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Posté(e)

Bonjour,

Ce matin, nous avons commencé à travailler sur le projet d'école 2008 - 2011, et le constat que nous faisons tous est la généralisation de la passivité des élèves cette année. On a l'impression qu'ils attendent qu'on leur mâche les choses, qu'ils ne se posent pas de questions, qu'ils ne prennent pas la peine de lire la consigne, que ce soit en exercice ou en évaluation, qu'ils ne prennent pas la peine d'apprendre les leçons...

Je précise que tous les collègues sont engagés dans leur travail (j'ai déjà travaillé dans des écoles où les collègues soufflaient dès le matin et répondaient uniquement "Ca va" à partir du vendredi après-midi) dans cette école, ce que j'apprécie particulièrement. Nous sommes mobilisés pour faire avancer les élèves. Le RASED fonctionne, nous avons un projet d'école (AEI sur le patrimoine) pour l'année, qui s'articule différemment en fonction des cycles, nous décloisonnons pour travailler la production d'écrits à partir de ce thème, nous faisons des sorties, bref, nous avons une démarche positive et personne ne râle.

Donc soit on pédale dans la mauvaise direction (on ne donne pas assez de sens aux apprentissages par exemple, ou on n'a pas les bonnes manières de faire), car la bonne volonté ne fait pas forcément tout, soit on assiste à une dégradation de l'attention des élèves? Pourquoi? Comment l'enrayer?

Je vous lance donc un appel. Personnellement, je suis inquiète (sans jouer l'air de "de mon temps, c'était pas comme ça" parce que je suis seulement T3 et que je ne me sens pas blasée du tout), et je cherche à apporter des idées au moulin de notre prochaine réunion, pour trouver les bonnes idées, les idées efficaces.

Posté(e)

T3 également, je suis ravie que tu postes sur ce sujet car j'ai les mêmes interrogations et rencontre les mêmes difficultés.

Cette année je mise sur la prise d'initiative des élèves. Pour les mettre en situation d'acteur de leurs apprentissages (ça c'est de l'IO hein! ;) ) il faut les intéresser et leur donner les moyens d'agir. Ma tactique de cette année pour enrayer la passivité c'est de fonctionner par projet. En déléguant le maximume de tâches aux élèves, en les responsabilisant...Je sais que lu comme ça ça semble banal et pas nouveau du tout. Cependant je m'escrime à en faire le moins possible en classe pour les rendre responsables au maximum. C'est-à-dire que je fais mon boulot en amont, avant la classe, pour que tout soit au poil, mais en classe, à partir du moment où ils entrent, c'est à eux de se prendre en charge.

ça passe tout d'abord par le partage des menues tâches quotidiennes : les services de classe. C'est à eux de gérer ça. JE précise que j'ai des grands, donc c'est relativement facile de les responsabiliser rapidement dans ce domaine. bien sûr on ne peut pas demander la même chose à un gamin de CE1 qu'à un de CM2. Cependant je crois que c'est l'intention qui compte : "tu sais qu'aujourd'hui tu es responsable de telle tâche, tu dois la mener à bien" etc. Avec à la clé une autoévaluation et évaluation par les pairs en fin de semaine (ça n'est pas dit comme ça mais dans ma classe on prend le temps de faire le point sur la semaine de services, pour détecter les dysfonctionnements et voir si on peut améliorer. ). Ils peuvent être facilement partie prenante là-dedans car si quelqu'un ne fait pas bien son service ça va gêner les autres. Je n'en suis pas responsable, c'est leur responsabilité d'élève et de camarade qui est engagée. A eux de signaler les soucis, à eux de trouver des solutions et d'améliorer. Evidemment tout ça est guidé de façon subliminale par moi-même ;) pour que ça aboutisse là où je le souhaite.

Autre point : la réflexion sur les consignes. Systématiquement je donne à reformuler. JE les pousse dans leurs retranchements : de quoi as-tu besoin pour faire cet exo (matériel, définitions ou règles à savoir etc). C'est très difficile de faire participer tout le monde à ce moment-là...Plusieurs collègues ont déjà évoqué sur le forum la mise en place d'ateliers de lectures de consignes, c'est une piste intéressante.

POUr les leçons : hélas que faire? Faire des mini piqûres de rappel quand on en a le temps, histoire de remettre uen couche pour ceux qui de toute façon n'apprendront rien de l'année à la maison (résignée moi? Peut-être...lucide surtout. On ne peut pas toujours compter sur les parents).

