école à la maison : cours privés ou pas ?

[Petitschoux]

Bonjour, je fais l'école à la maison depuis plusieurs années, pour 2 raisons : nos métiers nous font voyager plusieurs fois par an et notre fille, après une maternelle merveilleuse, souffrait beaucoup au au CP . Nous l'avons ôtée de l'école puis nous avons commencé les cours à la maison.

Les cours privés que je paie se targuent d'offrir aux enfant un enseignement avec au moins 2 ans d'avance, mais maintenant je me questionne sur l'utilité de cette avance. Faire des divisions à 2 chiffres depuis le CE1, bon ça va 5 minutes. Mais après qu'a-t-on de plus une fois parvenus à l'entrée en 6e ?

Mon but est de développer chez ma fille ses aptitudes au bonheur et son indépendance progressive. Pas d'en faire un robot.

J'instruits également en partie mon neveu et ma nièce, issus de l'étranger, depuis la mort de ma soeur ; ils ne peuvent pas encore suivre tous les cours en français et je les prépare à rentrer à l'école. (Il me semble aussi indispensable qu'ils puissent suivre sans avoir des montées de sanglots incontrôlables). Donc nous prenons le temps ...

Je modifie énormément les cours pour répondre aux envies de ma fille : elle a 9 ans, est au conservatoire national de musique, adore le latin, la grammaire, la géométrie et l'histoire.

Les cours privés exigent une évaluation tous les 10 jours.

J'ai bien envie d'alléger tout cela et de fonctionner pour certaine matières avec les cours à distance de Belgique.

Qui les connaît ? qui peut m'envoyer une copie d'une page ou 2 pour voir à quoi cela ressemble ? il parait que c'est très bien, aéré et très complet.

Sinon, je me tâte pour tout préparer moi-même (je suis ex-directrice d'établissement d'enseignement, j'ai des restes ! :P )

Mais j'ai l'impression que le fait d'être "cadrée" m'a permis de ne pas paniquer ; aujourd'hui j'ai bien envie de me libérer des contraintes inutiles des cours privés.

Ne demandent-ils pas tant de contrôles QUE pour justifier leur prix et leur réputation ?

Enfin, le positif, c'est l'épanouissement des enfants lorsque la déscolarisation était nécessaire. Et non, je n'ai pas cherché à prolonger la maternité, le pouponnage. Je n'étais absolument pas préparée à faire l'école chez moi, je croyais que ma fille serait heureuse à l'école, car j'étais sotte au point de croire que là et seulement là, elle apprendrait à vivre en société, à lire, écrire et compter. Grave erreur, elle a appris à rester enfermée pour ne rien faire, elle a appris à se sous-estimer, elle a appris le racisme, les crises de nerfs de sa maîtresse (en deuil et dépressive ). Elle a appris qu'on devait rentrer dans un certain calibre, sinon on est stigmatisé, elle a appris l'existences des Kellog's cornflakes, alors que nous ne consommons pas de produits américains mais des tartines le matin, elle a appris l'instruction civique à la place de l'histoire, le tri des ordures à la place du calcul mental.

C'est bizarre, l'école "éduque" à se laver les mains, comment prendre un petit déjeuner, comment trier ses ordures et respecter son voisin, mais c'est le boulot des parents ça !!!

Pas étonnant que le niveau baisse (peut-être), si les instits doivent enseigner des tonnes de choses imprévues qui normalement relèvent des parents...

Je me souviens de mes années d'enseignement (vieille époque révolue), on me demandait d'enseigner le français de façon à ce que les primo-arrivants (càd les étrangers ne parlant pas un mot de français) puissent suivre les cours. Les français passaient donc leur temps à attendre, prenaient énormément de retard sur les programmes. On devait enseigner des choses involontairement risibles : comment lire une affiche, un mode d'emploi d'appareil ménager, décrypter un programme tv...

Exactement ce que l'on enseigne aujourd'hui dans de nombreuses écoles, y compris dans les cours du CNED auxquels j'ai fait appel les premiers jours de déscolarisation : à la vue du nombre incroyable de fautes et d'erreurs que les manuels contenaient, j'ai tout renvoyé. Le plus drôle, c'est que 5 mois plus tard, le cned m'a envoyé un certificat d'assiduité pour ma fille qui n'avait jamais suivi le moindre cours ! En substance, les cours de CE1, prévoyaient qu'elle apprenne à lire une affiche, à lire une recette de cuisine, un mode d'emploi d'appareil ménager, à donner un titre à une bd (dont la première page manquait et la seconde présentait une faute d'accord de verbe !) ...

Déception ...

j'arrête là car je fulmine de penser à toutes les bonnes volontés de l'EN, toutes les compétences mises au service des enfants, pourtant médunies et dégoutées progressivement de leur mission. Je persiste à croire que l'école est indispensable, notamment pour les enfants sont la structure familiale ne permet pas l'échange ni l'enrichissement ; l'école sauve beaucoup d'enfant du désarroi et de l'indigence, mais elle peut aussi faire souffrir parfois ...

Quand on peut éviter cette souffrance aux siens, sans les couper du monde ni les bercer d'illusions sur la cruauté de notre époque, pourquoi s'en priver ?

Houla, je dérive.