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Posté(e)

Bonjour à tous,

Je suis en CE1 cette année. J'ai été confronté à un élève en intégration scolaire en CP violent à mon égard lors de la surveillance de la cour (griffure, hurlement). Me dégageant, je suis allé chercher l'enseignant de cet élève qui était proche. Il m'a dit qu'il fallait le ceinturer et le transporter ainsi dans le préau pour qu'il se calme. J'ai refusé de faire ce geste d'un point de vue éthique, l'enfant ayant 6 ans. :cry: Ce geste me paraît être une violence sur celle de l'enfant. Je l'ai laissé se calmer seul. Je précise que cet enfant a une EVSi qui intervient dans la classe mais pas dans la cour. Puis-je refuser de ceinturer un enfant ? Quelle peut-être la portée de ce geste au point de vue des sanctions physiques qui régulièrement mettent en cause les enseignants? Je vous serais très reconnaissant de m'aider dans ma réflexion.

Posté(e)

Eh bien moi, cette année, j'ai dû ceinturer un élève en classe pour l'empêcher de sauter sur un de ses camarades.

Il me semble qu'à un moment, lorsque l'élève n'est plus maître de ses nerfs et qu'il s'agit de protéger ses camarades et lui même, on ne peut rien te reprocher! Surtout s'il t'a lui même griffé! Il ne faut pas non plus être paranoïaque vis à vis des sanctions que nous encourons.

Il me semble par ailleurs préférable d'isoler un enfant en crise afin de préserver son estime vis à vis de ses camarades.

Moi, je n'ai pas pu le transporter tel que ton collègue l'a suggéré car il est trop "costaud" mais si j'avais pu je l'aurais fait sans hésiter.

Enfin, pour clore le sujet, lors de cet épisode extrèmement violent, je me suis pris des coups, il m'a griffé. Je dois t'avouer que c'est extrèmement dur psychologiquement de subir une telle situation.

L'infirmière scolaire m'a expliqué que le fait de m'être pris des coups était dû au fait d'avoir ceinturé l'élève, ce que je conçois totalement, et que c'était un acte à éviter. Il vaut mieux isoler l'élève par un autre moyen.

Je suis d'accord à 100% mais concernant mon élève, connaissant son état de rage incontrolée au tout début de ses crises et sa force physique, je n'ai pas encore vu comment faire.

Précision: nous ne sommes pas dans le cas de mon élève dans ce qui relève de l'AIS mais bel et bien en classe ordinaire... :cry:

Posté(e)

Merci pour ta réponse,

j'ai pu grâce à elle analyser le niveau de violence de l'enfant: il n'était pas dangereux pour un de ses camarades lors de cette crise , uniquement envers moi. Il me semble que j'ai pu alors ne pas le ceinturer car je n'étais pas dans l'urgence où plusieurs personnes étaient en danger. Je ne me suis pas senti en danger physiquement. L'isolement comme tu le soulignes parait une autre alternative. Merci. :)

Ps: je suis moi aussi en classe ordinaire

Posté(e)

" Quelle peut-être la portée de ce geste au point de vue des sanctions physiques qui régulièrement mettent en cause les enseignants? "

Arrêtons de craindre sans cesse des sanctions pour telle ou telle raison. Ceinturer un élève n'est pas un acte de violence portant atteinte à l'intégrité physique et morale de l'enfant, c'est juste une réponse proportionnée à l'agression dont TU es la victime. Tu étais dans une situation devant laquelle tu n'aurais pas du te trouver. Si quelqu'un en est responsable, ce n'est certainement pas toi.

" L'infirmière scolaire m'a expliqué que le fait de m'être pris des coups était dû au fait d'avoir ceinturé l'élève "

Alors là on croit rêver. Que faisait-elle cette infirmière scolaire à cet instant, pose-lui la question, en tout cas, elle n'atait certainement pas en face d'un élève en crise.

Il m'est arrivé, cette année, d'être obligé de m'imposer physiquement (et même très violemment) devant un élève menaçant (15 ans). J'ai assumé, appelé la famille, prévenu le principal ainsi que mon inspection. Quand notre intégrité physique est en jeu, les conseils de psy scolaires (souvent judicieux) et des infirmières passent au second plan. Arrêtons de nous laisser culpabiliser sans cesse par des personnes absentes sur le terrain et qui, elles, ne risquent rien. Ou sinon, tendons l'autre joue....

Posté(e)

Pour apporter une information supplémentaire, je préciserai qu'un CPE de la Réunion a été exclus de l'éducation nationale après avoir ceinturé un élève violent envers un professeur en 2004. :cry:

Il ne s'agit pas de devenir parano, mais tout de même ...

Posté(e)

bonjour,

Je suis PE en segpa, et il y a souvent des situations de violence dans ces classes là. J'ai déjà eu 2 bagarres en classe. Et La classe étant particulèrement ingérable, je n'ai vu d'autre solution que de ceinturer l'élève. Une collègue m'a dit que logiquement il ne faudrait pas faire ce geste car tu es censé avoir une grande influence sur tes élèves et qu'ils doivent savoir t'écouter et seulement le son de ta voix serait censé les calmer...

