arrêt maladie burn-out: besoin de me reconstruire

[jos13]

Bonjour à tous et à toutes,

Suite à mon rdv chez le médecin, j'étais en arrêt maladie toute la semaine dernière (motif différent du burnout). J'ai dû manquer que quelques jours d'école il y a 2 ans pour garde d'enfant malade et mon dernier arrêt pour moi avant la semaine dernière, ça devait être une semaine complète en 2017 ou 2018. Je souhaitais changer d'école depuis plusieurs années, mais j'y suis restée pour le côté pratique (mes enfants scolarisés dans cette école).

 

Je dois préciser qu'une collègue parle sur mon dos et me critique depuis plusieurs années (en apparence elle s'est calmée ces derniers mois), elle discutait avec certains de mes autres collègues, avec certains parents, elle trouve que mes élèves ont un niveau très faible, reproche à certains élèves de ne pas avoir acquis par exemple la compétence de l'addition (qui aurait dû être acquise d'ailleurs bien avant mon niveau de classe), que je ne suis pas organisée, que je ne sais pas où je vais; au moment de l'attribution des niveaux, elle fait mine d'hésiter entre prendre son niveau ou le précédent (le mien) en disant que les élèves qu'elle récupère sont faibles mais malgré tout, elle garde son niveau... On dirait qu'elle fait ça juste pour me rabaisser. Il y a au moins une collègue qui est partie par rapport à l'ambiance qu'elle mettait (lorsqu'elle est partie, elle m'avait dit à la fête de l'école que j'étais vraiment gentille et que je devais faire attention).

Elle ne m'a jamais "aidée", juste entassée. D'ailleurs, elle aurait pu m'aider en me donnant des conseils, ou même en alertant une cpc ou l'inspecteur en disant qu'il faut aider le collègue. J'ai su qu'elle me critiquait parfois devant ses élèves (qui ont rapporté des propos tenus soit à leurs parents soit à mon mari), aussi avec une amie à elle directrice dans une autre école pas loin, et qui en a même parlé à un conseil d'école: une maman en a alors parlé à mon mari. Une autre maman en a parlé à mon mari, je peux recueillir plusieurs témoignages "d'harcèlement" (elle n'est pas au courant). J'aurais dû faire cesser cela il y a longtemps et peut-être même porter plainte pour harcèlement, j'hésite à le faire aujourd'hui pour éviter qu'elle ne recommence avec quelqu'un d'autre. Chaque fin de matinée et chaque fin d'après-midi, le moment de la sortie avec mes élèves jusque la grille était éprouvant (des fois, en observant les parents attendre leurs enfants, je me disais peut-être que lui ou elle a entendu quelque chose de négatif sur moi, a une mauvaise image de moi..., je marchais la tête plutôt basse et j'essayais de fuir du regard les parents...

D'ailleurs, à force d'apprendre tout ce qui se disait sur moi, ça m'a mise dans une situation où pour moi c'est très difficile d'être à la hauteur professionnellement parlant (apparemment, quelqu'un s'est plaint très récemment à l'inspection: mon remplaçant d'il y a quelques jours et/ou des parents: du côté des parents, je ne vois que ceux d'un élève en très bons termes avec ma "collègue"). Est-ce que le fait d'être victime d'une situation pour moi d'harcèlement est considéré comme une circonstance atténuante?

J'allais dans cette école "en mode automatique", je devais y aller pas le choix. Peut-être que le fait de ne pas avoir pris d'arrêt et d'avoir encaissé pendant plusieurs années fait qu'aujourd'hui mon corps et ma tête me disent stop pour retourner dans cette école.

J'ai actuellement des insomnies depuis plusieurs semaines (je dors de 2 à 5 heures par nuit, 5 heures c'est une nuit magnifique, 7 heures... je ne me rappelle pas la dernière fois), aujourd'hui c'était réveil à 3h du matin, une fois réveillée je ne me rendors jamais, cela dure depuis plusieurs semaines, parfois quelques palpitations la nuit, boule au ventre le matin, des vertiges, parfois des maux de ventre et de tête, je me sens tendue au niveau de la nuque (je pense voir un ostéo), énergie en baisse, perte de confiance en moi, honte de moi, je m'isole, je prends tout très à coeur, peur de rencontrer les parents, je ressasse sans arrêt...

