canoute Posté(e) 19 mai 2007 Posté(e) 19 mai 2007 Bonjour, Pourriez-vous m'aider à y voir un peu plus clair entre un texte réticent et un texte proliférant ???? Merci
[Zaz] Posté(e) 19 mai 2007 Posté(e) 19 mai 2007 Le texte réticent, ça semble être une vieille dénomination du texte résistant = texte dont le sens n'est pas immédiatement accessible. "le texte « résistant» met les élèves devant un problème à résoudre qui les oblige à questionner le sens et à développer les compétences nécessaires" pour le comprendre (source) Le texte proliférant est ouvert à une pluralité de sens. Donc : - on doit chercher ce que veut dire l'auteur pour le résistant. - on a le choix entre plusieurs possibilités pour le proliférant.
Anwamanë Posté(e) 19 mai 2007 Posté(e) 19 mai 2007 Voici un extrait de "Littérature de jeunesse ou nouvelle jeunesse pour la littérature et son enseignement ?" Catherine TAUVERON, Institut national de la recherche pédagogique Les compétences de lecture Pour toutes ces raisons, j'aurais donc souhaité que, dans l'entreprise nécessaire de sélection des livres, (nécessaire pour guider les enseignants dans une production pléthorique et labile), la "logique des bibliothécaires" se soit accompagnée d'une "logique des professeurs". Cette logique-là est gouvernée par le souci de développer des compétences de lecture. Elle repose sur l'idée que la lecture littéraire étant une activité de résolution (ouverte) de problèmes (ouverts) posés par le texte au lecteur, ou par le lecteur au texte, il convient de repérer d'abord finement et méthodiquement les obstacles rencontrés par les élèves, puis de mettre les élèves en situation de résoudre le ou les problèmes identifiés sur des textes qui le (ou les) renferment. L'entraînement au franchissement d'obstacles ne peut s'opérer que sur un terrain semé d'embûches concertées, ce que j'ai appelé (5) des " textes résistants". Parmi ces textes "résistants", j'ai distingué deux catégories : les textes "réticents" et les textes "proliférants". Les textes "réticents" posent délibérément des problèmes de compréhension au lecteur. Parmi les effets de réticence programmés, on peut citer : les blancs de toute nature, singulièrement ceux relatifs aux intentions des personnages et à certains de leurs actes cruciaux, les analepses, l'intrication de récits, l'adoption de points de vue insolites, biaisés, non-identifiables, pluriels et contradictoires, la rupture volontaire de la lisibilité des chaînes anaphoriques, la perturbation des valeurs, la création d'un monde fictif à la logique inédite, ou aux logiques contradictoires, l'éloignement des canons du genre, la pratique de l'intertextualité, la contradiction du texte et des images dans les albums, la mise en scène d'auteurs fictifs et la substitution de la métanarration à la narration attendue.). Les textes "proliférants", quant à eux, à l'inverse des précédents (mais ce peut-être les mêmes), disent, en quelque sorte, plus qu'ils ne devraient dire et posent des problèmes d'interprétation. Ce sont des textes polysémiques, susceptibles d'une lecture plurielle aboutissant à des compréhensions différentes ou, parce que fortement symboliques, présentant plusieurs niveaux d'interprétation possibles. La littérature de jeunesse, qui ne se contente pas d'explorer des techniques d'écriture sophistiquées, sait aussi conduire les jeunes enfants sur la voie de la réflexion métaphysique. Un seul exemple, là encore, Le mur, d'Angel Esteban, fable parabolique ou conte philosophique, dont l'intrigue linéaire épurée est d'une parfaite limpidité (" Il", personnage jamais défini, placé dans un espace géographique et temporel lui-même non défini, éprouve un jour le besoin de voir ce qu'occulte le mur, sans limite, qu'il aperçoit du village paisible où il habite ; pour y parvenir, il passe sa vie à faire pousser un arbre sur lequel il compte monter ; le récit se termine sur cette phrase : On ignore ce qu'il découvrit. Le mur était en quelque sorte détruit par lui. Des années de labeur, d'amour et de persévérance prodigués à l'arbre lui valaient la récompense suprême : la liberté") mais dont l'interprétation symbolique (au-delà du mur, au-delà de l'apparence ? au-delà de la vie ? ) est ouverte à la pluralité des interprétations. La logique, on le voit, donne des critères de choix, assortis d'indicateurs précis, qui sont des critères didactiques. Ces critères didactiques, s'ils avaient été mobilisés, auraient conduits à des regroupements qui ne reposent pas seulement sur le contenu de l'intrigue.
canoute Posté(e) 19 mai 2007 Auteur Posté(e) 19 mai 2007 Un grand merci pour vos réponses, voilà qui est un peu plus clair. Si j'ai bien compris, un texte proliférant est aussi un texte réticent ? vous confirmez ?
