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Revivre après le harcèlement moral.


Invité Anonyme

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Bonjour à tous et à toutes,

je suis actuellement en arrêt maladie de longue durée après avoir été victime de harcèlement moral pendant un an. J'ai quelques mois pour me reconstruire et trouver le moyen d'exister à nouveau. Bien que les symptômes perdurent, je suis motivée et bien décidée à m'en sortir et à redevenir quelqu'un. Je souhaiterais entrer en contact avec des collègues se trouvant dans la même situation, afin de partager nos progrès, nos joies, nos doutes et nos inquiétudes. Il y a une vie après le harcèlement moral, il faut juste trouver le chemin : je vous propose de le chercher ensemble.

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D'abord, bon courage.

 

Je te mets en anonyme, ce sera plus simple pour toi:)

 

Peux tu préciser par qui as-tu été harcelée? IEN? DASEN? Maire? Collègue?

 

Bon courage :)

  • J'adhère 1
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Il y a 1 heure, IsaG a dit :

Peux tu préciser par qui as-tu été harcelée?

Merci Isa G. L'auteur du harcèlement est le directeur de mon école. Mais je ne le verrai plus, j'ai fait le mouvement et demandé une bonne moitié du département !

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Bonjour, :)

Le 21/04/2022 à 20:25, Invité Anonyme a dit :

L'auteur du harcèlement est le directeur de mon école.

Ce harcèlement a pris quelle forme ? Que faisait-il concrètement ?

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J'ai eu le tort de ne pas m'adapter à un nouveau mode de direction mis en place par notre directeur, où , sous prétexte de covid, les discussions individuelles et le copinage ont remplacé les conseils des maîtres et les conseils de cycle. Pour moi c'est l'antithèse de la façon doit doit fonctionner une école de REP+. Je ne rentre pas dans les détails de nos dissensions.

Le harcèlement a pris les formes suivantes :

- ne plus me parler à table, faire comme si j'étais invisible

- ne pas m'inclure dans des projets

- organiser des apéros en oubliant de m'en parler.

- ne pas me consulter sur des décisions importantes

- remettre en question mes compétences professionnelles.

- me dénigrer vis à vis des collègues

- m'attribuer pour l'année suivante une classe réunissant tous les élèves les plus en difficulté.

- me dire qu'il souhaitait mon départ.

Ces façons de faire ont été rendues possibles par l'isolement où je me trouvais en raison du contexte sanitaire : collègues ne mangeant plus à l'école, collègues absentes, zonage de la cour et récrés décalées.

Je me suis sentie exclue, isolée, avec beaucoup de tristesse, beaucoup de honte et une remise en question totale de tout ce que j'étais.

J'ai réagi dès le mois de mai par de fortes crises d'angoisse et une importante perte de confiance en moi. Insomnies, perte d'appétit et difficultés de concentration. Je n'ai pas identifié à ce moment-là la situation de harcèlement moral. Je n'en ai parlé à personne.

J'ai voulu tenir un an de plus pour gagner mes points REP+.

La situation s'est aggravée cette année. A la fin, je n'étais plus qu'une coquille vide avec personne dedans. Je pleurais tous les matins en allant à l'école, je pleurais à la récréation du matin. Je ne parlais plus à personne, ne sachant pas quels collègues étaient avec ou contre moi. Certains ne me croyaient pas.

J'ai fini par demander un arrêt. La situation a été tout de suite reconnue par le médecin du travail et par ma généraliste et je suis arrêtée jusqu'à la fin de l'année.

Maintenant il faut revivre !

 

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Il y a 2 heures, Invité Anonyme a dit :

Le harcèlement a pris les formes suivantes :

Et moi qui me disait que le directeur, n'étant pas supérieur hiérarchique, ne pouvait avoir un quelconque pouvoir de nuisance sur autrui... Je ne pensais pas qu'on pouvait faire du mal à ce point... Je suis bien naïf...

Et pourtant :

Il y a 2 heures, Invité Anonyme a dit :

- ne plus me parler à table, faire comme si j'étais invisible

Cette situation, je l'ai vécue avec une directrice : pas un mot, pas un regard... Je n'existais pas. Mieux : interdiction de parler, ou alors elle me coupait la parole, si une femme voulait s'exprimer. Et elle me le signifiait en me mettant sa main devant mon visage.

Je me rappelle aussi de l'expression de dégoût quand je me présentais à l'école, etc.

Le plus simple a été de partir. J'ai fini par arriver à cette décision (on me l'avait conseillé aussi) et je l'ai laissée à son école où elle croulait sous les difficultés et les chamailleries avec ses copines du moment.

J'en ai gardé de la rancune et "c'est toujours là" depuis plusieurs années.

