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Comment tenir encore 35 ans?


Janelle

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Bonjour à tous,

PE depuis 8 ans, j'enchaîne les décharges sans avoir jamais pu obtenir de poste ailleurs qu'en zone sensible. Une journée par ci, deux par là, c'est très peu motivant, et on a souvent l'impression d'être la 35ème roue du carrosse! Et puis surtout, plus le temps passe, et plus je vois tout en noir :

- les heures et les heures passées à préparer la classe et à corriger les travaux des élèves (je change de niveau tous les ans!)je suis bien au-delà des 35 heures!

- la fatigue physique de plus en plus difficile à supporter au fil des années : problèmes circulatoires à force de rester debout, troubles vocaux, angines à répétition, maux de tête à cause du bruit...dans quel état serai-je à 60 ans?

- les élèves de plus en plus difficiles et incontrôlables, les parents, les psys et la hiérarchie qui les soutiennent, vous remettent en cause, vous font passer pour nulle...

- le peu de considération d'une grande majorité de la population pour qui on restera toujours les privilégiés aux deux mois de vacances

- les collègues pas toujours très aimables quand vous n'êtes "que" la décharge (j'en vois tous les ans!)

- l'argent personnel dépensé chaque année (je ne compte même plus, c'est hallucinant!)pour acheter des bouquins pour préparer la classe (qui dit poste de décharges dit zéro budget)

- les maires ou personnels municipaux auxquels on ose plus rien demander tellement on a l'impression que ça va leur coûter un bras (genre une enveloppe timbrée, situation vécue la semaine dernière)

- une formation professionnelle si pauvre que l'on se pose des milliards de questions sur la façon dont on peut enseigner le plus efficacement

- l'énorme responsabilité que l'on a de veiller sur 30 gamins de plus en plus surexcités. J'ai sans arrêt peur de l'accident, flippe à la première seconde de récré dépassée... je rêve parfois que je me retrouve devant un tribunal, c'est vous dire!

Et j'en passe...

Je n'arrive plus à vivre avec tout cela, ça me pèse de plus en plus, j'en pers le sommeil, j'ai la boule au ventre à chaque fois que je vais travailler... J'entends tous les jours des témoignages de collègues contre lesquels on a porté plainte, qui ont vu débarqué les flics à l'école parfois parce qu'ils ont voulu séparer deux gamins qui se battaient!

Et pourtant j'ai parfaitement conscience que ce n'est pas mieux dans le privé, toute ma famille y travaille...Mais parfois j'aimerais tant parler à un adulte dans ma journée!

Et puis avec ma formation, que faire d'autre? Il n'y a pas beaucoup de possibilités.

Je ne suis pas dépressive, jamais en arrêt, seulement fatiguée...Si vous partagez ne serait ce qu'un de mes doutes, ce serait sympa de discuter, j'en ai tellement besoin!

Merci

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Fais de ton mieux et c'est tout ! On ne pourra rien te reprocher.

Prépare donc ta classe en y passant JUSTE ce qu'il faut de temps, sérieux mais sans culpabilité : donne-toi un temps ? Mets ton réveil ? Donne-toi des objectifs, je fais ça, ça, ça et après je m'occupe de moi, de ma famille. Et mon argent, il est à MOI, l'école doit avoir les moyens de fonctionner sinon tant pis, fais avec les moyens du bord, de toute façon en SIMPLIFIANT, tout va aussi bien !! (j'ai adoré la lecture de "l'éloge de la simplicité" de Dominique Loreau).

En plus, les autres (collègues, parents...) trouveront quelqu'un de détendu à qui parler, quelqu'un qui ne semble pas culpabiliser -donc plus difficile à déstabiliser- bref fabrique-toi une armure de façade. Et si tu es détendue, tout coule plus facilement. C'est juste un constat, j'ai eu "le nez dans le guidon" moi aussi, il faut arriver à prendre un virage trèèèès serré et penser à SOI d'ABORD.

Sérieux.

J'ai lu cet été "les 4 accords toltèques", lecture bienfaisante au possible.

Eh oui, la clé c'est "toujours faire de son mieux" et "ne pas en faire une affaire personnelle". J'ai fluoté les passages positifs, je les relis en cas de doute, je suis bien plus sereine.

