cleo17fr Posté(e) 29 avril 2009 Posté(e) 29 avril 2009 Quel est le poème que vos élèves apprennent en ce moment ?
tibouletti Posté(e) 29 avril 2009 Posté(e) 29 avril 2009 La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf (La Fontaine)
Invité Posté(e) 29 avril 2009 Posté(e) 29 avril 2009 Au choix : Portrait de l'autre ou L'homme qui te ressemble. L'homme qui te ressemble J'ai frappé à ta porte pour avoir un bon lit j'ai frappé à ton cœur pour avoir un bon lit pour avoir un bon feu pourquoi me repousser ? Ouvre-moi, mon frère ... ! Pourquoi me demander si je suis d'Afrique si je suis d'Amérique si je suis d'Europe ? Ouvre-moi, mon frère ...! Pourquoi me demander la longueur de mon nez l'épaisseur de ma bouche la couleur de ma peau et le nom de mes dieux ? Ouvre-moi, mon frère ... ! Ouvre-moi ta porte Ouvre-moi ton cœur Car je suis un homme L'homme de tous les temps L'homme de tous les cieux L'homme qui te ressemble .. .! René Philombé (Yaoundé, 1977) Portrait de l’autre L’Autre : Celui d’en face, ou d’à côté, Qui parle une autre langue Qui a une autre couleur, Et même une autre odeur Si on cherche bien … L’Autre : Celui qui ne porte pas l’uniforme Des bien-élevés, Ni les idées Des bien-pensants, Qui n’a pas peur d’avouer Qu’il a peur … L’Autre : Celui à qui tu ne donnerais pas trois sous Des-fois-qu’il-irait-les-boire, Celui qui ne lit pas les mêmes bibles, Qui n’apprend pas les mêmes refrains … L’Autre : N’est pas nécessairement menteur, hypocrite, vaniteux, égoïste, ambitieux, jaloux, lâche, cynique, grossier, sale, cruel… Puisque, pour Lui, l’AUTRE … C’est Toi Robert Gélis ("Poèmes à tu et à toi")
Invité Posté(e) 29 avril 2009 Posté(e) 29 avril 2009 Et le suivant ... Là j'hésite mais nous travaillons autour d'un projet "guerre et paix" et les enfants s'investissent vraiment, ce sujet leur parle donc c'est plus sans doute que peut-être ... SOUS LE SOLEIL D'AUSCHWITZ En voyant le soleil au-dessus de ce camp, J'ai su qu'il demeurait un élément vivant Dans ce lieu désertique où la mort est passée. Je ne contrôlais plus le cours de ma pensée. Avant que les bourreaux les aient exterminés, Ce soleil était là, sur tous ces prisonniers. Mettait-il dans leurs yeux un rayon d'espérance Ou passait-il sur eux avec indifférence? Que ce soit à l'aurore ou le soir au couchant, Se posait-il sur eux dur ou réconfortant ? Aujourd'hui, ce soleil a perdu sa mémoire Mais nul n'effacera ce crime de l'histoire. La lumière s'accroche au fil des barbelés, La rouille, peu à peu, les rendra sans danger. Le ciel est bleu d'azur, une alouette chante Mais on est mal à l'aise et tout nous épouvante. Pourtant, ce soleil luit sur ce camp de la mort, Il danse sur les fleurs et met partout de l'or. De la folie humaine, il n'est pas le coupable Et de cette infamie, il n'est pas responsable. Sous le soleil d'Auschwitz, reste le souvenir D'un peuple de martyrs qui ne doit pas mourir. Blanche MAYNADIER
Clochette51 Posté(e) 29 avril 2009 Posté(e) 29 avril 2009 Le dernier que les élèves ont appris : Le printemps, Charles d'Orléans. Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie Et s'est vêtu de broderies, De soleil luisant, clair et beau. Il n'y a ni bête, ni oiseau Qu'en son langage ne chante ou crie Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie. Rivières, fontaines et ruisseaux Portent en livrée jolie, Gouttes d'argent, d'orfèvrerie Chacun s'habille de nouveau. A venir à la rentrée : Heureux qui comme Ulysse, Joachim du Bellay (en lien avec l'éducation musicale et la version de Ridan). Heureux qui comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme celui-là qui conquit la Toison Et puis s'en est retourné, plein d'usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge ! Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village Fumer la cheminée, et en quelle saison Reverrais-je le clos de ma pauvre maison, Qui m'est une province et beaucoup davantage ? Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeuls, Que des palais romains le front audacieux, Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine : Plus mon Loire gaulois que le Tibre latin, Plus mon petit Liré que le Mont-Palatin Et plus que l'air marin la douceur angevine.
