krisl Posté(e) 30 janvier 2004 Posté(e) 30 janvier 2004 bonjour à tous, voili voilou: lundi, je commence la première étape d'une intégration d'un enfant dans la classe. il devrait rester 15 min dans la classe (accueil+rituels) avec son éducatrice spécialisée. mais bon j'avoue que j'appréhende un peu. <_< lors de la réunion de préparation, "il" nous a été présenté sous des aspects positifs; et les personnes qui s'occupent de lui n'ont pas voulu nous dire quels étaient ses problèmes, à part qu'ils sont psychiques. il va 2 jours par semaine en hôpital de jour. et le reste du temps il est chez une assistante maternelle. je suis donc en terrain inconnu: est-ce que je dois surveiller toutes mes paroles? et mes loustics vont certainement l'asticoter, comment va-t-il réagir??? si vous avez déjà vécu une intégration de cet ordre, merci de m'en faire part! je ne sais pas trop comment l'accueillir lundi, enfin comment le préparer en douceur!
Eloise Posté(e) 30 janvier 2004 Posté(e) 30 janvier 2004 "il" nous a été présenté sous des aspects positifs; et les personnes qui s'occupent de lui n'ont pas voulu nous dire quels étaient ses problèmes Je ne comprends pas: cette intégration s'est faite avec l'avis de la CCPE? en général lorsque tu mets en place une intégration tu prends l'avis des spécialistes: CCPE, médecin scolaire, RASED.... et on est au clair sur les différents handicaps ou déficits de l'enfant ce qui permettra justement de pouvoir l'intégrer du mieux possible! est-ce que je dois surveiller toutes mes paroles? ben je suppose que ton langage est toujours correct alors pourquoi modifier son langage ou son comportement? Evidemment tu vas expliquer qu'il y a un nouveau copain qui va venir travailler avec vous de temps en temps, cela te permettra aussi sans doute d'aborder le sujet de la "différence" et de la "tolérance" ensuite.
micojo Posté(e) 30 janvier 2004 Posté(e) 30 janvier 2004 j'ai dans ma classe un enfant en intégration qui vient 2 jours/semaine. il a un retard de langage très important et des "troubles" du comportement. comme on ne le comprend pas ou très peu, il se jette par terre et pique des colères dès qu'il est frustré... je n'ai pas d'AVS pour lui. il n'y a aucun nom sur sa "maladie" si on peut parler de maladie. ses parents m'ont dit pour me le présenter "nous vous laissons le découvrir"... <_< je continue à faire mes activités comme d'habitude, il intègre comme il peut. les autres enfants ont remarqué qu'il était différent. c'est avec ce terme que je leur explique pourquoi il agit comme cela. il y en a tjrs qui vont le titiller, mais ça fait partie de la collectivité. étant donné que ton petit vient avec son éducatrice, je pense que tu n'as pas trop de souci à te faire. surtout pour 15 minutes. s'il est comme le mien, attention, si tu es stressé, il va le ressentir plus que les autres... courage :P
micojo Posté(e) 30 janvier 2004 Posté(e) 30 janvier 2004 Je ne comprends pas: cette intégration s'est faite avec l'avis de la CCPE? en général lorsque tu mets en place une intégration tu prends l'avis des spécialistes: CCPE, médecin scolaire, RASED.... et on est au clair sur les différents handicaps ou déficits de l'enfant ce qui permettra justement de pouvoir l'intégrer du mieux possible! pour ma part, l'équipe éducative s'est faite sans moi... on ne m'y a pas conviée et on m'a imposé l'enfant. il n'y a pas eu d'avis de CCPE, rased...
krisl Posté(e) 30 janvier 2004 Auteur Posté(e) 30 janvier 2004 merci pour vos réponses! ben oui on a fait une réunion avec le secrétaire de la ccpe, l'enseignante de l'hôpital et son éducatrice spé. mais le projet n'a pas encore été rédigé.c'est un essai pour l'instant. mais l'enseignante et l'éduc ont voulu garder le secret médical. en fait, ce que je voudrais savoir, c'est ce qui peut déclencher une crise... je sais seulemnt qu'il n'aime pas le changement et qu'il est très "attachant". quant à mes propos, ben oui j'parle coorectement :P
Moustache Posté(e) 30 janvier 2004 Posté(e) 30 janvier 2004 Il est courant de ne rédiger un projet qu'après une petite période, je vois mal d'ailleurs comment il pourrait en être autrement quand on ne connait pas l'enfant. Pour le côté "secret médical", ok... mais on peut parler des difficultés d'un enfant sans le trahir. Une intégration qui débute avec ce genre de méfiance entre partenaires est source de problèmes. Bon, peut être aussi ont-ils été confrontés à des situations qui les font réagir ainsi. Tu en sauras plus lundi, en attendant, keep cool. Je sais, sans doute plus facile à dire qu'à faire, mais pas de prise de tête inutile avant, tu verras après...
krisl Posté(e) 30 janvier 2004 Auteur Posté(e) 30 janvier 2004 merci moustache, micojo et eloise! vous avez raison, mieux vaut ne pas stresser inutilement, attendons de voir! je vous en dirais plus lundi!