Pour les questions : les pousser dans leurs retranchements une fois encore...leur démontrer qu'on n'a pas la science infuse, les faire réagir...Chez moi, régulièrement, ça donne des trucs du genre erreur de la maîtresse au tableau. Et en ce début d'année, ils sont 2 au maximum à détecter les erreurs que je fais délibérément. JE n'arrive pas à leur faire lever le doigt pour savoir qui n'a pas compris. Cas typique l'autre jour :

"bon c'est le moment de me dire si vous n'avez pas compris, on peut réexpliquer si certains en ont besoin, on va prendre letemps de le faire "etc

...silence de mort...

"F, tu as compris?"

-oui..un peu.

:ninja:

J'ai donc réexpliqué.

Je redemande à F, qui visiblement n'avait toujours pas capté..."oui j'ai compris" (sous entendu = je remplis bien mon contrat didactique et répond oui pour que la maîtresse soit contente et que je ne sois plus embêté avec cet exo. Ouf je suis tranquille elle va pas revenir à la charge!!)

JE suis sur la même longueur d'onde que toi concernant le travail mâché. J'essaie de trouver des moyens d'en faire le moins possible. A eux d'expliquer aux autres. A moi d'étayer si besoin. A eux d'énoncer les difficultés rencontrées, au lieu de dire "jai pas compris" et d'attendre qu'on leur donne la solution directement. A eux de trouver les moyens d'expliquer aux pairs. Mobilisons, mobilisons!

J'attends d'eux cette année qu'ils soient moteurs. A eux de proposer des projets de classe, des idées, des constats, des remarques, des critiques. Bien sûr ça ne va pas venir d'uncoup.

Ce qui me choque le plus, c'est leur passivité lors des moments de vie collective. Ils n'ont rien à dire, ni sur leur façon de faire en classe ou leurs relations entre eux, ni sur ma façon de faire et la relation avec moi. J'essaie tant bien que mal d'installer un mode de communication sain, mais ils sont mutiques.

Je crois que la pédagogie de projet, et toutes les pédagogies alternatives, peuvent être de bonnes pistes pour enrichir ta réflexion.

IL faut parfois mettre les gamins au pied du mur. Développer leur esprit de citoyenneté. Moi aussi j'ai parfois l'impression d'avoir à faire à des mollusques...

Les laisser libre de choisir un projet, et à eux de se donner les moyens de le réaliser. exemple = réaliser une expo ==> ça peut aller de 's'appliquer en arts plastiques pour que ça soit présentable" à "utiliser le dico pour se corriger dans la plaquette de présentation".

J'espère lire d'autres avis et idées sur cette question qui m'interpelle fortement, allant dans mon sens ou non, afin de trouver des vraies bonnes idées.

Posté(e)

Bon, je suis en maternelle, mais cette année, j'ai décidé de bosser dans le même sens que vous pour les rendre un peu plus autonomes.

J'ai mis en place :

- le conseil de classe (une fois/semaine), dans lequel il y a plusieurs rubriques:

¤ j'aime/je n'aime pas : les enfants parlent librement de ce qu'ils ont aimé faire dans la semaine et de ce qu'ils n'ont pas aimé (pas le droit de critiquer les personnes). Ca marche du tonnerre et ça débouche souvent sur des idées de projets ou d'aménagement de la classe.

¤ "je propose" : les enfants peuvent faire des propositions pour des projets, sur l'organisation, sur la déco... Durant la semaine, quand ils ont une idée, ils la font écrire par un adulte et la mettent dans la boîte du conseil, que j'ouvre seulement à ce moment-là. Je lis les propositions et on vote (certaines fois, c'est moi seule qui refuse et j'en explique les raisons, mais la plupart du temps les propositions sont raisonnables). Important avec des plus grand: les mots doivent être signés sinon ils ne sont pas lus.

¤ les responsabilités: on change les noms des responables en fonctions des volontaires

- un plan de travail collectif les après-midi. Il est affiché au tableau, il y a des activités obligatoires, des activités facultatives, et chaque enfant gère son temps comme il veut sur la semaine, et coche les activités qu'il a réalisées.

Les progrès constatés depuis le début de l'année (pas encore beaucoup de recul mais bon...):

Tous les enfants participent volontairement au j'aime/j'aime pas, même les plus timides.

Les enfants se creusent la tête pour avoir des choses à proposer. Ils sont motivés pour ces projets qui viennent d'un de leurs copains.

Pendant le plan de travail, il y a beaucoup d'entraide entre les enfants. ils sont actifs (pas tout à fait tous quand même :( ) sans que j'aie besoin d'être omniprésente.

Voilà, il y a encore des progrès à faire, mais pour l'instant je suis bien contente de cette organisation.

