ozoon Posté(e) 18 janvier 2004 Posté(e) 18 janvier 2004 Je ne voulais pas te choquer en disant ça , franchement pas. Je voulais juste dire que les mômes ne méprisent pas d'office quelqu'un de souriant. J'ai débuté à l'âge de 18 ans , le bac en poche sans formation ni stage dans une classe de CPPn (Classe préprofessionnelle de niveau, la voie de garage des 1er CES) il y a 35 ans! A cette époque déjà, il y avait des pneus crevés sur les parkings des profs et des menaces physiques et verbales dans les classes. J'y suis arrivée, peut-être parce qu'il fallait vraiment être claire sur les rôles, les élèves avaient 15 / 16 ans! Je n'ai été mobile qu'au bout de 2 ans, pendant 2 ans puis j'ai eu des classes de tous niveaux (volontairement, j'ai toujours aimé me confronter à des situations nouvelles) et c'est à 37 ans que je suis redevenue t.M. en maternelle d'abord et ça c'était nouveau pour moi et génial. Maintenant je fais Maître E et j'apprends à lire aux "échecs scolaires". Passionnant mais crevant. L'année prochaine je retourne TM pour éviter qu'un poste ne soit imposé à un jeune.... Lors du prochain mouvement tu devrais essayer d'obtenir un poste "fixe". Tu aurais alors l'occasion de développer tes potentialités et d'acquérir de l'assurance. Si au bout de quelques années tu en as l'envie tu pourras alors retourner "faire la route". Je me doute que ce n'est pas facile d'obtenir un poste en début de carrière mais si tu n'as pas d'attaches trop fortes n'hésite pas à bouger. Il doit bien exister un village paumé au fin fond du département... Sinon essaye la maternelle ce qui est très enrichissant. Mais essaye de sortir du circuit mobile. Tu es sincère et sensible et je crains que tu ne sois pas armé pour certaines jungles urbaines. Je ne t'embêterais plus , promis. Bonne chance. excuse les fautes éventuelles. Il est tard et je n'ai plus le temps de relire.
john00 Posté(e) 19 janvier 2004 Auteur Posté(e) 19 janvier 2004 j'ai eu un poste fixe cette année. J'étais en CLIN en pleine cité de Bondy dans le 93. J'ai bien été obligé de faire avec. Malheureusement, je me suis fait une raison, pour nous les hommes, c'est 20 ans dans ce type d'école avant d'aller dans les quartiers plus calmes. Armé ou non, je ne pense pas avoir réellement le choix. Je n'aime pas le poste de remplaçant car je ne développe rien avec la classe. Ce que j'aime, c'est rester plusieurs mois avec des élèves. J'avoue que ce que je fais n'est pas ce que j'aime mais au moins, ça m'apprend à voir les choses différemment. j'ai déjà fait plusieurs fois la maternelle mais je n'aime pas du tout. Le C1 et C2 ne me plaisent pas car je n'aime pas le niveau intellectuel des élèves à cet âge ni l'organisation des classes, les activités... Ce qui me plait, c'est le côté mature, intellectuel, recherche, discussion du C3. Lorsque je suis en C3, je me sens bien et heureux, mais inhibé et mal dans ma peau en C1 et C2. Je pense que c'est une question de feeling. pour suivre mon histoire, il faut remonter dans les messages de Grafitti au sujet "dépression" et tu comprendras pourquoi je suis remplaçant aujourd'hui, ayant demandé à partir de la CLIN à cause des collègues. John
ode Posté(e) 19 janvier 2004 Posté(e) 19 janvier 2004 étant zilienne moi aussi et T1, je me reconnais parfaitement dans ton témoignage.et je suis de tout coeur avec toi!! g également fait un remplacement très difficile avant les vacances de noel (g d'ailleurs laissé un post dans un sujet intitulé "un peu de discipline" en élémentaire), je l'ai vraiment très mal vécu et j'ai même dû aller voir ma CPEN ainsi que l'IEN, qui m'ont dit de ne pas me culpabiliser et de ne pas vivre cela comme un échec perso ou professionnel...en fait, ils étaient connus depuis le CP (c'étaent des CM1) et que c'est comme ça, on peut plus rien pour eux... <_< et nous alors??? bref, tout cela pour te dire que malheureusement je n'ai pas la solution miracle (comme toi je teste tous les jours..c'est l'aventure :P ).j'essaie juste d'avoir confiance en moi quand j'arrive et je me montre en général très ferme dès le départ (sinon c' est le Bronx!) et pis, on est po là pour être gentil!!!! allez courage! tu vas où demain? (pour moi c CE2 Zep, et en plus on va à la piscine, je stresse déjà pour la gestion des gamins lors du trajet )
ode Posté(e) 19 janvier 2004 Posté(e) 19 janvier 2004 Allez! voilà tout plein d'ondes positives pour demain (avant d'aller me coucher)!!!!! sc(rr) sc(rr) sc(rr)
