sel38 Posté(e) 31 janvier 2008 Posté(e) 31 janvier 2008 Les jeunes que nous accueillons viennent en générale de CLIS. Les parents que je reçois espèrent vivement la lecture. Comment accueillez vous ces parents dont les enfants viennent de clis , qu'ils sont non lecteurs et que leur temps scolaire est divisé par trois. Ils me disent "j'espère qu'elle va rattraper son retard" ou plus négatif "il refait toujours la m^me chose" "il ne travaille pas beaucoup"... Comment sont préparés les parents à l'IME. Ils sont souvent décus du peu de temps scolaire et du peu de progression de leur enfant. J'ai rempli des livrets mais ne suis pas satisfaite de la forme, comment faites vous?
zozito Posté(e) 1 février 2008 Posté(e) 1 février 2008 bonjour, je débute en IME avec des jeunes de 14 ans qui viennent de clis, de l'hopital psy ou d'autres ime où les jeunes sont moins en difficultés et donc plus scolarisés. Je pense que le travail à faire avec les parents est pluridisciplinaire(éduc, ortho, psychomot, psy et nous). De mon côté, j'ai reçu les parents il y a environ 2 mois, je leur ai expliqué ce que je comptais faire avec les jeunes, pourquoi je voulais faire cela( travail en projets en rapport avec leur âge et leurs possibilités). J'appréhendais ce moment, mais cela s'est bien passé. J'ai essayé avec des mots simples, adaptés de ne pas leur mentir sur les capacités de leur enfant sans pour autant leur faire penser qu'ils ne pourront plus progresser. Certains ne sauront jamais lire, cela inquiète leurs parents et c'est compréhensible mais jai cherché à dédramatiser en leur expliquant qu'ils seraient secondés et qu'ils avaient des compétences dans d'autres domaines. Ils sont repartis à priori apaisés et je leur ai bien spécifié que je restais à leur disposition pour toute rencontre dont ils auraient besoin. Voilà, je ne sais pas si j'ai répondu à ton questionnement mais les parents d'enfants déficients espèrent toujours un "miracle". Bon courage
missscootch Posté(e) 1 février 2008 Posté(e) 1 février 2008 oui ne jamais baisser les bras toujours persister car mon frère avait été déclaré handicapé (toxoplasmose)borgne ne pouvant pas lire crises convulsions ,timide,muet ,malin Mais devant la volonté de son entourage ,mon père ,sa maitresse il a fait 2ans de cp dans une classe de 35 élèves ,il a appris à lire à coup de sucette ,de desserts ,de fâcheries cela lui plaisait qu 'on le laisse tranquille mais raté on ne l 'a pas laissé tranquille .Et aujourd hui ,il est horticulteur il gagne 1200 €par mois il est très apprécié de ses collègues à qui il laisse toutes les vacances scolaires il ne peut pas conduire, il ne comprend pas la règle de trois mais il lit son journal de foot, son magazine télé pour programmer ses émissions favorites, il écoute la radio, il est accro aux feux de l 'amour et il m 'avait scootché en regardant arrêt sur image! je crois que le travail paye mais c' est fatigant ! le miracle c 'est de continuer à essayer tous les jours et pendant les vacances avec les parents aussi !
°Vanille° Posté(e) 1 février 2008 Posté(e) 1 février 2008 Bravo à toutes ces personnes qui n'ont jamais abandonné, c'est vraiment émouvant, ce que tu écris
sel38 Posté(e) 1 février 2008 Auteur Posté(e) 1 février 2008 Merci pour vos réponses . Je pense que si je reste en poste l'année prochaine, j'organiserai une réunion avec les parents, ce qui n'existait pas jusqu'à présent. J'aime ce nouveau métier après des années de maternelle. Ces élèves m'apportent beaucoup et même si parfois je suis désemparée, j'y crois!
catherine40 Posté(e) 6 février 2008 Posté(e) 6 février 2008 Il faut à mon sens insister sr le projet individualisé du jeune. On le prend comme il est avec ses réussites et ses échecs et on va faire en sorte 1. qu'il aille le mieux possible et qu'il puisse avoir une vie sociale harmonieuse. 2. qu'il progresse, même si c'est très lent. 3. qu'il puisse acquérirdes pratiques et des gestes professionnels lui permettant d'avoir une sortie d'IME à sa mesure mais lui assurant une vie digne. Quand tu expliques ça aux parents, en leur disant qu'on accompagne le jeune jusqu'à ce qu'il y ait une solution de sortie, crois moi, tu leur enlève un gros poids. Parce que ce qui fait flipper les parents normalement constitués c'est "que va devenir mon gosse quand je ne serai plus là..."
JBB Posté(e) 6 février 2008 Posté(e) 6 février 2008 J'ai une Clad dite fermée avec un public en très grande difficulté scolaire, 2 à 3 ans de retard par rapport à la classe d'âge. Inutile de dire que les parents ne savent plus quoi faire avec leurs enfants en échec depuis toujours à l'école. Avant ou après la commission, avant l'inscription, j'invite les parents à venir assister à une matinée de classe, pendant laquelle ils peuvent voir ce que nous bricolons dans notre partie "artisanale" de l'Ed. Nat. Souvent les parents se rendent compte si leur enfant relève de mon antre, ou comme l'an dernier pour un élève que leur enfant ne "relève" pas de ma classe. Je leur parle aussi avec des mots simples, et je ne leur cache rien : le retour en classe normale n'est pas assuré (seulement 20 à 30% de "réinsertion", ils doivent faire l'effort de continuer CMP, psy, orthoph, car ce n'est pas mon boulot et je ne fais pas de miracle. La seule chose que je peux leur promettre, c'est de cadrer, de remettre au boulot, de tirer tout ce que je peux de leur gamins en ne travaillant pas au rabais. Le message est clair et dur, mais les parents l'acceptent lorsqu'ils voient le chemin plus ou moins long parcouru après quelques mois à l'école. Bon courage. JBB Chambéry
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