Mission flash direction école

[Maethina]

Il y a 2 heures, montagny a dit :

Chez moi 15 classes élémentaires. La maternelle d'à côté demande à être rattachée car les collègues veulent bosser avec nous. 

D'accord sur le fait que faire bosser 20 personnes ne s'improvise pas... Même 5 d'ailleurs. Directeur est un Vrai métier qui n'a rien à voir avec celui de PE. 

D'accord avec toi pour dire que directeur est un vrai métier, qui mériterait davantage de reconnaissance. Cependant, j'ai bien peur que le fait de vouloir fusionner les écoles maternelles et élémentaires pour en faire de super écoles à 18, voire plus de 20 classes ne s'accompagne pas des moyens qui vont avec. 

20 classes c'est la taille d'un collège où travaillent : un principal, un principal adjoint, un CPE , un intendant, au minimum 2 secrétaires, le personnel de la vie scolaire ... Bref, j'en passe ... Et il faudrait que le directeur de primaire, quand bien même soit il entièrement déchargé assume à lui tout seul toutes ces charges ? On voit bien qu'augmenter les décharges ne suffira pas !

[montagny]

Depuis longtemps le SE demande des postes PE vie scolaire pour les grosses écoles en plus d'un secrétariat. 

[Maethina]

On est donc d'accord, si on procède à des fusions, ce qui en soit peut être cohérent, il ne faudra pas qu'on se contente de décharges supplémentaires, ça ne suffira pas à rendre attractif le poste de directeur.

J'ai assuré une intérim de direction dans une école primaire de 17 classes, je n'ai jamais été aussi débordée de toute ma vie ! Et encore j'avais une aide administrative quelques heures par semaine. Maintenant, plus aucun directeur n'a cette "chance". Ça devrait pourtant être le minimum vital dans toutes les écoles de plus de 5 ou 6 classes. 

Encore une injustice criante entre les conditions de travail dans le primaire et le secondaire.

[Goëllette]

Là, vous vous placez du côté du directeur et je vous comprends, je l'ai été (demi-déchargée alors que j'étais à la limite de la décharge complète).

Mais j'ai exercé beaucoup de missions et ai "visité" beaucoup d'écoles. Au delà de 15 classes, c'est trop, et surtout si c'est une école primaire. Les élèves et les collègues sont noyés dans la masse.

Je préfère largement lutter pour que tous les directeurs aient une décharge totale dès la 10è classe et qu'on laisse la distinction "maternelle"-"primaire" au-dessus de 4-5 classes.

Car même lorsque les deux entités sont dans le même bâtiment, un préau les sépare, les équipements sont différents, ...

Et puis, ne nous trompons pas, le but de ces regroupements est avant tout économique : supprimer des postes d'adultes. 

[montagny]

Je ne partage pas du tout ton avis. J'ai enseigné et dirigé des écoles de plus de 20 classes et cela s'est toujours bien passé. Si le directeur et les enseignants ont la boîte à outils qui va bien le boulot de tous est facilité.

[Goëllette]

Puisque c'était si bien, comment cela se fait-il que tu changes si souvent d'école ?

Je préfère pour ma part l'humain à l'usine, et je suis persuadée que la gestion humaine d'une école augmente la réussite scolaire des élèves et favorise le bien-être des enseignants.

Quel intérêt de créer des usines à mômes si on permet au directeur d'être déchargé totalement à partir de 10 classes ?

[mamiebrossard]

Pour ma part, je préfère très largement les petites structures : 

- comme d'autres l'ont dit, gérer une grosse structure veut dire gérer une équipe d'une vingtaine de personnes : collègues à TP, atsem, collègues à temps partiels, zil …. qui n'ont pas forcément les mêmes intérêts lors des conseils des maîtres 

- et puis surtout, dans une petite structure, on connaît VRAIMENT les familles, on a eu les frères et sœurs …. et ça aide dans la relation de confiance. Clairement, dans mon école élémentaire de 5 classes, je connais tous mes élèves parfaitement, connais la famille, l'histoire de celle-ci … C'est facile de demander des nouvelles du grand qui est au collège, du petit dernier qui a été hospitalisé, de parler entre 2 portes d'un "problème" qui commence (bavardage, insolence …) … Dans une grosse structure, c'est impossible de connaître toutes les familles aussi bien, tous les enfants … et c'est dommage  

 

Et puis je n'ai pas commencé la direction pour ne plus être en classe. J'ai commencé car j'aimais ce challenge d'essayer d'impulser des projets dans une équipe, le fait de comprendre les rouages, de discuter avec différents partenaires : mairie, inspection, conseillers, associations … Mais je tenais à garder un temps (long) en classe. 

