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Poésie CM1


cleo17fr

Messages recommandés

Au choix : Portrait de l'autre ou L'homme qui te ressemble.

L'homme qui te ressemble

J'ai frappé à ta porte

pour avoir un bon lit

j'ai frappé à ton cœur

pour avoir un bon lit

pour avoir un bon feu

pourquoi me repousser ?

Ouvre-moi, mon frère ... !

Pourquoi me demander

si je suis d'Afrique

si je suis d'Amérique

si je suis d'Europe ?

Ouvre-moi, mon frère ...!

Pourquoi me demander

la longueur de mon nez

l'épaisseur de ma bouche

la couleur de ma peau

et le nom de mes dieux ?

Ouvre-moi, mon frère ... !

Ouvre-moi ta porte

Ouvre-moi ton cœur

Car je suis un homme

L'homme de tous les temps

L'homme de tous les cieux

L'homme qui te ressemble .. .!

René Philombé (Yaoundé, 1977)

Portrait de l’autre

L’Autre :

Celui d’en face, ou d’à côté,

Qui parle une autre langue

Qui a une autre couleur,

Et même une autre odeur

Si on cherche bien …

L’Autre :

Celui qui ne porte pas l’uniforme

Des bien-élevés,

Ni les idées

Des bien-pensants,

Qui n’a pas peur d’avouer

Qu’il a peur …

L’Autre :

Celui à qui tu ne donnerais pas trois sous

Des-fois-qu’il-irait-les-boire,

Celui qui ne lit pas les mêmes bibles,

Qui n’apprend pas les mêmes refrains …

L’Autre :

N’est pas nécessairement menteur, hypocrite,

vaniteux, égoïste, ambitieux, jaloux, lâche,

cynique, grossier, sale, cruel…

Puisque, pour Lui, l’AUTRE …

C’est Toi

Robert Gélis ("Poèmes à tu et à toi")

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Et le suivant ... Là j'hésite mais nous travaillons autour d'un projet "guerre et paix" et les enfants s'investissent vraiment, ce sujet leur parle donc c'est plus sans doute que peut-être ...

SOUS LE SOLEIL D'AUSCHWITZ

En voyant le soleil au-dessus de ce camp,

J'ai su qu'il demeurait un élément vivant

Dans ce lieu désertique où la mort est passée.

Je ne contrôlais plus le cours de ma pensée.

Avant que les bourreaux les aient exterminés,

Ce soleil était là, sur tous ces prisonniers.

Mettait-il dans leurs yeux un rayon d'espérance

Ou passait-il sur eux avec indifférence?

Que ce soit à l'aurore ou le soir au couchant,

Se posait-il sur eux dur ou réconfortant ?

Aujourd'hui, ce soleil a perdu sa mémoire

Mais nul n'effacera ce crime de l'histoire.

La lumière s'accroche au fil des barbelés,

La rouille, peu à peu, les rendra sans danger.

Le ciel est bleu d'azur, une alouette chante

Mais on est mal à l'aise et tout nous épouvante.

Pourtant, ce soleil luit sur ce camp de la mort,

Il danse sur les fleurs et met partout de l'or.

De la folie humaine, il n'est pas le coupable

Et de cette infamie, il n'est pas responsable.

Sous le soleil d'Auschwitz, reste le souvenir

D'un peuple de martyrs qui ne doit pas mourir.

Blanche MAYNADIER

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Le dernier que les élèves ont appris : Le printemps, Charles d'Orléans.

Le temps a laissé son manteau

De vent, de froidure et de pluie

Et s'est vêtu de broderies,

De soleil luisant, clair et beau.

Il n'y a ni bête, ni oiseau

Qu'en son langage ne chante ou crie

Le temps a laissé son manteau

De vent, de froidure et de pluie.

Rivières, fontaines et ruisseaux

Portent en livrée jolie,

Gouttes d'argent, d'orfèvrerie

Chacun s'habille de nouveau.

A venir à la rentrée : Heureux qui comme Ulysse, Joachim du Bellay (en lien avec l'éducation musicale et la version de Ridan).

Heureux qui comme Ulysse, a fait un beau voyage,

Ou comme celui-là qui conquit la Toison

Et puis s'en est retourné, plein d'usage et raison,

Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village

Fumer la cheminée, et en quelle saison

Reverrais-je le clos de ma pauvre maison,

Qui m'est une province et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeuls,

Que des palais romains le front audacieux,

Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Plus mon Loire gaulois que le Tibre latin,

Plus mon petit Liré que le Mont-Palatin

Et plus que l'air marin la douceur angevine.

