LDJ face à la mort

[nomade]

Me revoilà avec mes TDC....

Mais comme ils sont vraiment bien faits et que je me constitue des fiches, je me dis que je peux au moins en faire profiter à ceux qui vont travailler ce thème.

Ce n'est pas mon cas, mais c'est passionnant.... Je ne sais pas trop si ça peut faire avancer le schmilblick

Si la mort fait peur dans notre société, les ouvrages pour la jeunesse centrés sur la mort existent à profusion : albums cartonnés pour les tout-petits, multiples albums pour enfants, romans et ouvrages documentaires pour adolescents. Le thème de la mort n'est pas contourné par la LDJ.

Difficulté du propos oblige, ces ouvrages n'abordent pas le sujet dans une logique univoque. Il est possible néanmoins de faire ressortir deux courants sous-jacents contradictoires :

- privilégier le point de vue de l'adulte

- privilégier le point de vue de l'enfant et de l'adolescent

Du côté de l'adulte :

1° Du désordre au chaos :

Les manifestations de la souffrance brute, du désarroi émotionnel tiennent une large place dans la plupart des ouvrages centrés sur la mort : choc associé à l'annonce du décès, pleurs partagés ou solitaires, perte initiale des repères, errance douloureuse, etc...

Cette souffrance occupe souvent une place excessive, inscrivant le récit dans une dramaturgie lacrymale en conformité avec le vécu des adultes en deuil.

2° S'habitue-t-on au chagrin ?

Ces romans proposent souvent des itinéraires de deuil, accolés à la réalité sociale et intrafamiliale. Le "travail de deuil" comporte des phases très précises, invariantes.

Exemple : Le goût des mûres de Doris Buchanan Smith. Le jeune narrateur s'insurge, ressent colère et désarroi à la perte de son ami, s'interroge sur l'au-delà, se confronte au discours des adultes et comprend peu à peu que certaines questions n'ont pas de réponses. C'est le souvenir de son ami qui va ensuite lui permettre de perpétuer la vie.

Même parcours dans l'album Et après de Malika Doray.

On retrouve donc le schéma suivant : refus de comprendre, d'admettre la réalité, expression de la souffrance, de la colère, de la révolte, de la culpabilité fantasmée d'être potentiellement responsable du décès. Puis s'amorce un processus qui permet un retour à la vie normale.

Ainsi la littérature de jeunsse contemporaine suggère que l'on s'habitue au chagrin et qu'un cheminement intérieur permet de poursuivre sa route.

3° Transmettre des souvenirs ?

Récurrence des rituels d'enterrement, des paroles échangées entre adulte et enfants : cette trame narrative est assez fréquente.

Exemple : Le couteau de pépé de François Braud

Cet abord de la mort dans la LDJ n'est pas sans interrogations l'enfant et l'adolescent ne fonctionnent pas comme l'adulte.

La suite prochainement (c'est comme à la télé )

[nomade]

Du côté de l'enfant :

1° L'univers du deuil :

Les enfants, les plus jeunes en premier lieu, ne luttent pas au quotidien avec le deuil brut, et si tel est le cas, ils l'incluent dans une chaîne représentative différente, imprégnée d'étrangeté, de détachement par rapport à l'adulte.

Exemple La découverte de petit-Bond de Max Velthuijs. Les animaux vivent de manière ludique l'enterrement du corbeau qui "n'a pas l'air bien parce qu'il ne bouge pas".

2° Le beau sourire paisible :

A la vie, à la ... de Marie-Sabine Roger retrace la doulouresue agonie d'un enfant narrateur qui va mourir à cause d'une maladie incurable . Pourtant l'absence de discours moralisateur, la richesse lexicale et poétique permettent de suivre le récit "presque" le sourire aux lèvres. L'auteure adopte réellement le point de vue de l'enfant.

3° Un trou dans le coeur :

Un maronnier sous les étoiles de Thierry Lenain conte une hitoire poignante. Le narrateur, un enfant, a vécu la mort de son grand-père. Aujourd'hui adulte, il travaille dans un hôpital où la mort frappe, mais jamais il ne pleure.

Une fillette arrive, gravement blessée, et cet homme va revivre à travers elle tout le travail intérieur qu'il n'avait pu accomplir quand il était enfant.