Si jamais on en arrive à être comme dans un collège et ne plus avoir classe, je ne serai plus directrice ….

[montagny]

Il y a 9 heures, Goëllette a dit :

Puisque c'était si bien, comment cela se fait-il que tu changes si souvent d'école ?

Je préfère pour ma part l'humain à l'usine, et je suis persuadée que la gestion humaine d'une école augmente la réussite scolaire des élèves et favorise le bien-être des enseignants.

Quel intérêt de créer des usines à mômes si on permet au directeur d'être déchargé totalement à partir de 10 classes ?

Toujours dans l'empathie Goelette... 

Les choix personnels entraînent des choix professionnels.... 

C'est sur que des décharges totales à partir de 10 classes ça serait le plus adapté. 

[Goëllette]

Je t'ai provoqué exprès car ce que tu déclarais est l'inverse de ce que tu nous a montré ici de tes changements de poste réguliers.

Pour ce qui est de notre accord pour les directions totales à 10 classes, pourquoi donc encenser celles de 15-20 classes alors que, visiblement, en France, on peut faire différemment et qu'en les cautionnant, on apporte les bâtons pour se faire battre ? Quel intérêt de revendiquer des usines alors qu'on pourrait avoir plus humain ?

Commençons par regrouper les classes uniques et les petits écoles lorsqu'il n'y a plus de volontaires pour les diriger, pour en faire des entités de 3-4 classes dont le directeur aurait un jour et demi de décharge, et n'annexons la maternelle à l'élémentaire accolée que lorsque cela fait plusieurs années que l'une des deux direction n'est pas demandée et que l'ensemble des collègues sont d'accord.

[Pascal Oudot]

Généraliser systématiquement, écrire "c'est absurde" ou autre, est tout autant lapidaire et provocateur que l'inverse. Il existe déjà en France de nombreuses écoles primaires dont les Directrices ou Directeurs sont ravis. En général la culture de la maternelle est suffisamment prégnante et respectée pour rapidement déteindre sur le fonctionnement général de l'école. Faut-il systématiser ? Certainement pas. Faut-il le refuser ? Encore moins quand il existe une logique territoriale claire : petite commune, deux écoles dans les mêmes locaux, par exemple.

 

Quant à ton idée Goëllette de regrouper d'abord les toutes petites écoles, elle ne tient pas debout : deux ou trois petites communes n'ont pas les reins financiers assez solides pour gérer une unité hybride qui sera dispersée sur plusieurs lieux distants, avec transports etc. Faire un RPI avec des locaux neufs proportionnés et les budgets afférents, oui, mais cela supposera d'aller largement au-delà de dix ou douze classes pour que ce soit viable.

[Goëllette]

Et pourtant, c'est urgent de permettre aux élèves des milieux ruraux de pouvoir bénéficier de meilleures conditions d'enseignement !

 

Et comme tu l'écris si bien :

Il y a 12 heures, Pascal Oudot a dit :

Il existe déjà en France de nombreuses écoles primaires dont les Directrices ou Directeurs sont ravis.

Je suis ravie qu'ils soient ravis mais :

Quid des élèves, des adjoints, des atsems, des TR, ... ?

Sont-ils si ravis ? N'auraient-ils pas été mieux séparés, dans des structures moins lourdes ?

[Pascal Oudot]

Pourquoi devraient-ils être "mieux" dans une petite école ? Nous nous plaignons souvent d'un certain isolement, les synergies créées dans une structure plus grande permettent plus facilement discussion, remises en question, idées, partages, projets... C'est dynamisant, ça facilite le transfert de compétences...