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Actuellement : une fable d'Esope, au choix, parmi plusieurs lues en classe

Le mois dernier : "Demain dès l'aube" de Hugo.

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La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf (La Fontaine)

Moi aussi, je compte leur proposer celle-ci, et une autre fable ensuite ( peut être le Corbeau et le Renard), car je suis en train de leur faire découvrir La Fontaine :smile: .

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rock monsieur de Boris Vian; j'adore et les enfants aussi:

Dans un café des boulevards

Une famille arriva tard

Voulant dîner frugalement

de sardin' au fromage blanc

Mais le maître d'hôtel en noir

Répondit: nous avons ce soir

Potage: Rock en bol

Poisson: Rockillages

Dessert: Rockignoles

Rockfort comm' fromage

Mais si vous aimez mieux

Voilà des rock-monsieur

Rock-monsieur, rock-madame

Rock les p'tits enfants

Très irrité, l'père de famille

Voyant ses garçons et ses filles

Se mettre à danser la polka

Donna des gifles dans le tas

Puis boxant le maître d'hôtel

Il grogna ces mots cruels:

Potage: soupe aux gnons

Poisson: moules raclées

Dessert: gros marrons

Volaille: en volée

Mais si vous aimez mieux

Va pour le rock-monsieur

Rock-monsieur, rock-madame

Rock les p'tits enfants

Puis voulant mettr' un point-virgule

A cette chanson ridicule

Avec ses pauvres enfants

Le papa sortit en pleurant

Tandis que les larbins ravis

Braillaient tout autour de lui

Va donc, consommé

Allez, change de thon

Sortez, choux paumés

Oust! Filez, mignons

Nous ferons des heureux

Avec nos rock-monsieur

avec d'autres CM je fais :

Petits Lapons -- Georges Fourest

Dans leur cahute enfumée

Bien soigneusement fermée

Les braves petits Lapons

Boivent l’huile de poisson !

Dehors on entend le vent

Pleurer ; les méchants ours blancs

Grondent en grinçant des dents

Et depuis longtemps est mort

Le pâle soleil du Nord !

Mais dans la hutte enfumée

Bien soigneusement fermée

Les braves petits Lapons

Boivent l’huile de poisson...

Sans rien dire ils sont assis,

Père, mère, aïeul, les six

enfants, le petit dernier

Bave en son berceau d’osier [1] ;

Leur bon vieux renne au poil roux

Les regarde, l’air si doux !

Bientôt ils s’endormiront

Et demain ils reboiront

la bonne huile de poisson,

Et puis se rendormiront

Et puis, un jour, ils mourront !

Ainsi coulera leur vie

Monotone et sans envie...

Et plus d’un poète envie

Les braves petits Lapons

Buveurs d’huile de poisson !

[1] Y’a-t-il de l’osier en Laponie ? Mystère et botanique... (note de l’auteur)

testés et approuvés l'an passé:

C'est tout un art d'être canard

C'est tout un art d'être canard

C'est tout un art

d'être canard

canard marchant

canard nageant

canards au sol vont dandinant

canards sur l'eau vont naviguant

être canard

c'est absorbant

terre ou étang

c'est différent

canards au sol s'en vont en rang

canards sur l'eau, s'en vont ramant

être canard

ça prend du temps

c'est tout un art

c'est amusant

canards au sol vont cancanant

canards sur l'eau sont étonnants

il faut savoir

marcher, nager

courir , plonger

dans l'abreuvoir

canards le jour sont claironnants

canards le soir vont clopinant

canards aux champs

ou sur l'étang

c'est tout un art

d'être canard.

Claude Roy

Le chou

Un chou se prenant pour un chat

léchant son museau moustachu,

sa bedaine de pacha,

à ses feuilles s’arracha,

pour prouver que sous son poncho

couleur d’artichaut,

son pelage était doux et chaud,

sa queue de soie, sa robe blanche.

En miaulant à belle voix,

le chou se percha sur un toit,

puis dansa le chachacha

de branche en branche.

Or, le chou n’était pas un chat

aux pattes de caoutchouc,

sur la ramure il trébucha

et c’est ainsi que le chou chût

fâcheusement et cacha

sa piteuse mésaventure

dans un gros tas d’épluchures.

Charles Dobzynski

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La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf (La Fontaine)

Moi aussi, je compte leur proposer celle-ci, et une autre fable ensuite ( peut être le Corbeau et le Renard), car je suis en train de leur faire découvrir La Fontaine :smile: .