Petit_Gizmo Posté(e) 29 avril 2009 Posté(e) 29 avril 2009 Actuellement : une fable d'Esope, au choix, parmi plusieurs lues en classe Le mois dernier : "Demain dès l'aube" de Hugo.
goyavana Posté(e) 29 avril 2009 Posté(e) 29 avril 2009 La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf (La Fontaine) Moi aussi, je compte leur proposer celle-ci, et une autre fable ensuite ( peut être le Corbeau et le Renard), car je suis en train de leur faire découvrir La Fontaine .
celin Posté(e) 29 avril 2009 Posté(e) 29 avril 2009 rock monsieur de Boris Vian; j'adore et les enfants aussi: Dans un café des boulevards Une famille arriva tard Voulant dîner frugalement de sardin' au fromage blanc Mais le maître d'hôtel en noir Répondit: nous avons ce soir Potage: Rock en bol Poisson: Rockillages Dessert: Rockignoles Rockfort comm' fromage Mais si vous aimez mieux Voilà des rock-monsieur Rock-monsieur, rock-madame Rock les p'tits enfants Très irrité, l'père de famille Voyant ses garçons et ses filles Se mettre à danser la polka Donna des gifles dans le tas Puis boxant le maître d'hôtel Il grogna ces mots cruels: Potage: soupe aux gnons Poisson: moules raclées Dessert: gros marrons Volaille: en volée Mais si vous aimez mieux Va pour le rock-monsieur Rock-monsieur, rock-madame Rock les p'tits enfants Puis voulant mettr' un point-virgule A cette chanson ridicule Avec ses pauvres enfants Le papa sortit en pleurant Tandis que les larbins ravis Braillaient tout autour de lui Va donc, consommé Allez, change de thon Sortez, choux paumés Oust! Filez, mignons Nous ferons des heureux Avec nos rock-monsieur avec d'autres CM je fais : Petits Lapons -- Georges Fourest Dans leur cahute enfumée Bien soigneusement fermée Les braves petits Lapons Boivent l’huile de poisson ! Dehors on entend le vent Pleurer ; les méchants ours blancs Grondent en grinçant des dents Et depuis longtemps est mort Le pâle soleil du Nord ! Mais dans la hutte enfumée Bien soigneusement fermée Les braves petits Lapons Boivent l’huile de poisson... Sans rien dire ils sont assis, Père, mère, aïeul, les six enfants, le petit dernier Bave en son berceau d’osier [1] ; Leur bon vieux renne au poil roux Les regarde, l’air si doux ! Bientôt ils s’endormiront Et demain ils reboiront la bonne huile de poisson, Et puis se rendormiront Et puis, un jour, ils mourront ! Ainsi coulera leur vie Monotone et sans envie... Et plus d’un poète envie Les braves petits Lapons Buveurs d’huile de poisson ! [1] Y’a-t-il de l’osier en Laponie ? Mystère et botanique... (note de l’auteur) testés et approuvés l'an passé: C'est tout un art d'être canard C'est tout un art d'être canard C'est tout un art d'être canard canard marchant canard nageant canards au sol vont dandinant canards sur l'eau vont naviguant être canard c'est absorbant terre ou étang c'est différent canards au sol s'en vont en rang canards sur l'eau, s'en vont ramant être canard ça prend du temps c'est tout un art c'est amusant canards au sol vont cancanant canards sur l'eau sont étonnants il faut savoir marcher, nager courir , plonger dans l'abreuvoir canards le jour sont claironnants canards le soir vont clopinant canards aux champs ou sur l'étang c'est tout un art d'être canard. Claude Roy Le chou Un chou se prenant pour un chat léchant son museau moustachu, sa bedaine de pacha, à ses feuilles s’arracha, pour prouver que sous son poncho couleur d’artichaut, son pelage était doux et chaud, sa queue de soie, sa robe blanche. En miaulant à belle voix, le chou se percha sur un toit, puis dansa le chachacha de branche en branche. Or, le chou n’était pas un chat aux pattes de caoutchouc, sur la ramure il trébucha et c’est ainsi que le chou chût fâcheusement et cacha sa piteuse mésaventure dans un gros tas d’épluchures. Charles Dobzynski
tibouletti Posté(e) 29 avril 2009 Posté(e) 29 avril 2009 La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf (La Fontaine) Moi aussi, je compte leur proposer celle-ci, et une autre fable ensuite ( peut être le Corbeau et le Renard), car je suis en train de leur faire découvrir La Fontaine . Je me demande si je ne vais pas leur proposer aussi des fables d'ésope pour qu'ils connaissent un autre auteur que Jean de La Fontaine
