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Notation ou pas notation ?


karoutschkaya54

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Et puis les parents ils sont pas tous bêtes non? Ils arrivent quand même à interpréter le travail de leurs enfants la plupart du temps, pas vrai? :)

ce n'est pas une question de bêtise, c'est une question de transparence de l'info qu'on leur donne.

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Tendance normative et "parasitages" de la notation chiffrée "traditionnelle"

L'usage de la notation chiffrée pour traduire le résultat de l'évaluation et le flou des pratiques courantes d'évaluation dans les classes (souvent sous prétexte de gagner du temps) amènent un usage non pertinent de l'évaluation normative.

On appelle évaluation normative une évaluation "dont le cadre de référence est constitué par les scores obtenus, lors d'une épreuve semblable, par les membres d'un groupe de référence" (
ico_livre.gif
). C'est le type d'évaluation utilisée en psychologie par exemple pour les tests de mesure du QI. "
Par extension, est dite normative une évaluation dont l'ambition est de situer les individus les uns par rapport aux autres
. Evaluation normative s'oppose alors à évaluation critériée : ... évaluation qui apprécie un comportement en le situant par rapport à une cible [
le critère qui correspond à l'objectif à atteindre
]" (
ico_livre.gif
page 15). On peut ainsi qualifier de normative l'évaluation qui débouche sur une notation chiffrée.

En effet, la note ressemble à une mesure sans en être une, car "une mesure est objective, en ce sens que, une fois définie l'unité, on doit toujours avoir la même mesure du même phénomène" (
ico_livre.gif
, pour ventiler les notes sur l'échelle traditionnellement adoptée de 0 à 20
, le plus souvent suivant une courbe de Gauss. Ainsi,
la note attribuée est fonction de l'interprétation que fait l'enseignant de l'écart qu'il constate entre la production et un référent plus ou moins explicite
, qui peut varier en fonction du contexte de l'évaluation.

</a>Les docimologues
<a href="
6
(spécialistes de l'étude de la notation) ont montré, depuis les années 50, que la notation varie en fonction des évaluateurs (cf.
ico_livre.gif
;
ico_livre.gif
). Ils ont mis en évidence que l'estimation des performances est parasitée
par
différents effets dont l'évaluateur n'a pas forcément conscience
:

  • Effets d'ordre
    (les premières copies sont évaluées plus sévèrement) ;

  • Effet d'ancrage
    (surévaluation ou sous-évaluation selon que la copie se situe immédiatement après une copie jugée mauvaise ou bonne) ;

  • Effets de la place des erreurs dans la copie
    (les erreurs en début de copie provoquent un a priori défavorable) ;

  • Effet de source
    (ce que l'évaluateur sait de l'évalué ou ce qu'il perçoit à travers la copie provoque une impression plus ou moins favorable en fonction de la subjectivité du correcteur).

Il faut ajouter que la notation chiffrée est aussi influencée, comme l'a montré
ico_livre.gif
par
une négociation implicite entre l'enseignant et les élèves
(vous allez progresser en cours d'année, donc en début d'année les notes ne sont pas très élevées, ou vous n'avez pas assez travaillé ces derniers temps et je vous signifie mon mécontentement par des notes sévères...).

Voir ici pour en savoir plus

Je trouve tes références très intéressantes. Ca explique donc comment se fait la note. Qui n'est pas parfaite c'est sûr :) même loin de là.

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OK mais les appréciations aussi sont des "notes". Que mets tu à un enfant qui a tout bon? Presque rien.

je ne vois pas... c'est quoi l'objectif... mettre 4 lignes au lieu de "tout va bien, Gudule progresse régulièrement" pour quoi, pour flatter l'égo des parents ?

C'est ça l'objectif de la note ?

Perso, en tant que maman, quand j'ai "excelllent travail" comme appréciation pour mon fils, je suis ravie. Même si c'est juste deux mots, ça me donne l'info que je souhaite. Je n'ai pas besoin de tartines.

Quand la maîtresse me met "il semble en difficultés sur les multiplications, il panique sur cette notion mais pourtant il n'y a rien d'inquiétant dans son travail pour l'instant", c'est plus long, mais ça me permet de me rassurer et de le rassurer quand je vois qu'il n'y arrive pas dans ses cahiers du jour.

