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Cas déontologique : qu'en pensent les parents ?


isabellesente

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Bonjour,

je suis institutrice primaire de formation. Suite à mes études, j'ai décidé de poursuivre par une passerelle en sciences de l'Education. Dans le cadre de notre cours de déontologie, nous sommes amenés à analyser un cas déontologique réel. J'avoue que le cas d'une de mes amies m'a particulièremet interpellée et je ne vois pas comment je peux la conseiller.

J'ai donc décidé de soumettre le cas sur ce forum afin de récolter le plus d'avis de parents possible.

Voici donc le récit de la situation

N.B : les noms ont volontairement été changés.

L’histoire se passe dans une école primaire rurale. Une enseignante de sixième année primaire a mis en place un dispositif original pour le suivi des évaluations. Consciente de la diversité de compétences et d’intérêts présente dans sa classe, elle demande à ses élèves, après leur avoir rendu leurs points, de former des duos composés d’un élève ayant eu plus de 14/20 et d’un élève ayant eu moins de 14/20, afin de faciliter la correction des contrôles. Tout se passe bien, jusqu’au jour où une maman demande à s’entretenir en privé avec l’enseignante.

Elle lui dit juger cette méthode inadmissible. Bien que son fils Jules n’ait aucune difficulté à se positionner dans le « clan des tuteurs », elle juge que cela est très dévalorisant pour les enfants qui se retrouvent dans le groupe « des faibles ». L’enseignante lui affirme n’avoir jamais observé aucun problème vis-à-vis des élèves. « Ca va venir, croyez-moi… » lui répond la maman. Peu de temps après, Jules a 13/20 à son contrôle et passe donc, pour la correction, dans le « clan des aidés », après avoir été longtemps dans l’autre groupe. C’est la crise : il refuse de participer à l’activité, hurle, pleure et insulte son condisciple. L’institutrice est obligée d’arrêter l’activité. A la sortie des classes, elle explique à la maman la situation. Celle-ci lui répond : « Je vous l’avais bien dit ! Vous savez ce qu’il vous reste à faire ! »

Comment doit réagir l’enseignante ?

Qu'en pensez-vous, en tant que parents ?

J'espère de tout coeur que vous m'apporterez des pistes intéressantes, tant théoriques, que pratiques, pour solutionner ce problème.

Si vous souhaitez des informations complémentaires, n'hésitez pas à me le demander.

D'avance je vous remercie.

Bonne fin de semaine.

Isabelle

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Coucou

Je ne suis pas instit mais je trouve ce cas très intéressant alors j'aimerais mettre mon ptit grain de sel^^

Je pense que peut-être il aurait été intéressant que l'instit explique à cette dame que ce type d'organisation permet aux élèves de se rendre compte qu'il n'y a pas de honte à être aidé, que c'est très important que très jeune les enfants aient assez confiance en eux pour pouvoir demander de l'aide.

Montrer aussi que c'est très intéressant pour les enfants de se rendre compte qu'un jour ils sont dans la position de celui qui aide et le lendemain dans la position de celui qui est aidé. Montrer que ce genre d'échanges c'est très formateur et enrichissant pour les enfants, que ça apprend la tolérance et la solidarité, que ça booste la confiance en soi dans un cas comme dans l'autre: L'enfant qui a besoin d'aide ne "se fait pas moquer", les choses sont faites de façon à ce que cela parait naturel et normal que les enfants qui "savent", aident les autres.Cela peut encourager les enfants dans d'autres domaines de la vie à demander de l'aide sans honte et ainsi à progresser. Ils voient que demander de l'aide ce n'est pas forcément être faible, ou être pris comme tels.

Pour les enfants qui savent et qui sont donc "tuteurs", cela leur permet d'approfondir leurs connaissances, de les habiter totalement en les retransmettant.

Ce type d'organisation est vachement agreable en classe pour les eleves, lambiance est souvent détendue, et les enfants s'expliquent les choses avec leurs mots à eux, c'est donc souvent très efficace.

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Il me paraît important de savoir si les élèves étaient parti prenante de cette organisation. Peut-être est-il "indélicat" d'imposer ce mode de fonctoinnement sans y avoir préparer les élèves, sans qu'ils y adhèrent, mais certainement pas non déontologique.

Un élève doit savoir donner et recevoir de l'aide, et accepter ces deux positionnement.

Tant qu'on ne tombe pas dans le jugement ça va. Mais ce n'est pas facile pour les enfants (et vraisemblablement pour certains parents) de ne pas établir de catégories (ce qui mène à des jugements).

Il faut donc s'assurer que les rôles ne sont pas toujours les mêmes pour les mêmes élèves, et dédramatiser, déaffectiser l'appartenance à un groupe ou l'autre en mettant l'accent sur les progrès réalisés.

Cette organisation se défend sur de nombreux points, mais les élèves doivent être prêts et disposés à l'accepter.

J'espère que cette maman pourra y voir l'intérêt pour chacun.

bon courage.

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Qu'en pensez-vous, en tant que parents ?

En tant que maman, je ne comprends pas bien la réaction de l'autre maman ;) A mon avis, la maîtresse a choisi une solution valable, et doit avoir une position claire vis à vis des parents, tout en expliquant les fondements de sa démarche.

