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Posté(e)

Bonjour !

Je viens de lire ton message Iseult et j'avais envier de répondre car je viens d'avoir une discussion avec une maman d'élève qui m'a fait prendre conscience du problème des devoirs à la maison. J'avais donné un tout petit exercice de maths sur les fractions, prolongement de ce qu'on avait fait en classe. Cette maman avait rendez-vous avec moi pour autre chose mais en est venue à me dire que la veille, elle s'était mise beaucoup en colère contre sa fille car elle n'arrivait pas à faire l'exercice : cette maman rentre tard, n'a pas été très loin à l'école et ne savait pas comment aider sa fille, du coup par cet exercice elles se sont disputées au lieu de profiter de leur soirée enfin en famille. Bref, je me suis vraiment rendue compte que les devoirs à la maison peuvent engendrer des tensions : en plus, les enfants qui n'ont pas de difficultés les font en 10 minutes maxi, et ceux qui se trouvent déjà en difficulté se retrouvent encore à lamaison en situation d'échec. Bref, cette question me fait réfléchir sérieusement : en fait dans mon école on va bientôt proposer une aide aux enfants en difficulté, aide proposée pas les parents après la classe, ça pourrait résoudre tous les conflits liés au travail en dehors de l'école .

Du coup, je me pose la question de ne plus donner de devoirs écrits, ou encore il faudrait que dès le début de l'année j'insiste sur le fait que ce n'est pas aux parents de réexpliquer la notion le soir (et j'imagine bien la prise de tête après une journée de boulot : le soir on veut profiter de ses enfants, pas encore 'jouer à la maîtresse'). Brerf, je réfléchis, je réfléchis...

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Mon gamin n'a que des leçons à relire, des tables à revoir..de la lecture (d'un petit bouquin en lecture suivie) (CE1)

Aucun écrit..

Je rentre également tard et je dois déjà un peu râler pour qu'il s'y mette mais une fois qu'il y est, il revoit seul en lisant ses fiches. Cela dure à peine 10 minutes..

Je ne le fais pas réciter. S'il pose des questions je réponds..et cela reste de la révision..

Donc pas d'écrit et cela me va très bien je me rappelle effectivement des drames entre ma soeur et sa fille..

J'en frémis encore.

PS : Qd j'ai rencontré sa maitresse elle m'a dit que j'étais une des rares mamans à ne pas demander plus de travail parce que l'autre maitresse de CE1 donne des auto-dictées et tout le toutime. Donc il y a aussi une pression des parents..

Posté(e)
cette maman rentre tard, n'a pas été très loin à l'école et ne savait pas comment aider sa fille, du coup par cet exercice elles se sont disputées au lieu de profiter de leur soirée enfin en famille. Bref, je me suis vraiment rendue compte que les devoirs à la maison peuvent engendrer des tensions

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Posté(e)

Parfois les parents compliquent ce qu'on demande:

en CE1, j'ai fait une première approche de la carte de France et j'ai bien précisé ce que je voulais que les enfants sachent (ce qui avait été fait en classe): colorier les mers et océans, colorier les côtes en bleu et les frontières en rouge, reconnaître les noms des villes et des fleuves (sur la carte donnée, il y avait aussi des noms de régions et on avait bien différencié les noms des villes et des fleuves en s'aidant de la légende et de la différence de typographie)

Un maman est venue me voir, inquiète, car d'autres mamans faisaient apprendre à placer les villes (il y en avait une dizaine!). Pourtant mes explications m'avaient semblé claires (reconnaître les noms) et j'avais bien répété aux enfants ce que je voulais qu'ils sachent ( ils l'ont copié sur le cahier de leçons).

Après, ils viennent se plaindre en disant que les leçons sont difficiles!

Posté(e)
Après, ils viennent se plaindre en disant que les leçons sont difficiles!

si beaucoup de parents comprennent la même chose, c'est quand même sans doute que ce n'est pas si bien expliqué :idontno: il faut se mettre à leur place, même si je reconnais que ce n'est pas facile.

