"La vérité sur l'affaire des trois petits cochons" de Jon

[bezac09]

Bonjour à tous,

j'ai été admissible (et non admise) au concours 2009 et j'ai présenté cet ouvrage lors de mon oral mais j'ai eu une mauvaise note (7), je voudrais le représenter cette année, j'aimerai avoir des avis sur mon exposé que je n'ai pas vraiment eu le temps de reprendre pour l'instant. Toutes vos remarques et questions seront les bienvenues !!!

Merci à ceux qui voudront bien m'aiderLa vérité sur l\'affaire des trois petits cochons 2009.rtf

Modifié 26 février 2010 par bezac09

[Lison]

Je ne suis pas spécialiste de littérature de jeunesse, loin de là, mais je commencerais par relire les trois petits cochons (en version traditionnelle) avant de commencer à étudier ce livre. Je ne connais pas ce livre, certains de mes commentaires sont peut-être à côté de la plaque...

Plutôt que de continuer à écrire l'histoire, alors que l'album existe déjà (j'ai peur que certains qui écriraient un texte très différent ne se sentent à l'écart, en échec), je proposerais de réécrire un autre conte traditionnel, pourquoi pas un différent par groupe, ou individuellement. Chacun choisirait son personnage et son conte. Du style le petit chaperon rouge vu par le loup, ou le bucheron ? Ou le Petit Poucet vu par l'ogre ? Le Chat Botté vu par le Chat.

Et pourquoi pas travailler par l'étude de ce livre le dialogue, la manière de l'écrire (guillemets, etc.) ?

Bon courage !

[bezac09]

Merci pour la réponse, je vais reprendre avec tes suggestions !!

Merci beaucoup !!!

Bonne continuation

[bezac09]

J'ai repris mon exposé, est ce que les personnes passant sur ce post pourraient me donner leurs avis svp !! Comment l'améliorez ? est ce quil ya des "horreurs" ? ...Merci

J’ai choisi de présenter un album de JON SCIESZKA La vérité sur l’affaire des trois petits cochons, illustré par LANE SMITH.

Introduction

Présentation de l’auteur et de l’ouvrage

En 1989, JON SCIESZKA publie son premier ouvrage La vérité sur l’affaire des trois petits cochons aux Editions Nathan après de nombreux refus de maisons d’éditions. Auteur américain d’albums illustrés pour la plupart par LANE SMITH, il a été professeur avant d’écrire à plein temps. Cet ouvrage a remporté un grand nombre de récompenses y compris d’être nommé par le New York Times « meilleur livre de l’année ».

Choix, objectifs et moment de l’année

Cet album permet de voir qu’une même histoire peut-être racontée de deux points de vue différents (en l’occurrence ici, point de vue du loup par son témoignage qui peut-être comparé avec le point de vue d’un narrateur extérieur omniscient incitant à prendre parti pour les trois petits cochons dans le conte traditionnel).

Résumé de l’histoire : Cet album relate l’argumentation du loup, qui explique sa version de l’histoire des trois petits cochons. Son témoignage a été recueilli par un journaliste et apparaît à la Une de La Gazette du loup. Il justifie ses crimes en prétendant que la mort des deux petits cochons était accidentelle.

L’extrait avec le résumé, pourquoi cet extrait

Je propose de lire le début de l’histoire lorsque le loup donne son interprétation sur les événements passés (à savoir la mort de 2 petits cochons) et que le contexte de cette mésaventure est précisé (jusqu’à « Voici la vérité »). Il affirme ici que l’affaire du grand méchant loup ne serait pas réelle.

Annonce de la problématique et du plan de l’exposé

La problématique de mon exposé est de montrer en quoi ce détournement du conte est humoristique.

Une 1ère partie sera sur la présentation en forme de journal de l’album et le point de vue donné, une 2ème partie portera sur le détournement du conte (à travers le personnage du loup et le texte) et enfin une 3ème partie traitera du rôle des illustrations.

