nomade Posté(e) 3 décembre 2006 Posté(e) 3 décembre 2006 - Quelle attitude possible face aux éventuels conflits identitaires des élèves (communautarisme) ? Il me plait bien ce post, alors me revoilà à la charge, avec des références intéressantes trouvées sur Eduscol... Cela s'applique surtout au secondaire, mais ça peut déjà aider à se faire une idée des solutions envisageables... et d'avoir un point de vue critique sur la question... Que peuvent les enseignements dans la prévention des dérives communautaristes ? " Quelles réponses peut-on apporter ? Rappeler la loi et le droit dans les cas les plus provocateurs, lors de paroles sexistes ou racistes ; l'école n'est pas un sanctuaire ignorant de la loi contre le racisme ; ne pas laisser sans réplique de fausses informations. Il est important aussi de travailler en interdisciplinarité sur la citoyenneté, d'être solidaire au sein de l'équipe pédagogique en cas de difficulté. Le contenu des programmes d'histoire et géographie et la manière d'enseigner sont des atouts essentiels pour lutter contre l'obscurantisme et l'ignorance. Des questions comme l'histoire de la colonisation, de la décolonisation, la géographie du développement et de l'immigration, permettent aux élèves d'élargir leurs horizons, d'établir des comparaisons, d'acquérir des connaissances et de forger leur esprit critique. L'étude de la Méditerranée au XIIème siècle en classe de 2nde leur montre trois civilisations, trois expressions de la religion, leurs convergences, leurs conflits. Pour lutter contre les dérives communautaristes, il faut des conditions : une formation scientifique initiale très solide des professeurs, une formation pédagogique sur le terrain, une formation continue, une bonne connaissance des élèves de la classe et du temps pour enseigner et faire comprendre la complexité du monde." Hubert Tison "Bien souvent nous avons affaire à des crises d'identité dans nos classes. Or le savoir soigne les maux de l'identité (Ricoeur). L'école ne connaît que des citoyens, mais les personnes ont des identités particulières. Les élèves sont tous des citoyens mais aussi des personnes qui ont le droit à la différence. Si on refoule les identités, on arrive aux réactions que nous connaissons mais néanmoins il n'est pas question de débattre sur les valeurs qui fondent la communauté nationale. Sur un autre point, l'introduction de l'enseignement du fait religieux à l'école a créé une certaine confusion. Il y a un effort de clarification à faire : l'enseignement du fait religieux n'est pas là pour donner des connaissances religieuses. Tout le monde n'a pas compris comment faire, les professeurs non plus. Ce qui aboutit à ce que l'enseignement du fait religieux se télescope avec le reste. C'est un problème, et les manuels ne nous aident pas sur ce sujet. En ce qui concerne le Proche Orient : il faut parler du conflit et trouver les mots pour cela. On ne peut pas ne pas en parler, mais il y a beaucoup de risques de dérives, qui vont de la condamnation de l'Etat d'Israël à des formes d'antisémitisme. Il faut en parler et réagir très vite. Le débat argumenté, est quelque chose qui doit pouvoir nous aider. Tout le monde dit que l'école apprend l'argumentation, à travers l'ensemble des disciplines : on apprend l'argumentation partout, même en mathématiques, même en EPS. Ce n'est pas réservé à l'ECJS. Par le débat argumenté, on apprend à faire des citoyens, on doit montrer qu'on ne peut pas toujours être tous du même avis. Mais il faut faire attention, il n'est pas question de débattre sur des valeurs, mais seulement sur des opinions". Dominique Borne :o
letapisrevant Posté(e) 3 décembre 2006 Auteur Posté(e) 3 décembre 2006 ... et c'était quoi, ce sujet ??? Le sujet c'était l'apprentissage de l'élève... Euh, là je le fais en raccourci car j'ai compris le thème mais alors impossible de vous expliquer les détails ! Ce texte m'a laissée totalement hermétique... J'ai fait mon mini cours pendant 10min sur le sujet devant le jury... Je ne savais pas quoi dire !! TRES grand moment de solitude ! J'ai vu qu'il y avait plein de nouvelles réponses encore ! Je les lirai demain ou après demain ! Encore merci en tout cas!
