Touki Posté(e) 5 mars 2007 Posté(e) 5 mars 2007 Bonjour Je suis ingénieur depuis un demi-douzaine d'années et je pense sérieusement à me reconvertir, mon métier actuel ne me plaisant plus trop (j'ai le sentiment de toujours faire la même chose, je travaille dans un domaine scientifique pointu qui ne m'exhalte plus trop et quand les gens apprennent ce que je fais, ils me demandent à moitié convaincus "Ah ! Et c'est intérêssant ?"). L'enseignement (que je pratique ponctuellement au niveau universitaire dans le cadre de mon activité professionnelle) me tente. Je privilégie le primaire par rapport au secondaire ou à l'universitaire, pour pouvoir travailler sur des matières variées et ne pas être "bloqué" sur une seule matière (j'adore l'histoire, la géographie, la littérature , ...). Si vous avez des expériences à me faire partager sur une reconversion vers l'enseignement primaire, je suis preneur. Et surtout j'aimerais savoir comment être sûr d'être fait pour enseigner. Mises à part mes interventions ponctuelles à l'université, je n'exerce aucune autre activité d'enseignement et en particulier aucune activité auprès d'enfants du primaire (soutien scolaire ou autre, ...). Dans un entretien, j'ai peur de ne pas être très convaincant (j'imagine mal indiquer, pour toute expérience, que je m'éclate à raconter des histoire à ma fille et à lui faire faire des activités manuelles !). Je vous remercie pour vos témoignages Touki
Naia Posté(e) 5 mars 2007 Posté(e) 5 mars 2007 En faisant une petite recherche je pense que tu trouveras pas mal de témoignages de reconversion après 30 ans. Mais je te conseillerais de demander à faire un stage en école primaire. Gérer un groupe d'enfants et travailler avec un ou deux de façon ponctuelle c'est très différent, de même en ce qui concerne l'enseignement à des adolescents ou jeunes adultes. On se fait souvent une idée édulcorée du métier, il est donc bon de tâter la réalité du terrain. Bonne chance
Puck Posté(e) 5 mars 2007 Posté(e) 5 mars 2007 Je suis une ex-informaticienne. J'aimais mon métier, mais j'avais toujours rêvé de m'occuper d'enfants. J'ai décidé à 40 ans de passer le concours parce qu'un de mes copains, informaticien lui-aussi, m'a fait part de son intention de le faire. Je me suis inscrite au CNED et, à ma grande surprise, j'ai réussi. A l'IUFM, je n'étais pas la seule à avoir sauté le pas : j'ai passé une année avec une dizaine d'hommes et femmes, certes plus jeunes, qui avaient eu une autre profession (plusieurs ingénieurs et/ou informaticiens) Points positifs : j'apprécie de travailler avec les enfants, particulièrement en maternelle. Je n'ai jamais le temps de m'ennuyer (mais mon job précédent n'était pas routinier non plus). Je suis heureuse de retrouver "mes enfants" tous les matins et ils me le rendent bien. Je pense m'amuser tout autant qu'eux. Points négatifs : le salaire (dur, dur, surtout au début). Les contraintes et la lourdeur de l'Education Nationale, le manque de moyens. Les relations avec les parents ne sont pas toujours simples et ils attendent toujours plus de l'école lorsque cela les arrangent. Je rencontre et ai rencontré des collègues formidables, mais j'ai également passé ma première année d'enseignement isolée, sans recevoir de réponses de la part de ceux qui avaient de l'expérience. Au point, où j'ai failli tout lâcher et reprendre le chemin des SSII. Par ailleurs, il faut savoir qu'il y a beaucoup de travail à accomplir en dehors des heures de classe, surtout au début de sa carrière (préparations, corrections, etc). A cela, il faut ajouter les réunions obligatoires (car comptabilisées dans le temps de travail officiel) et les autres, nécessaires dès que l'on travaille en équipe. La consultation de ce forum peut te permettre de t'en faire une idée. Bref : je ne regrette pas cette reconversion professionnelle. Mais j'ai découragé une de mes filles qui voulait suivre le même chemin. Tout comme Naia, je te conseille de demander à une école maternelle et une école élémentaire de te recevoir en stage.
