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Avertissement légal

Cet article est publié à titre purement informatif et pédagogique. Il ne constitue ni un conseil en investissement, ni un conseil fiscal, ni une incitation à souscrire ou modifier un produit financier.

Les informations fournies reposent sur des éléments généraux et peuvent évoluer dans le temps (réglementation, fiscalité, conditions des produits).

L’auteur décline toute responsabilité quant aux conséquences directes ou indirectes des décisions prises par les lecteurs à la suite de la lecture de cet article, notamment en cas de pertes financières, de rendement insuffisant ou de choix inadapté à leur situation personnelle.

Le PER expliqué aux enseignants

Comprendre, comparer et décider en connaissance de cause.

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) est souvent présenté comme une solution évidente pour préparer sa retraite. Pourtant, les échanges entre enseignants montrent des avis très contrastés : certains y voient un bon outil, d’autres une déception, voire une « arnaque ». La plupart des malentendus viennent d’un point clé : le mot PER recouvre en réalité deux logiques très différentes.

Cet article vise à clarifier ce qu’est réellement un PER, ses avantages, ses limites, dans quels cas il peut être pertinent pour les enseignants, et en quoi il se distingue d’autres placements (assurance-vie, PEA…).

1) Le point clé : deux logiques différentes derrière le mot « PER ».

Il existe deux principaux types de PER.

1.1 Le PER individuel « financier » (PERIN) :

Il s'agit d'un produit proposé par les banques et les assureurs.

Vous y placez de l’argent, qui est investi en bourse ou sur des fonds sécurisés, et à la retraite, vous pouvez récupérer cet argent en une fois (capital) ou sous forme de rente (un revenu régulier) :

  • On verse de l’argent qui est investi sur des supports financiers (fonds en euros, unités de compte, ETF,…).
  • On constitue un capital qui évolue selon les marchés et les frais.
  • À la retraite, on peut sortir en capital, en rente, ou en mix capital + rente.

Exemple : Si vous versez 100 € par mois, cet argent grandit avec les marchés financiers.

À retenir : c’est une épargne financière à objectif retraite, avec un levier fiscal intéressant dans certains cas.

1.2 Le PER « par points » (UMR / Préfon / Corem…) :

Vous achetez des "points" avec vos versements, et à la retraite, ces points sont convertis en une rente à vie :

  • On ne constitue pas un capital.
  • On achète des points qui donneront droit à une rente viagère à vie.
  • Logique mutualisée : c’est une retraite supplémentaire, proche d’une assurance longévité.

Exemple : 1 point = 1 € de rente par an. Si vous avez 1000 points, vous touchez 1000 € par an, à vie.

À retenir : ce n’est pas un placement « rendement », mais un dispositif visant un complément de revenu garanti à vie.

2) Le principe fondamental : le PER n’est pas une exonération, c’est un report d’imposition.

Pourquoi ouvrir un PER ?

a. Pour payer moins d’impôts maintenant :

Chaque euro versé sur un PER réduit vos impôts immédiatement. Exemple : Si vous versez 2000 € et que votre taux d’imposition est de 30 %, vous économisez 600 € d’impôts cette année.

Attention : Vous paierez des impôts plus tard, à la retraite, mais généralement à un taux plus bas (car vos revenus seront moindres).

b. Pour se protéger contre la longévité :

Avec un PER par points, vous êtes sûr de toucher une rente toute votre vie, même si vous vivez très vieux.

Quel que soit le type de PER, il faut garder en tête cette logique : on paie moins d’impôts pendant la vie active, en acceptant d’être imposé plus tard, au moment de la retraite.

Mais un PER peut être très avantageux… ou peu utile, selon le profil fiscal de chacun.

3) L’avantage principal : la déduction fiscale, surtout en Taux Marginal d'Imposition (TMI)  à 30 % et plus.

a) Pour le PER individuel (PERIN) :

L’avantage majeur est la déduction des versements du revenu imposable.

Exemple simple :

Un enseignant imposé à 30 % verse 2 000 € par an sur son PER.
Cela lui permet de réduire son impôt d’environ 600 €.
Autrement dit, il place 2 000 € avec un effort réel proche de 1 400 €.

Même avec des montants plus modestes (700 à 1 500 € par an), le mécanisme reste le même : le PER agit avant tout comme un outil de lissage et d’optimisation fiscale

b) Pour un PER par points (UMR / Préfon / Corem) :

La logique est similaire sur l’avantage fiscal à l’entrée, mais l’objectif final reste la rente viagère.