john00 Posté(e) 20 janvier 2004 Auteur Posté(e) 20 janvier 2004 je suis toute la- semaine en GS e je m'inquiète car je me sens mal . Je pensais que je m'étais dans l'ensemble remis, mais rien qu'à la perspective d'être une semaine avec des GS, je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression que je n'arriverai pas au bout. j'ai appelé dans la matinée l'inspection pour demander que la conseillère péd
john00 Posté(e) 20 janvier 2004 Auteur Posté(e) 20 janvier 2004 péda vienne m'aider car je n'y arrive pas. C'est une classe gentille (heureusement), rien à voir avec mes autres GS, mais comme je n'ai plus confiance en moi, ils le sentent et j'ai du mal à les tenir. C'est dingue parce que l'année dernière, quand je suis parti trois semaines en MS-GS, j'étais plutôt content, le temps passait à une vitesse folle, je me sentais heureux et je ne voulais plus partir! Et là, une semaine en GS et je panique déjà. Mais j'irai jusqu'au bout de cette semaine, plus question de me dégonfler. C'est simplement que je ne me sens pas bien. J'aurais aimé que la conseillère péda vienne aujourd'hui mais on m'a dit qu'elle ne pourrait pas venir avant jeudi, malheureusement. Contrairement à la première fois, je n'ai pas voulu rester dans cet état d'esprit négatif et j'ai vite appelé à l'aide. Par contre, point positif, je n'ai pas crié une seule fois car je m'y suis refusé. J'ai plutôt joué sans cesse la carte de la valorisation et j'ai eu des résultats très positifs de la part d'élèves indisciplinés qui n'en faisaient qu'à leur tête et ne voulaient pas ranger par exemple. Je leur ai par exemple dit qu'ils pourraient jouer après mais que là, on devait s'asseoir pour écouter une histoire, qu'on m'avait dit qu'il était un élève très gentil et qu'étant donné qu'il était un grand, je s
john00 Posté(e) 20 janvier 2004 Auteur Posté(e) 20 janvier 2004 savais que je pouvais lui faire confiance et compter sur lui pour me le montrer. Eh bien il a rangé ses jouets et s'est assis! crier n'a pas du tout les mêmes effets que la psychologie, en tout cas sur cette classe. je vais aller bosser, à bientôt, John
ozoon Posté(e) 20 janvier 2004 Posté(e) 20 janvier 2004 voilà qui fait plaisir. J'ai eu peur en lisant le début. J'espère que la journée se sera bien passée en entier. Tu dois retrouver la confiance en toi que tu avais avant ton passage chez ces vieilles peaux! ( j'ai pris la peine de rechercher ton histoire et je comprend mieux maintenant) Et quand on pense que maintenant elles auront le droit de sévir jusqu'à 65 ans et même 67 et demi ... avant qu'on ne les vire! Moi aussi je suis vieille mais j'ai toujours essayé de soutenir les jeunes parce que je n'ai jamais oublié la peur au ventre des premiers jours! L'angoisse avant la rentrée, chaque rentrée! Mais moi, à 55 ans je m'en vais! J'ai suffisamment de relations avec les jeunes collègues qui sont passés dans les mêmes écoles que moi pour rester en contact avec le métier... J'ai plus souvent fait le conseiller péda que le vrai. Si par contre tes angoisses persistent (es-tu encore sous médocs??) alors aucune hésitation: congé de maladie et tout de suite : demande de "congé de longue maladie pour dépression nerveuse". Ce sont des mots qui font peur mais ce sont aussi les mots de la nomenclature officielle qui détermine le droit à congé de longue maladie: tu commences par 6 mois puis encore 6 mois ( après un an de "longue maladie" ça passe en "longue durée") ou si tu te sens un peu mieux: mi-temps thérapeutique 6 mois renouvelable. ça te permets de reprendre contact avec la classe en douceur. ( tout ça est avec paye à 100%, bien sûr) Tu n'es pas seul dans ton cas et il n'y a pas de honte à avoir. Comme certains collègues peuvent faire des dégats chez leurs élèves, ils peuvent aussi en faire chez leurs collègues ! Et plus souvent qu'on ne croit: il en est qui se conduisent comme des tortionnaires avec des collègues jeunes, avec des collègues en situation de fragilité et je ne te parle pas de la situation de certaines ATSEM !!! J'en ai vu des vertes et des pas mures dans ma carrière, c'est pour ça aussi que je suis devenue mobile, pour ne plus avoir à vivre à côté de gens comme ça! J'espère que tu passeras une bonne semaine mais si pendant le week-end tu flippes trop, arrête toi! N'essaie pas d'aller au-delà du supportable. Je pense à toi.