Ce récit permet d'évoquer les différents stades de conceptualisation de la mort chez l'enfant.

Découpage indicatif (variable selon les sujets) :

Jusqu'à 3 ans, l'idée de mort est inaccessible.

A l'âge de l'école maternelle, les enfants envisagent la mort comme temporaire et réversible.

Entre cinq et six ans, le concept devient plus concret. Mais ils n'imaginent pas pouvoir mourir eux-mêmes.

Entre 7 et 8 ans, ils deviennent attentifs aux rites, aux répercutions affectives, ils éprouvent de l'intérêt pour les causes de la mort et posent des questions. Ils réalisent que tous les humains meurent, y compris eux-mêmes.

Dès 9 ans, l'enfant pense à la mort de manière très réaliste.

4° Moi et rien :

Moi et rien de kitty Crowther.

Lila a perdu sa mère. Elle s'invente un compagnon fictif "rien" pour partager sa souffrance. Son père ne lui parle presque plus. Album sur l'importance des échanges adultes-enfants en période de deuil.

5° Comment vivre ?

Les enfants et les adolescents doivent trouver tous les sujets susceptibles d'aborder les questionnements qui marquent leur parcours individuel. La profusion éditoriale consacrée au thème de la mort est donc positive. Tous ces ouvrages sont des livres autour desquels peuvent s'organiser des échanges.

Il convient de ne pas esquiver la nécessité d'accompagnement sur le registre imaginaire : recours à des pratiques d'écriture fictionnelle, à des médiations mobilisant l'imaginaire, la création.

Auteur de l'article : Guy hervé

Autres ouvrages cités sur le thème de la mort :

Les contes de fées : Blanche Neige, cendrillon sont orphelines, les petits cochons se font dévorer, etc...

L'arbre sans fin - Ponti

Mon amie pour la vie - Jacqueline Wilson

Une brique sur la tête de Suzanne - Sophie Sherer

Les ailes du souvenir - Barbara Joosse

Faustine et le souvenir - Sandrine Pernusch

Mort et humour :

Les Bizardos - Janet et Allan Ahlberg

Jojo la mache - Olivier Douzou

Raides morts - Babette Cole

Bonjour madame la Mort - Pascal Teulade

Ah là là, ça donne envie de tout lire !!!

[cecilou80m]

C'est bien intéressant tout ça. Ca me donne aussi des envies de lecture

Tu les trouves où les TDC?

[nomade]

C'est bien intéressant tout ça. Ca me donne aussi des envies de lecture

Tu les trouves où les TDC?

Dans les CDI, médiathèques de CRDP. Ces brochures destinées aux enseignants de premier et second degré ne se trouvent pas en kiosque je crois.

[cecilou80m]

Dans les CDI, médiathèques de CRDP. Ces brochures destinées aux enseignants de premier et second degré ne se trouvent pas en kiosque je crois.

Il faudrait que je me décide à aller à la bibliothèque du CRDP. Il y a l'air d'avoir plein de bonnes choses. L'an denier quand je voulais aller à celle de Toulouse, elle était en travaux.

Peut-on emprunter, est-ce réservé aux enseignants?

[nomade]

Dans les CDI, médiathèques de CRDP. Ces brochures destinées aux enseignants de premier et second degré ne se trouvent pas en kiosque je crois.

Il faudrait que je me décide à aller à la bibliothèque du CRDP. Il y a l'air d'avoir plein de bonnes choses. L'an denier quand je voulais aller à celle de Toulouse, elle était en travaux.

Peut-on emprunter, est-ce réservé aux enseignants?

Je ne sais pas trop comment ça se passe pour les prêts à la médiathèque... Tu peux au moins consulter sur place, et faire des photocopies je pense....

Ceux que j'ai viennent d'un CDI.

[florenceloq]

et, euh, excusez moi de poser une question qui peut paraître bête, mais c'est quoi les TDC?

[nomade]

et, euh, excusez moi de poser une question qui peut paraître bête, mais c'est quoi les TDC?

Ce sont les revues thématiques du CNDP Textes et documents pour la classe, bimensuelles.

Je les trouve géniales... car sans avoir tout lu, on peut quand même se constituer une bonne culture littéraire.

Les CDI sont généralement abonnés.