Il n'a pas de 0/20 dans la marge, pourtant je vois bien qu'il a du mal avec les multiplications, mais le message de la maîtresse c'est "c'est normal, c'est le début, laissez lui le temps".

C'est quand même beaucoup plus "chargé de sens" qu'une moyenne de 5/20 qu'il aurait en maths en ce moment si ses multiplications étaient notées (oui, donc la maîtresse de mon fils ne met pas de notes. Il est au CE1)

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Que penser des notes dans le secondaire alors ??? Et dans l'enseignement supérieur, et pour les concours, etc ???

Si l'enseignant a le choix en primaire, il n'a pas le choix dans le secondaire. Le principe du bulletin scolaire, du relevé de notes implique nécessairement des notes chiffrées, des moyennes, par matière puis générales...

Je pense qu'il faut essayer de combiner les deux... peut-être garder les notations chiffrées pour ce qui ne relève pas de l'arbitraire : maths, conjugaison, dictée, ect...

Puis avoir une autre méthode pour les choses qui relèvent plus de la subjectivité : inclure les élèves dans l'évaluation pour les productions d'écrit par exemple...

Dans tous les cas, chiffrée ou non, l'évaluation doit être pensée et doit pouvoir être justifiée. Il peut aussi être intéressant de voir comment les collègues de cycle envisagent la question, pour assurer une cohérence et une bonne compréhension par les élèves du système adopté.

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Que penser des notes dans le secondaire alors ??? Et dans l'enseignement supérieur, et pour les concours, etc ???

Si l'enseignant a le choix en primaire, il n'a pas le choix dans le secondaire. Le principe du bulletin scolaire, du relevé de notes implique nécessairement des notes chiffrées, des moyennes, par matière puis générales...

Même au collège, ils en reviennet (parfois) des notes.

Le numéro des Cahiers pédagogiques parlait surtout du collège et du lycée, en fait.

Les profs sont encouragés à faire des vraies évaluations critériées au collège aussi.

Ca vient tout doucement...

Je ne dis pas qu'il ne faut jamais "compter les fautes" [oups, erreurs !]

Par exemple, si je donne 10 additions en évaluation, je dirai peut-être aux élèves qu'il en faut 8 de justes pour avoir "compétences acquise". C'est comme si je disais "il faut 16/20", en fait.

Mais l'intérêt c'est que je communique sur "compétence acquise ou non", et qu'au lieu de graver cette "note" dans le marbre et de l'inclure dans une moyenne, je ferais travailler les additions à tous les élèves tant que la compétence n'est pas acquise pour eux : le but c'est d'acquérir la compétence, pas de garder une trace qu'en janvier on faisait 4 fautes sur 10 aux additions.

Dès qu'en février, la compétence "addition" est acquise, je m'en fiche de savoir et de garder une trace de "combien il faisait de fautes" aux additions avant.

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OUi, c'est sûr que c'est très compliqué, mais il me semble bien que dans certains pays (les pays scandinaves?) la notation n'existe pas, même dans l'enseignement supérieur. Et à la fin de leur scolarité, ils ont où pas leur diplôme.

Pour les concours, la note fait son travail: elle classe les individus, les 1ers sont sélectionnés....

La note a beaucoup d'importance en France, peut-être un peu à cause de sa tradition de l'école élitiste, qui doit trier les meilleurs (les plus favorisés socialement surtout (cf: nos grandes écoles)), et mettre dans des filières de relégation les autres, qui ne "méritent" pas d'en apprendre autant que les autres. Bon... on ne va pas ressortir les vieilles idées bourdieusiennes, mais il y a un peu de ça quand même, non?

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Mais au fait, on est tous en train de baver en pensant à nos notes, et on va tous se dire, "bon, maintenant que les résultats sont tombés, elles sont OU LES NOTES ???"

On est conditionné, et si l'idée de faire évoluer tout ça existe, il faudra du temps. Comment attribuer un examen sur la base de critères non chiffrés ? Pour un concours, il faut bien classer la multitude de candidats... et on sait que ça se joue à rien parfois...

Mais je suis d'accord avec toi sur le fait que ce sont les acquisitions qui comptent et pas la note.

Dire à l'élève que la compétence n'est pas acquise peut aussi être dur à encaisser. Par défintion le NON acquis a ce côté négatif, au même titre que la note...