Anwamanë Posté(e) 19 mai 2007 Posté(e) 19 mai 2007 Un grand merci pour vos réponses, voilà qui est un peu plus clair. Si j'ai bien compris, un texte proliférant est aussi un texte réticent ? vous confirmez ? Parmi ces textes "résistants", j'ai distingué deux catégories : les textes "réticents" et les textes "proliférants".
[Zaz] Posté(e) 19 mai 2007 Posté(e) 19 mai 2007 Pleure pas Affable :P Un texte proliférant est résistant. Un texte réticent est résistant. Un texte résistant peut être à la fois proliférant et réticent.
Liny Posté(e) 21 mai 2007 Posté(e) 21 mai 2007 hum, désolé de revenir sur cette question. j'ai bien compris texte résistant = réticent ou proliférant. Mais dans certains rapports de jurys, ceux-ci font le reproche de voir trop de textes résistants et pas assez de textes consistants je cite :" Suggestion: dans la perspective de l'école élèmentaire, ne pas réduire le littéraire aux textes résistants du seul fait de leur facture, mais initier aussi les éléves aux textes littéraires qu'on pourrait dire " consistants" pour ce qu'ils provoquent d'émotions esthétiques, morales, philosophiques, affectives...... extrait bilan journéee d'étude option litté de jeunesse au crpe; premier bilan, perspectives. peut être que c'est super simple à comprendre dans ces cas là excusez moi, avec le stress je cherche toujours midi à 14 heures. Mais si vous pouviez m'aiguiller, ça serait trés sympa ....d'avance merci. ps: dans ce bilan, ils font la remarque que dans certaines académies, la passation consécutive des deux épreuves orales apporte (malheureusement) une globalisation de l'appréciation des candidats....... ça c'est pas chouette du tout!
[Zaz] Posté(e) 21 mai 2007 Posté(e) 21 mai 2007 Le principe du texte résistant, c'est qu'il y a beaucoup d'implicite, d'où le fait qu'il demande une réflexion pour faire des déductions, recouper des informations, etc. Le texte consistant, ça doit être un texte plus simple, où on comprend les informations données assez facilement, sans 3 tonnes d'implicite, dans lequel l'enfant pourra se reconnaitre parce que tout est accessible. Ou un texte qu'on n'essaye pas de comprendre, par exemple une poésie
Liny Posté(e) 21 mai 2007 Posté(e) 21 mai 2007 Merci beaucoup pour pour ces précisions zaz J'y vois un peu plus clair
Moâ Posté(e) 21 mai 2007 Posté(e) 21 mai 2007 hum, désolé de revenir sur cette question. j'ai bien compris texte résistant = réticent ou proliférant. Mais dans certains rapports de jurys, ceux-ci font le reproche de voir trop de textes résistants et pas assez de textes consistants je cite :" Suggestion: dans la perspective de l'école élèmentaire, ne pas réduire le littéraire aux textes résistants du seul fait de leur facture, mais initier aussi les éléves aux textes littéraires qu'on pourrait dire " consistants" pour ce qu'ils provoquent d'émotions esthétiques, morales, philosophiques, affectives...... extrait bilan journéee d'étude option litté de jeunesse au crpe; premier bilan, perspectives. peut être que c'est super simple à comprendre dans ces cas là excusez moi, avec le stress je cherche toujours midi à 14 heures. Mais si vous pouviez m'aiguiller, ça serait trés sympa ....d'avance merci. ps: dans ce bilan, ils font la remarque que dans certaines académies, la passation consécutive des deux épreuves orales apporte (malheureusement) une globalisation de l'appréciation des candidats....... ça c'est pas chouette du tout! A mon avis, ça veut dire qu'il faudrait moins se prendre la tête avec des théories fumeuses, et s'attacher à faire découvrir des "grands" textes, notamment classiques, aux élèves. En toute simplicité, juste pour s'imprégner un peu d'auteurs qui restent et resteront grands, en dépit de tout.
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