john00 Posté(e) 20 janvier 2004 Auteur Posté(e) 20 janvier 2004 ça va, la journée a été correcte. J'attends avec grande impatience la conseillère péda pour qu'elle puisse m'aider. Je commence à retrouver le rythme de la maternelle et à reprendre du plaisir à faire ce niveau. Jeudi et Vendredi, j'apporte ma guitare pour qu'on ne chante plus acapella. Ca avait plu aux mater de l'année dernière, ça devrait passer avec ceux-là aussi. J'ai été obligé de crier un peu pour me faire obéir, d'être plus ferme que la veille parce que les élèves commençaient à faire un peu n'importe quoi mais j'ai tout de même tenté de rester valorisant quand je le pouvais. Ca marche vraiment bien. Par exemple, plutôt que de crier une énième fois sur les élèves pour qu'ils se mettent en rang, je leur ai dit de montrer le bon exemple aux autres classes. J'ai le sentiment que ce type de phrase les valorise car après, je leur dit que je suis fier d'eux, qu'ils ont fait un beau rang. Je ne me suis pas bien senti dans l'après-midi, début de vertige, fatigue dans les jambes, sueurs, mais après m'être assis quelques minutes, c'est passé. Il faut dire que les élèves étaient très bruyants et que j'avais du mal à obtenir d'eux qu'ils rangent, malgré mes phrases encourageantes. Pour plusieurs élèves, ça n'a pas tellement fonctionné. Et puis, c'est aussi le fait que j'avais l'impression de ne pas du tout contrôler la classe, de me laisser dépasser. Mais ça va aller, je suis finalement content de rester une semaine ici, c'est stabilisateur pour moi, beaucoup plus que de tourner à droite et à gauche. Je commence à connaître des prénoms, les enfants commencent doucement à s'habituer à moi et moi à eux. Pour répondre à ta question, oui, je suis toujours sous traitement, antidépresseur. J'ai réussi à stopper l'anxiolytique mais j'ai dû le faire progressivement. Je suis sous antidépresseur jusqu'à fin janvier et ensuite, je vais être suivi pour voir s'il me faut autre chose de plus fort ou de différent, car je me sens moins fort qu'avant psychologiquement , plus irritable par moments, beaucoup plus passif par d'autres, et le moral n'est pas souvent là. Il suffit qu'on me fasse une remarque très négative dès le matin pour que ça me mine deux jours. Je peine à retenir les éléments positifs d'une journée, me focalisant sans pouvoir m'en empêcher sur les négatifs et ça reste dans mon esprit longtemps après, ça cogite en quelque sorte. C'est pour cela que je ne prends pas cela à la légère et que je prends des médicaments, que je vais continuer à être suivi car je veux comprendre pourquoi j'ai eu cette dépression et ce que je dois faire pour m'en sortir et surtout ne pas rechuter, car les risques de rechute reprennent souvent. Je ne pensais pas tomber un jour là dedans étant donné que j'ai fait mes stages en PE2 et qu'ils se sont bien passés à part le premier en CP. J'étais très content de ces stages, toujours un peu triste de quitter les élèves et très désireux d'avoir mon premier poste. Et surtout, je ne me sentais pas mal à l'aise dans les classes, aussi anxieux, découragé parfois. Et ça, les enfants le sentent. Ca ira, ça prendra juste du temps, mais ça ira. Je sais que je me sortirai de ça. L'important est que je l'ai pris tout de suite, que je n'ai rien laissé traîner. Je vais continuer à faire des petits remplacements, puis j'aurais un niveau que j'aime beaucoup, un CM2 à partir de fin février (juste après les vacances de février en fait) et je demanderai de l'aide à la conseillère péda à chaque fois que j'aurai l'impression de ne pas y arriver, de ne plus savoir comment faire. Je ne demandais pas d'aide comme ça avant, mais je préfère aujourd'hui en demander que de rester dans mes soucis professionnels sans pouvoir trouver de solution. amitiés, John
dds2 Posté(e) 21 janvier 2004 Posté(e) 21 janvier 2004 ( tout ça est avec paye à 100%, bien sûr) Juste une question, ça c'est quand on a comme mutuelle la MGEN, non ? Enfin je veux dire que c'est la MGEN qui donne le complément pour avoir son salaire à taux plein ?
Moustache Posté(e) 21 janvier 2004 Posté(e) 21 janvier 2004 Non, pas besoin d'être à la MGEN... http://www.ac-grenoble.fr/admin/carriere-f.../chap/3/311.php je connais un peu la question , je ne suis pas à la MGEN...
anzyla Posté(e) 21 janvier 2004 Posté(e) 21 janvier 2004 je viens de finir le sujet!!! Mon pauvre John00 ça n'a pas du être facile! Mais comme tout le monde te l'a écrit tu n'es pas le seul à te sentir "dépasser" par une classe! Maintenant faut pas rester avec cette mauvaise impression. Je trouve que les enfants ressentent vraiment qd on a pas confiance en soi et ils en profitent (les petits diables -dvl-w- -dvl-w- !!) ZIL c'est super délicat comme poste: les enfants connaissent bien leur instit référent et toi t'arrive un peu comme un cheveu sur la soupe... cryin Sinon l'an dernier j'avais des SEGPA (loin d'être des enfants de coeur!) mais une heure par semaine (le vendredi aprèm) on faisait une heure de bilan. Les tables en ronds et on disait ce qui nous pesaient... Ces séances étaient super lourdes à gérer : prise de parole, remarques constructives, éviter les calomnies....bref pas de tout repos. Mais en fait ça marchait bien et ça permettait de ne pas garder de vieilles rancoeurs....Mais bon c'est plutot un conseil pour un poste à l'année car celà met du temps à être mis en place! Allez bon courage John00 et donne nous de tes nouvelles! :P
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