élève avec crises violentes

[kitsune]

voilà quelques temps qu'une élève de ma classe fait des crises de nerf très violentes, généralement dirigées contre moi, dès qu'on lui fait une remarque ( genre: je suis désolée mais il y a une erreur de copie dans ce mot)

elle est en ce2 c'est la 2ème année qu'elle fait des crises de ce type.

j'en sors avec des marques partout, épuisée.

j'ai un triple niveau et les enfants de la classe sont impressionnée de ses sautes d'humeur;

une maman d'élève est venue l'accuser d'avoir étranglé sa fille.

sa mère en a peur

son père (les parents sont séparés) répond à tous les problèmes par de coups ou des insultes.

l'équipe éducative a conclu qu'il ne s'agissait pas d'un cas pathologique bien qu'il y ait souffrance de l'enfant (l'an dernier elle parlait de suicide, ils trouve que c'est mieux que la violence soit dirigée contre quelqu'un d'autre )

et en plus je ne peux pas juger de son niveau scolaire parce qu'elle refuse de travailler.

moi, je commence à croire que c'est moi qui ne sait pas la gérer (bien qu'elle ait fait la même chose avec 2 enseignants l'an dernier, la pe2 qui m'a remplacée en janvier et le collègue de l'autre classe que j'avais appelé à la rescousse)

de plus je suis crevée en ce moment, (triple niveau, 120 km tous les jours, enceinte de 2 mois avec nauseés violentes et insomnies)

je ne sais pas comment je vais continuer de la gérer.

la douceur, le raisonnement, l'autorité, rien ne fonctionne avec elle.

quelqu'un aurait-il un conseil?

[Aurèle68]

Tout pareil qu'Akwabon!

On a eu ce genre d'élève (en moins pire donc je compatis...): même si c'est difficile à faire, il faut rester le + calme possible, parler avec beaucoup de douceur et d'affection (même si ya des moments où on pense tout l'inverse )

Les autres élèves ne vont peut-être pas comprendre au début pourquoi tu ne punis pas tout ce qu'elle fait, ou pourquoi tu la "favorises" d'un certain sens mais ils se sont déjà rendus compte qu'elle n'était comme eux et donc elle a besoin d'un traitement à part "pas un traitement de faveur" mais un traitement adapté, (heu ça fait un peu psy ça... enfin je pense que tu comprends où je veux en venir)... Les autres comprendront vite que sinon tu passerais tes journées à la sanctionner....

Sois proche d'elle le + souvent possible, au moment des déplacements tu peux en profiter pour échanger quelques mots: où manges-tu ce soir? (chez papa? maman? quel est ton plat préféré? celui que tu aimes le moins? fais des similitudes avec toi "ah moi non plus je n'aime pas trop....)

Bon heu oui ça paraît "neuneu" mais en tout cas avec notre élève de CE1 ça a fonctionné l'an dernier, il se confiait de + en + et a vu l'enseignante comme une personne de confiance! Bon, il a continué de s'en prendre encore aux autres mais moins fréquemment et avec moins de violence...

Encore une dernière chose, pense aussi à toi car triple niveau + 120 km par jour + grossesse = beaucoup de fatigue...

[flitch]

Pas mieux que les autres. Moi aussi j'ai connu le cas. Ereintant. J'en ai fait les frais niveau santé, alors ménage-toi ainsi que ton bébé!

Bon courage!

[cri39]

J'ai deux élèves qui regroupent les difficultés que tu rencontres avec ton élève : un violent gros problème psy, l'autre problème de confiance en lui, angoisse, une vision très négative de lui... mais même a eux deux c'est en moins grave que toi, généralement ils ont la "gentillesse" de ne pas faire leur crise en même temps mais de se relayer...

- Essaye peut-être un contrat écrit avec une ou deux règles dans la classe et la cour, à remplir par 1/2 journée et faire un bilan à la fin de la semaine signé par la directrice et les parents (pour les impliquer). C'est du travail en plus. Je t'aurais bien poster le mien mais je ne sais pas pourquoi il marque "l'envoie a échoué. Vous n'êtes pas autorisé à envoyer ce type de fichier" désolé!

- Sinon tout comme Akwabon (c'est ce que je fais aussi - parler, prévenir, ne pas prendre l'enfant au dépourvu, le mettre seul à une table. écouter mais rester ferme, car un des enfants a essayer de m'avoir aux sentiments quand il a vu qu'il pouvait me parler quand il faisait une crise d'angoisse).

COURAGE, on est presque à la fin de l'année.

