
En mars 2025, une publication du site VousNousIls révélait que les enseignants de la Fonction publique d’État perçoivent en moyenne 976 euros de moins par mois que les autres fonctionnaires de catégorie A. Un écart surprenant, quand on sait que tous relèvent du même statut. Faut-il y voir une inégalité de traitement ? Est-ce une situation justifiée ? Éléments de réponse.
Qui sont les fonctionnaires de catégorie A ?
La catégorie A regroupe les fonctionnaires recrutés à un niveau bac+3 minimum, le plus souvent bac+5, pour exercer des missions d'encadrement, de conception ou d’expertise. Parmi eux :
- Les enseignants (professeurs des écoles, certifiés, agrégés…),
- Mais aussi les inspecteurs du travail, attachés d’administration, magistrats, ingénieurs d’État, inspecteurs des finances publiques, etc.
Ces métiers exigent une formation exigeante, des responsabilités importantes, et une implication au service de l’intérêt général. Pourtant, leurs niveaux de rémunération varient fortement.
Un écart salarial très net
Voici quelques estimations de salaires bruts mensuels moyens (hors primes exceptionnelles) pour différents métiers de la catégorie A dans la Fonction publique d’État :
Métier | Salaire brut mensuel moyen |
---|---|
Professeur des écoles | 2 400 € |
Professeur certifié | 2 600 € |
Professeur agrégé | 3 100 € |
Inspecteur du travail | 3 400 € |
Attaché d’administration | 3 200 € |
Inspecteur des finances publiques | 3 600 € |
Magistrat débutant | 4 200 € |
Cette différence ne repose ni sur une formation moins poussée, ni sur des responsabilités moindres, mais sur des facteurs essentiellement structurels.
Pourquoi un tel écart ?
1. Un coût budgétaire massif
Avec plus d’un million d’agents, l’Éducation nationale est de loin le plus gros employeur public. Toute revalorisation généralisée représente donc un enjeu financier majeur pour l’État.
2. Une grille indiciaire peu dynamique
Les enseignants ont longtemps été rémunérés presque exclusivement sur l’indice, avec peu ou pas de primes, contrairement à d’autres corps de la fonction publique d’État.
3. Une vision réductrice du temps de travail
On évoque souvent les vacances scolaires et le nombres d'heures de travail devant élèves, mais cela occulte le travail invisible :
- préparation de classe,
- corrections,
- suivis individualisés,
- concertations, etc.
Et à l’international ?
La France est l’un des pays de l’OCDE où les enseignants sont les moins bien rémunérés par rapport au PIB. Cette situation contribue à :
- la désaffection pour le métier,
- la pénurie de candidats dans certaines disciplines,
- une crise de vocation chez les jeunes diplômés.
Un choix politique avant tout
L’écart de traitement entre enseignants et autres cadres A n’est pas fondé sur les missions ou les qualifications. Il reflète plutôt des choix budgétaires et politiques successifs.
Commentaires recommandés
Il n’y a aucun commentaire à afficher.