Voilà ce qui m'apaise. Tout ce que tu écris, je l'ai vu, entendu ou vécu aussi. ça nous concerne tous mais certains enseignants font "l'éponge" d'autres moins.

Ceci t'aide-t-il ?

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Je pense honnêtement que ton statut de 'décharge' n'arrange rien ... Tu ne te sens pas reconnue ni impliquée mais en même toi, tu fais le même travail que le titulaire ... Et changer de niveau tous les ans est épuisant. C'est ce qui a suscité ma demande de détachement dans le secondaire après quatre ans mais j'avais un TD de proposé au dernier moment que je n'ai pu prendre car j'étais déjà engagée.

Je vais bien voir en cours d'année.

Mais sinon, implique-toi au mieux mais pas trop. Prends du plaisir avec tes élèves mais préserve ta vie privée. Nos élèves ne sont pas nos enfants, notre famille alors, sois professionnelle mais pas au point de perdre en qualité de vie ...

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tu n'as pas un poste facile et j'ai connu ça: le manque de motivation, l'impression de bosser comme une folle pour rien car je n'aurai pas 2 ans la même classe...dis-toi que quand tu auras ta classe à toi ça ira mieux, tu verras surement les choses autrement...courage!!!

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merci pour votre soutien, j'ai très peu de personnes à qui parler, celles qui ne connaissent pas le métier (ou qui croient le connaître, de l'extérieur) me regardent comme une fénéante (quoi, elle se plaint, avec son statut!) et à changer d'école tous les ans je n'ai jamais eu le temps de tisser des liens suffisamment solides pour me confier... Merci le forum, il est précieux!

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Il faut se préserver. Passer du temps pour toi. Arrêter de dépenser tes deniers pour l'éducation nationale...Ce sont des "banalités", mais il faut s'y tenir....

Dans peu de temps, tu auras ta classe à toi, ton budget, ton niveau qui ne bougera sans cesse...et tu découvriras, je l'espère, tous les plaisirs de notre métier...après avoir découvert tous les inconvénients d'un coup :wink:

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S'économiser. Moins s'impliquer affectivement.

Trouver du plaisir et des compensations ailleurs qu'au boulot.

Bon, après, j'ai discuté avec une collègue hier qui bosse pendant les vacances de 7 h du matin, heure à laquelle elle quitte la maison, jusqu'à 7 h du soir. Et pendant les grandes vacances elle a pris une semaine et demie de vacances.

Si ça lui plait, pourquoi pas

Moi, je suis plus fatigable qu'elle, c'est sûr, je ne tiendrais tout simplement pas ce rythme. Et je refuse de sacrifier ma vie personnelle au boulot. Elle, elle a l'air de s'y éclater, tant mieux pour elle.

C'est vrai qu'on est contents quand ça se passe bien au boulot, mais le boulot n'est pas toute la vie, et qu'on y passe 50 heures/semaine ou 35, la reconnaissance sera la même. Donc ne rien attendre des autres, et aucune reconnaissance de l'institution.

Je ne dépense plus un sou personnel pour faire mon travail.

Ma réponse ne me satisfait même pas...J'ai pris conscience que je ne vivais pas au pays des Teletubbies...Je suis devenue adulte, quoi...

Je suis brigade; je ne peux pas dire que ce poste soit plaisant, certains collègues s'y plaisent parce que, justement, avec des petits remplacements,pas d'implication ou le moins possible, pas de cahier d'évaluation à remplir etc. Mais professionnellement ce n'est pas gratifiant.

Bref, pour avoir passé une sale année l'an dernier (insultée par un parent, et je l'ai très mal vécu), je me suis dit qu'il fallait absolument que je me préserve sinon ça n'allait pas pouvoir continuer comme ça longtemps.

Bon courage à toi.

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Bon, je suis dans la même situation que toi. Cela fait 8 ans que je fais des décharges ou compléments de service. C'est très lassant, les contraintes par rapport aux exigences des collègues, le fait de devoir s'adapter à tous les milieux, niveaux... On pourrait en lister un paquet comme ça!

Cette année, j'ai tous les niveaux(sauf les PS!)mais seule compensation je suis près de chez moi. J'attends d'avoir ma classe mais dans mon secteur c'est très difficile avant 12-13 ans de métier.