[cocottte]

Bon, je ne suis pas forcément persuadée que la réaction "douce" soit la plus adaptée si cet enfant n'a pas de problème psychologique grave et s'il s'agit "simplement" de gros problèmes de comportement...

J'en parle en connaissance de cause, nous avons un paquet de gosses capables d'avoir des réactions hyper violentes dans notre école (l'an dernier, une collègue s'est retrouvée menacée par un élève qui brandissait une chaise contre elle; on ne comptait plus les tables retournées, les gosses en crises de nerfs à plaquer au sol; j'ai moi même reçu des coups en essayant de maîtriser un élève en état de crise...).

On avait adopté la méthode "compréhensive" qui nous avait été conseillée par la maiître G. Ce fut une GROSSE erreur, les élèves pensaient qu'ils était possible de se comporter ainsi et on a eu le droit à une véritable contagion au sein de l'école, au point que c'était ingérable. Ben oui, puisque lui le fait, pourquoi pas moi? Tout le monde me regarde, parle de moi....

C'était l'enfer...

Cette année, on a complètement redressé la barre. Il est inconcevable de se comporter de manière violente, de faire des crises ou autre. C'est arrivé bien entendu (il n'y a pas de méthode miracle!!! les gosses violents restent violents) mais plus à la même ampleur.

Et pour cause! Un élève ayant un tel comportement est systématiquement exclu (nous avons des EVS dans l'école, nous avons mis en place une sorte de permanence où les élèves insolents, refusant de travailler ou violents sont envoyés en cas de besoin avec du travail (ou en cas de refus de sortir, on envoie chercher l'EVS qui le gère)). Les cas très graves sont gérés par le directeur.

En cas de dérapage, convocation des parents, parfois on leur a demandé de venir le chercher imméditement (pas très légal certes mais bon certaines situations étaient vraiment dingues!). Ca calme quand même les gosses pour un moment. On a fait appel à l'IEN qui, au courant de la situation de notre école, a participé à certaines équipes éducatives, a envoyé des lettres à certains parents, voir même en a convoqué!

Ensuite, à chaque dérapage, il doit y avoir sanction. Et bien sûr excuses.

Je pense que faire sortir l'élève de la classe un moment (une demi journée, une journée, envoyé par exemple dans une autre classe) est bénéfique: il est exclu du groupe classe, ça fait souffler la maîtresse et les camarades... Mais ça ne doit pas devenir une habitude non plus...

Enfin, quand on se prend des coups, ou qu'on se fait menacer, j'estime qu'il faut porter plainte. C'est tout simplement inadmissible, nous sommes enseignants pas des puchhing-ball!

A côté de ça, on a un élève de CM2 très très difficile... Situation familiale catastrophique, enfin vous imaginez, tous les vendredi il part "en vrille" car le week-end approche). Lorsque son enseignant ou lui même sentent que ça monte, qu'il n'arrive plus à se tenir, il va dans une autre classe (souvent la mienne! et là il est accueuilli avec un grand sourire puisqu'il n'est pas puni, il aide les petits CP, ou alors simplement lit un livre, bricole avec les meccano au fond de la classe... Pas très productif certes mais au moins il se pose et en ressort détendu, porté par l'admiration des plus petits...

Evidement, tout ceci demande une réflexion d'école sur la gestion des cas difficiles, tu ne peux pas être efficace seule dans ton coin. Tes collègues, ton directeur doivent te soutenir!

Voilà, je te souhaite beaucoup de courage, je sais à quel point c'est difficile à vivre. Et déculpabilise, ce n'est pas toi qui part en vrille, c'est l'enfant, et tu n'es pas responsable de son comportement (à chacun son boulot, j'estime que nous sommes là pour transmettre des conaissances, pas pour les plaindre, ça ne leur fait aucun bien).

Et puis je sais que je suis à contre courant, un peu réac, mais je vous assure qu'il y a deux ans je n'avais pas du tout le même discours! Simplement, certaines situations te font complètement changer de perspectives...

[cocottte]

Un bouquin qui pourra te donner des perspectives: Prévenir et gérer la violence en milieu scolaire par Edith Tartar Goddet, chez Retz.

Il est très bien conçu et agréable à lire!

[elsa.uzy]

Bonjour

Etant T1, avec direction, 3 niveaux, 100 km, je compatis... Malheureusement je ne pourrai guere t'aider puisque je suis demunie.

J'ai un CM2 qui ne travaille pas, ne lit pas la litterature, ne fait pas ses maths et distrait les autres, les empechant de travailler. Les punitions ne sont soient pas faites, soient faites mais aucune amelioration. Idem pour la privation de récré, forcement partielle...