Gummibear Posté(e) 5 mars 2007 Posté(e) 5 mars 2007 Bienvenue Touki, Un collègue de ma promo d'IUFM était ingénieur également et s'est reconverti à 36 ans. Sa femme était déjà instit. Aujourd'hui, il est directeur d'école et maître d'une classe unique dans un petit patelin...et il est heureux. Je me suis moi-même reconvertie après 30 ans. Auparavant, j'étais consultante en formation et en recrutement de profils commerciaux et de cadres. C'est la naissance de mon fils qui m'a fait prendre conscience que je voulais agir en amont. J'ai passé le concours 2 fois. La première fois, je travaillais en même temps en temps que formatrice en free lance et je n'ai pas pu réviser beaucoup. La deuxième fois, je me suis consacrée complètement à la préparation du concours et ça a marché. Pendant ma deuxième préparation, j'ai demandé à faire un stage d'observation dans une école primaire : je passais une journée dans chaque classe. J'ai ainsi pu observer la pratique de 8 collègues différents sur tous les niveaux. Je n'ai pas eu le temps de passer en maternelle. Cela m'a déjà apporté une vision plus claire du métier. Etre instit suite à une reconversion permet de se poser et d'aborder, grâce à la maturité et l'expérience professionnelle, les événements de manière plus sereine, il me semble. Je ne dis pas qu'on est plus détaché, au contraire. Personnellement, je me sens très investie dans mon métier, que je considère plus comme une mission d'ailleurs. Je suis extrêmement heureuse de ma reconversion. Maintenant, il faut aussi envisager le côté financier pendant la préparation au concours et après. C'est vrai qu'on ne gagne pas des mille et des cent les première années. Le conjoint doit aussi travailler. Il faut aussi accepter d'être infantilisé parfois à l'IUFM. Les "recommandations" de la direction s'adressent en particulier aux jeunes diplômés mais on est aussi dans le lot. Ca m'a vraiment pesé que l'on me voie comme une étudiante de base car j'avais déjà fait mes preuves professionnelles, j'étais parent, et je ne faisais pas la nouba tous les week ends. Ceci dit, je ne valais pas mieux que les autres au niveau pédagogique. Ce que j'ai apprécié dans la prise de contact avec les gens de ce métier, c'est leur ouverture d'esprit (pour la plupart...) car ils savent bien qu'il faut voir, essayer, rater, faire des erreurs et que ce n'est que comme ça et avec beaucoup de préparation et de réflexion qu'on réussit. Voilà, si tu te sens prêt, vas-y! Bon courage!
°Vanille° Posté(e) 5 mars 2007 Posté(e) 5 mars 2007 On ne fait pas tous la nouba parce qu'on est jeunes ! :P Mais je comprends ce que tu veux dire Gummibear, quand tu as déjà fait ta place une fois dans le milieu professionnel, ça doit être dur de recommencer à faire ''l'apprenti''. Vous m'épatez, à avoir envie d'entrer dans un métier différent du jour à l'autre, d'accepter d'être moins payés, pour certains et d'être à nouveau soumis à la cririque ! Bravo ! Ca prouve que vous êtes encore pus motivés, et que vous ferez du bon boulot! Bienvenue dans l'éducation nationale !
