maiden Posté(e) 9 octobre 2007 Posté(e) 9 octobre 2007 C'est le cercle vicieux : plus on culpabilise, moins on est à l'aise dans le travail, plus on culpabilise ... Je me déçois souvent, mais je ne me culpabilise jamais (sauf quand l'échec est dû à une prep bâclée pour cause de WE arrosé, bon mais ça m'arrive rarement quand même ) Quand la classe est pourrie il faut mettre de côté la progression des apprentissages pour se concentrer sur la méthode, et ce en équipe si on le peut. En ce moment on met en place un travail de théâtre et d'éducation à la non-violence avec nos 6è-5è, on réfléchit à la mise en place un système commun de sanctions pour les troisièmes qui bousillent la classe quand ils ont les nerfs. Comme il a été dit au-dessus, les élèves difficiles n'ont pas peur du conflit, donc on ne peut pas jouer les gros bras (à utiliser exceptionnellement). Blue Lou, la SEGPA c'est aussi la liberté, mais évidemment avec la hiérarchie que tu as c'est plutôt le bordel, et tu n'y es pour rien si l'équipe n'assure pas, et j'espère que ton principal en a encore chaud aux joues (ils sont énergiques chez vous les 6èmes ) Tu peux rendre les cours plus animés grâce aux nouvelles technologies, à des sorties, ou du bricolage en classe. Cette année je copie aussi mes collègues sur l'évaluation continue : Evaluer très souvent et noter de façon claire et précise Chez mes 3èmes j'ai une moitié de quasi-illettrés. Je veux quand même qu'ils étudient des textes, leur structure, la narration, la chronologie, le vocabulaire,etc. Eh bien une heure par semaine on travaille sur une histoire audio de Pierre Bellemare, ainsi lecteurs et non-lecteurs se retrouvent à niveau égal en compréhension de texte. Certes je contourne l'obstacle, mais j'ai gardé des moments spécifiques pour travailler la lecture-outil. Jusqu'à la Toussaint je fais simple (vrai-faux et grammaire simple), mais comme ils accrochent je vais compliquer de plus en plus. Bref, tout ça pour dire qu'on se plante tous parfois, mais sans ça on n'avancerait pas (et me faire traiter d'enc... franchement je m'en suis remise même si sur le coup j'y aurais bien mis des baffes )
Kieira Posté(e) 18 octobre 2007 Posté(e) 18 octobre 2007 Bonsoir, Je suis en pe2 cette année, et mon stage filé ne se passe pas très bien. En fait, j'appréhende à chaque fois... J'ai une classe de MS-GS, ce qui est apparemment un niveau intéressant en maternelle. Et moi, je n'y arrive pas.... Je n'ai pas d'autorité. Je suis déprimée chaque semaine quand je rentre de l'école avec un sentiment de nullité. Grosse remise en question, alors que ce métier, je veux le faire depuis toute petite. En stages d'observation je me sentais bien dans les classes d'école, et c'est un milieu que je connais, il y a des enseignants (en élémentaire) dans ma famille.... Que se passe-t-il alors? Je crois que je ne suis pas faite pour ce métier, les enfants agités ne me respectent pas suffisamment: du coup, ça perturbe toute la classe, je passe mon temps à (essayer de) faire de la discpline, à demander le silence, l'attention. J'essaie de résoudre les problèmes sans m'énerver, j'essaie parfois de me mettre en colère et de crier mais rien n'y fait! De plus je ne fais pas forcément des séances super intéressantes...Bref, quand je suis là, c'est la fête pour eux! J'ai eu deux visites, ils m'ont donné des conseils, et certes tout n'est pas négatif (préparations sérieuses par exemple, je suis plutôt calme)mais côté discipline, organisation, gestion des ateliers (gros gros problème également...), je me sens dépassée. Je n'ose pas en parler autour de moi, j'ai l'impression que les autres gèrent plutôt bien leur classe. De plus, ma classe n'est à priori pas une classe difficile. Je suis perdue... En lisant ces posts, j'ai vu que je n'étais pas la seule. Mais ça me fait peur honnêtement, parce que cette année, je ne suis vraiment pas épanouie, bien au contraire. Alors que j'étais si contente d'avoir eu mon concours, après ces longues années d'études...
