seront offertes aux enseignants.

Un retour par petits groupes

Les élèves ne travailleraient pas en classes entières. Le nombre de 10 pourrait être un plafond en maternelle et un plancher en élémentaire.

Il faut être lucide. Pour le SNE, il est inconcevable de cumuler le télétravail et le présentiel pour un même enseignant. Dès lors, qui se chargerait des élèves qui ne seraient pas présents à l’école ? C'est une question qui reste pour l'instant sans réponse.

Nous avons ensuite évoqué la question de la cantine. Comment est-il possible d'envisager d'ouvrir les cantines alors que les  restaurants restent fermés ?

Selon le ministre, le nombre réduit d’élèves permettrait, en élargissant éventuellement les plages horaires dévolues à la restauration, d’assurer une restauration scolaire tout en garantissant une distanciation suffisante.

Pour le SNE, c’est une théorie qui risque d’être vite mise à mal dans la pratique.

L’objectif nutritionnel, pour les familles qui ne peuvent pas assurer un repas convenable à leurs enfants, est aussi ouvertement évoqué par le ministre. Difficile de ne pas y être sensible.

Le dialogue social est en cours

Le ministre le reconnaît avec nous : bien des questions restent encore sans réponses précises, bien des écueils pratiques demeurent encore (récréations, soin des enfants, déplacements dans l’école, organisation des entrées et sorties de classe en maternelle...).

Pour le bon déroulement de la rentrée du 11 mai, M. Blanquer prévoit un plan de cadrage national.  Celui-ci doit laisser de grandes marges de manœuvre locales. L’État va donc impulser un mouvement et faire confiance aux acteurs locaux pour en assurer une application au plus près des réalités et besoins du terrain.

Le SNE apprécie cette marque de confiance, mais notre syndicat demeure vigilant.

Tout ne devra pas être délégué aux rectorats, aux DSDEN ou aux IENLa confiance doit demeurer à ceux qui l’ont acquise lors de la première phase du confinement : les enseignants. Notre syndicat sera particulièrement attentif sur ce point.

Vous l’avez compris, la rentrée du 11 mai sera inédite. Elle sera progressive et particulièrement complexe à mettre en œuvre.

Notre syndicat travaillera pour qu’enseignants et élèves vivent cette rentrée dans les meilleures conditions possibles. Le SNE a de nouveau rendez-vous avec le ministère dans les prochains jours pour examiner les mesures concrètes à mettre en place pour cela. Nos équipes travaillent déjà dessus. Nous serons au rendez-vous.

 

Bon, je crois que je n'ai oublié personne ...

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il y a 47 minutes, téchiney a dit :

Merci

De rien.

Ca me semble important pour que chacun puisse savoir ce que chaque syndicat fait remonter (ou non) de nos préoccupations.

Et comme je reçois toutes leurs communications ...

En plus, pour ce qui me concerne, à un ou deux syndicats près, ça m'a un peu rassurée.

Ceci dit, j'attends l'organisation finale, pour me réjouir vraiment.

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Ce qui est énorme dans cette sortie de déconfinement c'est le flou le plus total sur le plan de sortie! On sent bien qu'il n'y en a aucun car même les syndicats n'ont aucune info. Je pense que même le ministre ne sait rien. Vous savez quoi? Puisqu'il n'y aucun plan, il va renvoyer la responsabilité sur les collectivités, les directions et les enseignants. Alors oui je comprends les syndicats qui sont opposés à ce déconfinement scolaire car il n'y a pas de plan pour pouvoir juger.

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C'est pour ça que j'ai laissé l'article du SNALC en entier, parce que c'est quasiment la seule trace écrite des propos exacts du Ministre que j'ai trouvée.

Et là, il s'engage, quand même, sur pas mal de choses...

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il y a 16 minutes, nonau a dit :

Ce qui est énorme dans cette sortie de déconfinement c'est le flou le plus total sur le plan de sortie! On sent bien qu'il n'y en a aucun car même les syndicats n'ont aucune info. Je pense que même le ministre ne sait rien. Vous savez quoi? Puisqu'il n'y aucun plan, il va renvoyer la responsabilité sur les collectivités, les directions et les enseignants. Alors oui je comprends les syndicats qui sont opposés à ce déconfinement scolaire car il n'y a pas de plan pour pouvoir juger.

Merci Goëllette pour ce travail de lecture et ce partage.

Oui il y aura sans doute un cadrage national large et au terrain de se débrouiller avec, ce qui soulève différentes questions : pour ne prendre qu'un exemple parmi 1000 possibles, pour nous enseignants, l'employeur est l'Etat donc ce sera/serait à lui de nous fournir masques (si la nécessité d'en avoir est décidée..-même si je sais bien qu'il parait compliqué de faire classe avec...mais c'est un autre sujet -et d'ailleurs fera-t-on vraiment classe ?? (autre sujet encore...) et également le gel ou savon. Or on sent plutôt que cette responsabilité de "fournitures" sera  laissé aux communes....

Après pour moi, parmi toutes les "revendications", il y a un point majeur qui m'interroge : la taille des groupes d'élèves et le terme "progressivité".

-Pour la taille des groupes, il faudrait vraiment qu'ils soient très petits en maternelle et même à 10 en élémentaire je trouve cela déjà beaucoup (par rapport à la vigilance sanitaire) mais dans mon secteur ça fait presque 3 groupes par classe (oui les classes sont très fréquemment entre 28 et 30 en double ou triple niveaux...)