Souvent, un élève se trouve successivement, et selon les "matières" en position d'aider ou d'être aidé, et dans tous les cas, c'est enrichissant : du point de vue de l'élève aidé parce qu'il reçoit une autre explication, peut-être plus accessible, de la part d'un pair ; du point de vue de l'élève tuteur, parce qu'il s'enrichit et renforce ses connaissances en réexpliquant la notion à un camarade.

Si la collègue sait pourquoi elle fait ce qu'elle fait, elle doit pouvoir trouver des arguments, non ?

La crise de l'élève est bien triste, mais peut-être que ce qu'il a entendu à la maison a induit plus ou moins cette crise, non ? Du genre "toi, tu es bon, tu aides les autres ... mais les pauvres qui n'ont pas 14, ils ne doivent pas être fiers" ... le jour où il n'a pas 14, il se sent forcément diminué, non ? A l'enseignante de l'encourager, et de dire à sa mère que tout cela n'est pas grave et qu'il fera mieux la prochaine fois.

Enfin, ça, c'est un mix de mes sentiments de maman et de ma position de prof du second degré ;)

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Moi je soulignerais le côté aléatoire de la note : pourquoi "14" ? Celui qui a eu 15 a-t-il réellement plus de compétences que celui qui a eu 13 ? Quand on sait la part de subjectivité reconnue dans la notation, on peut se poser des questions. Et qu'en est-il de ceux qui ont eu 14 ?

Pour ma part, j'ai appris qu'il n'est pas nécessaire d'introduire une notation en chiffres pour faire progresser les élèves, cela introduit une notion de compétition qui est discutable pour des élèves de primaire.

En dehors de ça, je pense que tous les élèves doivent pouvoir être valorisés dans une classe. Attention, donc, de ne pas les stigmatiser. En parallèle à cette démarche, je m'efforcerais donc, si c'était moi, de mettre en place d'autres dispositifs dans les matières où ceux du groupe des moins de 14 sont plus à l'aise, pour leur montrer qu'eux aussi, ont des compétences et peuvent être utiles aux autres.

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pareil que les autres, j'ai lu en diagonale, mais je dirais qu'il faut penser à faire en sorte que chaque élève puisse jouer le rôle d'aidant ou d'aidé, selon la matière ou l'exercice etc.

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En parallèle à cette démarche, je m'efforcerais donc, si c'était moi, de mettre en place d'autres dispositifs dans les matières où ceux du groupe des moins de 14 sont plus à l'aise, pour leur montrer qu'eux aussi, ont des compétences et peuvent être utiles aux autres.

Le principe est intéressant mais la plupart du temps, ils ne sont "à l'aise" en rien, ce qui limite pas mal la mise en application. ;)

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J'ai dans ma classe une élève, qui, si je mettais des notes, aurait largement plus de 14; elle est pour autant infoutue d'expliquer aux autres ce qu'il faut faire, quelle est la démarche à suivre, etc..

J'ai d'autres élèves qui réussissent moins bien, mais qui peuvent reformuler des consignes, aider pas à pas d'autres enfants.

Une collègue m'expliquait l'an dernier qu'elle avait un elève en grandes difficultés en Ce1 , qui pourtant apportait des aides précieuses car était tout à fait en mesure de se mettre à la place des autres, et de les accompagner dans leurs démarches à eux.

Pas sûre de faire avancer le schmilblick, mais peut-être un peu quand même?

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J'ai dans ma classe une élève, qui, si je mettais des notes, aurait largement plus de 14; elle est pour autant infoutue d'expliquer aux autres ce qu'il faut faire, quelle est la démarche à suivre, etc..

J'ai d'autres élèves qui réussissent moins bien, mais qui peuvent reformuler des consignes, aider pas à pas d'autres enfants.

Une collègue m'expliquait l'an dernier qu'elle avait un elève en grandes difficultés en Ce1 , qui pourtant apportait des aides précieuses car était tout à fait en mesure de se mettre à la place des autres, et de les accompagner dans leurs démarches à eux.

Pas sûre de faire avancer le schmilblick, mais peut-être un peu quand même?

Si, bien sûr, contre-exemples intéressants. :)

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En parallèle à cette démarche, je m'efforcerais donc, si c'était moi, de mettre en place d'autres dispositifs dans les matières où ceux du groupe des moins de 14 sont plus à l'aise, pour leur montrer qu'eux aussi, ont des compétences et peuvent être utiles aux autres.

Le principe est intéressant mais la plupart du temps, ils ne sont "à l'aise" en rien, ce qui limite pas mal la mise en application. ;)

Un peu d'optimisme mille millions de sabords ! :D

Il doit bien y avoir quelque chose qui plaît à ces enfants ... ;)

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Je dirai juste de ne pas tenir compte de la réflexion isolée d'une mère d'élève,

mais par contre, j'ai lu de superbes bonnes pistes d'amélioration du système de "tutorat" proposé (même si je ne suis pas de la partie).

Ca ne peut être qu'enrichissant pour les enfants de passer du rôle de celui qui aide à celui qui est aidé,

même si comme il a été dit c'est plus facile à accepter dans un sens que dans l'autre ce changement de rôle. :P

Et puis le plus désagréable, ça reste encore ceux qui ont toujours bon partout et qui ne ressentiront jamais ce que ça fait d'en apprendre par un camarade de classe.

:cry: je l'égare... c'était une résurgence de mon passé scolaire du fond de la classe.

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