john00 Posté(e) 17 janvier 2004 Auteur Posté(e) 17 janvier 2004 je retourne dans mon école de rattachement en attendant d'appeler à 8h50 l'inspection pour savoir s'il y a un remplacement à faire. En fait, ce que tu me dis ne me console pas, ça m'inquiète plutôt car je ne sais pas vraiment ce qu'il faut faire pour avoir de l'autorité en classe et je vois que je ne suis pas le seul à avoir le problème.
zouzou94 Posté(e) 17 janvier 2004 Posté(e) 17 janvier 2004 Oui, je comprends ton inquiétude. Mais existe -t-il vraiment des instits qui ont une autorité naturelle, sans avoir à s'énerver, ni à menacer, ni à élever la voix?. En avez-vous déja rencontré, et si oui quels étaient leur attitude, leur comportement, leur trucs? je me demande si ce ne serait pas un mythe...??? Je pense qu' effectivement, l'humour peut être un bon remède pour aider à dédramatiser des situations chaudes. Je pense aussi qu'en tant que remplacant, tu n'es la que pour un temps court (une journée c'est long pour nous dans ces cas là; mais pour eux...) et que les enfants sont bien conscients de ca. Pour les classes très difficiles, où l'instit titulaire les tient à l'affectif tu peux peut être leur laisser croire que tu es en contact avec elle/lui. Je ne sais pas. Moi aussi ce sont des questions qui m'interpellent car dans les cas comme ceux que tu racontes, on se sent désarmés et on ne sait plus quoi faire. Allez, courage.
darthwader2 Posté(e) 17 janvier 2004 Posté(e) 17 janvier 2004 j'en ai connu un qui n'élevait jamais la voix. il fronçait les sourcils et les momes se taisaient. son truc ? le calme je crois . tiens bon john00 un truc apprends à placer ta voix en utilisant ta respiration abdominale. tu respires un bon coup et après tu "tonnes" sans te fatiguer la voix.
janfilip Posté(e) 17 janvier 2004 Posté(e) 17 janvier 2004 Quelques éléments de réflexion: Il est sûr que le "remplaçant" part avec un lourd handicap lorsqu'il prend la classe d'un titulaire... Comment faire pour que cela se passe le mieux? Tout d'abord, le remplaçant a sa propre personnalité, inutile donc d'essayer de se couler dans le moule du maître remplacé: c'est une illusion de croire que le maître remplacé "tient" sa classe parce qu'il "fonctionne à l'affectif", "à la punition", etc. Ce n'est qu'un élément d'un tout, et les élèves ne sont pas a priori destinés à tel ou tel type de relations (la preuve, ils changent de maître, et cela n'entraîne pas de catastrophes). Bien entendu, le type de fonctionnement de la classe est à prendre en compte, et il ne s'agit pas de bouleverser des habitudes. Une fois ceci posé, on peut se demander alors qu'est-ce que cela signifie "être soi-même" en classe? La réponse est en apparence simple: il suffit de se demander pourquoi je suis en ce moment avec ces élèves? Soit je considère que je vais faire un "bout de chemin éducatif" avec eux, soit je considère plein d'autres raisons "accessoires"(il faut bien garder ces élèves, il faut bien que je gagne ma vie, ce n'est qu'un mauvais moment à passer...). Si l'on s'appuie sur l'"option 1", les "comportements" du maître et des élèves sont balisés: respect mutuel (condition sine qua non), pas d'ambiguïté sur les relations (avant tout des relations de travail, je ne suis pas là pour être aimé ou pour aimer, tant mieux si ça vient en plus), "intransigeance professionnelle" (avec pose très claire des lignes rouges à ne pas franchir, au niveau du travail, du comportement...). Je pense que les enfants ressentent ces exigences et les acceptent si elles sont invariables (et là, il n'y a rien à négocier, c'est pour cette raison que je pense que tous les systèmes de "contrat" avec les élèves sont à terme plus ou moins voués à l'échec). Il faut bien sûr être aussi exigeant avec soi-même qu'on peut l'être avec les enfants, et ne pas se permettre des choses qu'on n'accepterait pas de leur part. Je parle d'expérience car, avant d'être directeur, j'ai été "tit. mob" pendant une quinzaine d'années, dans toutes les situations de figure. J'ai connu aussi des situations difficiles au départ, mais quand j'ai réussi à éclaircir un peu toutes ces questions, cela a été beaucoup mieux, et je n'ai plus jamais eu de problèmes de discipline: et cela, tout le monde est capable de le faire... L'"autorité" n'est pas naturelle, elle se construit.