Rélinette Posté(e) 3 décembre 2006 Posté(e) 3 décembre 2006 Petit test... :P :P Je relève le défi !! 1° Vous dites que le maître n'est pas là pour aimer ses élèves, qu'il est là pour les guider dans leurs apprentissages, que signifie pour "aimer ses élèves" ? 1° "aimer ses élèves" signifie pour moi "s'y attacher", cela implique une relation qui n'est pas celle que l'on attend d'un maître envers ses élèves. A partir du moment où un maître laisse entrer des sentiments dans sa relation avec ses élèves, je pense qu'il y a risque de dérive vers des élèves "favorisés" et d'autres moins, et donc on risque également de glisser vers des élèves exclus par les autres car considérés comme les "chouchoux" du maître... 2° Que doit faire selon vous l'enseignant pour rester détaché affectivement de ses élèves ? 2° Je ne pense pas qu'un maître puisse rester absolument détaché affectivement de ses élèves, un maître est un être humain. Cependant, il ne faut pas qu'il perde de vue son objectif premier, qui est de guider les élèves dans leurs apprentissages, ni qu'il oublie les valeurs de la République auxquelles il doit se conformer, et notamment l'égalité entre les élèves. Le maître se doit donc de garder une certaine retenue dans ses rapports avec les enfants. Il ne doit pas céder au "copinage", et ne doit pas avoir comme objectif de se faire "aimer" de ses élèves. Il se doit avant tout de respecter ses élèves et de se faire respecter par eux, de façon à créer une ambiance propice aux apprentissages. Comme le dit Hegel, dans son discours du 2 septembre 1811, la famille est "l'endroit" où l'enfant est aimé inconditionnellement, où il obéit aux adultes parce qu'il souhaite être aimé d'eux, tandis que l'école est le lieu où l'enfant n'est pas "aimé", mais reconnu pour ses "performances", et où il apprend à obéir à des règles et non à une personne. Si le maître commence à faire entrer les sentiments dans sa façon de faire classe, l'élève ne lui obéira que par sentiments pour lui, alors que le maître est justement censé incarner le contraire... 3° Est-il humainement possible pour un enseignant de respecter une certaine neutralité dans sa relation avec ses élèves (aspect affectif) ? 3° Je ne suis pas sûre qu'il soit humainement possible de rester absolument neutre dans sa façon de voir ses élèves : un maître est avant tout un être humain, et dans un métier comme celui d'enseignant, où des relations très riches, très denses, se créent, où un maître voit ses élèves 6 heures par jours, 5 jours par semaine, il paraît évident qu'un maître ne peut rester absolument insensible à ses élèves. Cependant, le maître a le devoir de rester neutre, de façon à ne favoriser ou ne défavoriser aucun de ses élèves : tous doivent rester égaux à l'école de la République, et c'est au maître de s'en assurer. Alors, si le maître peut avoir des élèves qu'il apprécie plus que d'autres, il est de son devoir de n'en laisser rien paraître, et de traiter ces élèves comme les autres, sans favoritisme, ni dans la notation, ni dans la façon de les interroger, etc. ... Après avoir répondu à ces questions, je comprends mieux ce que tu entends par le fait de dire qu'il vaut mieux ne pas en parler ; c'est vrai que c'est un terrain glissant et que l'on a vite fait de se contredire soi-même. Moi-même, j'ai du remanier certaines de mes phrases en même temps que j'écrivais, parce que la cohérence n'était pas toujours de mise. C'est un sujet à traiter avec des pincettes, mais je pense qu'il faut toujours garder en tête le principe d'égalité des élèves à l'école de la République : je pense que sur ce sujet, c'est notre guide premier... Merci pour ces questions, qui m'ont permis de me rendre compte de la difficulté d'y répondre !
nomade Posté(e) 4 décembre 2006 Posté(e) 4 décembre 2006 Tu t'en sors plutôt bien.... et bien vu la citation.... Moi j'ai un peu peur de bafouiller, vu qu'on est pris au dépourvu, mais bon... Il faut s'entraîner sur pas mal de sujets, ça s'est clair.... Heureusement que le forum nous motive et nous aide à nous creuser la cervelle... A suivre, sur d'autres questions.... Ce soir je sèche un peu... dure journée !!!
letapisrevant Posté(e) 4 décembre 2006 Auteur Posté(e) 4 décembre 2006 Si ce petit message s'adresse à moi, oui, ca va puisque je suis sur LC (même si pas certaine d'être appelée), je suis contente pour ma 1ère fois... Maintenant, pour le bafouillage, c'etait aussi ma peur mais finalement, tu te contrôles tellement, autant dans tes paroles que dans tes actes, que tu ne bafouilles pas tant que ca ! Et puis c'est le jour ou jamais pour tourner 7 fois la langue dans sa bouche, il ne faut pas hésiter à prendre qqes instants de réflexion plutot que de foncer tête baissée dans les réponses. Le tout est de ne pas se laisser perturber par des jurys pas très engageants...