Eloise Posté(e) 30 janvier 2004 Posté(e) 30 janvier 2004 pour ma part, l'équipe éducative s'est faite sans moi... Que veux-tu dire par là?
sourimimi Posté(e) 30 janvier 2004 Posté(e) 30 janvier 2004 Nous intégrons à temps très partiel, deux fois 1/2 heure l'après midi et 1 h le vendredi matin, depuis trois ans maintenant , un enfant présentant des troubles psy pas bien définis. Cette année, il a cinq ans et il vient, en compagnie d'une Assistante d'Education ( elle est très bien mais elle n'a que le titre , bien sûr aucune formation, et nous n'avons pu obtenir d'Assistante d'Intégration après avoir par deux fois rempli le dossier, rejeté à chaque fois ) . Nous n'avons trouvé que cet aménagement possible car l'enfant en question monopolise la présence active des deux adultes le temps où il est là. Je ne compte plus les réunions d'équipe éducative. Depuis le début, il y a une forte pression de la famille qui se sent seule face à son drame et n'a pas d'autre accueil possible que l'école maternelle: jusque là trop jeune pour l'IME et de plus il fallait que la reconnaissance ( sans parler d'acceptation ) du handicap fasse son chemin. Bilan de tout ça: beaucoup de temps et de travail, l'école est souvent le seul interlocuteur ( c'est mon cas en tout cas !) qui ose dire des choses très désagréables à entendre: je trouve que les autres membres de l'équipe ont toujours fait preuve d'une forme de lâcheté, positivant toujours et uniquement ( surtout au début ), ne disant pas tout ( réunions toujours en présence des parents, et il y a dans ces cas des choses impossibles à entendre pour des parents, donc impossibles à dire...). On a le sentiment que trop content qu'il soit pris à l'école, on est prêt à toutes les affirmations et d'un seul coup les objectifs de la maternelle changent... Face à de tels drames, nous, enseignants de maternelle, sommes vraiment très seuls et comme par hasard, il n'y a plus traces de ces belles annonces sur l'intégration des handicapés et le droit à l'école pour tous ( surtout, on peut chercher les moyens mis à notre disposition ) Le mieux est que ces enfants sont inscrits au même titre que les autres et n'interfèrent pas dans les effectifs. Et sur les fameuses enquêtes et statistiques que nos supérieurs attendent tant pour pouvoir supprimer des postes, les tableaux répertoriant les handicaps ne font apparaitre que les handicaps moteurs, visuels et auditifs. -n_gri- Bon courage MCD
momi Posté(e) 30 janvier 2004 Posté(e) 30 janvier 2004 Effectivement le diagnostic d'une maladie relève du secret professionnel et seuls les parents peuvent de leur propre initiative t'en dire plus (ou l'équipe médicale à la demande des familles). Cela étant dit, il existe dans cette situation ce que l'on appelle le secret partagé qui devrait te permettre d'avoir un minimum d'informations non pas sur la pathologie mais sur ses conséquences en matière de comportement ou de déficits déjà observés (attention, mémoire, langage, retard de développement, opposition, auto mutilation, agressivité,....). Grâce à ce tableau clinique, tu peux bien souvent te faire une idée très précise sur la pathologie et surtout éviter de le mettre en souffrance. Il y a très peu de place en hôpital de jour et le prix de journée peut aller bien au delà de 1000 Frs par jour (150€). Un enfant d'âge correspondant à la maternelle déjà accueilli en Hopital de Jour relève donc d'une pathologie grave. Une orientation dans cet établissement est uniquement de ressort d'un médecin psychiatre de l'intersecteur ---> donc ils connaissent forcément de quoi il souffre. Je pense d'après le peu d'informations dont tu disposes qu'il s'agit d'un enfant autiste. Cela étant dit, je trouve inadmissible cette façon de procéder en te considérant un peu comme un cobaye. Il ont suffisamment confiance en toi pour te confier un enfant mais pas assez pour te dire de quoi il souffre... De tout façon, effectivement pour 15 minutes avec la présence d'une éducatrice, il y a peu de risque de voir la situation t'échapper. Si on en savait plus je pourrai te donner qq conseils de conduite à tenir ou ne pas tenir. Le comportement à tenir avec un autiste est différent qu'avec un enfant hyperactif avec opposition. Parmi les 12 enfants que j'intègre dans des classes de maternelle "odrinaires" j'ai qq autistes qui posent peu de problèmes avec les autres enfants et un qui mord ses camarades au visage!!!!.. L'éducatrice va t'aider à prévenir ce genre de situations. Je pense que cette période d'observation est réciproque et c'est aussi à lui de vous