Combien de temps passer sur l'étude d'un album ?

[cath056]

Tout est dans la question.

Je ne parle pas d'albums qu'on lit juste pour le plaisir, une fois, et après on en parle plus ; je parle des albums à partir desquels on travaille la compréhension... Combien de temps y consacrez-vous ? Une semaine, deux, trois... une période entière ?

Jusqu'ici je lisais un livre par semaine, en découpant l'album en environ quatre passages (un par jour), mais j'ai l'impression que cette lecture "suivie" est trop longue pour les élèves ; et en même temps, j'ai l'impression de survoler chaque livre...

Comment vous y prenez-vous ? Lisez-vous le texte intégralement et plusieurs fois, ou bien, comme moi, par petits morceaux ?

[calia]

Pour mes PS, je reste environ 3 semaines dessus quand il s'agit de bosser la compréhension "à fond". Par, c'est l'histoire entière à chaque fois, en variant : histoire contée ou jouée avec des marottes (1ère fois), lecture page à page (rappeller ce qui s'est passé avant, émettre des hypothèses sur la suite), lecture du texte et mise en relation avec les images, lecture et questions , et bien sûr, plusieurs lectures plaisir. Tout ça, en petit ou en grand groupe.

Les PS ne se lassent pas, ils aiment la répétition. Pour les MS et GS, généralement on fait un petit projet qui les motive (aller raconter l'histoire dans une autre classe, la jouer en vrai ou avec des marottes), ça donne du sens à cet approndissement.

[Cornebidouille]

Je travaille un album par période

[Watteau]

Une période...c'est peut-être beaucoup , non ?

Il y a un certain nombre d'activités à mener pour aider les élèves à entrer dans la compréhension du récit . Il leur faut d'abord s'être approprié l'histoire donc inutile de commencer des activités de reformulation, restitution du récit avant une semaine de lecture journalière....surtout chez les PS.Ensuite deux semaines avec des activités de restitution diverses....cela me paraît bien suffisant d'autant qu'il est utile de construire une première culture littéraire par la lecture d'autres livres sur le thème, la comparaison entre ces lectures...pour arriver à une ébauche de mise en réseau.

En fichier joint la conférence de R Goigoux sur la question remise sous PDF ( Diaporama initialement) pour expliquer un peu comment aider les élèves à comprendre les récits.

Le site de Moustache par les illustrations etc mises à disposition aide bien à mettre ce type de démarche préconisée par R goigoux en place

[Cornebidouille]

Je crois que nous ne parlons pas de la même chose, je passe une période sur un album en travaillant la compréhension, mais aussi les mots, les phrases, les illustrations etc...C'est ce que notre IEN appelle la lecture technique, l'album doit être simple sans grand problème de compréhension (ex "Toutes les couleurs de Sanders" de Sanders), on le décortique à fond. <_<

Ensuite, nous travaillons en littérature des albums en réseau uniquement sur la compréhension, la comparaison entre les livres, là je passe à peu près une ou deux semaines sur l'album vedette puis un ou deux jours sur les autres albums du réseau.

Il y a aussi la lecture plaisir juste pour......le plaisir

Merci pour les références Watteau.

[Watteau]

Je me suis toujours posée la question de l'intérêt de décortiquer un album à fond au cycle 1. N'est ce pas transformer la classe des MS et des GS en des "pré CP" et passer à côté de la pédagogie à mettre en place en maternelle ?

Mais comme c'est une "commande" IEN......quoique certains n'ont quand même pas grande conaissance de ce monde !

[Cornebidouille]

Je suis d'accord avec toi, à force de décortiquer l'album, celui-ci perd tout son sens Mais c'est obligatoire chez nous......

[Moustache]

On arrête "l'étude de l'album", quand on (on = instit et/ou gamins) en a marre, ou qu'un élément extérieur perturbateur est le bienvenu... j'appelle élément "perturbateur" un bébé lionceau apporté par une maman véto , ou encore un jour de neige (dans une région où, non, il ne pleut pas tout le temps), ou tout simplement une petite bête apportée par un gamin (seule restriction : si la bête est petite, poilue et à plein de pattes, il ne faut même pas penser à la faire entrer dans la classe).