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Ahurissant ! M'empêcher de parler, faire semblant de ne pas m'entendre, me couper la parole, me contredire systématiquement, y compris devant les parents, c'est aussi ce que j'ai connu.

Je pense qu'on est nombreux dans ce cas, en fait. Je viens de lire le livre de Marie-France Hirigoyen, "le harcèlement moral au travail", où elle dit que l'enseignement est l'une des branches professionnelles où le harcèlement moral est le plus présent, d'autant plus que les gens sont fonctionnaires, ne démissionnent pas et obtiennent difficilement des mutations. La lecture de ce livre m'a beaucoup aidée car j'y ai reconnu les situations que j'avais vécues. J'ai compris que ces agissements sont interdits et qu'ils constituent un délit.

Il est regrettable que les enseignants ne soient pas formés à identifier le harcèlement moral. Si on savait le reconnaître, les victimes pourraient demander rapidement de l'aide, sauraient comment accumuler des preuves pour constituer un dossier (ce que je n'ai pas fait), les collègues pourraient réagir, les auteurs des faits sauraient mettre un nom sur ce qu'ils font et sauraient ce qu'ils risquent. J'ai trouvé des documents intéressants sur Eduscol, mais qui les lit ? et pour les trouver, il faut chercher longtemps.

Actuellement mon directeur n'est absolument pas conscient d'avoir commis des faits de harcèlement à mon égard. Il se sent dans son droit. Je ne suis pas d'accord avec lui, donc il se défend, normal. En tant que directeur, il n'a eu aucune formation à ce sujet.

La question que je voudrais te poser, André Jorge, c'est comment tu as fait pour retrouver une vie normale après ton départ de l'école ? Pour autant que tu y sois arrivé. Mon principal problème en ce moment, c'est l'angoisse. Plus de grosses crises violentes avec nausées, coeur qui s'affole, tremblements, mais une angoisse présente en permanence qui m'empêche de me concentrer, qui ralentit mes gestes, mes paroles.

Je redoute aussi la rentrée de septembre, j'ai peur d'être mal acceptée, mal perçue dans ma nouvelle école. D'une façon générale, j'ai du mal à parler avec des gens en dehors de ma famille, car j'ai peur qu'ils ne pensent du mal de moi. J'ai peur aussi d'avoir du mal à faire la classe par manque de concentration.

La médecin du travail m'a orientée vers une psychologue de la MGEN, j'espère que cela va m'aider. Elle voulait aussi alerter à l'inspecteur, mais je n'avais pas la force de me lancer dans un combat, et je n'avais pas réuni les preuves et témoignages nécessaires. Quand au syndicat, que j'ai consulté au sujet du mouvement,  en voyant que j'avais fait des voeux larges malgré un barême conséquent, ils ont compris que je fuyais mon école et m'ont proposé une médiation, mais j'ai refusé.

Comment ça c'est passé pour toi ? ta situation de harcèlement a-t-elle été reconnue par l'inspection ou la médecine du travail ? As-tu engagé des poursuites ? Qu'as-tu fait pour retrouver une vie normale ?

 

  • Solidaire 1
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Le 26/04/2022 à 16:45, Invité Anonyme a dit :

La question que je voudrais te poser, André Jorge, c'est comment tu as fait pour retrouver une vie normale après ton départ de l'école ?

Ce qui a été important, c'est que j'ai finalement eu l'occasion de lui dire en face ses 4 vérités et la satisfaction de la voir comprendre sa bêtise.

Il était important aussi de tirer les leçons de cette histoire. L'une d'elles c'est que j'ai été trop gentil avec cette personne (à chercher à arranger les choses, etc.) : j'aurais dû taper du poing sur la table et me faire respecter, tout simplement. D'autres l'ont fait et je me dis que j'aurais dû les imiter.

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Le 26/04/2022 à 14:45, Invité Anonyme a dit :

Ahurissant ! M'empêcher de parler, faire semblant de ne pas m'entendre, me couper la parole, me contredire systématiquement, y compris devant les parents, c'est aussi ce que j'ai connu.

Je pense qu'on est nombreux dans ce cas, en fait. Je viens de lire le livre de Marie-France Hirigoyen, "le harcèlement moral au travail", où elle dit que l'enseignement est l'une des branches professionnelles où le harcèlement moral est le plus présent, d'autant plus que les gens sont fonctionnaires, ne démissionnent pas et obtiennent difficilement des mutations. La lecture de ce livre m'a beaucoup aidée car j'y ai reconnu les situations que j'avais vécues. J'ai compris que ces agissements sont interdits et qu'ils constituent un délit.

