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Posté(e)

http://www.refondation-ecole.net/index.php

Un appel à ''refonder l'école'' recueille 10.000 signatures

Le texte va être soumis ces jours-ci aux candidats à l'élection présidentielle.

LAURENT LAFFORGUE, jeune ma­thématicien de renom, lauréat de la médaille Fields, ou Marc Le Bris, instituteur et auteur de Et ils ne sauront ni lire... ni compter !, dressent un tableau de l'école particulièrement sombre. À é­couter ceux qui ont initié un « appel à la refondation de l'école » (www.refondation-ecole.net) signé par dix mille personnes, depuis des années, l'école est « malade » : les enfants, à la sortie du primaire, maîtrisent de moins en moins bien la langue française. Les apprentissages de la langue sont « sinistrés ». En mathématiques, les quatre opérations et la règle de trois ne sont plus maîtrisées. Et les repères chronologiques « essentiels » en histoire ne sont plus connus.

En dix-huit mois, Laurent Lafforgue a, assure-t-il, reçu environ deux mille lettres de témoignages d'enseignants, parents et grands-parents « catastrophés » par le « niveau » des enfants et par les méthodes enseignées. « Entre 1880 et 1960, nous avions une vraie école qui a été transformée en quelque chose qui n'en a plus que le nom », explique celui qui avait été obligé de démissionner du Haut Conseil de l'éducation en 2005 après avoir comparé les « experts de l'Éducation nationale » à des « Khmers rouges ».

« Décalage complet »

Les autres personnalités qui ont signé le texte se veulent plus nuancées, à l'image d'un appel qui, assurent-ils, a été signé par des « gens de tous bords », notent Jean-Paul Demailly, mathématicien, président du Grip (Groupe de réflexion interdisciplinaire sur les programmes) ou Frédéric Guillaud, ancien membre du cabinet de Gilles de Robien. Leur appel a reçu le soutien de personnalités telles que Jean-Paul Brighelli, Robert Redeker, Marc Fumaroli, Jacqueline de Romilly mais aussi Jean-Pierre Chevènement, soutien de Ségolène Royal.

Les signataires proposent un pacte au futur président de la République dans lequel les fondements de l'école primaire (lire, écrire, compter) seraient retrouvés. « Car les circulaires que Gilles de Robien a prises récemment sur le sujet sont en décalage complet avec ce qu'il avait promis de faire », déplorent-ils. Ils demandent aussi une refonte des programmes qui devront être « courts et compréhensibles par tous ». Les horaires prévus en français et mathématiques, qui ont fortement diminué depuis des années, devraient être revus à la hausse.

Au-delà de la remise en cause des programmes, ils prônent le retour d'un examen d'entrée en 6e, « fondé sur des épreuves comportant au moins dictée, rédaction, questions et problèmes d'a­rithmétique ». Pour les élèves en difficulté, en fin de CM2, ils préconisent l'instauration d'un CM3, « structure intermédiaire entre l'école primaire et le collège » qui pourrait ramener les élèves vers le second cycle ou au contraire les orienter vers une voie professionnelle débutant à la fin de la cinquième.

Les syndicats du primaire fustigent une vision « trop élitiste » de l'éducation. Pour Gilles Moindrot, secrétaire général du SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire, les rédacteurs de l'appel « rêvent de revenir à une situation où seuls 15 à 20 % des élèves entraient au collège et poursuivaient leurs études jusqu'au bac ». « On ne se présente pas comme des conservateurs, on a l'obsession de la promotion sociale par l'école », réfute Frédéric Guillaud, un des signataires fondateurs de l'appel.

Voir aussi : http://www.liberation.fr/actualite/societe/249771.FR.php

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-...1-861150,0.html

Bonne lecture et ...bon débat :)

Posté(e)

Pas envie de débattre là : tous ces privilégiés me gonflent à vouloir conserver leur place dans l'échelle sociale.

Et Mr Lafforgue pourra prendre des cours de vocabulaire : en primaire on n'"enseigne" pas des méthodes, on les applique, ou on les utilise.

Ils demandent aussi une refonte des programmes qui devront être « courts et compréhensibles par tous .

Encore des gens qui ont envie d'un monde bien simple et bien lisse <_<

Bon débat aux plus patients que moi ;)

Posté(e)

Parmi les signataires, on trouve Jean-Pierre Chevènement...pour un ancien ministre de l'EN, lui-même à l'origine de nouveaux programmes (ceux de 1985), c'est un comble !! Lui et les autres veulent détruire une partie ce qu'ils ont eux-mêmes contribué à construire...

Ne manque plus que Claude Allègre parmi les signataires, et la boucle sera bouclée !! :blush:

  • 3 semaines plus tard...
Posté(e)

"Pas envie de débattre là : tous ces privilégiés me gonflent à vouloir conserver leur place dans l'échelle sociale."

Tu fais un contre-sens complet : ces gens s'indignent qu'on ne s'évertue à donner les moyens d'une vraie réussite scolaire qu'aux enfants des secteurs privilégiés. On peut ne pas être d'accord, mais c'est le sens de leur démarche.

Invité Tikati
Posté(e)

Maiden, en effet, votre objectif est le même que celui des signataires de cet appel : une école plus juste. Et il n'y a pas de réponse évidente.

Quelques extraits d'un article de Pierre Merle, professeur de sociologie à Rennes 2. Cahiers français, mai juin 2003

"il n'y a pas de réelle démocratisation" du système scolaire.

"Mais cette démocratisation quantitative (augmentation de la durée des études) est un trompe l'œil puisqu'en réalité on assiste seulement à un déplacement des inégalités et non à leur réduction."

"On retrouve aujourd'hui la dualité du XIXe s avec les filières professionnelles, technologiques et les universités pour les milieux populaires puis les séries générales et les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) pour les milieux favorisés."

"On peut même dire que la situation des "pauvres" en biens éducatifs s'est dégradée de façon relative"

"Or de 1985 à 2001 c'est bel et bien à un accroissement des inégalités que l'on a assisté puisque l'écart entre les 10 % les moins scolarisés et les 10 % les plus scolarisés est passé de 6,5 années d'études à 8,2 soit 1,7 année en plus en 16 ans !"

"L'école contribue (…) à la reproduction sociale : en transformant des inégalités sociales en inégalités scolaires, elle apporte au système social une légitimation des inégalités comparable à celle apportée par la naissance dans le système des ordres de l'Ancien Régime. L'institution scolaire anoblit par le titre et le diplôme."

Sur ces questions, voir aussi le livre de Beaud, 80 % au bac…et après ?

Cordialement.

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