Doit-on censurer certains ouvrages de littérature jeunesse?

[ty35]

Je viens de faire une synthèse sur ce thème, où les auteurs s'accordaient à dire qu'on peut tout proposer aux élèves: thèmes difficiles comme le divorce, la guerre... Un ouvrage notamment a été cité : "La canne de barbarie", qui faisait polémique en raison de sa cruauté... (en ce qui me concerne je ne l'ai pas lu). Qu'en pensez-vous? Peut-on aborder tous les sujets avec les élèves? si oui, de quelle façon? Ne risque t'on pas en abordant de tels ouvrages, d'avoir quelques "remarques" parentales?

[maiden]

Si des parents ont envie de te faire des remarques, ne t'inquiète pas, ils trouvreont toujours une bonne raison de le faire.

Donc pour moi ça n'est certainement pas un critère de choix d'oeuvre

En revanche je crois qu'on peut tout aborder à condition qu'on le fasse bien. Si le livre contient des scènes de cruauté, c'est justement l'occasion d'en parler, ce que souvent on ne fait pas à la maison, alors que les enfants baignent dans ce climat autant que nous (surtout quand ils ont la télé à la maison ).

Donc ne pas s'y lancer si on ne se sent pas m'envie d'animer des groupes de parole sur certains sujets sensibles, sinon je crois que ça ne peut être que bénéfique.

[Tycheroula]

Si des parents ont envie de te faire des remarques, ne t'inquiète pas, ils trouvreont toujours une bonne raison de le faire.

Donc pour moi ça n'est certainement pas un critère de choix d'oeuvre

En revanche je crois qu'on peut tout aborder à condition qu'on le fasse bien. Si le livre contient des scènes de cruauté, c'est justement l'occasion d'en parler, ce que souvent on ne fait pas à la maison, alors que les enfants baignent dans ce climat autant que nous (surtout quand ils ont la télé à la maison ).

Donc ne pas s'y lancer si on ne se sent pas m'envie d'animer des groupes de parole sur certains sujets sensibles, sinon je crois que ça ne peut être que bénéfique.

exemple anthony horovitch l'île du crâne

[Charivari]

Je viens de faire une synthèse sur ce thème, où les auteurs s'accordaient à dire qu'on peut tout proposer aux élèves: thèmes difficiles comme le divorce, la guerre... Un ouvrage notamment a été cité : "La canne de barbarie", qui faisait polémique en raison de sa cruauté... (en ce qui me concerne je ne l'ai pas lu). Qu'en pensez-vous? Peut-on aborder tous les sujets avec les élèves? si oui, de quelle façon? Ne risque t'on pas en abordant de tels ouvrages, d'avoir quelques "remarques" parentales?

[j'édite parce qu'en me relisant je me trouve pète-sec ]

Ce serait un peu réducteur de ne voir le problème que sur sa facette "remarques parentales". Pour moi, oui, il faut s'interdire d'étudier certaines oeuvres en Primaire. Parce qu'il faut étudier des oeuvres adaptées à l'âge des élèves, et tout n'est pas adapté (compréhension, sensibilité, recul, analyse...)

Pour le concours, je compte chanter "Nuit et brouillard" de Ferrat. C'est un chant qui parle de convois pour les camps de la mort.

Et bien je ne chanterais pas cette chanson à des enfants de maternelle, ni de cycle II. Tout juste en fin de cycle III. Ce n'est pas de la censure, c'est juste du choix pédagogique : on peut très bien aborder le thème du respect de la différence, sans parler tout de suite de camps de concentrations et d'horreurs nazies.

Nuit et Brouillard est aussi le titre d'un film d'Alain Resnais, produit en 1955 avec des images d'archives sur les camps de la mort. Il est à la limite du soutenable pour un adulte (mais ça n'empêche qu'il faut l'avoir vu ) . Le film est indiqué comme accessible à des élèves de 3eme (tout juste) et plutôt des lycéens. Et bien, parents ou pas parents, même si c'est important de parler de la Shoah dès le CM2, je n'envisagerais pas une minute de leur montrer ce film Je ne "censure" pas l'oeuvre, mais je me dis que le film n'est pas adapté à la sensibilité d'un enfant de CM.

