Décès d'un parent

[the little giraffe]

Merci à vous... J'ai lu avec attention tout ce que vous aviez écrit, et j'irai voir la psychologue scolaire dès que possible.

Aujourd'hui, l'enfant est revenu en classe, mais je ne suis pas là durant toute la semaine, pour cause de stage...

Alors du coup, j'appelle mes collègues pour savoir ce qu'il en est. Il semble être plus ou moins souriant, il n'a pas trop envie d'en parler... Mais bon, c'est son premier jour en classe, cela risque de changer.

[mava3]

Il est arrivé la même chose à l'une de mes élèves dimanche. Elle sera absente toute la semaine, et les autres élèves ne semblent pas encore être au courant (les parents sont divorcés).

J'aimerai écrire un petit mot à la famille, mais à qui le donner? A mon élève? Et comment formuler ce message...

[vixine]

Je n'ai pas vécu cela comme enseignante mais comme enfant. Ma maman est décédée en quelques mois d'un cancer quand j'étais au collège. Je me reconnais dans le comportement des deux fillettes qui vivent l'école comme un sas de décompression, un endroit où les repères sont immuables. L'école est le seul endroit où rien n'a changé où elles peuvent continuer à être elles-mêmes quand tout le reste s'est écroulé.

Ma maman était maitresse. Ma petite soeur était scolarisée dans son école, dans l'école du village où nous vivions. Elle n'a pas pu bénéficier de ce lieu privilègié où tout reste à l'identique. Elle était confrontée 24h sur 24h à l'absence de notre maman.

Je ne suis pas psy. Mais nous n'avons pas du tout eu les mêmes "difficultés" à faire à notre deuil, à nous "construire" sur cette absence. Je pense qu'une partie de l'explication réside dans cette différence entre l'existence ou la non-existence d'un lieu immuable inchangé.

La psy scolaire peut aussi être à l'écoute de l'enseignant dans un tel cas me semble-t-il pour te conseiller.

Tu l'auras compris, je te déconseille de travailler sur la mort avec tes élèves. Ce n'est pas ton rôle.

Tu peux "seulement" proposer à cet enfant ton écoute, Je mets "seulement" entre guillemets car c'est déjà beaucoup. Enfant ou adulte, parler à une oreille attentive est important.

Plein de courage à toi ...

[doubleR]

Le cas dans l'école aussi cette année

Le papa d'un CM2 est décédé subitement un weekend

Comme cela a été dit, être là si l'enfant en ressent le besoin, mais la vie de l'école a continué.

Nous avons été surement un peu plus attentives à son comportement, mais jamais la collègue n'a parlé de cela avec toute la classe en sa présence (juste prévenu les élèves, mais l'enfant n'était pas là).

[mava3]

Quelques élèves sont maintenant au courant, j'en ai simplement discuté avec ceux ci, et nous avons convenu de ne pas en parler sauf si elle leur en parlait, et de ne pas le dire aux autres élèves.

J'ai tout de même écrit une petite lettre à mon élève pour lui dire que je serai à son écoute en cas de besoin.

Merci pour vos conseils!

[Didix87]

Je viens de vivre plus ou moins cela la semaine dernière. Ce n'est pas un parent mais une dame de famille d'accueil qui est décédée. Mon élève est d'abord restée muette par rapport à cet évènement et mardi jour de l'enterrement, elle a été bcp plus "bavarde".

Comme certains d'entre vous, je n'ai rien fait de spécial en classe: pas de livres, pas d'album; pas de débat. Mon élève sait qu'elle peut venir vers moi si elle a besoin. Pour le moment, elle m'a parlé de ce qui l'a choquée dans l'enterrement puis elle m'a demandé de dire aux autres élèves de la laisser tranquille et de faire comme si de rien était. L'école est son endroit privilégié pour passer au dessus de tout ça.

J'ai respecté ce choix car elle a déjà eu une vie très difficile ( à 7ans ....) et parce que c'est ce que je pense être le mieux pour elle.

Je pense que l'écoute de l'enfant est le mieux.

[cecaclo]

Alors nous cette année, un père a tué un autre père par arme blanche... L'horreur: une dispute de bar....Il a fallu gérer dans toutes les classes (la victime en plus de sa fille avait des neveux et nièces à l 'école...)et beaucoup d'enfants ont vu leur parents très touchés, choqués par ce deuil. L'école a joué son rôle de bulle: heureusement les filles n'ont pas le même âge (4 ans et 11 ans). Mais il y a eu beaucoup d'absentéisme jusqu'au départ de la famille du meurtrier de la commune...

[genevièveT]

L'une des mes premières années d'enseignement, nous avions eu deux décès accidentels dans notre école à quelques mois d'intervalle. Je comprends tout à fait ton désarroi Little giraffe, cela avait été très dur à gérer aussi : les deux élèves étaient dans ma classe et je cumulais avec la direction.

Comme beaucoup d'entre vous, j'avais choisi de ne pas en parler de façon approfondie : sur le coup, j'ai expliqué et discuté avec ma classe de la situation que vivaient les enfants concernés mais je n'ai pas lu de livre sur ce sujet. Quand les élèves sont revenus en classe, je leur ai expliqué que j'étais là pour les écouter s'ils en ressentaient l'envie mais pas plus.

L'école est vraiment, dans ces moments particulièrement mais dans les autres cas aussi, une parenthèse pour ces enfants : on y travaille comme avant, on discute, on se dispute, on rigole, on joue comme avant et je pense que cette normalité est essentielle pour eux par rapport au chamboulements de la vie de la famille. Nous devons, je pense, être comme un repère stable : des choses ont changé dans leur vie mais pas tout, pas l'école.

Ensuite, il va te falloir être à l'écoute de ton élève, veiller un peu plus à ce qu'il/elle fait, comment il/elle va, quelles sont ces relations avec les autres enfants (qui ne seront certainement pas toujours sympas avec lui/elle) mais aussi à son implication dans le travail .... Une attention particulière mais à distance!