BlueLou Posté(e) 18 octobre 2007 Posté(e) 18 octobre 2007 Kieira, je me retrouve dans ton post! L'an dernier, j'étais PE2 également. Je n'ai jamais réussi à imposer mon autorité dans les stages, particulièrement en stage filé où j'avais une classe d'enfants soit disants adorables! Avec leur maîtresse habituelle, il n'y avait aucun bruit, les enfants bossaient et la respectaient sans qu'elle soit autoritaire. Quand j'étais dans la classe....l'horreur, ça hurlait, ça ne bossait pas, ils me répondaient, faisaient comme si je n'existais pas, voire même me disaient: "Tais toi t'es pas la maîtresse!". Tous les dimanches soirs, c'était l'angoisse, j'en étais malade, je n'avais pas envie d'y aller. J'avais investi pour cette classe sur mon propre salaire (300 euros de matériel), j'étais ultra motivée et au final j'ai bâclé mes préparations car le relationnel avec les enfants était catastrophique et je ne voulais plus m'investir. Pourtant j'ai eu de très très bonnes relations avec la classe que j'ai eu en LC. Mes stages massés se sont passés un peu de la même manière, je n'ai jamais réussi à m'imposer, les enfants profitaient du fait que je ne sois pas leur maîtresse habituelle. Et cette année en SEGPA où je me fais insulter par les 6e et un 5e! Je rêve de faire le même boulot que mon copain: architecte, mais vu les années d'études à effectuer, c'est un peu tard!
ssof Posté(e) 21 octobre 2007 Posté(e) 21 octobre 2007 hum hum c'est re-moi. Surtout ne prenez pas de décision hâtive pour vous dire seulement en pe2 si vous êtes faites ou non pour ce métier. Comme il est dit plus haut s'imposer dans une classe seulement de temps en temps est super dur MAIS soyons sincère c'est parfois tout aussi dur pendant plusieurs années même dans une classe "à nous". D'ailleurs il est dit également plus haut qu'il faut parfois des années avec le même niveau pour se sentir vraiment à l'aise. Dieu merci ce n'est pas toujours le cas mais malheureusement c'est mon cas. Je n'ai eu qu'une classe en 5 ans avec laquelle je me suis sentie vraiment à l'aise : bon relationnel avec les collègues, les parents, les élèves. Il est vrai que j'ai posté ici car je me sens pas très bien, il y a des hauts et des bas mais je ne me vois pourtant pas quitter le métier malgré tout du moins pas pour l'instant. Je pense que notre bien-être en classe dépend de beaucoup de paramètres et qu'il ne faut pas se décourager trop vite même si c'est dur de tenir lorsque par exemple une maman vous dit : "j'ai l'impression que mon fils est le seul puni !!!" Les bras m'en tombent quand j'y pense ça m'a déprimée !!!! Et tout compte fait j'ai surement pris trop à coeur cette réflexion débile de cette femme qui ne se rend pas compte que son fils la mène en bateau sur toute la ligne. Enfin bon je ne l'aurai plus l'année prochaine et elle finira bien par se rendre compte que c'est elle qui a un problème. Courage courage !!! Moi aussi durant deux longues années j'ai eu des classes "affreuses" avec lesquelles je me sentais complètement dépassée avec des "cas" à part genre un élève ultra violent qu'il fallait parfois cinturer en état de crise, et un autre la même année complètement "perché" le pauvre dans son monde et voulant se balader à longueur de journée dans la classe. Le 2è était très sage lorsqu'il était chez un collègue à moi et cette année il est aussi tout à fait gérable même s'il a de gros soucis bref mon moral en a pris un coup. En même temps il faut se méfier des "avec môa ça se passe super bien ça va !!" Parfois si on creuse un peu on voit qu'en fait les gens ne veulent surtout pas parler de leurs problèmes....Nos élèves sont difficiles ne nous voilons pas la face derrière des "il faut savoir les prendre" etc....Et même dans des quartiers soit disant tranquille même si les élèves ne sont pas violents ils sont très irrespectueux souvent et les parents aussi malheureusement !!!! Je pense que ça va mieux avec l'expérience.....