Posté(e)

Je trouve ça intéressant comme réflexion. Moi aussi j'ai des spécialistes du oui oui j'ai tout compris tout fait...

On a bien avancé depuis le début de l'année sur l'autonomie et la responsabilisation par rapport au matériel, et de ce côté là ça tourne très bien, que ce soit les ateliers, la prise en charge des rituels, le rangement...mais par rapport aux apprentissages c'est bcp plus difficiles...Mise en projet ok mais pour certains (j'ai qqs "gros bébés" ) dès que c'est abstrait c'est fini, j'ai l'impression qu'ils ne savent pas réfléchir..dès qu'on sort des exercices d'application ou de la manipulation c'est fini...pas évident et je suis en manque d'idée pour y parvenir...

  • 2 semaines plus tard...
Posté(e)

Je viens de lire votre sujet, ravie de voir que je ne suis pas seule à m'en inquiéter.

Une petite idée pas encore suggérée pour le travail de consigne : moi je bosse une fois par semaine sur les défi maths.

Les avantages :

-Ils travaillent en groupe

- Ils ne doivent rendre qu'une seule feuille donc réfléchir ensemble, se mettre d'accord

- JE n'ai pas le droit de les aider et vu que c'est écrit dans les règles de départs c'est mieux accepté.

- On corrige et la fois suivante ils refont le meme ! ça les aide parfois quand ils n'osent pas demander le vocabulaire mais d'une semaine sur l'autre ils ne se rappellent pas des réponses.

Voilà une idée, qu'en pensez vous ? !

  • 3 semaines plus tard...
Posté(e)

Le travail de groupe doit en effet les forcer à y mettre du leur si les règles de coopération sont bien respectées.

D'autres idées?

Posté(e)

Alors voilà une question qu'elle est bonne !!! :P

Cecei étant, nous aussi dans notre école nous avons fait ce constat avec en prime des résultats de moins en moins 'bons' pour ne pas dire autrement ...

Nous nous posons donc également cette question du pourquoi et du comment ? Et pour l'instant, à part nous tirer les cheveux ...

Personnellement, dans ma classe de CM, je mets en place progressivement des activités inspirées de Freinet et la PMEV (voir ces sujets) et peu à peu il se passent des choses ...

Remarque : je pense que certains parents ont une attitude de moins en moins positive vis à vis de l'école qui pour malheureusement beaucoup d'entre eux passe bien après beaucoup de choses ...

Allez, je continue d'y réfléchir ...

Posté(e)

Sherpa, d'accord avec toi pour l'influence plus ou moins consciente des parents et leur image de l'école.

Je pense que seuls les projets peuvent les motiver.

En ce moment je vois que le sens de l'initiative se développe un peu chez les élèves, grâce au conseil de classe par exemple, ils commencent petit à petit à argumenter, à donner leur avis. J'ai un petit groupe d'élèves toujours partants pour des projets d'exposés, de présentations, de travaux d'équipe...j'en suis d'autant plus ravie que ce ne sont pas forcément des "bons" et du coup je compte bien trouver des moyens de mobiliser les plus faibles et les booster grâce aux divers projets. un l

J'insiste pas mal en classe sur le fait que la réussite de certains projets tient beaucoup à leur implication en tant qu'élèves, je suis là pour fournir les pistes, les guider et les aider, mais les efforts et la motivation ne peut venir que d'eux.

MOn prochain objectif est d'arriver à leur faire comprendre l'intérêt du travail de groupe, de l'écoute des autres (parce qu'en général quand je demande d'expliquer aux autres ou de justifier, ils pensent que l'élève interrogé explique pour moi...et du coup ils écoutent passivement. Je me tue à leur répéter que j'ai déjà fait mon CM2 y'a trèèèèèèès longtemps et que l'explication n'est pas pour moi!). En gros il faut qu'ils sachent que la classe est un lieu d'entraide, et donc qu'ils ont tout intérêt à profiter du savoir faire de leurs camarades.

Je m'interroge beaucoup sur la formalisation du tutorat et même son évaluation. bon je déborde un peu du sujet.

Conclusion je pense que la pédagogie de projet est une bonne piste !

Posté(e)

D'accord avec toi également Flitch ;):wub:

D'ailleurs, il suffit de se poser la question soi-même et se rendre compte que nous sommes comme les élèves (par exemple à l'iufm ou en conf péda) : envie d'apprendre et de participer si le thème et les modalités du sujet nous intéressent ... :)

Posté(e)

En fait faut un peu trouver la carotte quoi...à la sauce IO... pas facile...

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