Je l'ai mis de cote, je l'ai eloigné des autres pour qu'il ne les embete plus.

Il travaillait encore moins.

J'ai parlé à la maman qui m'a dit qu'etre mis de cote, l'avait beaucoup bléssé qu'il se sentait exclu.

Je l'ai donc ré-intégré au groupe classe (mon avsi etait contre elle m'a dit que c'etait donné satisfaction à A, mais bon j'essaye tout hein)

On a eu un leger mieux, il participait, etc.

Là depuis lundi, il ne travaille plus ne fait rien du tout. Hier, il a frappé B a 13h30 "elle a commencé " elle "non c'est lui"

Moi faut savoir, lui qui s'est cassé dans la cour, ne voulait plus venir, restait là bas..insultait A bien sur.

J'ai donc fait appeler l'ATSEM qu'elle soit avec lui le temps qu'il se calme (ai je bien fait? il n'y a pas eu de sanction, mais vu que je ne savais pas qui avait reellement commencé)

Puis il a frappé B en debut de recre "elle est chiante, elle m'embete " je lui ai dit on ne frappe pas quelqu'un pour si peu

Et il a fini avec C en fin de récré! Pas de motif là...

Ma collegue l'a appelé pendant la récré pour qu'il vienne fermer un robinet qu'il avait laissé ouvert, mais elle s'est trompé, ce n'etait pas lui, elle a confondu d'enfant.

Il en pleurait de rage (vraiment, hein) "elle m'accusse, elle pourrait reflechir"

Je pense que cette violence traduit un mal etre de A que donner un punition ne sert strictement à rien, donc je n'ai rien donné.

Et là encore c'est fou, il avait le culot de dire "on lui dit rien à lui, alors qu'à moi"

J'ai rdv avec les parents jeudi (rdv deja pris apres le lundi desastreux) je ne sais pas quoi faire, quoi dire, a quelle etape passer?

L'exclure? est ce que ce serait une solution?

Ca m'embete de n'avoir rien fait hier, je me dis que si les parents de B C D viennent j'aurais l'air fine "A l'a frappé, vous avez fait quoi?" bah je vois les parents ???

[flitch]

Je n'ai malheureusement pas d'idées à suggérer, je crois que dans ce genre de situation on est tous un peu démunis...quand on a fait le tour des diverses mesures à prendre, et que rien ne change....

Juste pour vous souhaiter beaucoup de COURAGE! (plus que 3 mois! )

[flitch]

Et puis je sais que je suis à contre courant, un peu réac, mais je vous assure qu'il y a deux ans je n'avais pas du tout le même discours! Simplement, certaines situations te font complètement changer de perspectives...

Merci beaucoup pour ton témoignage !

[ssof]

Je fais remonter le post car moi aussi j'ai dans ma classe un enfant extrêmement violent et qui ne ressent aucune culpabilité à faire mal aux autres, à crier, à déranger, à insulter, à provoquer, à fuir, à parler vulgairement, à "amocher" un voire plusieurs camarades par jour, et, dernièrement, à insulter les adultes (espèce de gros "c.." à la directrice de l'école lorsque j'étais 1 semaine et demi en maladie (vous comprenez pourquoi) ... et il a ... 4 ans, oui je sais c'est très jeune !

Avez-vous d'autres pistes car j'ai épuisé celles qui ont été proposées ici et : équipe éducative, rased, inspecteur etc...

Là, je demande à un conseiller péda de venir dans ma classe. Etant donné que c'est ma 1è année en maternelle et qu'en plus je suis inspectée...j'imagine qu'il va me faire une longue liste de mes erreurs puis nous choisirons ensemble les priorités et solutions envisageables.

Qu'en pensez-vous ? Merci pour vos avis, vos témoignages etc.... (je viens aussi de commander le livre prévenir et gérer la violence en milieu scolaire).

A vos claviers, soutenons nous mutuellement merci

[graindecafé]

ssof, il va te falloir beaucoup d'énergie pour tenir jusqu'à la fin de l'année, et il faudrait que l'équipe te soutienne. Les années prochaines, il sera dans les classes de tes collègues, en CP ça risque d'être très dur, et après, n'en parlons pas !

Qu'a fait la directrice ? En avez-vous parlé en Conseil des Maîtres ?