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Et si on remplaçait le "non acquis" par un "pas encore acquis".

Souvent, quand on met une note à l'élève, il ne pense pas qu'on note son travail, mais qu'on le note lui. Il se dit "j'ai 5, je suis nul, les autres voient que j'ai 5 et pensent aussi que je suis nul".

Si on met "pas encore acquis", on peut considérer qu'on est dans la logique des cycles: chaque élève a le droit d'avancer à son propre rythme selon les disciplines.

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Je suis d'accord avec toi, Charivari, sur tout ce que tu as dit. J'insisterai quand même aussi sur l'impact psychologique de la note sur l'élève (directement ou par l'intermédiaire de sa famille). Des recherches ont mis en évidence l'effet pervers de "travailler pour la note", même pour les bons élèves (investissement et donc apprentissage plus superficiel). Les moyens ne sont jamais vraiment satisfaits, quant aux "mauvais", c'est carrément destructeur pour leur estime d'eux-mêmes, et ce n'est pas facile d'assister à la jubilation des autres...Quant aux parents, ça peut les mettre très mal aussi, et on ne peut exclure l'éventualité que certains "grondent" ou "tartent" ou "punissent" en fonction de la note (j'en connais, qui ne s'en cachent même pas). Bien sûr, il ne suffit pas de remplacer la note par des appréciations, qui peuvent être aussi très normatives (très bien....vu), ni même le "acquis", "en cours d'acquisition", "non acquis" qui peut aussi être pris de la même manière (les enfants vont compter leurs "acquis" par exemple).

Quelque chose de bien circonstancié (quand il y a lieu, sinon, un "tout va bien" sous différentes formes et circonstancié de temps en temps suffit) sur le fait de faire des progrès, des efforts (et sur quels progrès, et quels efforts), sur les points non compris ou fragiles à retravailler, à revoir à la maison.

Je pense que toute évaluation globale (quand il s'agit de pointer un écart significatif à la norme, écart négatif bien entendu) devrait se faire par oral avec la famille pour bien tout expliquer, pour bien souligner le fait que l'enfant ne fait pas preuve de mauvaise volonté (si c'est le cas), pour donner des pistes d'aides aux parents, pour expliquer quelles aides on compte mettre en place, si ça va se retravailler tout de suite, ou plus tard, pour essayer aussi de comprendre d'où viennent les difficultés, comment la famille se situe par rapport à l'école, au travail personnel, comment les devoirs se passent (bien ou conflits ou pas d'autonomie...), comment l'enfant se sent par rapport à l'école, etc...et, éventuellement pour expliquer que le niveau de travail proposé à l'enfant va être différent de celui du niveau de la classe à certains moments, et pour un certain temps, et on se revoit bientôt pour faire le point.

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Et si on remplaçait le "non acquis" par un "pas encore acquis".

Souvent, quand on met une note à l'élève, il ne pense pas qu'on note son travail, mais qu'on le note lui. Il se dit "j'ai 5, je suis nul, les autres voient que j'ai 5 et pensent aussi que je suis nul".

Si on met "pas encore acquis", on peut considérer qu'on est dans la logique des cycles: chaque élève a le droit d'avancer à son propre rythme selon les disciplines.

Il existe le "en cours d'acquisition", mais je trouve que ce n'est pas très "parlant". D'ailleurs, je ne sais pas sur quelle base (objective?) les enseignants distinguent entre "non acquis", et "en cours d'acquisition". Même le "acquis" peut être douteux, car qu'est-ce que ça signifie : être capable de réussir l'exercice systématique? être capable de réinvestir, de transférer la connaissance? savoir faire ça tout de suite après la séquence d'apprentissage? en différé?

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Oui, c'est vrai Harpège....

C'est une question très compliquée et délicate, et je suppose que notre point de vue évoluera encore au cours de notre formation et puis carrière...

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Oui, c'est vrai Harpège....

C'est une question très compliquée et délicate, et je suppose que notre point de vue évoluera encore au cours de notre formation et puis carrière...

Oui, je pense que c'est vraiment un thème de "recherche", de réflexion, dont on n'a jamais vraiment fait le tour.

Moi, en tout cas, je construis ma pensée en en discutant ici :blush: C'est important de ne pas réfléchir seul dans son coin sur ce genre de choses, sinon, on rencontre vite le mur!

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