Pour revenir à ton exemple, oui, avant d'étudier un ouvrage qui fait polémique en raison de sa cruauté, j'y regarderais à deux fois (ça ne veut pas dire que je ne l'étudierais pas, mais je me demanderais si la force du message ne risque pas de le tuer : comme si on utilisait un portevoix pour parler au creux de l'oreille de quelqu'un quoi non seulement il n'entend pas ce qu'on lui dit, mais en plus il a mal à l'oreille, voire on lui détruit l'audition )

[Charivari]

En revanche je crois qu'on peut tout aborder à condition qu'on le fasse bien. Si le livre contient des scènes de cruauté, c'est justement l'occasion d'en parler, ce que souvent on ne fait pas à la maison, alors que les enfants baignent dans ce climat autant que nous (surtout quand ils ont la télé à la maison ).

Il faut quand même se méfier des généralisations.

Ce n'est pas parce que il y a des enfants qui baignent dans ce climat de cruauté (voient des films pas-de-leur-âge etc) que tous les enfants de la classe baignent dans ce climat. Et pour ceux qui "ne baignent pas", la claque risque d'être grosse

De mon côté, je protège pas mal mes enfants de la télé (ils ne regardent que des DVD, mon fils est au CE1 et n'a quasi jamais vu une pub télévisée, et encore moins un JT), et autour de moi, les parents qui font pareil ne sont pas rares (même si on n'est pas majoritaires). Alors ça nous ennuie quand on entend les maîtresses de nos enfants aborder certains sujets sans précautions en s'imaginant que les enfants d'aujourd'hui sont tous immergés dans un monde de télé, qu'ils regardent tous le JT, etc.

La dernière fois que le problème s'est posé, c'était au moment du tsunami en asie. Mon grand était en GS, et les maîtresses leur en ont parlé. Ils étaient un certain nombre à ne pas en avoir entendu parler à la maison, à découvrir l'évènement via l'école, et j'ai trouvé maladroit d'aborder ça comme ça. En rentrantd e l'école, mon fils se demandait si la vague risquait d'arriver jusqu'à chez nous (en plein centre de la France), si nos maisons allaient être cassées etc...

[maiden]

C'est vrai que je n'ai pas été assez précise dans mon propos.

Je ne faisais pas particulièrement référence à la cruauté que tu décris et qui est un vrai problème, je faisais référence à la cruauté que peuvent se faire subir les enfants entre eux, et qui n'a pas attendu la télé pour exsiter. La télé amplifie le phénomène, mais ne l'a pas créé.

Dans toutes les écoles ont voi des boucs émissaires, des mini-tragédies d'exlcusion d'un membre de la bande, des enfants isolés parce qu'ils présentent une caractéristique qui les distingue en négatif selon les critères des "leaders". Ca commence dès la crèche

Et donc je trouve ça bien d'en parler et de l'aborder au travers de la LDJ.

J'ai étudié deux fois l'Appel de la Forêt avec mes élèves et ça a été particulièrement enrichissant.

Le fait d'aborder la question de la crutauté dans les rapport humain / animal a libéré la parole de certains enfants qui ont mieux analysé certains incidents de leur vie quotidienne ou des sujtes d'éducation civique.

Quand tu parles de force du message, OK, mais ce n'est pas la dose de cruauté qui fait la force et la qualité du message.

Il y a tout de même pas mal de neuneuseries dans certains bouquins de LDJ (surtout chez les éditeurs français), et le succès de livres comme Harry Potter ne s'explique pas que par le côté baguette magique; on a là un auteur typique de la LDJ anglaise qui ne présente pas un monde manichéen , mais on monde où le mal peut être partout. Ca parle aux enfants ça tout de même.

Pas besoin de censure, mais de bien réfléchir : A qui je m'adresse ? Dans quel but ?

[Charivari]

on est d'accord sur toute la ligne, alors :P

oui oui pour en parler, sans avoir besoin de prendre un livre "trop" violent ou "trop" cruel.

L'appel de la forêt, c'est "fort" sans être "trop" (enfin, je crois quoi)

[maiden]

Oui j'avais trouvé que c'était le bon niveau.

En film on avait regardé l'adaptation, mais aussi Antartica, l'horreur, j'ai pleuré comme une madeleine