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Peut-on refuser , pour limiter les intégrations d'élèves de CLIS?

mon problème: je vais me retrouver avec un double niveau l'année prochaine. 26 élèves, niveau très moyen voire faible pour l'un des niveau, élèves dyslexiques et j'en passe... et sur ces 26 , 3 provenant d'une CLIS. Je trouve qu'un double niveau , c'est déjà pas simple à gérer (ce sera la première fois pour moi) , mais avec en plus des élèves de CLIS , malvoyants... J'ai déja vécu une intégration de CLIS qui s'était bien passée ( élève malvoyant mais du niveau de la classe). Là je trouve que 3 d'un coup, pour une m^me classe ,avec le profil que j'ai décrit plus haut, c'est trop!! Je pense pas que que vous soyez nombreux à avoir vécu une telle expérience ,mais j'espère que vous pourrez me donner des conseils , des références de textes , ou simplement votre avis sur une telle situation :(

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Peut-on refuser , pour limiter les intégrations d'élèves de CLIS?

mon problème: je vais me retrouver avec un double niveau l'année prochaine. 26 élèves, niveau très moyen voire faible pour l'un des niveau, élèves dyslexiques et j'en passe... et sur ces 26 , 3 provenant d'une CLIS. Je trouve qu'un double niveau , c'est déjà pas simple à gérer (ce sera la première fois pour moi) , mais avec en plus des élèves de CLIS , malvoyants... J'ai déja vécu une intégration de CLIS qui s'était bien passée ( élève malvoyant mais du niveau de la classe). Là je trouve que 3 d'un coup, pour une m^me classe ,avec le profil que j'ai décrit plus haut, c'est trop!! Je pense pas que que vous soyez nombreux à avoir vécu une telle expérience ,mais j'espère que vous pourrez me donner des conseils , des références de textes , ou simplement votre avis sur une telle situation :(

Bon, je suis pas hyper objective car j'enseigne en CLIS (CLIS 1 déficience mentale).

D'un côté les intégrations sont une obligation (l'inspectrice de ma circo m'a même proposé de venir dans l'école mettre les points sur les i si les collègues refusaient les intégrations... autant te dire que j'ai refusé son offre parce que sinon bonjour l'ambiance.) d'un autre côté, les intégrations sont bénéfiques si elles ont lieu dans de bonnes conditions (effectif de la classe et des intégrés, comportement de la classe et des intégrés, bonne volonté ou non des enseignants acceuillant les élèves...).

Je ne devrais peut être pas te le dire (j'ai l'impression de trahir un secret), mais les enseignants de CLIS sont souvent résignés à ne pas pouvoir intégrer leurs élèves comme ils le souhaiteraient, donc si tu ne te sents vraiment pas d'accueillir ces élèves, le ou la collègue devrait s'y faire... On tente beaucoup en début d'année, histoire d'en obtenir un peu au final.

D'autre part tout dépend aussi le temps d'intégration que l'on te demande et les matières.

Peut être peux tu négocier sur les matières et sur la durée hebdomadaire des intégrations (oui pour la découverte du monde mais pas pour les maths, oui pour deux fois 1 heure dans la semaine mais pas pour tous les jours....).

Car au final c'est tout de même super quand les élèves de CLIS peuvent cotoyer les classes traditionnelles, pas forcément pour les apprentissages qu'ils en retirent mais surtout pour le lien social avec des élèves lambda, un fonctionnement de classe "normale", et ce sentiment qu'ils ont souvent de voir les intégrations comme une récompense, une reconnaissance de leur capacité à aller vers le "normal". de plus c'est toujours intéressant pour les enfants normaux de se frotter au handicap.

Bref, c'est toi qui voit, on dit souvent qu'il vaux mieux pas d'intégration qu'une intégration subie....