makiat Posté(e) 16 décembre 2006 Posté(e) 16 décembre 2006 (modifié) je rajoute une petite idée pour fraire face au communautarisme. Je pense que le PE doit montrer que lui aussi se réfère à la loi, que se soit dans sa vie personnelle comme professionnelle (ma fille en cm1 a étudié l'organigramme simplifié de l'éducation nationale) cela permet aux élèves de prendre conscience que le maitre n'est pas "souverain" dans sa classe, mais qu'il se réfère aux consignes d'une autorité. Ainsi on peut introduire la nécessité pour les élèves de se plier à des règles communes qui peuvent parfois différer de celle de sa communauté. Là c'est dans le sens où un élève ne voudrait pas se plier aux règles de la classe ou de l'école car il les estime contraire à ses propres règles. Modifié 16 décembre 2006 par makiat
nomade Posté(e) 18 décembre 2006 Posté(e) 18 décembre 2006 Petit test... :P :P Je relève le défi !! 1° Vous dites que le maître n'est pas là pour aimer ses élèves, qu'il est là pour les guider dans leurs apprentissages, que signifie pour "aimer ses élèves" ? 1° "aimer ses élèves" signifie pour moi "s'y attacher", cela implique une relation qui n'est pas celle que l'on attend d'un maître envers ses élèves. A partir du moment où un maître laisse entrer des sentiments dans sa relation avec ses élèves, je pense qu'il y a risque de dérive vers des élèves "favorisés" et d'autres moins, et donc on risque également de glisser vers des élèves exclus par les autres car considérés comme les "chouchoux" du maître... 2° Que doit faire selon vous l'enseignant pour rester détaché affectivement de ses élèves ? 2° Je ne pense pas qu'un maître puisse rester absolument détaché affectivement de ses élèves, un maître est un être humain. Cependant, il ne faut pas qu'il perde de vue son objectif premier, qui est de guider les élèves dans leurs apprentissages, ni qu'il oublie les valeurs de la République auxquelles il doit se conformer, et notamment l'égalité entre les élèves. Le maître se doit donc de garder une certaine retenue dans ses rapports avec les enfants. Il ne doit pas céder au "copinage", et ne doit pas avoir comme objectif de se faire "aimer" de ses élèves. Il se doit avant tout de respecter ses élèves et de se faire respecter par eux, de façon à créer une ambiance propice aux apprentissages. Comme le dit Hegel, dans son discours du 2 septembre 1811, la famille est "l'endroit" où l'enfant est aimé inconditionnellement, où il obéit aux adultes parce qu'il souhaite être aimé d'eux, tandis que l'école est le lieu où l'enfant n'est pas "aimé", mais reconnu pour ses "performances", et où il apprend à obéir à des règles et non à une personne. Si le maître commence à faire entrer les sentiments dans sa façon de faire classe, l'élève ne lui obéira que par sentiments pour lui, alors que le maître est justement censé incarner le contraire... 3° Est-il humainement possible pour un enseignant de respecter une certaine neutralité dans sa relation avec ses élèves (aspect affectif) ? 3° Je ne suis pas sûre qu'il soit humainement possible de rester absolument neutre dans sa façon de voir ses élèves : un maître est avant tout un être humain, et dans un métier comme celui d'enseignant, où des relations très riches, très denses, se créent, où un maître voit ses élèves 6 heures par jours, 5 jours par semaine, il paraît évident qu'un maître ne peut rester absolument insensible à ses élèves. Cependant, le maître a le devoir de rester neutre, de façon à ne favoriser ou ne défavoriser aucun de ses élèves : tous doivent rester égaux à l'école de la République, et c'est au maître de s'en assurer. Alors, si le maître peut avoir des élèves qu'il apprécie plus que d'autres, il est de son devoir de n'en laisser rien paraître, et de traiter ces élèves comme les autres, sans favoritisme, ni dans la notation, ni dans la façon de les interroger, etc. Salut Rélinette, Je suis en train de lire le dernier numéro du Monde de l'éduc... Il y a un article intitulé "Prof-élève, faut-il s'aimer pour réussir ?". Peut-être que tu l'as déjà lu... Bref, ça peut être intéressant de voir ce qu'ils en disent !!! Bonne lecture, si ce n'est pas déjà fait !!