Dans un PER par points :

  • Chaque versement achète des points.
  • Le nombre de points dépend du montant versé et de la valeur d’achat du point.
  • À la retraite, la rente est calculée en gros ainsi : nombre total de points × valeur de service du point.
  • La rente est versée à vie : plus on vit longtemps, plus on « gagne » par rapport au système.

À retenir : c’est une assurance contre le risque de vivre longtemps, plus qu’un placement de performance.

4) Les inconvénients à connaître :

  •  jusqu’à la retraite (sauf exceptions, comme l’achat de votre résidence principale).
  • Les gains sont taxés : À la sortie, les plus-values sont soumises à 17,2 % de prélèvements sociaux.
  •  : Pour les PER par points, la valeur du point peut varier.

5) Fiscalité à la sortie : les points qui créent le plus de confusion. 

Beaucoup de critiques viennent d’une mauvaise compréhension de la fiscalité.

En résumé (cas général, sortie normale) :

  • Les sommes issues des versements déduits sont imposées à l’impôt sur le revenu au moment de la sortie (souvent à un taux plus faible qu’en activité).
  • Les plus-values supportent les prélèvements sociaux (17,2 % aujourd’hui).
  • La flat tax à 30 % est très souvent évoquée à tort : elle ne correspond pas à la fiscalité « standard » d’un PER à la retraite.

Important : l’inflation n’est pas neutralisée fiscalement en France. On taxe des gains nominaux (en euros courants), et non des gains « réels » corrigés de l’inflation.
Ceci n’est pas propre au PER : c’est vrai pour l’assurance-vie, le PEA, l’immobilier, etc.

6) Les critiques fréquentes… et ce qu’elles révèlent.

« Je n’ai rien gagné, à cause de l’inflation »

Cela peut être vrai si le contrat est très prudent ou coûteux. Mais il faut intégrer dans le bilan l’économie d’impôt à l’entrée, souvent oubliée dans les témoignages.

« On taxe un gain fictif »

La critique vise en réalité la fiscalité générale : le fisc ne tient pas compte de l’inflation. C’est discutable sur le plan économique, mais ce n’est pas une « arnaque » propre au PER.

« Le PER est une arnaque »

Non. En revanche, le PER n’est pas adapté à tout le monde : son intérêt dépend du niveau d’imposition, du besoin de liquidités et de la stratégie (capital vs rente).

7) Pour quels enseignants le PER est-il intéressant ?

Il est plutôt intéressant, si :

  • On se trouve dans une tranche d’imposition élevée (souvent TMI 30 % ou plus).
  • On pense être moins imposé à la retraite.
  • On peut immobiliser une partie de son épargne sur le long terme.
  • On accepte le principe : déduction aujourd’hui, imposition plus tard.

Il n'est vraiment pas intéressant, si :

  • On est peu imposé (TMI à 0 % ou à 11 %) : le levier fiscal est faible.
  • On veut une épargne totalement disponible.
  • On privilégie fortement la transmission d’un capital.

😎 Rente ou capital ? Une question de longévité et d’objectifs.

La rente viagère devient d’autant plus intéressante que l’on vit longtemps après la retraite : c’est le principe même d’une rente à vie. Inversement, pour de petites rentes (40–50 € / mois), demander un capital peut être plus rationnel.

9) Comparaison avec d'autres placements :

Placement Pour qui ? Avantages Inconvénients
PER Ceux qui veulent payer moins d’impôts maintenant et sécuriser leur retraite. Réduction d’impôts immédiate, rente à vie. Argent bloqué, rendement variable.
Assurance-vie Ceux qui veulent de la souplesse et transmettre leur épargne. Argent disponible, transmission avantageuse. Pas d’avantage fiscal à l’entrée.
PEA Ceux qui veulent investir en bourse sur le long terme. Performance potentielle élevée. Pas d’avantage fiscal à l’entrée.

 

Conclusion

Le PER n’est ni une arnaque, ni une solution miracle. C’est un outil qui peut être très efficace pour un enseignant fortement imposé, à condition de comprendre sa logique (déduction aujourd’hui, imposition plus tard) et de l’intégrer dans une stratégie globale : rente à vie (PER par points), capital et levier fiscal (PER individuel), et souplesse (assurance-vie / PEA).

Pour discuter du PER et d'autres solutions d'épargne ou de placement pour la retraite, retrouvez-nous dans ce sujet : :)

 


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