john00 Posté(e) 17 janvier 2004 Auteur Posté(e) 17 janvier 2004 oui, j'ai connu plusieurs instits (4 pour être précis) qui parvenaient à garder le calme en classe en souriant et en ne criant pas. Ils ne laissaient rien passer, étaient extrêmement exigeants avec leurs élèves, mais je ne sais pas... quand j'étais dans leur classe en observation, je trouvais que ces gens, très calmes en classe, dégageaient une très grande assurance et surtout étaient très carrés dans leur façon de faire classe. Tout était bien planifié, pas de flou. Très souvent, un regard permettait à la classe tout entière de se calmer. Donc non, ce n'est pas un mythe, et j'avoue que lorsque je sais qu'une de ces personnes est PE4, on peut se dire que certains ont en effet une autorité naturelle.
john00 Posté(e) 17 janvier 2004 Auteur Posté(e) 17 janvier 2004 euh janfilip... ça ne risque pas d'être une illusion car c'est justement les instits collègues de cette instit qui m'ont dit qu'elle leur avait dit que comme elle les avait depuis 2 ans, elle les connaissait bien et les tenait à l'affectif car elle avait établi de bonnes relations avec eux. Il y a des classes de ZEP qui fonctionnent comme ça parfois, ce n'est pas la première fois que je l'entends de la bouche d'instits qui otn parfois plus de 30 ans de carrière derrière elles
janfilip Posté(e) 17 janvier 2004 Posté(e) 17 janvier 2004 Tu confonds la cause et l'effet: ce n'est pas parce qu'il existe une relation affective que ces profs ont de l'autorité, mais c'est l'inverse(même si ces instits te disent le contraire, car ils peuvent ne pas en avoir conscience). Ce qui rend tout cela possible est d'abord le respect mutuel et la clarté des rôles de chacun: le prof n'est ni un parent, ni un copain, ni un garde-chiourme, ni un juge (et la liste peut être très longue)... Tu as raison par contre de souligner la nécessité de paraître calme, car une tranquille assurance "impressionne" bien plus les élèves que quelqu'un qui fonctionne sur le mode infantile de la colère et des cris.
john00 Posté(e) 17 janvier 2004 Auteur Posté(e) 17 janvier 2004 en gros, Thomas Gordon et Carl Rogers avaient raison. Je vais vraiment tenter d'appliquer leur méthode.
aistellh Posté(e) 18 janvier 2004 Posté(e) 18 janvier 2004 je vais étaler mon ignorance devant tout le monde: c'est qui ces deux mecs là? Une réflexion qui me vient en lisant tous ces messages: l'autorité se joue dans le quotidien, jour après jour. Elle ne s'installe pas d'emblée en une matinée.
john00 Posté(e) 18 janvier 2004 Auteur Posté(e) 18 janvier 2004 Ils sont très importants. Thomas Gordon est une personne qui s'est inspirée des travaux de Carl Rogers sur la non-directivité. Le principe se situe à deux niveaux: - l'écoute active, quand le problème se situe au niveau de l'élève mais que son comportement nous pose problème - les messages JE qui consistent à exprimer à l'enfant ou au groupe d'enfants ce qui nous déplait dans leur comportement en soulignant l'effet sur le cours et sur notre état d'esprit (montrer qu'on est humain en fait et pas cet être infaillible que rien ne touche) plutôt que d'utiliser les messages TU (message de menace/avertissement, d'humiliation, etc etc) De toute façon, l'autorité imposée de force ne fonctionne absolument pas sur les gamins durs alors il faut passer à autre chose.
ozoon Posté(e) 18 janvier 2004 Posté(e) 18 janvier 2004 donc j'ai failli poser la question suivante après avoir lu la 1ère page: pourquoi le visage très fermé? J'ai l'impression que la réponse doit se trouver dans les théories de ces messieurs que je ne connais pas. C'est comme ça qu'on vous forme à l'IUFM, avec des théories? Il faut dire que ces messieurs les profs n'en ont sûrement jamais vues en vrai des classes difficiles. Je suis moi aussi une vieille collègue, avec 17 ans de Zil ... Je suis entièrement d'accord avec le collègue janfilip qui dit que l'affectif ça vient après l'autorité. J'ai eu un jour un problème de cet ordre dans un CM1, et c'était dans mon école de rattachement avec des mômes que je connaissais depuis la petite section! Un collègue brigadier qui remplaçait le collègue pendant un stage venait de s'arrêter... il avait failli craquer et s'est retenu au moment de balancer une chaise !... Personne n'a compris. J'ai donc bravement pris la suite et qu'elle ne fut pas ma surprise: des gosses qui me saluaient dans la rue se sont révélés monstrueux dès la porte de la classe refermée. J'ai géré ça parce que je les connaissais et qu'ils savaient que je ne plaisantais jamais quand je donnais une punition. Rarement mais sûrement! Une fille a fini par dire: de toute façon il n'y a qu'un bon maître et c'est Monsieur..... tous les autres c'est de la m....! J'ai quand même voulu comprendre et j'ai observé cette classe: le collègue fort sympathique au demeurant, faisait règner une véritable dictature dans cette classe! Sans bruit, sans crier, de la terreur silencieuse... Pas étonnant que les mômes se défoulent après quelques mois à ce régime. Le collègue qui les a récupéré au CM2 a eu du mal à instaurer des relations normales... Alors le discours du genre: avec leur maître ils sont sages et avec le titulaire mobile ils sont infects... depuis, j'ai comme un doute... au bout de quelques jours c'est possible si le titu mob joue trop au copain ou glande vraiment mais le 1er jour! Non , là il y a quelque chose de pas clair. En attendant essaye de d'oublier un peu les théories. une classe c'est pas un labo pour essayer des trucs. Pense que tu es le grand et eux les petits. On peut aussi arriver avec un visage avenant sans pour autant passer pour un minable. Il faut juste avoir bien conscience qu'on est le maître et eux les élèves. Relie bien ce que le collègue te dis sur les rôles... C'est toi le rôle master! Je suis désespérée de voir à quel point on vous lâche dans l'arène sans préparation. Courage, tu y arriveras!