maltessefred Posté(e) 2 décembre 2007 Posté(e) 2 décembre 2007 Bonsoir, Je suis en pe2 cette année, et mon stage filé ne se passe pas très bien. En fait, j'appréhende à chaque fois... J'ai une classe de MS-GS, ce qui est apparemment un niveau intéressant en maternelle. Et moi, je n'y arrive pas.... Je n'ai pas d'autorité. Je suis déprimée chaque semaine quand je rentre de l'école avec un sentiment de nullité. Grosse remise en question, alors que ce métier, je veux le faire depuis toute petite. En stages d'observation je me sentais bien dans les classes d'école, et c'est un milieu que je connais, il y a des enseignants (en élémentaire) dans ma famille.... Que se passe-t-il alors? Je crois que je ne suis pas faite pour ce métier, les enfants agités ne me respectent pas suffisamment: du coup, ça perturbe toute la classe, je passe mon temps à (essayer de) faire de la discpline, à demander le silence, l'attention. J'essaie de résoudre les problèmes sans m'énerver, j'essaie parfois de me mettre en colère et de crier mais rien n'y fait! De plus je ne fais pas forcément des séances super intéressantes...Bref, quand je suis là, c'est la fête pour eux! J'ai eu deux visites, ils m'ont donné des conseils, et certes tout n'est pas négatif (préparations sérieuses par exemple, je suis plutôt calme)mais côté discipline, organisation, gestion des ateliers (gros gros problème également...), je me sens dépassée. Je n'ose pas en parler autour de moi, j'ai l'impression que les autres gèrent plutôt bien leur classe. De plus, ma classe n'est à priori pas une classe difficile. Je suis perdue... En lisant ces posts, j'ai vu que je n'étais pas la seule. Mais ça me fait peur honnêtement, parce que cette année, je ne suis vraiment pas épanouie, bien au contraire. Alors que j'étais si contente d'avoir eu mon concours, après ces longues années d'études... Salut miss, Je n'ai moi même plus tellement le moral, donc ,j'ai un peu de mal à te faire une réponse structurée. S'il y a bien quelque chose que j'ai comprise, c'est que quand on intervient qu'une fois de temps en temps dans une classe, les élèves ne nous considèrent pas comme la vraie maîtresse...C'est vraiment dur de s'imposer. Cette année, j'ai ma classe et sans que je fasse rien de spécial, je suis LA maîtresse. Avant même de me rencontrer, les élèves avaient déjà une idée du comportement qu'ils auraient avec LA maîtresse, LEUR maîtresse! Courage donc si ton stage filé ne se passe pas bien.
flitch Posté(e) 2 décembre 2007 Posté(e) 2 décembre 2007 En même temps il faut se méfier des "avec môa ça se passe super bien ça va !!" Parfois si on creuse un peu on voit qu'en fait les gens ne veulent surtout pas parler de leurs problèmes....Nos élèves sont difficiles ne nous voilons pas la face derrière des "il faut savoir les prendre" etc....Et même dans des quartiers soit disant tranquille même si les élèves ne sont pas violents ils sont très irrespectueux souvent et les parents aussi malheureusement !!!! Entièrement d'accord! Moi ça m'énerve d'avoir l'impression d'être celle qui galère avec certains élèves alors que les années passées, non non tout allait bien! Enfin pas si mal que ça quoi. Encore pire quand c'est les parents qui viennent te dire que y'a que toi qui a un problème avec leur enfant, les autres années tout allait bien (mouais ). L'irrespect s'est hélas bien répandu, et c'est vrai que le modèle donné par certains parents en est pour une bonne part la cause. Je crois qu'il est plus que normal de douter et de vouloir jeter l'éponge, surtout à l'heure actuelle. Y'a des jours où je rêverais d'être transportée via la machine à remonter le temps à l'époque des hussards noirs. Là au moins on avait de la considération pour nous, les élèves comme les parents. Dur de garder son idéal d'instructeur et d'élévateur social quand parents et enfants n'en ont rien à faire du travail scolaire.
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