Je me demande si je ne vais pas leur proposer aussi des fables d'ésope pour qu'ils connaissent un autre auteur que Jean de La Fontaine

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Je me demande si je ne vais pas leur proposer aussi des fables d'ésope pour qu'ils connaissent un autre auteur que Jean de La Fontaine

Il y a aussi Jean-Pierre Claris de Florian :

La guenon, le singe et la noix

Une jeune guenon cueillit

Une noix dans sa coque verte ;

Elle y porte la dent, fait la grimace... ah ! Certes,

Dit-elle, ma mère mentit

Quand elle m'assura que les noix étaient bonnes.

Puis, croyez aux discours de ces vieilles personnes

Qui trompent la jeunesse ! Au diable soit le fruit !

Elle jette la noix. Un singe la ramasse,

Vite entre deux cailloux la casse,

L'épluche, la mange, et lui dit :

Votre mère eut raison, ma mie :

Les noix ont fort bon goût, mais il faut les ouvrir.

Souvenez-vous que, dans la vie,

Sans un peu de travail on n'a point de plaisir.

Jean-Pierre Claris de Florian

et

Le danseur de corde et le balancier

Sur la corde tendue un jeune voltigeur

Apprenait à danser ; et déjà son adresse,

Ses tours de force, de souplesse,

Faisaient venir maint spectateur.

Sur son étroit chemin on le voit qui s'avance,

Le balancier en main, l'air libre, le corps droit,

Hardi, léger autant qu'adroit ;

Il s'élève, descend, va, vient, plus haut s'élance,

Retombe, remonte en cadence,

Et, semblable à certains oiseaux

Qui rasent en volant la surface des eaux,

Son pied touche, sans qu'on le voie,

À la corde qui plie et dans l'air le renvoie.

Notre jeune danseur, tout fier de son talent,

Dit un jour : à quoi bon ce balancier pesant

Qui me fatigue et m'embarrasse ?

Si je dansais sans lui, j'aurais bien plus de grâce,

De force et de légèreté.

Aussitôt fait que dit. Le balancier jeté,

Notre étourdi chancelle, étend les bras, et tombe.

Il se cassa le nez, et tout le monde en rit.

Jeunes gens, jeunes gens, ne vous a-t-on pas dit

Que sans règle et sans frein tôt ou tard on succombe ?

La vertu, la raison, les lois, l'autorité,

Dans vos désirs fougueux vous causent quelque peine ;

C'est le balancier qui vous gêne,

Mais qui fait votre sûreté.

Jean-Pierre Claris de Florian

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Sinon, j'aime beaucoup Victor Hugo pour les CM aussi (au choix) :

Les garçons adorent ces histoires d'héroïsme :

Après la bataille

Mon père, ce héros au sourire si doux,

Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous

Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,

Parcourait à cheval, le soir d'une bataille,

Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.

Il lui sembla dans l'ombre entendre un faible bruit.

C'était un Espagnol de l'armée en déroute

Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,

Râlant, brisé, livide, et mort plus qu'à moitié.

Et qui disait: " A boire! à boire par pitié ! "

Mon père, ému, tendit à son housard fidèle

Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,

Et dit: "Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. "

Tout à coup, au moment où le housard baissé

Se penchait vers lui, l'homme, une espèce de maure,

Saisit un pistolet qu'il étreignait encore,

Et vise au front mon père en criant: "Caramba! "

Le coup passa si près que le chapeau tomba

Et que le cheval fit un écart en arrière.

"Donne-lui tout de même à boire ", dit mon père.

Victor Hugo

(Ca c'est autre chose que le coup de boule de Zidane, hein ? J'aime bien l'idée de leur donner d'autres "modèles" ;) )

Sur une barricade

Sur une barricade, au milieu des pavés

Souillés d'un sang coupable et d'un sang pur lavés,

Un enfant de douze ans est pris avec des hommes.

- Es-tu de ceux-là, toi ? - L'enfant dit : Nous en sommes.

- C'est bon, dit l'officier, on va te fusiller.

Attends ton tour. - L'enfant voit des éclairs briller,

Et tous ses compagnons tomber sous la muraille.

Il dit à l'officier : Permettez-vous que j'aille

Rapporter cette montre à ma mère chez nous ?

- Tu veux t'enfuir ? - Je vais revenir. - Ces voyous

Ont peur ! où loges-tu ? - Là, près de la fontaine.

Et je vais revenir, monsieur le capitaine.

- Va-t'en, drôle ! - L'enfant s'en va. - Piège grossier !

Et les soldats riaient avec leur officier,

Et les mourants mêlaient à ce rire leur râle ;

Mais le rire cessa, car soudain l'enfant pâle,

Brusquement reparu, fier comme Viala,

Vint s'adosser au mur et leur dit : Me voilà.

La mort stupide eut honte et l'officier fit grâce.

Victor Hugo.

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