john00 Posté(e) 18 janvier 2004 Auteur Posté(e) 18 janvier 2004 il y a erreur. Personne ne m'a parlé de Gordon et de Rogers à l'IUFM. C'est moi qui les ai découverts en cherchant des bouquins de pédagogie. Il ne s'agit pas vraiment de théorie mais de conseils basés sur des pratiques de terrain. Par contre, je reviens sur un point sur lequel je ne suis pas d'accord avec toi. Il est cependant normal après 17 ans de ne pas forcément se rappeler comment c'était quand on était T1 avec le recul. Je suis ZIL, ce qui implique que je reste un jour ou deux sur chaque classe. Je n'ai pas encore trouvé la bonne façon d'agir avec les enfants pour que le contact passe correctement avec des gamins de quartiers difficiles. Cela étant, à chaque fois que j'arrive dans une nouvelle classe, je tire leçon des erreurs que j'ai faites lors des remplacements précédents et tente à chaque fois de modifier mon approche. Ainsi, je peux voir à la fin de la journée ce qui a été un échec total et ce qui a fonctionné. Ainsi, pour moi, en début de carrière, l'enseignant est un peu comme un chercheur qui cherche justement une manière de fonctionner en classe après de nombreuses expériences jusqu'à trouver celle qui lui convient et qui lui permet d'avoir un bon rapport avec la classe. Comment pourrait-il faire autrement? Pourquoi le visage fermé? Parce qu'à chaque fois que je suis arrivé avec un grand sourire, ça a été le b... dès le début et que lorsque j'arrivais avec un visage fermé, les gamins étaient plus calmes, sauf pour cette classe. De plus, je connais de vieux collègues qui me disent qu'il faut être assez distant au début puis ensuite relâcher au fil du temps. Cela n'étant pas possible étant ZIL, il implique donc de rester ferme et distant avec les enfants. Du moins, c'est ce que m'ont dit mes collèues ZIL. Je le rappelle, je suis PE3, je cherche encore l'attitude à avoir avec les enfants. Je ne la trouverai pas à moins de faire l'expérience de différentes attitudes au fil du temps. Pourquoi comparer l'attitude de celui qui est souriant avec celui d'un minable? L'image qui me viendrait plutôt à l'esprit serait sympathique, moins autoritaire, mais pas minable. Concernant l'IUFM, je n'estime pas avoir été formé et n'ai pratiquement rien retenu de ces deux années qui ont été une perte de temps pure, les professeurs d'IUFM étant pour la plupart des profs de fac, collège, lycée et travaillant pour moi avec des enfants "virtuels" de l'école primaire. Ce que je dis est que les choses viennent avec le temps et l'expérience. Je suis PE3 donc j'admets ne pas savoir tout concernant un grand nombre de choses, notamment la discipline. Je préfère me baser sur des expériences et leurs résultats. J'ai remarqué que lorsqu'on était souriant avec les élèves et agréable, on pouvait parfois entendre des remarques du type: "tu es là pour nous amuser ou pour nous faire travailler?" (authentique, premier trimestre, CE2 CLIN). Je précise que je ne faisais pas d'humour mais que j'expliquais un exercice de vocabulaire avec le sourire, de manière détendue, et que j'envoyais les élèves corriger au fur et à mesure au tableau, que j'interrogeais aussi les enfants quand ils étaient à leur place, et cela dans le calme et en reprenant les élèves qui chahutaient. Mais visiblement, faire la classe avec un grand sourire semble créer chez certains élèves une confusion. Je n'ai pas rencontré ce problème dans les quartiers aisés. Etre détendu semble ne pas rimer avec amuser la galerie dans ce type de classe. A présent, j'aurais une question: comment apprendre à trouver une attitude correcte et fonctionnelle sans tenter différentes approches? Je pose la question sincèrement car c'est pour moi le fonctionnement de la vie. Dans la vie, face à certaines de mes attitudes, il est arrivé que des gens réagissent de la même manière, et comme je ne désirais pas cela, j'ai changé mon attitude. Les expériences et leurs résultats ne sont-elles pas la base de la vie? amitiés, John
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