ulis et soucis avec inclusion

[HYPO]

il y a 14 minutes, léontiine a dit :

Ça fait un élève par classe et pas 4 comme ça doit être le cas dans une école de quatre classes. Donc j'imagine que c'est gérable.

 

Est-ce que tous les élèves relevant d'ulis sont en ulis, ou bien est-ce que tu as dans ta classe banale trois ou quatre élèves qui pourraient y être mais dont les parents ont refusé l'orientation ?

 

 

Je travaille dans une école polyvalente donc, en fait, les Ulis sont intégrés dans 7 classes (7 classes élémentaires + l'Ulis + 4 classes maternelles)

Je n'ai, en CP cette année, qu'une intégration à 100% avec AVS. Une élève lourdement dyspraxique qui n'apprendra à écrire qu'avec un ordi. Mais elle doit apprendre à lire. Et à compter (bien que l'abstraction mathématique ne soit pas un objectif pour elle).

Cependant, il y en a 4 en CE2, 1 en CE1, 4 en CM1 et 2 en CM2. Tous les ans, ça change.

Non, nous n'avons pas dans l'école, d'élèves dont les parents ont refusé l'orientation ULIS. Il n'est jamais arrivé que des élèves, scolarisés chez nous, dans une classe traditionnelle, soit "réorienté" dans l'effectif ULIS. Les élèves arrivent de différentes écoles suite à la reconnaissance du handicap. Les places sont chères.

Une fois de plus, si la situation n'est pas "gérable", pour les élèves, les enseignants (ça nous est arrivé), nous devons faire pression sur l'administration (tous les parents  impliqués car tous concernés par les bonnes conditions d'enseignement pour leurs enfants: courriers à la mairie, banderolle sur le fronton de l'école exigeant le maintien de notre Ulis ET la modification de la carte scolaire pour réduire les effectifs des classes tradi, visite impromptue en délégation au bureau des affaires scolaires, etc) .

Il n'est pas question de sacrifier qui que ce soit. Il s'agit juste d'obtenir de bonnes conditions de travail. Pour tous.

 

[borneo]

Quel rapport entre handicap et couleur ? J'avoue que je ne vois pas.

 

Quant à l'inclusion des enfants en situation de handicap dans les classes ordinaires, j'espère que personne ne croit que ça s'est fait par esprit républicain. C'est une grosse économie qu'on fait sur le dos de l'éducation nationale.

Je pense que s'il y avait eu des structures d'accueil suffisantes et de bonne qualité, les parents n'auraient pas exigé que leurs enfants soient à tout prix en classes ordinaires.

[HYPO]

À nous d'exiger qu'aucune économie ne se fasse sur notre dos ou sur celui de nos élèves...

[Goëllette]

Il y a 5 heures, HYPO a dit :

Je ne comprends pas ce qui est "violent" pour l'élève de classe traditionnelle. Le handicap? Je n'ose pas penser que c'est ce que tu veux dire.

Non, bien entendu, mais la venue, en plus, d'élèves qui ne peuvent pas suivre, qui parfois perturbent la classe et en tous cas empêchent que le niveau réel puisse se faire.

 

 

Il y a 5 heures, HYPO a dit :

 

Il n'est pas question de sacrifier qui que ce soit. Il s'agit juste d'obtenir de bonnes conditions de travail. Pour tous.

 

Et pourtant, c'est ce qui se passe.

Au regard de ma trentaine d'année de carrière, je peux constater que des enfants lourdement handicapés s'en sortaient mieux scolairement lorsqu'ils étaient pris en charge en IME, par du personnel formé et en nombre suffisant, ce qui est loin d’être le cas en milieu classe.

L'idéal, ce serait d'intégrer des IME dans les écoles banales.

Il y a 5 heures, HYPO a dit :

À nous d'exiger qu'aucune économie ne se fasse sur notre dos ou sur celui de nos élèves...

Rien qu'en acceptant ces inclusions à tout prix, nous faisons exactement l'inverse !

[Margotte44]

Pour info à celleux qui le demandaient : à la rentrée 2019, les élèves d'ulis compteront dans les effectifs, ça a été décidé il y a une quinzaine de jours et doit être acté sur l'ensemble du territoire, le DASEN dans son immense bienveillance ne pourra plus décider oui ou non! 

Concernant la polémique qui agite ces pages, je crois qu'à la base aucun-e n'a voulu blesser qui que ce soit, mais le vécu, parfois, trop souvent difficile d'inclusions extrêmement difficile fait réagir les collègues, peut être de façon extrême... Pour avoir été AVS fût une époque, j'ai vu le carnage du gamin que l'on voulait à tout prix garder dans l'ordinaire et qui au fil de l'année le vivait de plus en plus mal, rendant la vie de la classe, les conditions de travail de l'instit' et les miennes de plus en plus compliquées...

Je crois qu'à un moment malgré tout on fini par atteindre les limites de l'inclusion en milieu ordinaire, parce que ça devient une souffrance pour l'enfant...

[HYPO]

Je suis entièrement ok avec tout ceci: l'inclusion doit se faire en douceur et en fonction des capacités de l'enfant et avec un accompagnement permettant à tous les élèves et à l'enseignant de travailler.