Quelques idées, puisque tu as déjà fait beaucoup :

Pour trouver des solutions et aider l'élève (notamment à devenir... un élève) :

- visite médicale par le médecin scolaire, ou la PMI (je suis en élémentaire, je ne sais pas si le médecin scolaire est compétent)

- observation en classe par le psy scolaire, + le rééducateur du Rased

- envoi de la famille au CMP en urgence : le psy ou le médecin les connaissent, en général, et peuvent aider à obtenir un RV en urgence

- réunion de l'équipe de suivi (et non plus seulement de l'équipe éducative), avec le référent MDPH,

- demande d'AVS en urgence, pour une quantité d'heures maximum, de sorte à en obtenir un bon quota

- renouvellement de l'équipe de suivi dès le démarrage du suivi CMP, pour envisager un Sessad

En plus : pour se protéger :

- systématiquement tout noter

- faire tourner l'élève dans les classes, avec un planning bien établi et communiqué à la famille (nécessité d'un Conseil des Maîtres pour se mettre d'accord)

- régulièrement, rédiger un relevé des faits à l'attention de l'IEN (via la directrice)

- faire des "fiches d'incident en milieu scolaire" à chaque comportement dangereux, à envoyer à l'IEN (via la directrice)

- en cas de violence tournée vers toi, déclaration à l'autonome de solidarité

- et si nécessaire, plainte au commissariat

Pour protéger l'élève :

- si la famille ne se bouge pas, en particulier pour des démarches au CMP, signalement aux services sociaux

- si une crise ne cesse pas, appel aux pompiers (j'ai eu à le faire récemment, sur proposition de mon IEN)

Nous avons un élève de ce profil à l'école, en CP, on a été frappés, mordus, insultés, et toute la panoplie ci-dessus y est passée. Depuis qu'il a une AVS (un peu avant Noël), notre vie à tous a été transformée. J'ai agi en tant que directrice, je crois que je n'ai jamais passé autant de temps de toute ma carrière à m'occuper du cas d'un élève : ça valait la peine, car ma collègue craquait, ainsi que les élèves et tous les adultes de l'école.

Courage, ssof, et tiens-nous au courant !

[ssof]

Grain de café, je compte imprimer ton message car ma directrice n'ose faire toute ces démarches de peur d'avoir des remontrances de l'ien c'est pourquoi j'ai pris les devants et fait un courrier à l'ien uniquement concernant mon initiative d'appeler les parents pour venir le chercher, ce n'est arrivé qu'une fois. Dans ce courrier je ne parle absolument pas d'elle d'ailleurs, je ne me permettrais pas. Elle me répond que l'ien est contre un renvoi de l'école mais je pense qu'il n'a pas toutes les infos.

Faire tourner dans les classes m'est impossible car nous ne sommes que deux classes et ma collègue ne s'en sent pas la force...bizarrement je la comprends mais bon...

Une avs est intervenue de manière ponctuelle dans ma classe pour lui. Elle n'arrivait pas à le maitriser car je pense que comme moi elle n'est pas assez formée.

Anecdote qui m'a bien fait rire...jaune : la rééducatrice n'a pas contacté le CMP car trop d'attente ... à la prochaine EE je reviens à la charge et lui demande de le faire et qui plus est en urgence !

Autre anecdote : la psy scol qui a pris à parti la directrice en pleine EE pour lui dire que le renvoi de 3 jours pour avoir jeté intentionnellement une pierre de 5 cm de diamètre sur la tête d'un de ses camarades était complètement "inadapté et ne résoudrait pas le problème". En même temps on est d'accord avec elle et le renvoi aurait été fait "dans un autre but chère madame". Si cela se reproduit je n'hésiterais pas à lui dire cette fois-ci.

Cet enfant étant clairement malade les conseils de akwabon, qui est intervenue sur ce post, me semblent les plus adaptés à son cas.

Je vais les mettre en application dans ma classe dès aujourd'hui en essayant de réparer mes erreurs qui ont empiré la situation de ce gosse : j'ai changé plusieurs fois de "fusil d'épaule" au gré des remarques et conseils à droite à gauche et du coup je sens la classe partir en vrille par rapport à ce problème. Et la dernière chose dont cet enfant avait besoin c'est de me sentir hésitante et démunie

Il faut que je redresse la barre en parlant clairement aux élèves et en définissant clairement les rôles de chacun dans l'école lors de notre réunion. J'espère que la directrice ne m'en tiendra pas rigueur. Au contraire elle semble attendre que je prenne les devants et que je mène seule la barque, reste à savoir si elle ne va pas m'en vouloir quand même, j'espère que non.

Merci pour vos interventions, ici on se serre les coudes et ça fait du bien.