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Posté(e)

Depuis ma mutation de la région parisienne pour les Pyrénées Atlantiques je me remets beaucoup en question :ninja:

Je travaille dans une école maternelle de 6 classes, mes collègues sont sympas mais je me sens de plus en plus sous pression et la conception que j'ai de mon métier est chamboulée. Mes collègues évaluent énormément et sont, je trouve, très exigeantes dans les apprentissages purement scolaires. Je vais vous citer quelques exemples : Il y a entre 160 et 170 enfants dans l'école, 4 ATSEM et rien n'a été pensé pour accueillir les Petites Sections. Evidemment beaucoup ont pleuré pendant des semaines :une immense cour d'école avec 160 gamins ce n'est pas franchement rassurant.

Les classes de PS ne sont pas vraiment gaies : pas de décoration, de couleurs, juste des tables et des étagères, un coin cuisine que j'ai installé l'année précédente lorsque j'avais des PS, un coin bibliothèque et un coin regroupement.

Les enfants travaillent sur fiche quasi exclusivement, il n'y a pas de coin manipulation et les "bons" <_< élèves sont ceux qui en PS font le travail sur fiche des MS :cry:

Cette année j'ai des MS parce que je ne supportais pas de travailler dans ces conditions avec des PS, j'avais l'impression de passer à côté de leurs besoins fondamentaux. Cette année ça va mieux mais je suis encore sidérée par l'exigence de ma collègue de MS qui évalue et classe ses élèves à tour de bras. Les 2 classes de GS sont pour moi des classes de CP sans coins-jeux, des "murs" de livres autour des fiches pour ne pas que le voisin copie, des lignes de "s" à copier en cursive.

Donc, vraiment ça ne correspond pas à ma conception de l'école et je suis mal à l'aise. L'école a t-elle changé à ce point là ? Est-ce que cette dérive de la Maternelle vers un enseignement calqué sur celui du primaire s'est généralisé ?

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Posté(e)

C'est effrayant :o ...Perso je demande ma mutation illicco sauf si j'arrivais à faire évoluer les choses dans le bon sens :blush: mais bon je sais aussi que ce n'est pas toujours évident de convaincre surtout lorsqu'on arrive ;)

Posté(e)

Et une angoisse de plus concernant les habitudes potentielles des écoles.....

Posté(e)

Ce que j'ai entendu récemment d'un parent d'élève d'une collègue : " il doit faire des fiches, c'est juste comme cela qu'on doit travailler". :ninja:

Pour ce père, son enfant ne devait pas "jouer".

Mais notre rôle en tant qu'enseignant est d'expliquer que par le jeu, on apprend aussi.

Maintenant, s'il s'agit de tes collègues, ça ne doit pas être évident. :cry:

Posté(e)

Dans ma classe, ce sont les enfants qui ralent, enfin une petite fille : ca fait deux jours qu'elle dit à ses parents qu'elle ne travaille pas ! :D

Posté(e)
Depuis ma mutation de la région parisienne pour les Pyrénées Atlantiques je me remets beaucoup en question :ninja:

Je travaille dans une école maternelle de 6 classes, mes collègues sont sympas mais je me sens de plus en plus sous pression et la conception que j'ai de mon métier est chamboulée. Mes collègues évaluent énormément et sont, je trouve, très exigeantes dans les apprentissages purement scolaires.

[...] Donc, vraiment ça ne correspond pas à ma conception de l'école et je suis mal à l'aise. L'école a t-elle changé à ce point là ? Est-ce que cette dérive de la Maternelle vers un enseignement calqué sur celui du primaire s'est généralisé ?

Je crois que c'est un mode de fonctionnement qui rassure finalement aussi les parents. Les évaluations nombreuses et systématiques "sont une preuve de sérieux" dans l'enseignement pour une majorité de personnes. C'est aussi souvent le rare moyen pour les parents de suivre ce que font leurs enfants à l'école.

Je vis en région parisienne et je n'ai rencontré qu'une fois un PE en maternelle qui faisait faire des lignes de cursives par exemple. Elle était particulièrement apréciée par les parents qui déploraient justement le manque d'exigence en CP, CE1 ... où l'aprentissage systématique de l'écriture n'était pas vraiment au rendez-vous.

Il me semble que tout est question de mesure et d'adaptation par rapport aux élèves. Mais ça, ce n'est pas une mince affaire.

Posté(e)
Ce que j'ai entendu récemment d'un parent d'élève d'une collègue : " il doit faire des fiches, c'est juste comme cela qu'on doit travailler". :ninja:

Pour ce père, son enfant ne devait pas "jouer".

Mais notre rôle en tant qu'enseignant est d'expliquer que par le jeu, on apprend aussi.