Touki Posté(e) 5 mars 2007 Auteur Posté(e) 5 mars 2007 Merci à vous pour vos témoignages positifs. Effectivement, je suis conscient de la différence de salaire entre un ingénieur en 2ème poste et un instit débutant. Mais en balance, il y a l'exercice d'un métier à taille humaine (même si les contacts avec les parents peuvent se révéler parfois rugueux, les enfants turbulents et les collègues grognons - mais là aussi j'en ai déjà dans mon métier ). Je suis en train de me construire mon projet de reconversion j'en suis au tout début et essaie de rester le plus lucide possible en appréhendant bien les inconvénients du métier pour ne pas avoir à le regretter ensuite. Merci Naia, Puck et Gummibear pour l'idée du stage d'observation. Pouvez-vous me préciser ses modalités ? Suffit-il de contacter le directeur - la directrice d'une école proche de son domicile ? Y a-t-il un contrat de stage à établir ou bien est-on simplement invité à assister en simple spectateur à une journée de classe ? Le fait de n'avoir jamais encadré un groupe de jeunes enfants est-il pénalisant selon vous pour l'exercice du métier d'enseignant et pour le passage du concours ? J'ai peur de ne pas être très crétible. Je n'ai en effet pas d'expérience d'animateur de centre aéré ou de vacances, ni de scoutisme ... Mon métier actuel ne me permet pas non plus de m'investir dans des associations. Merci pour vous réponses Touki
lillypo Posté(e) 5 mars 2007 Posté(e) 5 mars 2007 Bah tu sais niveau crédibilité, j'ai passé le concours à 21ans, je n'ai jamais fait d'animation, uniquement des cours particuliers. Quand tu passes le concours, ils ne connaissent pas ton parcours, tu passes chaque épreuves devant un jury différent qui évalue tes compétences dans un domaine. Il n'y a qu'au concours d'entrée à l'IUFM (faculatatif, servant à se former pour passer le concours de professeur des écoles) où ils connaissent ton cursus et te demandent tes motivations/antécédents... Je suis pour la reconversion professionnelle et ça donne un regard extérieur au sein de l'éducation nationale. J'admire les gens qui ont le cran et la volonté de le faire. Mais un conseil: ne te précipite pas.
°Vanille° Posté(e) 5 mars 2007 Posté(e) 5 mars 2007 Comme Lillypo, je n'avais strictement aucune expérience dans le domaine enfantin, ça ne m'â gênée ni pour entrer à l'iufm, ni pour passer le concours. Pour anecdote, pour le concours d'entrée, justement, le jury m'avait demandé quelle expérience j'avais, par rapport aux enfants, j'ai répondu en plaisantant que je n'en avais aucune, mis à part changer les couches-culottes de mes petits frères ! Ca les a fait sourire et on est passé sur autre chose. Ce qui compte, ce sont tous les arguments pédagogiques que tu peux ressortir pour un sujet donné : tu dois essayer de te forger un avis sur tout ! Pas facile, mais à force de potasser, tu vas pouvoir comparer les débats d'opinion sur tel ou tel sujet, petit à petit, tu vas mettre en relation différents thèmes entre eux, ce qui va t'aider le jour de l'oral prépro à avoir toujours quelque chose à dire, sans être hors-sujet évidemment ! Bon courage, tu es sur le bon chemin !
hamster Posté(e) 6 mars 2007 Posté(e) 6 mars 2007 Pouvez-vous me préciser ses modalités ? Suffit-il de contacter le directeur - la directrice d'une école proche de son domicile ? Y a-t-il un contrat de stage à établir ou bien est-on simplement invité à assister en simple spectateur à une journée de classe ? Tu commences par démarcher les écoles pour avoir l accord de principe d un instit qui t accueillera, puis de son directeur. Ensuite, il me semble que le directeur doit demander l autorisation à l IEN. Maintenant, si c est juste pour une journée, on ne demande rien chez nous... Tu ne pourras pas intervenir, seulement observer. J ajoute qu il serait intéressant de rester en dehors des heures de classe pour observer l autre partie du travail. Bon courage!