observer (à sa façon). N'essayez pas d'aller trop vite et avec trop d'empressement vers lui, laissez le faire les premiers pas (s'il le souhaite). Il y a une distance à respecter au delà de laquelle on ressent la présence comme une agression. Ne le forcez pas à assister aux rites assis sur un banc la première fois. Si c'est un autiste, il faut éviter d'être face à lui, je m'asseois à ses côtés ou derrière lui en le touchant plus ou moins ou en le tenant sur mes genoux s'il le supporte. L'éducatrice s'en chargera, toi tu fais comme d'habitude en le présentant le plus simplement possible aux autres enfants. "Il viendra tous les lundis matin passer un petit moment avec nous. Il sera accompagné de ... son éducatrice (pas sa maman!). On va le laisser s'habituer à la vie en classe car c'est la première fois qu'il vient à l'école...." Théoriquement tu n'as pas à informer dans un premier temps les autres familles mais il est mieux de le faire assez rapidement si ses troubles du comportement provoquent de conflits avec les autres enfants. Les rumeurs vont bon train et il vaut mieux les devancer plutôt que d'essayer de les arrêter (la maladie mentale fait peur - la preuve on ne te dit rien sur la sienne). Insiste sur le fait qu'il sera accompagné d'une éductarice et qu'il ne dérangera donc pas le fonctionnement de la classe au détriment des autres enfants. Parle aussi de la citoyenneté... Quand tu en sauras plus je pourrai te conseiller des pistes. Bon courage! Je dois dire que même si les premières heures sont parfois difficiles, une grande majorité des enseignants que j'ai accompagnée dans une intégration a toujours trouvé cette expérience comme très enrichissante. Qq uns se sont même orientés vers l'AIS par la suite.
Moustache Posté(e) 31 janvier 2004 Posté(e) 31 janvier 2004 Juste une info concernant Théoriquement tu n'as pas à informer dans un premier temps les autres familles ce n'est pas tout à fait exact, sans donner de précisions, tu es tenu d'informer le Conseil d'Ecole.Décret n° 90-788 du 6 septembre 1990 BO n°39 du 25 octobre 1990 Art.18. - Le conseil d'école, sur proposition du directeur de l'école : (...) 3. Dans le cadre de l'élaboration du projet d'école à laquelle il est associé, donne tous avis et présente toutes suggestions sur le fonctionnement de l'école et sur toutes les questions intéressant la vie de l'école, et notamment sur : (...) - les conditions de bonne intégration d'enfants handicapés ;
momi Posté(e) 31 janvier 2004 Posté(e) 31 janvier 2004 Si je ne m'abuse, mais alors on chipote, on consulte le conseil d'école au moment de l'élaboration du projet d'école (tous les 3 ans) et effectivemnt les textes prévoient que tout projet d'école doit avoir un volet qui concerne l'intégration possible d'un enfant "porteur de handicap" (nouvelle appellation qui va devenir en "situation de handicap") afin de préparer l'arrivée hypothétique d'un enfant dans l'école. On prévoit l'aménagement des locaux, les accès, toilettes avec rampe pour se relever, toilette individuelle avec porte de 90cm, douche, eau chaude, affectation chaque année de la seule classe de plein pied pour la section qui accueillera l'enfant, rôle de chacun (enseignant, ATSEM, ...), récréation, services, passage aux toilettes, portage, lavage , réorientation sur une autre école en cas d'indaccessibilité des locaux pour les handicapés moteur appareillés.... Tout ça pour éviter, en principe, qu'à l'inscription d'un enfant, on oppose aux familles un refus pour inadaptation des locaux. En ce qui concerne les enseignants, ils ne peuvent pas refuser dans un premier temps l'intégration ("scolarisation" nouveau terme). Ils le pourront dans un second temps (après une période d'observation) en respectant une procédure si l'état de santé de l'enfant est incompatible avec les exigences de la vie en collectivité (si par exemple l'enfant met sa vie ou celle des autres en danger) mais même dans ce cas, on (CCPE et/ou équipe éducative) peut proposer des aménagements comme par exemple la présence en permanence d'un adulte à ses côtés... Le médecin scolaire doit donner son autorisation (même pour un enfant ordianaire) avant l'arrivée de l'enfant. Dans le cas d'une intégration en cours d'année je ne pense pas que les textes prévoient de convoquer préalablement à l'intégration le conseil d'école. En général on prévient oralement les représentants des parents où on peut aussi le faire à l'occasion d'un conseil d'école (plus fréquent) mais tout en respectant le secret médical.
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