Parfois ce n'est pas possible quelque soit l'accompagnement. Je le comprends. Pas de problème avec ça. Aller à l'école ne doit être une souffrance pour personne.

Ce qui m'a géné, c'est de comprendre que l'inclusion était un concept problèmatique au départ, à l'origine. Une mauvaise chose dès sa conception. Je ne peux pas être d'accord avec ça. Il y a une grande variété de handicaps dans les Ulis, du très lourd au moins lourd, du trouble psychique profond au trouble moteur léger en passant par la grande dyslexie etc... impossible de donner une réponse unique concernant l'inclusion de tous ces élèves.

En revanche, l'institution DOIT nous donner tous les moyens nécessaires pour envisager cette inclusion, si elle est possible...

[papillon2704]

Absolument d'accord, pas mieux.

La démagogie, c'est de généraliser , c'est de faire des catégorisations, c'est de pointer du doigt des dérives et de monter les gens les uns contre les autres (pendant ce temps, les ministres se frottent les mains), c'est confondre son expérience personnelle avec une vison d'ensemble nationale, c'est nier la complexité, c'est commenter une circulaire qu'on a même pas pris le temps de lire.

La nouvelle vague d'externalisation des Unités d'Enseignement dans les écoles ordinaires risque de faire très mal, notamment aux élèves d'Ulis quand l'école en comporte une, si elle ne s'accompagne pas des moyens matériels et humains ad hoc.

[maolecha]

Je relance le sujet: mon collègue d'ULIS coordinateur d'ULIS a eu son RDV de carrière. Devinez la demande de l'IEN après nous avoir serinés des mois et des mois pour l'inclusion : mon collègue pouvait-il annuler toutes les inclusions du jour du rendez-vous de carrière ? Pas grave, de vrais pions ces élèves...

[Nanours25]

Quelle honte !

[Utopiste]

Le 04/10/2018 à 13:10, papillon2704 a dit :

Qui dit ça ? Est-ce à dire que les parents pourraient refuser ? Combien de "réunions" ça représenterait ?

Doit-on informer les parents lors de réunions dédiées qu'on travaille en petits groupes, en atelier,  qu'on fait des décloisonnements ?

Ma position est qu'il y a des élèves handicapés dans toutes les écoles, les élèves non-handicapés sont susceptibles de travailler avec eux, point. Si une Ulis est dans l'école, l'équipe informe au début d'année comment ça va s'organiser, de façon générale, et c'est tout.

Oui,  Papillon,  mais je me suis fait incendier sur le principe même d'associer des élèves (cm2 choisis pour leurs qualités) à ceux de mon ULIS: "c'était admis il y a des années de ça, ce n'est plus le cas, vous n'êtes absolument pas dans les clous !" Dit par l'inspectrice.  

Ah bah zut, si je ne précise pas que l'ULIS n'est qu'un regroupement momentané , que l'inclusion est toujours favorable aux enfants (ah, re-flûte, je voulais dire "élèves") ,je vais encore me faire taper sur les doigts avec bienveillance...

[Novana]

Il y a 3 heures, Utopiste a dit :

Oui,  Papillon,  mais je me suis fait incendier sur le principe même d'associer des élèves (cm2 choisis pour leurs qualités) à ceux de mon ULIS: "c'était admis il y a des années de ça, ce n'est plus le cas, vous n'êtes absolument pas dans les clous !" Dit par l'inspectrice.  

Ah bah zut, si je ne précise pas que l'ULIS n'est qu'un regroupement momentané , que l'inclusion est toujours favorable aux enfants (ah, re-flûte, je voulais dire "élèves") ,je vais encore me faire taper sur les doigts avec bienveillance...

C'est "rigolo", c'était le thème de mon mémoire de CAPA-SH: le tutorat entre élèves de classe ordinaire et élèves de CLIS. Bon, il y a un certain nombre d'années... En tout cas ça avait plu à mon jury.

[papillon2704]

Il y a 17 heures, Utopiste a dit :

Oui,  Papillon,  mais je me suis fait incendier sur le principe même d'associer des élèves (cm2 choisis pour leurs qualités) à ceux de mon ULIS: "c'était admis il y a des années de ça, ce n'est plus le cas, vous n'êtes absolument pas dans les clous !" Dit par l'inspectrice.  

Ah bah zut, si je ne précise pas que l'ULIS n'est qu'un regroupement momentané , que l'inclusion est toujours favorable aux enfants (ah, re-flûte, je voulais dire "élèves") ,je vais encore me faire taper sur les doigts avec bienveillance...

Et bien je serais très curieux de lire le texte auquel elle se réfère. En attendant, ce type d'organisation ne relève pas de la compétence hiérarchique d'un IEN, c'est le conseil des maitres qui décide, sauf à prouver que c'est illégal. 

Chez moi, la salle de l'Ulis est ouverte à tous les élèves, le coordonnateur est enseignant, au même titre que ces collègues il a vocation a travailler avec tous les élèves de son école en fonction des situations, des besoins, du contexte... C'est la loi, aucun texte ne le contredit. Cette organisation a été formalisée sur le projet ulis annexé au projet d'école, validée par le dasen sous couvert de l'IEN. 

Après, on a le droit d'interroger la pertinence d'organisations type "tutorat", mais c'est un autre sujet.