L’étude de cette œuvre telle que je vous la propose peut s’ancrer dans un projet sur les contes que je mettrai en place sur une année avec des élèves de CM1 qui ont déjà étudié des contes traditionnels (en particulier celui des Trois Petits Cochons) et des contes détournés tels que les albums de GEOFFROY DE PENNART ainsi que d’autres albums qui participent à la déconstruction des stéréotypes présents dans les contes.

L’album est présenté comme un journal. Le ton est donné dès la première de couverture qui reproduit un article de presse : elle représente la Une d’un journal d’opinion, « La gazette du loup » avec un gros titre, la représentation d’une photographie et un article d’amorce du journaliste ayant recueilli les propos de l’accusé. On peut noter qu’une patte de cochon tourne les pages du journal.

On nous annonce ainsi que l’auteur de l’album, JON SCIESZKA, est l’auteur de l’article (le narrateur) ; il a interviewé le loup et retranscrit les faits d’après les dire de ce dernier : « par L.E. Loup ».

La finalité de l’histoire est connue dès le début de l’œuvre dans le résumé du journaliste qui éveille la curiosité du lecteur et l’incite à lire l’article qui fait suite aux articles parus après la tragédie accusant le loup. La narration est donc un rappel d’événements qui a eu lieu dans le passé (« Ca remonte à l’époque d’Il Etait Une Fois ») et qui est racontée par le loup, acteur principal de l’intrigue, qui tente de se justifier et accuse les journalistes d’avoir inventé l’histoire du Grand Méchant Loup.

Un travail peut être mené sur la presse, je demanderai aux élèves d’écrire l’article de fait divers relatant l’incident avec les 3 petits cochons qui précéderait cette plaidoirie (soit de façon subjective soit en se plaçant du côté des cochons).

Si l’humour vient de toutes les allusions au texte source, le choix d’adopter le seul point de vue du loup et de lui faire raconter l’histoire (utilisation de la première personne), par la focalisation interne, apporte une dimension supplémentaire.

La lecture d’œuvres présentant des points de vue différents peut-être un apport intéressant pour cette séquence. Il peut aussi être particulièrement intéressant d’explorer avec les enfants la façon dont la personnalité apparaît dans le discours d’un personnage dont on donne le point de vue. Je montrerai aux élèves l’importance du point de vue dans l’interprétation d’une œuvre.

Cette parodie de conte déconstruit le stéréotype du loup et fait apparaître un personnage très différent de celui du conte traditionnel. Une source de comique concerne ainsi le personnage, en jouant sur le décalage entre la représentation qu'a le lecteur d'un personnage typé, et la façon dont le récit le présente.

La déconstruction du stéréotype du loup est ici explicite, il devient un personnage malchanceux et comique. Le loup, ici, a le beau rôle, il devient la victime (« Ils se sont dit qu’un type malade qui essaie d’emprunter un peu de sucre, ça ne ferait pas les gros titres. Alors ils ont monté toute cette histoire […] et ils ont fait de moi le Grand Méchant Loup […]. On m’a piégé »). Le loup est non seulement humanisé mais il est civilisé, il a des sentiments (envers sa grand-mère), il parle et communique avec les autres animaux, il porte un nom.

Le loup dit lui-même que le Grand Méchant Loup n’existe pas, au contraire il se fait passer pour quelqu’un de gentil et d’attentionné, il veut faire un gâteau pour sa grand-mère et s’adresse poliment aux petits cochons en disant (« Monsieur Cochon »). Il paraît avoir des principes en refusant d’entrer dans la maison sans y avoir été invité contrairement aux cochons qui ne veulent pas lui venir en aide, le premier ne daigne même pas répondre, le deuxième lui dit qu’il est occupé et le troisième utilise un registre de langue familier.

Au début de la séquence dédiée à cette œuvre, un travail de comparaison avec une ou plusieurs versions du conte traditionnel des Trois Petits Cochons pourra être effectué, les élèves devront ainsi relever les différences dans la représentation et le caractère des personnages notamment pour le loup.