Posté(e)

Merci Groomservice. Je n'espérais plus. De tous les enseignants à qui j'ai parlé de mon angoise, personne n'a semblé comprendre le problème et tu es la première à faire preuve d'objectivité. Comme tu l'as compris, je ne refuse pas l'intégration,je suis convaincue de ce que cela apporte aux enfants concernés et même aux autres sur le plan du "vivre ensemble". C'est une expérience enrichissante pour tout le monde. Alors je te remercie vraiment beaucoup : savoir qu'il y a encore une porte ouverte pour l'aménagement me permettra d'envisager les choses plus sereinement. :)

Posté(e)

Je partage tout à fait ce qu'a dit Groomservice.

savoir qu'il y a encore une porte ouverte pour l'aménagement me permettra d'envisager les choses plus sereinement. :)

L'aménagement, c'est pour moi une clef de l'intégration réussie. Il faut que les deux enseignants s'entendent, que celui qui accepte d'intégrer des élèves ne le vive pas comme une contrainte. Si tu le vis mal, l'élève de CLIS le ressentira aussi et, au final, ce sera un échec...

Juste une question... cette intégration n'est pas forcée ? On ne te l'a pas imposée ?

Cette année, j'ai dû batailler dur auprès de mes collègues pour intégrer mes élèves. J'ai lourdement insisté pour qu'ils acceptent l'intégration.

Mais je n'ai jamais envoyé plus de 2 élèves en même temps dans une classe. Et j'ai toujours proposé que mon AVS vienne en renfort si nécessaire pour mes élèves de CLIS, ainsi que l'intégration s'arrête si mes élèves posaient problème (d'ordre comportemental, car il faut bien comprendre qu'un enseignant qui accueille un élève de CLIS ne peut pas exiger de lui les mêmes performances scolaires que ses propres élèves. L'objectif étant plus "social" que "scolaire" comme l'a expliqué Groomservice).

Posté(e)

La collègue est venue me voir à la fin de l'année. Elle m'a dit qu'elle demandait l'intégration pour 1 élève en maths et 1 autre en français sachant qu'il y a une pour qui les parents ont demandé la scolarisation complète en classe ordinaire. J'ai dit "oui, sur le principe" . Mais je ne connaissais pas encore le profil de ma future classe. Et puis , finalement, sur le papier, elle a indiqué 2 intégrations presque complètes puisque: l'un vient dans tous les cours sauf en maths et l'autre : tous les cours sauf en français.!! J'ai senti qu'elle me forçait la main, surtout qu'elle ne m'a jamais parlé d'aménagement possible , ni , bien sûr, de la possibilité d'en réduire le nombre. Et comme je ne suis pas au courant de ce qui doit et peut se faire.....

Pourtant, elle sait que j'angoisse pour ma future classe.

cette année une collègue avait très mal vécu une intégration faite en mai, en CM2. La collègue lui a donné l'élève , disant qu'elle avait peur qu'il soit complètement perdu en arrivant en 6ème (du point de vue des savoirs). Mais il paraît que ça s'est mal passé , puisque l'élève n'avait effectivement pas le niveau , et parachuté dans un CM2 en fin de parcours , sachant que le rythme d'une CLIS n'est pas celui d'une classe ordinaire. Il, arrivait m^me à l'enfant de fondre en larmes, en tout cas il traînait les pieds à chaque fois qu'il y allait. La maîtresse de CM2 l'a évidemment mal vécu , parce qu'elle voyait l'enfant en difficulté, sans AVS , sans rien , ni pendant , ni après, de retour dans sa classe...et qu'elle sentait qu'elle ne pouvait rien y faire. La maîtresse de la CLIS a dit que ce n'était pas grave, que ça devait lui ( l'enfant)servir d'électrochoc, afin qu'il se rende bien compte de ce qui l'attendait au collège.(!!)..

Voilà , je ne souhaiterais pas vivre une telle expérience. C'est dur de voir un élève en difficulté sans ne rien pouvoir y faire. Et comme je vous dis dans ma prochaine classe , j'aurai matière à me creuser la tête. sans compter que les enfants malvoyants demandent une organisation matérielle particulière, ils ne peuvent par exemple pas suivre les cours en groupe au tableau, il faut tout adapter....

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