Gummibear Posté(e) 6 mars 2007 Posté(e) 6 mars 2007 Cécé25, désolée pour la petite boutade de la nouba, mais j'avais simplement des collèges de 10 ans plus jeunes que moi que j'appréciais beaucoup par ailleurs, mais avec qui je ne partageais pas du tout les mêmes priorités. Ceci dit, bien sur, je ne dis pas que tous les PE de 20 à 25 ans sont des têtes en l'air loin de moi cette idée. Simplement, les collègues qui se reconvertissaient avaient perdu cette certaine "légèreté", si tu vois ce que je veux dire. Touki, pour le stage d'observation, j'ai passé une convention de stage entre l'école et le CNED, où je m'étais inscrite pour préparer le concours. En ce qui concerne le CNED, je n'ai jamais réussi à envoyer un devoir mais ça m'a plutôt aidé comme un support culturel. Je crois que c'est par le CNED aussi que j'ai obtenu des cours de rattrapage en maths dans un organisme de formation pour adultes où j'ai rencontré une fille qui préparait le concours en même temps que moi. Ca a tout de suite collé et nous avons mis en place un programme de révision de 4 jours par semaine, une fois chez elle, une fois chez moi, à partir des Hatier, en maths et en français. Si l'une ne comprenait pas un truc, l'autre essayait de lui expliquer. Nous avons aussi partagé les frais d'une prof de maths à domicile deux ou trois fois, ainsi que la voiture et une nuit d'hôtel avant le concours. C'était plus sympa et moins onéreux. Pour l'oral professionnel, par contre, j'ai demandé à la cellule "préparation CRPE" du CNED de m'aider. J'ai préparé mon topo à partir de leurs indications, puis faxé ou emailé ma prose, et nous avons remanié les points les plus faibles au téléphone. Ensuite, j'ai demandé une deuxième lecture au directeur de l'école dans laquelle j'avais fait mon stage et j'ai encore modifié quelques petites choses histoire de bien coller au vocabulaire pédagogique et institutionnel qui m'a beaucoup dérouté dans les premiers temps...je t'avoue que même maintenant, il y a plein d'abbréviations que je ne connais pas, parce que j'estime que ce n'est pas le coeur de mon métier et que mes priorités sont ailleurs (plus vers les enfants que vers l'administration...). Je suis d'accord sur le fait qu'il ne faut pas se presser dans ta décision, mais si ta décision est prise, il faut y aller. Personnellement, je n'ai pas fait la première année d'IUFM puisque j'ai passé le concours en "candidate libre". En PE2, on est salarié de l'Education nationale, mais pas en PE1, je crois. Il me semble par contre que la PE1 (1ère année d'IUFM) est une très bonne préparation pour le concours...mais ce n'est pas une certitude d'avoir le concours après une année de PE1. Voilà ce que je souhaitais rajouter...et encore une fois, j'ai été un peu longue... Bon courage!
Touki Posté(e) 6 mars 2007 Auteur Posté(e) 6 mars 2007 Merci encore pour vos conseils et encouragements. Je retiens l'idée du stage en maternelle et en primaire et le fait de rester en dehors des cours pour voir le métier de prof en l'absence des enfants. Cécé, j'en suis au tout début de ma démarche alors, je suis plutôt démuni du côté des "arguments pédagogiques" à "ressortir pour un sujet donné". Par quoi commencer pour "essayer de se forger un avis sur tout" en matière de pédagogie ? Y a-t-il des ouvrages incontournables recommandés en première année d'IUFM ? J'aimerais également trouver un glossaire de tous les éléments du jargon enseignant face auquel je suis actuellement perdu. Des sigles commes ZIL, AIS, CAFIPEMF, PE1, PE2, ITEP, CRPE, ... stages filés, stage R3, CFP, ... pouvez-vous m'aidez ? Faut-il que je fasse un nouveau post (je suis nouveau et je ne maîtrise pas encore parfaitement les règles du forum mais il me semble qu'il doit y avoir une idée par post non ?) Merci et bonne nuit Touki
°Vanille° Posté(e) 6 mars 2007 Posté(e) 6 mars 2007 No problem Gummibear Je comprends de quoi tu voulais parler. Touki, si je dois te conseiller un bouquin, c'est '' épreuve d'entretien préprofessionelle'' de chez Hatier concours. Il est jaune et rouge. Il m'a vraiment bien aidée (en plus des cours de l'iufm je dois dire). Il met en relation certaines dominantes thématiques. Certains l'aiment, d'autres pas. Moi il m'a super aidée ! Pas contre, ça n'aide pas du tout pour la didactique, c'est plutôt pour les opinions à se forger. Hatier me paraît assez bon pour aider au concours !
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