L’auteur transforme Les trois petits cochons dans l’intention de faire rire, le texte participe à cet effet. Les cochons sur lesquels le texte initial engage à avoir un regard bienveillant sont au contraire ridiculisés dans La vérité sur l’affaire des trois petits cochons («pas très malin »).

En effet, au travers de son discours la personnalité du loup apparaît et il s’avère amusant car spontané et grossier (« Et bien, croyez-moi si vous le voulez, mais la maison de ce type s’est écroulée, exactement comme celle de son frère » mais encore « C’aurait été trop bête de laisser une belle assiette de charcuterie comme ça sur la paille »), l'humour dans le langage est utilisé de façon ponctuelle dans les noms des personnages ou leur façon de parler : registre familier et choc de registres opposés, vocabulaire imagé, comparaisons originales, etc.

Le choix d’utiliser l’adresse au lecteur participe également à l’humour engendré.

Les élèves pourront relever les traces d’humour et repérer lorsque le narrateur raconte les faits à l’époque d’Il était une fois et au moment où il interpelle le lecteur ou énonce une généralité.

Un travail sur le dialogue et la manière de l’écrire peut être envisagé par l'étude de ce livre.

Le texte donne le point de vue ironique du loup, renforcé par les illustrations dans lesquelles le loup est anthropomorphisé, il porte les traits caractéristiques de l’homme : il se tient debout, marche sur deux pattes, il est habillé et porte des lunettes alors que les trois petits cochons sont nus et sauvages. Le loup et les cochons ont des occupations humaines (le loup fait un gâteau, un cochon se rase, …)

Dans les dernières illustrations, le loup semble être dominé par le dernier petit cochon, il est représenté en contrebas de celui-ci, le cochon a un regard menaçant et la bâtisse apparaît comme un mur non franchissable comme pour amplifier la certitude que le loup est victime de la méchanceté des 3 petits cochons.

Un travail sur l’importance de l’illustration peut-être réalisé en comparant cet album avec par exemple la version des Trois Petits Cochons de PAUL FRANÇOIS.

Le bilan du projet « conte » serait de permettre aux élèves d’écrire à leur tour un conte détourné, par conséquent, à la fin de la séquence sur cet album, je leur proposerai de réécrire un autre conte traditionnel à la manière de JON SCIEZKA où chacun choisirait son personnage et son conte (par groupe ou individuellement) qu’ils devront dactylographier et illustrer (comme Le Petit Chaperon Rouge vu par le loup ou le bucheron ou Le Petit Poucet vu par l’ogre).

Les objectifs à exploiter sont d’abord en maîtrise de la langue française, où diverses compétences peuvent être travaillées dans les différents domaines, particulièrement dans « lecture, écriture » dont fait partie la littérature, cet apprentissage passe notamment par la compréhension et l’interprétation de textes littéraires comme cet album. Mais aussi dans d’autres compétences du socle commun comme « l’autonomie et l’initiative » ou « la culture humaniste », pour lesquelles les objectifs transversaux seraient de s’impliquer dans un projet (individuel ou collectif) en se montrant persévérant et inventer des textes et pratiquer le dessin et diverses formes d’expressions visuelles et plastiques.

Pour conclure, cet ouvrage, en plus des objectifs déjà cités, permet aux élèves de développer le plaisir de lire et participe à la constitution d’une culture littéraire commune. Il détourne le conte en déconstruisant le stéréotype du loup et en permettant de mettre en avant l’importance des points de vue, de confronter les enfants à un autre point de vue que celui qu’ils connaissaient, voir qu’un même événement peut ne pas être ressenti de la même façon de la part de tous les protagonistes impliqués dans l’affaire, il permet aussi de travailler sur le mensonge et sur l’information, voir ainsi le rôle que jouent les médias dans notre « vision du monde ».

Jon Scieszka utilise pour cela l’humour à travers la parodie d’un conte traditionnel connu par tous les enfants.