Bref, tout ça pour dire que je me vois mal programmer un travail de tel à tel moment, sans garder un oeil ou une oreille ouverte sur les évènements.

Je nuance mes propos en ajoutant que "l'étude d'un album" peut aussi être l'occasion de s'ouvrir vers l'extérieur, cela dépend aussi du sens que l'on donne aux mots.

[sourimimi]

Est-il besoin de rappeler les programmes concernant la culture littéraire ?

4.3 Se construire une première culture littéraire

Des parcours de lecture doivent être organisés afin de construire progressivement la première culture littéraire, appropriée à son âge, dont l'enfant a besoin. Ces cheminements permettent de rencontrer des œuvres fortes, souvent rééditées, qui constituent de véritables "classiques" de l'école maternelle, tout autant que des œuvres nouvelles caractéristiques de la créativité de la littérature de jeunesse d'aujourd'hui. Ils conduisent à rapprocher des personnages ou des types de personnages, à explorer des thèmes, à retrouver des illustrateurs ou des auteurs... Cette imprégnation qui commence dès le plus jeune âge doit se poursuivre à l'école élémentaire afin de constituer une base solide pour les lectures autonomes ultérieures.

Si, pour les plus petits (deux ans), l'essentiel de l'activité réside dans l'impact de la lecture faite par le maître ainsi que dans la verbalisation suggérée à propos des images qui accompagnent le texte, dès trois ans il convient de demander à l'enfant qu'il reformule ce qu'il a entendu dans son propre langage. La mémorisation est soutenue par les images. C'est par le dialogue qui accompagne ces tentatives que l'enseignant reconstruit les passages qui, parce qu'ils n'ont pas été compris, n'ont pas été mémorisés ou encore qui ont été compris de manière erronée. Dès cinq ans, des débats sur l'interprétation des textes peuvent accompagner ce travail rigoureux de la compréhension.

On évitera de passer de trop longs moments à analyser de manière formelle les indications portées par les couvertures. Par contre, on peut, à partir des illustrations qu'elles comportent, apprendre aux enfants à retrouver le texte qu'ils cherchent, à faire des hypothèses sur le contenu possible d'un nouvel album. Dans tous les cas, il appartient au maître de dire ce qu'est réellement cette histoire par une lecture à haute voix des textes dont on a tenté de découvrir le contenu.

Chaque fois que l'enseignant lit un texte à ses élèves, il le fait d'une manière claire avec une voix correctement posée et sans hésiter à mobiliser des moyens d'expressivité efficaces. Contrairement à ce qu'il fait lorsqu'il raconte, il s'interdit de modifier la lettre des textes de manière à permettre aux enfants de prendre conscience de la permanence des œuvres dans l'imprimé. C'est dire combien, au moment du choix, l'enseignant a dû tenir le plus grand compte de la difficulté de la langue utilisée ou des références auxquelles le texte renvoie.

Ils ne demandent rien de plus... et en tout cas pas de décortiquer systématiquement les albums jusqu'à leur faire perdre leur sens premier... raconter une histoire !

MCD

[cath056]

Merci beaucoup pour vos réponses, et en particulier pour tes documents Watteau !

Si l'IUFM nous distribuait des documents comme celui-là, je me serais peut-être sentie un peu moins démunie... <_<

Je vais donc revoir ma pratique dans ce domaine (comme dans de nombreux autres... ), et je me sens drôlement motivée par tout ce que je viens de lire ! J'espère que mes séances fonctionneront mieux !

[deia]

Environ une semaine par album mais ça varie...

[Watteau]

J'ai donné ces docs qui sont des compte-rendus de publications de "spécialistes" en Gestion Educative de la Classe dans le groupe PE2 où j'intervenais cette année.

Petit rappel bien utile Sourimimi