Maintenant, s'il s'agit de tes collègues, ça ne doit pas être évident. :cry:

C'est vrai que je je remarque aussi que certains parents (pas tous heureusement) ont tendance à pousser leur enfant : Cette année j'ai dans la classe un TPS qui reconnait et nomme toutes les les lettres de l'alphabet ( :o )(Bizarrement, en classe, il s'intéresse plus au jeux qu'aux activités plus directives)...Et un MS qu'on pousse tous les jours :ninja: à écrire son prénom (Résultat pas brillant: L'enfant en question me semble de plus en plus malheureux et en marge des autres et ce plus on avance dans l'année :cry: )

Posté(e)

Te lire Louise, est plutôt rassurant...

Ce que tu décris est malheureusement une dérive, bien que pas récente, qui se généralise.

Mais heureusement, la liberté pédagogique existe toujours... même si résister aux pressions n'est pas toujours facile.

Posté(e)
C'est vrai que je je remarque aussi que certains parents (pas tous heureusement) ont tendance à pousser leur enfant :

Dès septembre, on trouve des cahiers du type Toute l'année de PS de maternelle dans les supermarchés.

C'est vraiment à double tranchant.

Posté(e)

Si pousser un enfant, c'est l'encourager à travailler et à s'améliorer, perso, j'aimerais que tous les parents poussent leurs enfants.

Posté(e)

Je viens de lire un dossier qui parle de ca justement : la "primarisation" de l'école maternelle qui perdrait son coté maternel justement, suite à la pression de la société, des parents, mais aussi de quelques enseignants qui voient en ces notes, ces classement la marque de leur pouvoir.

N'étant pas encore PE, je ne peux pas trop te donner de conseils, si ce n'est de résister autant que tu peux à cette pression et laisser à tes élèves le temps de jouer, de découvrir et de grandir avant d'entrer vraiment dans "l'ecole".

Posté(e)

Pourquoi je me retrouve dans ce que tu écris, moi qui ai des MS ?

Nous devenons les éxécutants de l'administration qui doit justifier rationnellement (évaluations à l'appui) le TRAVAIL SCOLAIRE (définition appartenant à l'imagerie collective et sociétale) des élèves en devenir.

Dans mon école, les GS sont des CP !

et les MS doivent déjà savoir écrire "quelques mots" en cursive, sans modèle pour la période 5. Tiens, d'ailleurs, on vient de recevoir pour les MS, la liste des 20 (VINGT) mots à écrire en cursive les yeux fermés, (la tête en bas et pieds nus peut-être bien aussi), par l'inspection pour l'année prochaine ! Miam, un bonheur !

Alors, les cahiers d'évaluation s'ouvrent à tour de bras, des cahiers consultables par les parents en classe, mais transmis de niveau en niveau. Après le cahier du bonhomme (un bonhomme à dessiner chaque mois, au crayon de papier uniquement, sur un A4 uniquement, format à la Française uniquement), il y a le cahier de graphisme et d'écriture (ouvert dès la PS), le cahier de calcul, le cahier de séquences à trois, quatre, cinq, six et plus images ; le cahier d'activités langagières et je t'en passe. Là aussi, on vient d'avoir une liste de thèmes bien précis à développer pour ces cahiers d'évaluation...

A quand le cahier du profil parfait ?

Les MS qui arrivent en début d'année pensent par ailleurs qu'ils "ne travaillent pas" s'ils n'ont pas une F.I.C.H.E. sous le nez ! Cette année, ma classe a commencé à gagner confiance en ses connaissances, son imaginaire, ses compétences après les vacances de février ! Je les ai déintoxiqués, même si on va les empoisonner à nouveau en GS. Elle est pas belle, la vie d'un élève de maternelle ?

C'est que l'administration doit justifier de ses compétences, auprès de parents de plus en plus flippés par le degré de compétitivité de la société, comme auprès de parents procéduriers. Or, le bac, tout le monde l'aura puisque c'est pour bientôt le 100% de réussite avec 153 milliards puissance 3 "d'erreurs orthographiques" et autres joyeusetés inventives "qui ne comptent pas".

Miam !

Alors, je trouve mille et une ruses de sioux pour l'administration, et pour ma classe, je travaille beaucoup via la théâtralisation (marionnettes des contes, déguisements pour les chansons et comptines, etc) et les arts visuels, la manipulation et la motricité à grande échelle. C'est très vivant dans ma classe, les affichages changent très souvent, et les parents appellent la classe "la caverne d'Ali-Baba" !

Les apprentissages suivent tout seuls.

Comme tu le vois... pas mal de gymnastique des méninges pour garder l'énergie positive à offrir à ma classe, mais on n'est pas ElacticGirl pour rien !

Je suis à nouveau inspectable l'année prochaine, et je ne changerai pas mon approche. Le but, c'est qu'ils grandissent à leur mesure, et qu'ils aient une ouverture, qu'ils ne disent pas dès le début de MS d'un air grave : "de toute façon, je ne sais pas dessiner".

Le pire, c'est quand ils passent en GS et se demandent s'ils ne sont pas en train de faire un mauvais rêve, où l'enfance serait interdite, à eux les "Grands" ! Cette année, j'ai eu du mal à voir mes anciens moyens revenir souvent dans ma classe pour "terminer sa fiche de parfait GS pendant la récré de sa classe".

Dur !

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