nomade Posté(e) 18 décembre 2006 Posté(e) 18 décembre 2006 -Pourquoi, alors que ce métier est dit "impossible", des personnes le choisissent-ils ? ( ) (Les vacances ??? Ils sont fous, masochistes ?? :P ) Salut Lincoconue, Je ne sais pas si ça t'intéresse toujours, mais je viens de tomber par hasard sur un texte... La notion de "métier impossible" est en fait un concept avancé par Freud, je ne savais pas... Il aurait cité dans un de ses bouquins trois métiers "impossibles" : gouverner, soigner et éduquer. Je cite une partie intéressante d'article, pour les personnes intéressées : "Dans l'enseignement, il n'est pas rare d'entendre au passage l'expression : « métier impossible ». Tout semble alors être dit : l'échec, le découragement, la désillusion, la souffrance, l'impuissance... Aujourd'hui certains précisent : « ce métier rendu impossible ». Il ne l'aurait pas été, mais le serait devenu dans notre quotidien de fin du vingtième siècle ; on invoque les conditions de l'enseignement : un savoir bradé, des circonstances sociales, des désertions, des refus et la complexité des convictions qui se heurtent. On précise qu'enseigner serait une tâche désormais trop ardue. Inutile donc de s'acharner, mieux vaut faire juste ce qu'on doit et ne pas s'y épuiser, avec la nostalgie d'un avant où il était encore envisageable de tenir un groupe, de transmettre un savoir. Les conditions ne sont plus réunies ; malgré le courage et l'envie, les gestes se paralysent et le projet échoue. La défaite serait aujourd'hui programmée, que résumerait ce fulgurant « impossible ». Plus de détails : http://leportique.revues.org/document271.html Après, ce choix de carrière est très personnel, donc les réponses possibles peuvent être très variées...
Rélinette Posté(e) 19 décembre 2006 Posté(e) 19 décembre 2006 Salut Rélinette,Je suis en train de lire le dernier numéro du Monde de l'éduc... Il y a un article intitulé "Prof-élève, faut-il s'aimer pour réussir ?". Peut-être que tu l'as déjà lu... Bref, ça peut être intéressant de voir ce qu'ils en disent !!! Bonne lecture, si ce n'est pas déjà fait !! Ouiiii ! J'ai vu, aussi !!! ... mais je n'ai pas encore eu le temps de le lire !! J'attends avec impatience d'être en vacances pour aller plus loin dans la lecture de mon monde de l'éduc !!
Rélinette Posté(e) 19 décembre 2006 Posté(e) 19 décembre 2006 -Pourquoi, alors que ce métier est dit "impossible", des personnes le choisissent-ils ? ( ) (Les vacances ??? Ils sont fous, masochistes ?? :P ) Salut Lincoconue, Je ne sais pas si ça t'intéresse toujours, mais je viens de tomber par hasard sur un texte... La notion de "métier impossible" est en fait un concept avancé par Freud, je ne savais pas... Il aurait cité dans un de ses bouquins trois métiers "impossibles" : gouverner, soigner et éduquer. Je cite une partie intéressante d'article, pour les personnes intéressées : "Dans l'enseignement, il n'est pas rare d'entendre au passage l'expression : « métier impossible ». Tout semble alors être dit : l'échec, le découragement, la désillusion, la souffrance, l'impuissance... Aujourd'hui certains précisent : « ce métier rendu impossible ». Il ne l'aurait pas été, mais le serait devenu dans notre quotidien de fin du vingtième siècle ; on invoque les conditions de l'enseignement : un savoir bradé, des circonstances sociales, des désertions, des refus et la complexité des convictions qui se heurtent. On précise qu'enseigner serait une tâche désormais trop ardue. Inutile donc de s'acharner, mieux vaut faire juste ce qu'on doit et ne pas s'y épuiser, avec la nostalgie d'un avant où il était encore envisageable de tenir un groupe, de transmettre un savoir. Les conditions ne sont plus réunies ; malgré le courage et l'envie, les gestes se paralysent et le projet échoue. La défaite serait aujourd'hui programmée, que résumerait ce fulgurant « impossible ». Plus de détails : http://leportique.revues.org/document271.html Après, ce choix de carrière est très personnel, donc les réponses possibles peuvent être très variées... Merci pour ce site, c'est très intéressant !! Moi non plus, je ne savais pas que le "concept" venait de Freud...
Tycheroula Posté(e) 26 décembre 2006 Posté(e) 26 décembre 2006 concernant LE COMMUNAUTARISME je voulais ajouter que non seulement il faut cultiver le respect à la différence de chaque élève selon sa religion ou son pays d' origine mais aussi cultiver le respect aux règles et valeurs de la France .C'est ce principe qui évitera tout isolement communautariste et par conséquent les comportements racistes. N' oublions pas que le racisme est surtout une ferméture culturelle par des grands et des petits groupes qui se croient indépendants j' attends d' autres réponses
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