De plus, j'ai vu le cas dans un collège voisin , un enseignant qui vouulant stopper une bagarre dans la cour , s'est interposé et a ceinturé un des gamins... Résultat il a eu des remontrances comme quoi il fallait éviter tout contact physique avec les élève et il encourait même des sanctions de la part de son administration ....déclenchant ainsi la grêve de tous les autres collègues du collège...

Donc voilà la belle théorie, oui normalement notre parole devrait suffir à calmer les esprits.... Mais bon ne nous leurrons pas. Quand un gamin est dans une crise de colère et qu'il est près à s'en prendre à un autre, le réflexe est d'empecher qu'il aille faire du mal à l'autre et ce en le ceinturant s'il le faut... Je me suis toujours dit que les théories étaient très belles dans l'absolu et fonctionnaient sur un public plutot recpetif... Mais quand tu as des gamins réfractaires qui n'écoute rien surtout quand ils sont sous le coup de la colère... Moi je privilégie la protection d'autrui.

Posté(e)

Je suis entièrement d'accord avec Black Mamba quand il parle de privilégier la protection d'autrui ;)

J'ai dû ceinturer une enfant une fois, autiste, en pleine crise de violence, dans un dortoir. C'est une scène qui m'a bouleversée et que je n'aimerai vraiment pas voir se reproduire.

Après, je ne pouvais pas la laisser secouer, mordre, griffer et taper les autres gamines comme elle avait commencé à le faire.

Malheureusement il y a dès fois où on n'a pas le choix.

Posté(e)

Maman d'un petit enfant différent...je souhaite simplement vous dire que je "ceinture" Enzo plus souvent que je ne voudrais :(

Bien obligé, il se met en danger et les autres aussi, rien ne l'arrête...sauf mes bras qui l'entourent...ça l'ennerve encore plus au début mais je suis très douce et ça l'apaise plutôt vite.

Bon ça n'avance personne, juste dire à Ginni à mon sens ce n'est pas une violence vis à vis de l'enfant (si tu restes maître de tes nerfs ;) )...

Posté(e)

Tout à fait d'accord avec toi Carmel. A ce sujet, quand j'étais en maternelle, un élève de cinq ans entrait en crise régulièrement durant la semaine. Il mettait en danger les autres élèves (5 ans). Ne sachant pas comment réagir, j'ai tout d'abord tenté de l'isoler sans contrainte physique, sans réussite. Je débutais, un conseiller péda (un de ceux que je préfère : un instit, passé par les classes ordinaires, les maternelles, les itep, les segpa, les maisons d'arrêt, les hopitaux...) est venu me voir. Il est resté 2h, a observé l'élève et m'a alors dit : ce gosse a besoin que tu le touches. C'est un risque que tu peux ne pas prendre, c'est même ton devoir selon les textes. Mais c'est un élève qui a besoin de sentir le contact d'un adulte, y compris dans les moments où il n'est pas en état de crise. Tiens le par le bras, pose, en appuyant, tes mains sur ses épaules de temps à autre, montre lui que tu as une existence physique. En état de crise, je suis sûr que si tu le maintiens, la violence va s'accentuer, puis il va se "liquéfier".

J'ai opté pour cette méthode, malgré mes craintes, la peur inculquée à l'iufm. Résultat : l'élève en question, bloqué, est entré dans un état de violence extrème puis s'est effectivement laissé tomber, les yeux dans le vide, appuyé sur mes genoux, en suçant son pouce... (moment difficile car ce n'était pas là mon rôle).

Les crises se sont espacées, puis ont disparu, mais à l'école seulement, car à la maison, les crises de nerf étaient une fatalité que les parents ne faisaient que subir....

Comme quoi les contacts maîtrisés et réfléchis peuvent apporter des solutions quand la situation est appropriée... Mais bon, les dérives sont toujours possibles, les proscrire est donc la meilleure solution pour nous protéger.... (quand à protéger les élèves....)

Posté(e)

Très beau témoignage Bytoun :)

Je retrouve bien mon Enzo dans ta description.

Posté(e)

Merci à tous pour vos réponses....

J'avoue franchement que je n'avais même pas pensé que je pouvais avoir des sanctions pour avoir ceinturé un élève en crise de nerf! Naïve, je sais... <_<

Je suis assez désemparée face à cet élève costaud, capable de perdre tout contrôle de soi et d'être extrèmement violent, aussi bien pour les autres que pour lui même (tentative de suicide l'an dernier).

Franchement, il y a des jours où je me demande ce qu'il fait dans une classe ordinaire... Au moins, s'il était diagnostiqué comme "enfant différent", je saurais qu'il n' a rien à faire là! Mais lorsque les problèmes sont uniquement psychologiques, dûs à la maltraitance, et que le juge pour enfant ne fait rien!

Et il ne manquerait plus que ça que l'on me fasse des "remontrances"! :angry:

Qu'on me donne les moyens de le gérer dans ce cas! :ninja:

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