Mon médecin m'a finalement mise en arrêt jusqu'au 6 juillet inclus, je ne supporte plus mon école actuelle (même pour une belle prime, je ne voudrais pas y retourner; je change heureusement d'environnement grâce au mouvement, nouvelle affectation à la rentrée: nouvelle école et aussi nouvelle circo.

 

Modifié 21 juin 2021 par jos13

[Audreyuk]

Bonjour,

Tu peux bien sûr envoyer un mail mais fais-le tout de suite et tu peux joindre ton arrêt maladie et ta demande d'autorisation d'absence avec. 

Je suis désolée de ce qui t'arrive. Ca s'appelle du harcèlement. Je suis ravie que tu changes de circo. J'espère que la collègue ne s'en prendra pas à quelqu'un d'autre.

Repose toi bien et prends du recul. C'est la personne médisante qui devrait se faire soigner...

Bon courage.

[KerGraine]

Bonjour,

Un peu dans ton cas, je te comprends et te soutiens ! J'ai utilisé la tactique inverse à la tienne, j'ai été en arrêt maladie toute l'année, il était pour moi impossible de rester dans cet environnement avec 2 collègues très toxiques. Comme toi je m'en vais, je change d'académie et espère bien laisser tout ça derrière moi.

Mais, et c'est très difficile à faire comprendre aux personnes avec lesquelles on travaille, ces mois de harcèlement et de rabaissement (?) laissent des traces profondes, des cicatrices : moi qui adorais mon métier, qui vivais ma vocation et aimais les défis et les challenges (classe unique au fond de la Bresse, classe d'enfants du voyage, travail en REP+), je me sens aujourd'hui complètement incapable de l'exercer à nouveau et j'ai peur de la rentrée qui m'attend, alors que les collègues qui m'accueillent ont l'air incroyablement gentilles et aimables...

ET j'assume  mal de laisser la place à une autre personne qui subira la même chose, car dans cette école c'était connu qu'une des profs se comportait mal avec les nouvelles collègues, jusqu'à ce qu'une nouvelle personne arrive, et qu'elle s'était mis la directrice dans la poche. La première année où j'étais dans l'école, la collègue décharge de la directrice a fait un burn out, elle se sentait harcelée (et je pense qu'elle avait raison), et elle a fini par quitter le métier après plusieurs mois en arrêt. Commentaires de la collègue et la directrice : c'est tant mieux, elle n'était pas faite pour ce boulot, elle était incompétente et trop fragile... Je vis assez mal le fait que cette équipe reste en place en toute impunité, sachant qu'une autre personne risque de souffrir de la même situation après mon départ.

Bref, ce topic est le tien, je voulais juste te dire que tu n'est pas seule, que je suis dispo en mp si tu veux échanger. Dire aussi aux collègues de faire preuve de tolérance avec des gens un peu cassés qui ont besoin de temps et d'encouragements. Pour l'instant je suis surtout pessimiste et dégoûtée, j'ai perdu tout plaisir à travailler, et je trouve ça triste, moi qui étais si heureuse en classe avant... J'espère réussir à reconstruire ça.

Bon courage à toi, bonne journée, et prends soin de toi.

Modifié 21 juin 2021 par KerGraine

[jos13]

@AudreyukMerci pour le message, j'étais assez faible quand je suis venue dans cette école et comme elle aime critiquer, se valoriser (perverse narcissique?), elle en a bien profité parce que sérieusement, elle ne m'a jamais aidée en étant constructive ou alors sa notion d'aide est très étrange. J'ai peur qu'elle s'en prenne à quelqu'un d'autre (elle profite de l'absence de certains collègues pour les critiquer, enfin elle cible qui doit être critiqué).

@KerGraineMerci pour le message, ma future directrice a l'air très sympa et l'ambiance de l'école est bonne, ce qui va me faire un bien immense. Je pense que je pourrais m'épanouir et ça sera plus facile d'être à la hauteur même si je découvre un niveau totalement différent.