gali Posté(e) 10 septembre 2007 Posté(e) 10 septembre 2007 Nous avons dans l'école un élève psychotique en CP. Ma collègue de CP souhaiterait qu'il intègre ma classe de CP/CE1 car en ce début d'année il est déjà lecteur et s'ennuye. J'essayerai donc de l'intégrer en lecture au groupe de CE1. Je ne suis pas contre l'idée et nous allons certainement faire un essai, mais j'avoue être assez inquiète car je ne sais absolument pas à quoi m'attendre pour le comportement de cet élève. Sa maîtresse m'en a bien parlé, mais à priori, rien de très extraordinaire ou alors la moitié de mes élèves de l'année dernière étaient psychotiques ... Je fais donc appel à ceux qui connaissent ce trouble et pourront m'aider à enseigner du mieux possible à cet élève.
lolito Posté(e) 10 septembre 2007 Posté(e) 10 septembre 2007 Il me semble que pour un enfant on parle de "troubles psychotiques", mais je ne suis pas expert ... Voici la quatrième de couverture d'un livre intitulé "L'enfant psychotique et l'école" (Catherine Charbit et Annie Cervoni). Peut-être cet ouvrage peut donner des pistes pour comprendre cet élève et donner des idées sur la façon d'organiser le travail avec lui. Bon courage à toi. "Face à l'enfant psychotique, l'enseignant ne peut se contenter d'avoir une relation de maître à élève. Il lui faut s'adapter pour que la situation d'apprentissage, au lieu d'être vécue comme une violence, joue son rôle d'ouverture au monde. Partant de ces prémisses, Catherine Charbit et Annie Cervoni, enseignantes à la fondation Vallée, ont mis au point un outil pédagogique original pour les enfants souffrant de troubles psychologiques graves. Au fil des années, elles ont recueilli de très nombreux textes écrits par ces enfants sur l'école. A travers ces récits imaginaires, on peut lire les troubles psychiques et les angoisses que provoque chez ces enfants la situation scolaire. Surtout, ces textes représentent le premier acte par lequel l'enfant découvre le plaisir de créer et de parler à la première personne. A partir de là, les auteurs montrent comment l'enseignant va pouvoir instaurer le dialogue et inventer une stratégie pédagogique. Cet ouvrage, fruit d'une longue pratique auprès des enfants psychotiques, s'inscrit dans un travail d'équipe pluridisciplinaire (pédagogues, thérapeutes ...). Il intéressera tous ceux qui sont concernés par le problème de l'apprentissage scolaire et son échec."
esterella Posté(e) 11 septembre 2007 Posté(e) 11 septembre 2007 J'ai eu un élève psychotique en 2001-2002 (CE1). Il y avait un peu de tout (c'est le CMP qui le suivait qui me l'avait dit lors des réunions) à dominante schizo. Son comportement n'était pas du tout perturbateur. C'était surtout par moment, des angoisses le prenaient, il se levait et criait de noms (11 septembre entre autre), idées noires "on va tous mourir", peur du noir "on va tomber dans le trou" etc... Mais il suffisait de le reprendre doucement. Je lui parlais : "A. coucou, reste avec moi, y a rien qui peut t'arriver je suis là" etc... Je lui touchais l'épaule ou lui prenais la main. Il me regardait et revenait parmi nous. La fréquence était d'une à deux crises par semaine, mais extrêmement courtes, puisque je le reconnectais tout de suite avec nous. A fur et à mesure des mois les crises se sont espacées. Au CE2 elles étaient rares. Créer un lien affectif, de confiance, plus un contact physique simple les ramène à nous. Bien sûr il faut que le RASED t'aide pour que tu puisses dire ce qui se passe en classe et qu'ils bossent avec lui cet aspect psychologique (maître G ).
delphes48 Posté(e) 18 octobre 2008 Posté(e) 18 octobre 2008 Actuellement, j'ai une classe de GS, CP et CE1. En GS le matin, j'ai un élève avec un an de retard. L'après-midi il va dans la classe de maternelle avec tous les GS. Cet élève a des troubles, ils n'est pas encore "catégorisé" "psychotique", il vient juste d'avoir un blan au CMP, dont nous n'avons aucun échos pour l'instant. Il faut ajouter que cet enfant a perdu sa maman alors qu'il était bébé, qu'il est pris en charge par un père absent et une tante et grand-mère maternelles, niant tout problème. Nous notons pour autant, un problème de langage pris en charge par l'orthophoniste, des crises de colère se manifestant par des roulades par terre et taper contre les murs, une répétition en lituanie de termes, un refus de toute obligation, toute contrariété (refuse de mettre son pull, refuse de rentrer en classe), une besoin de se reposer et de jouer, un besoin fréquent d'aller aux toilettes, il est "bébé", il joue même avec ses attributs sexuels devant toute la classe n'hésitant pas à se déshabiller, il parle un autre langage, et surtout perturbe la classe, scolairement il reconnait facilement tout ce qui est visuel, mais a des difficultés en phonologie et graphisme... Comme vous pouvez le deviner, étant T1 en plus, je me sens désarmée, désorientée et ne sait comment agir avec cet enfant, actuellement, je jongle entre douceur et fermeté et depuis deux jours c'est plus vivable, mais j'ai vraiment besoin de conseils !
Nao Posté(e) 18 octobre 2008 Posté(e) 18 octobre 2008 J'ai eu une clis il y a un moment, la plupart de mes élèves y étaient psychotiques. Ils étaient tous suivis par le sessad du coin, et l'hôpital de jour + spécialistes privés extérieurs. Ce que j'ai retenu de la psychose enfantine, c'est d'abord qu'elle n'a rien à voir avec ce que l'on appelle la psychose chez l'adulte. Selon les divers psys sessad on peut définir la psychose enfantine comme "une perception distordue de la réalité". Donc le champ des possibles est immense voire infini dans les symptômes de cette maladie. Mais le truc à retenir c'est que le petit psychotique est bien souvent conscient de son décalage et a qqfois l'impression de devenir fou ou de l'être déjà, d'où une image de lui même très dévalorisée. Donc faire hyper attention à ce que l'on dit (genre "tu deviens fou ou quoi ?" à bannir du langage même pour parler à qqun d'autre qu'à lui). Bon courage, c'est une saleté de maladie pour ces petits bouts.
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