Il est regrettable que les enseignants ne soient pas formés à identifier le harcèlement moral. Si on savait le reconnaître, les victimes pourraient demander rapidement de l'aide, sauraient comment accumuler des preuves pour constituer un dossier (ce que je n'ai pas fait), les collègues pourraient réagir, les auteurs des faits sauraient mettre un nom sur ce qu'ils font et sauraient ce qu'ils risquent. J'ai trouvé des documents intéressants sur Eduscol, mais qui les lit ? et pour les trouver, il faut chercher longtemps.

Actuellement mon directeur n'est absolument pas conscient d'avoir commis des faits de harcèlement à mon égard. Il se sent dans son droit. Je ne suis pas d'accord avec lui, donc il se défend, normal. En tant que directeur, il n'a eu aucune formation à ce sujet.

La question que je voudrais te poser, André Jorge, c'est comment tu as fait pour retrouver une vie normale après ton départ de l'école ? Pour autant que tu y sois arrivé. Mon principal problème en ce moment, c'est l'angoisse. Plus de grosses crises violentes avec nausées, coeur qui s'affole, tremblements, mais une angoisse présente en permanence qui m'empêche de me concentrer, qui ralentit mes gestes, mes paroles.

Je redoute aussi la rentrée de septembre, j'ai peur d'être mal acceptée, mal perçue dans ma nouvelle école. D'une façon générale, j'ai du mal à parler avec des gens en dehors de ma famille, car j'ai peur qu'ils ne pensent du mal de moi. J'ai peur aussi d'avoir du mal à faire la classe par manque de concentration.

La médecin du travail m'a orientée vers une psychologue de la MGEN, j'espère que cela va m'aider. Elle voulait aussi alerter à l'inspecteur, mais je n'avais pas la force de me lancer dans un combat, et je n'avais pas réuni les preuves et témoignages nécessaires. Quand au syndicat, que j'ai consulté au sujet du mouvement,  en voyant que j'avais fait des voeux larges malgré un barême conséquent, ils ont compris que je fuyais mon école et m'ont proposé une médiation, mais j'ai refusé.

Comment ça c'est passé pour toi ? ta situation de harcèlement a-t-elle été reconnue par l'inspection ou la médecine du travail ? As-tu engagé des poursuites ? Qu'as-tu fait pour retrouver une vie normale ?

 

Je veux juste rebondir sur 2 points :

- ta directrice n'est pas la grande majorité des directeurs/directrices : donc il faut arriver à te persuader que ça se passera très bien dans ta prochaine école :wub: 

- ne te reproche pas de ne pas avoir "été au combat" comme tu le dis : le harcèlement moral est très difficile à prouver malheureusement :( 

 

Bon courage :hug: 

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Il y a 15 heures, mamiebrossard a dit :

ta directrice n'est pas la grande majorité des directeurs/directrices

J'espère bien ! Hier il m'est arrivé un truc bizarre. Une remplaçante a été affectée dans ma classe : elle m'a téléphoné pour se présenter et me demander où j'en étais dans les programmations. Elle m'a parlé comme à une personne normale. On a parlé boulot pendant une demi-heure, et elle m'a pris au sérieux, elle ne m'a pas critiquée, elle a écouté ce que je lui disais, elle m'a posé des questions. Je lui ai parlé de certains enfants en difficulté, et elle n'a pas mis mes paroles en doute. Ça m'a fait un bien fou. Après coup, je me suis rendue compte que c'était la première fois en deux ans que je parlais travail avec une collègue. C'était la première fois en deux ans que j'échangeais avec une collègue qui avait de la considération pour moi, qui me parlait sans méfiance et sans pitié, qui me parlait, tout court. A la fin, elle m'a demandé si elle pouvait me rappeler à l'occasion si elle avait des questions, en s'excusant de me déranger dans mon arrêt maladie. J'avais envie de lui dire oui, tous les jours si tu veux !

A ce moment-là, je me suis souvenue que c'était le genre de rapport que j'avais avec mes collègues dans ma vie d'avant. C'est ce que je voudrais retrouver : une école où je sois considérée comme quelqu'un de normal et comme une professionnelle qui connaît son boulot. Je voudrais qu'on me fasse confiance, et pouvoir faire confiance aux gens. Je suis optimiste, mais inquiète en même temps.

  • Solidaire 1
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Je comprends, la  méfiance restera sûrement un moment et il faudra donc "se forcer" à aller vers les autres pour établir une relation :wub: 

Je n'ai pas vécu le même genre de harcèlement puisque moi c'était au collège (et c'était physique et moral) et il m'a fallu pas mal d'années pour ne plus avoir la sensation qu'on se moque de moi, qu'on rit derrière mon dos .... Je sais que c'est aussi pour ça que je suis célibataire mais j'ai retrouvé une vie ;) 

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  • Solidaire 2
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