Au début d'année cette année, mon fils avait "table de 2" dans son cahier de texte de CE1. Je lui ai fait apprendre la table de multiplication. Quelques jours plus tard "table des 3". Nous voilà partis sur la table de multiplication par 3. Je rencontre une maman sur le trottoir, lui en parle, et là elle me dit que les tables à apprendre sont les tables d'addition !

Posté(e)
si beaucoup de parents comprennent la même chose, c'est quand même sans doute que ce n'est pas si bien expliqué :idontno: il faut se mettre à leur place, même si je reconnais que ce n'est pas facile.

Je ne sais pas si c'est beaucoup, (c'est peut-être même une seule!) la maman qui m'en a parlé n'a pas voulu précisé que qui il s'agissait. Pourtant j'avais été vraiment précise en détaillant bien ce que j'attendais. Je crois que quoi qu'on fasse (et je fais des efforts en ce sens), la communication n'est pas évidente.

Posté(e)
Je crois que quoi qu'on fasse (et je fais des efforts en ce sens), la communication n'est pas évidente.

non, c'est sûr.

Un argument de plus pour ne pas rajouter des sources de problèmes avec les devoirs écrits qui risquent d'être faits de travers ! ;)

  • 2 semaines plus tard...
Posté(e)

Sur le site BienLire

Devoirs à la maison : 50 ans de travail au noir

« Laisser les élèves et leurs familles seuls face aux devoirs et leçons est source d'inéquité », constate le Haut conseil de l'évaluation de l'école... « La pratique des devoirs met davantage en avant des modèles naïfs de la réussite (l'effort, le travail), sans s'arrêter sur les conditions et les processus d'acquisition des connaissances. Les devoirs donnés sont au mieux des applications des leçons faites en classe, mais ils peuvent être aussi disparates, mal centrés sur les notions importantes. Certains exercices sont mal expliqués, ont des consignes ambiguës ; certaines recherches documentaires dépassent les capacités d'un élève de l'école primaire. Le plus souvent, l’élève a besoin de la relance d'un adulte avisé. Outre les inégalités des aides, on constate des interventions trop appuyées (c'est l'adulte qui fait l'essentiel du devoir, lequel perd alors tout intérêt) ou des oppositions de méthode entre les parents et les enseignants (les opérations, la lecture au CP…) ». Et pourtant, 50 ans après son interdiction, le travail à la maison reste toujours une caractéristique de l'école primaire française.

Pour lutter contre cette pratique illégale, l'Inspection académique du Nord publie une belle brochure : après avoir fait le point sur la législation concernant les devoirs à la maison, elle avance 7 types d'arguments contre les devoirs à la maison mais va bien plus loin en revenant sur la démarche de l'apprentissage des leçons. « Gérard de Vecchi, dans son ouvrage Aider les élèves à apprendre (Hachette, Paris, 1992), montre l'importance de la métacognition. Rendre un apprenant conscient de sa façon de procéder, c'est l'aider à améliorer sa démarche. Une première étape consiste à aider l'élève à identifier sa propre démarche et à comprendre qu'il existe différentes manières d'apprendre. Une analyse des choix, la définition d'une nouvelle stratégie d'apprentissage constitueront les étapes suivantes ».

Un exemple de questionnaire montre comment apprendre à l'élève à apprendre. Et pour cela le maître est indispensable.

Télécharger l’intégralité de la brochure (fichier PDF - 220 Ko), également en ligne sur le site de l’Inspection académique du Nord.

Dossier publié dans le Bulletin départemental n° 95, janvier-février 2006,

Inspection académique du Nord.

Le travail des élèves pour l’école en dehors de l’école, rapport établi à la demande du Haut Conseil de l’évaluation de l’école, réalisé par Dominique Glasman, professeur de sociologie à l’Université de Savoir en collaboration avec Leslie Besson.

  • 3 semaines plus tard...
Posté(e)

"...des modèles naïfs de la réussite (l'effort, le travail)..."

Ca, ça me défrise ! Au risque de radoter, les parents d'héritiers ne sont pas dupes de ce discours, et ce sont les autres qui tombent dans le panneau. Ce qui me hérisse, c'est que beaucoup de ceux qui tiennent ce discours ont leurs enfants dans le privé ou dans des secteurs favorisés.

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