Charivari Posté(e) 29 avril 2009 Posté(e) 29 avril 2009 Je me demande si je ne vais pas leur proposer aussi des fables d'ésope pour qu'ils connaissent un autre auteur que Jean de La Fontaine Il y a aussi Jean-Pierre Claris de Florian : La guenon, le singe et la noix Une jeune guenon cueillit Une noix dans sa coque verte ; Elle y porte la dent, fait la grimace... ah ! Certes, Dit-elle, ma mère mentit Quand elle m'assura que les noix étaient bonnes. Puis, croyez aux discours de ces vieilles personnes Qui trompent la jeunesse ! Au diable soit le fruit ! Elle jette la noix. Un singe la ramasse, Vite entre deux cailloux la casse, L'épluche, la mange, et lui dit : Votre mère eut raison, ma mie : Les noix ont fort bon goût, mais il faut les ouvrir. Souvenez-vous que, dans la vie, Sans un peu de travail on n'a point de plaisir. Jean-Pierre Claris de Florian et Le danseur de corde et le balancier Sur la corde tendue un jeune voltigeur Apprenait à danser ; et déjà son adresse, Ses tours de force, de souplesse, Faisaient venir maint spectateur. Sur son étroit chemin on le voit qui s'avance, Le balancier en main, l'air libre, le corps droit, Hardi, léger autant qu'adroit ; Il s'élève, descend, va, vient, plus haut s'élance, Retombe, remonte en cadence, Et, semblable à certains oiseaux Qui rasent en volant la surface des eaux, Son pied touche, sans qu'on le voie, À la corde qui plie et dans l'air le renvoie. Notre jeune danseur, tout fier de son talent, Dit un jour : à quoi bon ce balancier pesant Qui me fatigue et m'embarrasse ? Si je dansais sans lui, j'aurais bien plus de grâce, De force et de légèreté. Aussitôt fait que dit. Le balancier jeté, Notre étourdi chancelle, étend les bras, et tombe. Il se cassa le nez, et tout le monde en rit. Jeunes gens, jeunes gens, ne vous a-t-on pas dit Que sans règle et sans frein tôt ou tard on succombe ? La vertu, la raison, les lois, l'autorité, Dans vos désirs fougueux vous causent quelque peine ; C'est le balancier qui vous gêne, Mais qui fait votre sûreté. Jean-Pierre Claris de Florian
Charivari Posté(e) 29 avril 2009 Posté(e) 29 avril 2009 Sinon, j'aime beaucoup Victor Hugo pour les CM aussi (au choix) : Les garçons adorent ces histoires d'héroïsme : Après la bataille Mon père, ce héros au sourire si doux, Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille, Parcourait à cheval, le soir d'une bataille, Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit. Il lui sembla dans l'ombre entendre un faible bruit. C'était un Espagnol de l'armée en déroute Qui se traînait sanglant sur le bord de la route, Râlant, brisé, livide, et mort plus qu'à moitié. Et qui disait: " A boire! à boire par pitié ! " Mon père, ému, tendit à son housard fidèle Une gourde de rhum qui pendait à sa selle, Et dit: "Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. " Tout à coup, au moment où le housard baissé Se penchait vers lui, l'homme, une espèce de maure, Saisit un pistolet qu'il étreignait encore, Et vise au front mon père en criant: "Caramba! " Le coup passa si près que le chapeau tomba Et que le cheval fit un écart en arrière. "Donne-lui tout de même à boire ", dit mon père. Victor Hugo (Ca c'est autre chose que le coup de boule de Zidane, hein ? J'aime bien l'idée de leur donner d'autres "modèles" ) Sur une barricade Sur une barricade, au milieu des pavés Souillés d'un sang coupable et d'un sang pur lavés, Un enfant de douze ans est pris avec des hommes. - Es-tu de ceux-là, toi ? - L'enfant dit : Nous en sommes. - C'est bon, dit l'officier, on va te fusiller. Attends ton tour. - L'enfant voit des éclairs briller, Et tous ses compagnons tomber sous la muraille. Il dit à l'officier : Permettez-vous que j'aille Rapporter cette montre à ma mère chez nous ? - Tu veux t'enfuir ? - Je vais revenir. - Ces voyous Ont peur ! où loges-tu ? - Là, près de la fontaine. Et je vais revenir, monsieur le capitaine. - Va-t'en, drôle ! - L'enfant s'en va. - Piège grossier ! Et les soldats riaient avec leur officier, Et les mourants mêlaient à ce rire leur râle ; Mais le rire cessa, car soudain l'enfant pâle, Brusquement reparu, fier comme Viala, Vint s'adosser au mur et leur dit : Me voilà. La mort stupide eut honte et l'officier fit grâce. Victor Hugo.
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