- la pérennité de ces groupes réduits (en lien avec la progressivité annoncée) : jusqu'à quand maintient-on des groupes réduits ? Je crains en effet que l'on s'oriente vers un court temps d'éducation aux gestes et que l'on bascule très (trop) vite en groupe plus important ou carrément en groupe classe (car l'autre problème des groupes réduits est le suivant : où sont, avec qui et que font les autres élèves/groupes ????)

- la progressivité : ce terme est vraiment flou dans ce contexte : progressivité pour la rentrée des élèves (par exemple d'abord les CM puis les CE) ??? progressivité dans la taille des groupes ?

Bon on aura peut-être quelques indications après la conférence de presse de premier ministre cet après-midi ???

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La progressivité d'abord par régions déjà non? Il y a des régions où le virus est beaucoup moins actif. Quid de la liberté de déplacement? Comment contrôler les frontières régionales? Je suis complètement opposé à cette application de contrôle qui comme la loi sur l'Etat d'urgence pourrait très bien être pérennisée ensuite...

Ensuite il faudra bien tester, on va pas attendre que le gens aient des symptômes.

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Dans mon école de rattachement un collègue nous a dit en réunion virtuelle vendredi après-midi que les 2/3 des parents des enfants de sa classe ne veulent pas remettre leurs enfants à l'école le 11 mai...Et j'ai vu que certains maires sont opposés aussi à la réouverture des écoles...A suivre donc!

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Il y a 3 heures, nonau a dit :

Ce qui est énorme dans cette sortie de déconfinement c'est le flou le plus total sur le plan de sortie! On sent bien qu'il n'y en a aucun car même les syndicats n'ont aucune info. Je pense que même le ministre ne sait rien. Vous savez quoi? Puisqu'il n'y aucun plan, il va renvoyer la responsabilité sur les collectivités, les directions et les enseignants. Alors oui je comprends les syndicats qui sont opposés à ce déconfinement scolaire car il n'y a pas de plan pour pouvoir juger.

Le président a stoppé l'idée d'un confinement des plus de 70 ans en en appelant à la responsabilité individuelle...cqfd.

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Il y a 4 heures, poujohel a dit :

Merci Goëllette pour ce travail de lecture et ce partage.

De rien. Ca m'a demandé du boulot (surtout de mise en page sur le forum), mais ça m'a intéressée.

Il y a 4 heures, poujohel a dit :

Or on sent plutôt que cette responsabilité de "fournitures" sera  laissé aux communes....

C'est ce que je crains également ...

Il y a 4 heures, poujohel a dit :

Après pour moi, parmi toutes les "revendications", il y a un point majeur qui m'interroge : la taille des groupes d'élèves et le terme "progressivité".

Le snuipp parle de groupes de 5 maximum en maternelle et 10 en élémentaire.

Le SNE souhaite que les maternelles fassent leur rentrée en septembre (donc sans doute que leurs enseignants seront basculés sur des groupes élémentaires, peut-être dans leur salle habituelle).

Il y a 4 heures, poujohel a dit :

- la pérennité de ces groupes réduits (en lien avec la progressivité annoncée) : jusqu'à quand maintient-on des groupes réduits ? Je crains en effet que l'on s'oriente vers un court temps d'éducation aux gestes et que l'on bascule très (trop) vite en groupe plus important ou carrément en groupe classe (car l'autre problème des groupes réduits est le suivant : où sont, avec qui et que font les autres élèves/groupes ????)

C'est ce que je crains, car peu de syndicats abordent la pérennité du dispositif allégé.

De même, vous remarquerez, qu'on n'aborde pas la date des vacances ...

Il y a 4 heures, poujohel a dit :

- la progressivité : ce terme est vraiment flou dans ce contexte : progressivité pour la rentrée des élèves (par exemple d'abord les CM puis les CE) ??? progressivité dans la taille des groupes ?

Bon on aura peut-être quelques indications après la conférence de presse de premier ministre cet après-midi ???

Un discours du Premier Ministre un dimanche après-midi après celui du Président un lundi de Pâques, je n'aime pas beaucoup cette intrusion répétée dans notre vie privée !

Il y a 2 heures, lauraline33310 a dit :

Dans mon école de rattachement un collègue nous a dit en réunion virtuelle vendredi après-midi que les 2/3 des parents des enfants de sa classe ne veulent pas remettre leurs enfants à l'école le 11 mai...Et j'ai vu que certains maires sont opposés aussi à la réouverture des écoles...A suivre donc!

Plusieurs familles m'ont également confié leurs craintes. Et je me suis bien gardée de les rassurer !

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L'ensemble de mes familles ne sont pas rassurées par cette ouverture le 11 mai.... Ok c'est dur pour eux mais ils sont surpris que nous, enseignants, on ne sache rien.... Du coup c'est encore plus angoissant.

Merci pour la collecte  je lirai tout ça plus tard....

J'ai trouvé Jean mimi assez marqué que la dernière vidéo... Je ne comprends pas pourquoi certains ministres ne démissionnent pas.... Clairement il apprend toujours tout au dernier moment.... Ca doit être fatigant .

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il y a 6 minutes, rose45 a dit :

J'ai trouvé Jean mimi assez marqué que la dernière vidéo... Je ne comprends pas pourquoi certains ministres ne démissionnent pas.... Clairement il apprend toujours tout au dernier moment.... Ca doit être fatigant .

J'avais lu le bouquin d'AZOUZ BEGAG, ministre sous Sarko. Effrayant. Des mois entiers à ne dormir que quelques heures par nuit. Les cachetons pour tenir. Faut vraiment être pourri d'ambition pour supporter ça !!

En tout cas merci à toi Goelette, c'est instructif !!!

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