Finalement, cette année je m'organise mieux et je ne passe plus toutes mes nuits à bosser... Avant, je bossais le soir tard lorsque mes enfants étaient couchés et je me levais vers 6h! Grosse erreur car j'étais vidée en arrivant à l'école le matin et je ne supportais plus les gamins l'après-midi.

Maintenant, je bosse 2-3h le week end, le mercredi après-midi et le soir je m'astreins à me coucher vers 22H30- 23H pour avoir de l'énergie le lendemain, du coup je suis plus en forme et je m'avance dans les preps.

Mine de rien le fait de ne pas se sentir débordée change mon humeur et je prends plus de plaisir. C'est la première fois que ça m'arrive...

Et surtout, il faut être détendue .C'est plus facile quand on a des élèves sympas et calmes je l'admets!

Donc, le week end détente (piscine, balade, ciné, restos...). il faut vivre pour apprècier son boulot, à chacun ses limites. Il faut bien sûr s'écouter!!

Bon courage à toi

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Bon, je suis dans la même situation que toi. Cela fait 8 ans que je fais des décharges ou compléments de service. C'est très lassant, les contraintes par rapport aux exigences des collègues, le fait de devoir s'adapter à tous les milieux, niveaux... On pourrait en lister un paquet comme ça!

Cette année, j'ai tous les niveaux(sauf les PS!)mais seule compensation je suis près de chez moi. J'attends d'avoir ma classe mais dans mon secteur c'est très difficile avant 12-13 ans de métier.

Finalement, cette année je m'organise mieux et je ne passe plus toutes mes nuits à bosser... Avant, je bossais le soir tard lorsque mes enfants étaient couchés et je me levais vers 6h! Grosse erreur car j'étais vidée en arrivant à l'école le matin et je ne supportais plus les gamins l'après-midi.

Maintenant, je bosse 2-3h le week end, le mercredi après-midi et le soir je m'astreins à me coucher vers 22H30- 23H pour avoir de l'énergie le lendemain, du coup je suis plus en forme et je m'avance dans les preps.

Mine de rien le fait de ne pas se sentir débordée change mon humeur et je prends plus de plaisir. C'est la première fois que ça m'arrive...

Et surtout, il faut être détendue .C'est plus facile quand on a des élèves sympas et calmes je l'admets!

Donc, le week end détente (piscine, balade, ciné, restos...). il faut vivre pour apprècier son boulot, à chacun ses limites. Il faut bien sûr s'écouter!!

Bon courage à toi

Je crois que tout a été dit : pense à toi. J'ai moi aussi un poste de compléments de temps partiels et j'ai commencé mon année sur le principe " ma vie personnelle passe avant tout, je fais ce que je peux pour le boulot, je ne passerai plus aucune nuit à me torturer pour le boulot". Et pour l'instant ça marche, j'arrive à 8h à l'école (45min de route), je bosse un max entre 11h30 et 13h30 et je repars vers 17h le soir (quand il n'y a pas aide perso). Je bosse un peu chez moi mais pas plus de 5h par semaine car ma fille et mon compagnon sont ma priorité.

Et ce n'est pas pour cela que les élèves apprennent moins, qu'ils s'ennuient en classe... Au contraire, ils ont une maitresse détendue, sereine...

Dis-toi qu'en fin de carrière, tu n'auras aucune médaille, peu de reconnaissance pour toutes ces années consacrées aux enfants des autres.

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Bonjour,

Il n'y a pas de rpi dans ton coin?

Dès mon premier poste, j'ai demandé une classe en rpi ( très peu demandé)dans l'académie de créteil et je l'ai eu à titre définitif alors que je n'avais pas de points.

Je me suis retrouvée dans une petite classe de campagne avec des élèves mignons comme tout et comme j'étais toute seule, j'ai même eu la prime de direction car je devais gérer le côté administratif ( pas grand chose pour une classe!!!)

c'est quand même plus sympa que de courir toute la semaine d'écoles en écoles!!!!

J'y suis restée 5 ans. Et une fois que j'ai eu plus de points j'ai demandé une mutation ailleurs.

Courage et profite de tes week-ends pour te faire plaisir!!! :smile:

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